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Une odeur de gingembre d’Oswald Wynd

odeurdegingembreEn 1903, Mary Mackenzie embarque pour la Chine où elle doit épouser Richard Collinsgsworth, l’attaché militaire britannique auquel elle a été promise. Fascinée par la vie de Pékin au lendemain de la Révolte des Boxers, Mary affiche une curiosité d’esprit rapidement désapprouvée par la communauté des Européens. Une liaison avec un officier japonais dont elle attend un enfant la mettra définitivement au ban de la société. Rejetée par son mari, Mary fuira au Japon dans des conditions dramatiques. À travers son journal intime, entrecoupé des lettres qu’elle adresse à sa mère restée au pays ou à sa meilleure amie, l’on découvre le passionnant récit de sa survie dans une culture totalement étrangère, à laquelle elle réussira à s’intégrer grâce à son courage et à son intelligence. Par la richesse psychologique de son héroïne, l’originalité profonde de son intrigue, sa facture moderne et très maîtrisée, Une odeur de gingembre est un roman hors norme.

Délicieusement rétro, ce roman nous transporte en Extrême Orient entre 1903 et 1942.

Oswald Wynd est un auteur écossais né en 1913 (mort en 1998) qui écrit ce roman en 1977. Son seul roman puisque ses autres écrits sont des romans policiers écrits sous un pseudonyme.

C’est un mélange de journal intime et de roman épistolaire qui nous raconte la vie de Mary Mackenzie, jeune écossaise de 20 ans qui en 1903 prend un bateau qui la conduit vers son fiancé Richard militaire écossais installé en Chine.

La première partie nous relate son épopée maritime puis son installation à Pékin dans une époque troublée puisque la révolte des Boxers vient de se terminer. Ce qui émeut surtout, c’est la vie de cette jeune femme mal préparée au mariage et qui découvre le monde et la vie dans un monde masculin et anglican.

La vie est ardue pour une femme en ce début du 20ème siècle. Mary est confinée dans le quartier des Légations et son mariage l’étouffe, Richard peu présent est un archétype du modèle masculin de l’époque, cantonnant sa jeune épouse à un rôle de représentation lors des dîners qui lui serviront à asseoir sa position. Quelle tristesse de voir Mary s’étioler.

Mais sa vie va basculer lorsqu’elle rencontre l’amour : un officier japonais la fait chavirer. L’épopée ne s’arrêtera pas là et Mary va devenir nippophile et traverser beaucoup d’aventures au Japon.

Dans ce roman, ce qui est passionnant ce sont aussi les descriptions des cultures chinoises et japonaises face à des européens si différents. Mary bien qu’étrangère, parvient à se mélanger en apprenant la langue et les coutumes.

Ecrit avec sensibilité et finesse, le destin de Mary est un beau voyage dans le temps et en Orient qu’on suit avec délectation, je vous invite à vous y plonger …

Notation :

Je vais mieux de David Foenkinos

Je vais mieux
Un jour, je me suis réveillé avec une inexplicable douleur dans le dos.
Je pensais que cela passerait, mais non.
J’ai tout essayé…
J’ai été tour à tour inquiet, désespéré, tenté par le paranormal.
Ma vie a commencé à partir dans tous les sens.
J’ai eu des problèmes au travail, dans mon couple, avec mes parents, avec mes enfants.
Je ne savais plus que faire pour aller mieux…

Et puis, j’ai fini par comprendre.

Je vais mieux ou comment mon destin change suite à un violent mal au dos.

Le mal au dos ou mal du siècle est le miroir de nos états d’âme selon l’éclairage du nouveau livre de David Foenkinos.

Son personnage principal est attachant et nous ressemble forcément un peu.

Son état ? Plein le dos de tout : son fils est loin et lui manque, un collègue psychopathe le harcèle, sa femme s’éloigne de lui et sa fille est partie vivre avec son amoureux.

Et ses parents ? Là aussi c’est compliqué surtout vis-à-vis de son père qui le rabaisse tout le temps et l’opprime.

Et ses amis ? Cela se complique aussi lorsqu’il va vivre chez eux.

Quelle est sa place dans sa vie ? Une enquête sur son passé va l’aider à s’analyser.

Finalement que lui reste-t-il ? Son mal au dos qui est une sorte de baromètre dans ce monde qu’il cherche à comprendre.

