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Sylvia Avallone : Le lynx

“Piero aime les belles voitures. Volées de préférence. L’espace d’un instant, voler lui permet de fuir un quotidien morne et lui donne l’agilité et la puissance d’un lynx. Une nuit de brouillard, quelque part dans la plaine du Pô, Piero stoppe son Alfa Romeo rutilante sur une aire de repos, entre dans un restoroute et s’apprête à braquer la caisse lorsqu’il tombe sur un adolescent paumé dont l’assurance et l’étrange beauté le foudroient…

Poignant de bout en bout.

C’est un très court récit de cinquante pages publié par une jeune italienne révélée par un premier roman « D’acier » couronné de prix et en cours d’adaptation au cinéma.

C’est l’histoire d’une rencontre improbable entre un jeune homme et un homme mur gangster, tous les deux marqués par la vie.

Le lynx, c’est Piero qui aime les voitures puissantes qu’il vole et les beaux vêtements.

Andréa lui est jeune, beau et a l’âge du fils que Piero n’a pas eu.

Entre eux, d’étranges et poignantes relations vont se tisser qui va bouleverser leur vie.

Un seul conseil : lisez-le !

Notation :

Esther Freud : La bonne étoile

« La timide Nell, Charlie la magnifique, Dan l’ambitieux, Jema la révoltée : tous croient en leur « bonne étoile ». Formés au très select Drama Arts de Londres, où ils se sont rencontrés, ils rêvent de devenir des stars. La réalité sera-t-elle à la hauteur de leurs espérances ? »

Décevant, je l’ai abandonné en cours de lecture !

Quelle déception après la parution de multiples bonnes critiques.

Les personnages sont bien décrits mais cela manque d’épaisseur et d’histoire sutout. Pas d’intrigue. Je me suis ennuyée donc je ne vous le conseille pas.

J’ai préféré le roman « la répétition » d’Eleanor Catton (roman néo-zélandais) qui traite aussi de l’univers théatral côté adolescents.

Toni MORRISON : Home

Prenant, intense et émouvant.

Ce nouveau roman de Toni Morrison est d’autant plus intense qu’il est concis.

Nous sommes plongés dans la vie des noirs américains dans les années 50 au travers du destin de Franck Money, jeune homme qui revient de la guerre de Corée et de celui de sa jeune soeur Cee.

Celle-ci, après le départ de son frère pour la Corée devient le souffre-douleur de sa grand-mère, aussi décide-t-elle à 15 ans de se marier avec un jeune homme d’Atlanta.

Celui-ci se révèle être un égoïste qui abandonne très vite sa jeune épouse sans rien lui laisser.

L’indicible se produit ensuite alors qu’elle cherche du travail pour survivre.

Son frère, tout juste rentré, part à sa recherche.

Dans ces années 50 où les noirs ont si peu de droits, ne sont pas acceptés partout – un guide d’hôtels et restaurant les acceptant est même édité – et doivent se battre sans cesse face à la violence omniprésente.

Le ton et l’écriture concourent à nous rendre cette ambiance des années 50 en Georgie.

Ce livre, qui est un concentré d’émotions, est dorénavant mon préféré de Toni Morrison.

Notation :

Yannick GRANNEC : La déesse des petites victoires

Coup de Coeur !!

Pour l’instant mon gros coup de coeur de cette rentrée littéraire et c’est le premier roman de Yannick Grannec.

Livre qui se dévore grâce à sa construction narrative et aussi l’inventivité mise au service de l’intrigue.

J’ai été happée par l’histoire qui combine si intelligemment l’Histoire (la vraie) et du romanesque.

Deux héroïnes Adèle et Anna vivant chacune une histoire d’amour compliquée et qui se ressemble.

Adèle est l’épouse de Kurt Gödel mathématicien qui a vécu au 20ème siècle (1906-1978). Ces deux là sont tellement différents : Adèle ex danseuse dans un cabaret et Kurt mathématicien génial austère et paranoïaque.

Adèle va l’aimer jusqu’au dévouement total et vivre avec lui les années 30 en Autriche, la montée du nazisme, l’exil aux États-Unis et le maccartisme qui n’épargnera pas les Gödel.

Albert Einstein est un de leurs proches aux Etats-Unis et les anecdotes le concernant nous plongent aussi au coeur de cette période.

Anna, l’autre héroïne, jeune femme dans les années 80, tente d’amadouer la veuve Gödel qui va se livrer petit à petit; des liens vont se nouer entre ces femmes de 2 générations éloignées.

Je n’en dis pas plus pour laisser aux autres lecteurs le plaisir de ce roman.

Très efficace grâce au grand talent de conteuse de Yannick Grannec, à découvrir absolument.

Notation :

Julie OTSUKA : Certaines n’avaient jamais vu la mer

 

Un de mes coups de coeur de cette rentrée littéraire.

C’est un livre profond, puissant, poétique aussi.

Ce qui étonne, c’est sa construction narrative avec l’emploi du « nous », c’est l’histoire de toutes ces femmes en même temps et montre une solidarité entre elles.

Ce que nous raconte cette petite fille d’émigrés japonais c’est le destin de jeunes filles japonaises qui ont quitté leur île pour les Etats-Unis dans les années 20.

Leurs parents les ont vendues à des maris qui vivent aux Etats-Unis et se décrivent beaux, gentils et riches.

Chaque jeune fille a la photo de son promis en médaillon.

Quelle déception en arrivant !

Le mari n’est plus si jeune ni riche, les jeunes filles sont obligées de travailler dur dans des exploitations agricoles ou comme « bonnes » ou même deviennent prostituées.

Le racisme des américains de souche est très présent aussi jusqu’à éclater pendant la guerre, les immigrés japonais sont alors vus comme des ennemis.

L’émotion nous étreint de plus en plus au fur et à mesure de la lecture de ce court roman.

Emouvant, à lire …

Spéciale dédicace pour Mathilde qui m’a permis de découvrir ce livre

 

Notation :