Catégorie : <span>CRITIQUES</span>

Chronique de : Confusion d’Elizabeth Jane Howard

Confusion

Résumé :

Mars 1942. Polly et Clary, les deux cousines encore enfants dans Étés anglais et qui, adolescentes, avaient la part belle dans « À rude épreuve », ont aujourd’hui dix-sept ans et n’aspirent qu’à une chose: échapper à l’étau familial en quittant Home Place pour Londres.

L’auteure :

Née en 1923, Elizabeth Jane Howard est l’auteur de quinze romans. Les Cazalet Chronicles – The Light Years, Marking Time, Confusion et Casting Off – sont devenus des classiques modernes au Royaume-Uni et ont été adaptés en série pour la BBC et pour BBC Radio 4. 

Ma chronique :

Une saga époustouflante, chaque tome est encore meilleur que le précédent : oui, le troisième tome de la saga des Cazalet tient toutes ses promesses.

J’ai ressenti cette même addiction avec une envie fiévreuse de tourner les pages et un déchirement quand il faut quitter sa lecture.

Plus sombre que les tomes précédents, Confusion, titre de cet épisode, se concentre essentiellement sur les changements de vie des cousines Louise, Polly et Clary. L’adolescence laisse la place à l’âge adulte avec ces tourments et les émois amoureux. La guerre complique et obscurcit leur vie.

Les adultes qui les entourent se débattent aussi avec leurs vies sentimentales complexes dans une période si dramatique. L’auteure nous rend leurs faiblesses si attachantes. 

Plus tourmenté que les deux premiers tomes, ce roman à la prose ensorcelante m’a séduite tout autant que les précédents voire plus. J’ai aimé les portraits fouillés des jeunes femmes et de leur entourage avec l’ombre de la guerre. Conteuse hors pair, Elisabeth nous enchaîne à son récit et on se laisse piéger avec délice.

Une lecture indispensable, parue aux éditions de la Table Ronde.

Notation :

Chronique de : Elmet de Fiona Mozley

Elmet

Résumé :

John est venu s’installer avec ses enfants, Cathy et Daniel, dans le Yorkshire rural où était née leur mère. Ils y construisent une petite maison, bordée par la forêt et la voie ferrée. Dans ces paysages tour à tour désolés et enchanteurs, les deux enfants grandissent en marge des hommes, chassant pour se nourrir et recevant, pour toute éducation, quelques leçons d’une voisine. Mais un gros propriétaire terrien, Mr Price, menace de les expulser si John refuse de passer à son service. 

L’auteure :

Jeune romancière anglaise, Elmet est son premier roman.

Ma chronique :

Une vraie « claque » ce livre, je suis restée scotchée à cette histoire jusqu’à la fin en forme d’apothéose apocalyptique. Je n’en dirai pas plus sur les dernières pages.

Ce livre est percutant, prenant avec une tension très forte : une histoire que je n’oublierai pas de sitôt.

Un homme taiseux se réfugie dans un endroit reculé avec ses deux enfants. Il construit de ses propres mains une maison pour eux trois. En pleine nature, ils survivent et braconnent pour manger. La vie n’est pas de tout repos pour cette famille : les enfants aident leur père à aménager la maison et étudient peu. Ils sont très unis et heureux malgré un contexte difficile. L’amour inconditionnel du père pour ses enfants fait de cette vie en autarcie une réussite. Des jaloux viendront tout bousculer.

J’ai été happée très vite par cette histoire et j’avais beaucoup de difficultés à poser le livre entre chaque lecture. 

Les personnages de Cathy et Daniel resteront longtemps dans ma mémoire.

À la fois brut et bouleversant, lyrique aussi avec un fond social très présent évoquant la lutte des ouvriers face à des patrons esclavagistes, on ne peut rester insensible à ce type de lecture.

Un livre touchant que j’ai refermé les larmes aux yeux.

Précipitez-vous sur ce bijou.

Paru aux éditions Folio.

Notation :

Chronique de : La fureur de Frédégonde d’Éric Fouassier

La fureur de Frédégonde

Résumé :

Automne 575. Depuis le décès de Clovis, les royaumes francs ont plongé dans l’instabilité, divisés entre trois héritiers qui s’affrontent pour monter sur le trône. Lorsque le souverain d’Austrasie est assassiné, sa veuve Brunehilde se retrouve prisonnière en territoire ennemi, séparée de ses enfants. Elle devra user de tous les stratagèmes pour survivre à la fureur de sa rivale Frédégonde, qui ne recule devant rien pour asseoir son pouvoir et éliminer ceux qui se dressent sur son chemin. C’est dans ce contexte tendu que le jeune gallo-romain Arsenius Pontius est appelé à Tours par son parrain …

L’auteur :

Après un doctorat en pharmacie puis un autre en droit, Éric Fouassier s’est spécialisé dans l’histoire de la médecine qu’il enseigne en faculté. Passionné d’énigmes et de codes secrets, il est l’auteur d’une première trilogie de policiers historiques consacrée au chevalier Bayard.