Heureusement, notre héros va prendre sa vie en mains et petit à petit la douleur disparaitra en même temps que sa vie s’éclaircira.

Une belle leçon de vie, de l’humour et toujours cette belle écriture pour un livre à la fois cocasse et sensible.

Pour moi, c’est le meilleur livre de David Foenkinos donc à découvrir absolument.

 

 

Notation :

Marcus de Pierre Chazal

Un texte profondément humain qui nous touche et nous hante aussi après l’avoir terminé.

Marcus est un premier roman qui traite de l’enfance et notamment de la place du père.

Marcus notre héros est un petit garçon qui n’est pas né sous une bonne étoile : sa mère est toxicomane et se suicide alors que son fils n’a pas dix ans.

Avant de partir, elle demande à Pierrot, son ami d’enfance, de s’occuper du petit après sa disparition.

Pierrot, épaulé par ses amis, accepte cette mission.

Ce maraicher trentenaire qui vivait seul organise dorénavant sa vie autour de celle de Marcus : son travail doit les faire vivre tous les deux. Petit à petit, Marcus se déride et se sent de mieux en mieux dans sa nouvelle vie grâce à l’amour de Pierrot.

Puis, coup de théâtre, un événement dramatique va venir bouleverser ce nouvel équilibre.

La vie de Pierrot bascule et à partir de là, il prend conscience de la place du père dans sa vie. Se confondent alors son nouveau rôle de père et sa position vis-à vis de son propre père.

Une écriture simple qui se lit avec plaisir et beaucoup d’émotions tels sont les principaux ingrédients de ce roman qui ne peut pas nous laisser indifférents.

A découvrir.

Merci Mariam pour ton conseil.

Notation :

La tête en friche de Marie-Sabine Roger

Un livre adapté au cinéma par Jean Becker, une fois ma lecture terminée, j’ai très envie de voir le film …
D’abord une belle histoire d’amitié et aussi un bel hommage à la littérature .

J’ai été très sensible à la transformation de cet illettré ou inculte comme il le dit lui même , transformation due à la rencontre avec une vieille dame.

Il faut dire que la vie de Germain est triste : une enfance difficile avec un père absent et une mère dure qui ne l’aime pas.
Comment grandir sans amour ? Très difficile …
D’ailleurs Germain en conserve des séquelles :  rejet de l’école, absentéisme et au final, il sait à peine lire.

Sa vie se résume à 46 ans à des petits boulots, des copains et une copine.
Quand il rencontre Marguerite sa vie change : elle va lui donner envie de construire une vie. Il commence par se poser des questions et réfléchit au sens de sa vie actuelle et découvre le plaisir de la lecture.
Ce roman, hymne à la lecture, développe par petites touches subtiles le thème du sens de la vie.
Beaucoup de tendresse dans cette histoire, de l’humour aussi : une vraie réussite
À déguster sans tarder !

Notation :

Nous étions faits pour être heureux de Véronique Olmi

Véronique Olmi dépeint très bien les turpitudes des sentiments amoureux
Dans cette histoire, pourquoi un homme marié à une très jolie femme s intéresse à une autre femme plus âgée et moins jolie ?
Qu’est ce qui explique ces sentiments forts et passionnés, cette folle attirance pour l’accordeuse de piano ?
Petit à petit, notre héros se confie à Suzanne : son enfance, sa mère décédée quand il avait 10 ans et son père toujours en vie mais qu’il ne voit plus.
Suzanne quitte son mari pour Serge et tente de le comprendre. Son amour pour lui est immense, elle sera sa confidente jusqu’à à ce que Serge puisse se défaire du poids immense laissé par un événement dramatique de son enfance.
A-t il raison de tout raconter à Suzanne ? Ne met-il pas en péril son amour ?
Cette histoire ne raconte pas seulement un amour entre deux êtres que tout sépare, mais aussi la résurrection d’ un homme de 60 ans qui décide enfin d’affronter son père pour comprendre comment sa mère est morte.
C est un livre prenant qui dépeint la complexité d un destin gâche par une enfance malheureuse. Sera-t il sauve par son nouvel amour ?
À lire à la fois pour la belle prose de Véronique Olmi mais aussi pour l’histoire et les personnages attachants.

Je vous conseille aussi les autres romans de V. Olmi et notamment “Cet été là”

Notation :