Ma chronique :

Deuxième tome pour « Les francs royaumes », toujours aussi réussi.

J’ai aimé cette incursion dans le haut moyen-âge, parmi les rois mérovingiens.

Une période historique moins connue, comme le fait remarquer l’auteur, qu’il parvient à nous rendre vivante et captivante.

L’intrigue policière est complètement intégrée dans la réalité historique : les personnages véridiques et ceux de fiction se croisent et cela coulisse parfaitement.

Son sens du romanesque et la qualité de la construction de l’intrigue donnent une lecture très fluide et addictive. 

L’atmosphère est très bien rendue et le lecteur complètement immergé dans ces temps anciens.

En fin d’ouvrage, l’auteur présente toutes les références historiques sur lesquelles il s’est appuyé et si nous l’avions oublié, nous apprenons notamment que Grégoire de Tours a joué un rôle important auprès de Chilpéric et Frédégonde.

Un très bon roman historique mêlant enquête et grande histoire, bien écrit.

Pour les amateurs, à ne pas manquer.

Publié aux éditions Le Masque.

Notation :

Chronique de : Le sixième ciel de L. P. Hartley

Le sixième ciel

Résumé :

Étudiant boursier à Oxford, Eustache Sherrington doit apprendre à concilier ses études et les joyeuses soirées entre amis. Sa sœur Hilda est devenue directrice d’une clinique. Sa réussite, sa beauté et jusqu’à son étrangeté fascinent les camarades d’Eustache. Quand Dick Staveley, qu’ils n’ont pas revu depuis l’enfance, les invite à passer le week-end chez ses parents à Anchorstone, Eustache s’inquiète de l’image qu’ils renverront aux autres invités …

L’auteur :

Leslie Poles Hartley est né le 30 décembre 1895. Diplômé de l’université d’Oxford en 1922, il écrit des critiques pour des revues littéraires et publie des nouvelles à la fois fantastiques et macabres. Après plusieurs recueils de nouvelles, Hartley publie son premier roman en 1944, La Crevette et l’Anémone.

Ma chronique :

Quel bonheur de retrouver Eustache et sa sœur, quinze ans après le premier tome « La Crevette et l’Anémone ». Ces héros sont toujours aussi attachants, peut-être encore plus en grandissant.

L’ambiance « très British » nous immerge complètement dans cette époque de l’après première guerre mondiale.

Celle-ci a modifié leurs destins surtout pour Hilda devenue responsable d’une clinique. Eustache étudie à l’université, à vingt-quatre ans, il continue de vivre en ayant toujours à l’esprit la force de caractère de sa sœur. Hilda reste un modèle pour lui, il la vénère.

Cette fratrie soudée et solidaire vit les étapes de l’entrée dans l’âge adulte avec mariage et rencontres au programme.

Impossible de rester insensible à la fragilité et au doux tempérament d’Eustache qu’on a envie de protéger, comme Hilda peut le faire.

Tout au long de ce deuxième tome, je me suis beaucoup attachée à cet anti héros et j’ai pris un très grand plaisir à cette lecture. 

Un bel objet littéraire qui comble nos attentes de lecteurs, une lecture toute en délicatesse, un pur délice.

Je suis déjà impatiente de lire le troisième tome.

À découvrir absolument aux éditions de la Table Ronde dans la superbe collection « Petit Quai Voltaire ».

Notation :

Critique de : L’appel du cacatoès noir de John Danalis

L’appel du cacatoès noir

Résumé :

John Danalis a grandi avec un crâne aborigène dans son salon. C’est seulement à 40 ans qu’il comprend l’horreur de la situation. Emporté par l’élan de sa prise de conscience, John décide de tout mettre en œuvre pour restituer Mary – puisque c’est ainsi que le crâne a été affectueusement renommé –  à son peuple.

L’auteur :

John Danalis est un auteur et illustrateur australien. L’Appel du cacatoès noir est son premier récit publié en français.

Ma chronique :

Une histoire vraie incroyable : l’épopée d’un australien blanc à la recherche des origines d’un crâne, objet de décoration de la demeure familiale.

Le pitch alléchant donne envie de se lancer dans cette lecture pour partager le quotidien de cet australien qui enquête sur la tribu auquel appartient le crâne précédemment stocké dans la maison de son père. 

Rédigé sous forme de journal, nous suivons les péripéties du cheminement pour rendre ce crâne à son peuple.

J’ai rapidement été gênée par le style : trop journalistique et par l’écriture plate.

Surtout, je n’ai éprouvé aucune empathie pour les personnages, l’histoire se déroulait sous mes yeux sans que j’arrive à y croire vraiment : comment des australiens éduqués peuvent-ils être aussi ignorants sur la vie des peuples premiers après l’arrivée des colons ? Je n’ai pas réussi à rentrer complètement dans l’histoire.

Je salue néanmoins le courage de l’auteur qui a réussi sa quête tout en changeant profondément. Rendons toute leur place aux peuples originels et ne les oublions pas, telle pourrait être la leçon de cet ouvrage.

Je remercie Babelio et les éditions Marchialy pour cette lecture.

Notation :