Des pages et des îles

David Hennebelle : Mourir n’est pas de mise

Mourir n’est pas de mise
Mourir n’est pas de mise

Résumé :

À bord d’un grand voilier, un homme laisse derrière lui le ciel gris et bas de Belgique, les paparazzis, les salles de concert enfumées. Sur les îles Marquises, il veut devenir un autre et retrouver le paradis perdu de l’enfance. Mais il reste toujours le plus grand : Jacques Brel.

L’auteur :

David Hennebelle est né en 1971 à Lille. Professeur agrégé et docteur en Histoire, il est l’auteur d’essais sur la vie musicale. « Mourir n’est pas de mise » est son premier roman.

Mon avis :

Un beau roman qui nous emmène aux côtés de Jacques Brel dans ses dernières années.

J’ai aimé l’écriture imagée, la fluidité du récit et l’immersion dans l’aventure polynésienne.

Pour la partie se déroulant en Polynésie, j’ai retrouvé le caractère des habitants de ces îles magiques, nous comprenons que Jacques Brel ne pouvait qu’être en phase dans cette belle contrée où règne l’authenticité et le sens du partage.

Pour l’histoire, bien que connue de tous, on redécouvre la personnalité du grand chanteur, ses motivations pour changer de vie et on a envie d’écouter son dernier disque « Les Marquises ».

Une balade douce et émouvante en compagnie d’un homme vrai, cela ne se refuse pas.

Mes proches l’ont lu et adopté aussi, je vous le recommande.

Merci aux Éditions Autrement et à Babelio.

Notation :

Richard Russo : Trajectoire

Trajectoire
Trajectoire

Résumé :

À la veille de Thanksgiving, Janet s’impose d’affronter un étudiant qui lui a rendu un devoir plagié. Nate se demande bien pourquoi son frère Julian lui a proposé de l’accompagner en voyage organisé à Venise. Ray, agent immobilier, doit trouver le moyen de vendre à un couple de Texans la maison de Nicki. Et Ryan, lui, a beau se méfier des producteurs de cinéma, il traverse les États-Unis pour se voir offrir un marché de dupes.

L’auteur :

Richard Russo est né en 1949 aux États-Unis. Après avoir longtemps enseigné la littérature à l’université, il se consacre à l’écriture de romans et de scénarios. Un homme presque parfait avait été adapté au cinéma avec Paul Newman en 1994, et Le Déclin de l’empire Whiting a été, lui aussi, porté à l’écran en 2005.

Mon avis :

Décidément, je confirme : Richard Russo, ce grand romancier américain, est un portraitiste hors pair.

Dans ces histoires comme dans tous ces romans, l’âme humaine est décortiquée, analysée, passée au tamis.

Ces hommes ou femmes sont comme nous, touchants, avec leurs questionnements, leurs névroses et peurs. On peut avoir pitié ou sourire parfois lorsque l’auteur sort son arme magique : une dose d’humour. J’ai noté de la tendresse aussi, présente dans ces quatre trajectoires bien différentes.

Une belle lecture, ces quatre nouvelles qui nous entraînent dans des univers bien différents : le milieu universitaire, le monde de l’art, le milieu immobilier et enfin le monde du cinéma. Ma préférence va à la deuxième nouvelle : est-ce parce qu’elle est plus longue que les autres ?

À vous de découvrir ces nouvelles parues aux Éditions de la Table Ronde.

Notation :

Jo Nesbø : Soleil de nuit

Soleil de nuit
Soleil de nuit

Résumé :

Chargé de recouvrer les dettes pour un puissant trafiquant de drogue d’Oslo, Jon Hansen succombe un jour à la tentation et dérobe l’argent qu’il était supposé collecter, dans l’espoir de sauver sa famille. En vain. Pour échapper à ses poursuivants, il trouve refuge dans un village de pêcheurs du Finnmark, à l’extrême nord de la Norvège. Dans cette contrée aride où survit une tradition religieuse ancestrale, Jon croise la route de Lea, dont le mari violent vient de disparaître en mer, et se prend à croire à une rédemption. Mais, comme il le sait parfaitement, il n’y a «rien de pire qu’une balle dont on ne sait pas quand elle va arriver»…

L’auteur :

Né en 1960, d’abord journaliste économique, musicien, auteur interprète et leader de l’un des groupes pop les plus célèbres de Norvège, Jo Nesbø a été propulsé sur la scène littéraire en 1997 avec  L’homme chauve-souris, récompensé en 1998 par le Glass Key Prize attribué au meilleur roman policier nordique de l’année. Il a depuis confirmé son talent en poursuivant les enquêtes de Harry Hole, personnage sensible, parfois cynique, profondément blessé, toujours entier et incapable de plier.

Mon avis

Un roman bien noir avec des méchants violents, une ambiance glacée au cœur de la nuit polaire et une traque mouvementée. J’ai été accrochée dès le départ et le suis restée jusqu’au bout.

Pourtant pas d’enquête ni de grand mystère ici, il s’agit plutôt du récit d’une cavale dans une contrée inhospitalière.

L’auteur nous entraine dans une région isolée du nord de la Norvège : Finnmark, là où vivent les « Sames » des lapons. Le héros, en fuite, trouve refuge dans cet endroit et rencontre des personnages hors normes : des prêcheurs, des chamans et un renne qui semble apprivoisé. On a l’impression d’être dans une autre dimension. C’est très dépaysant.

Les personnages sont attachants, le rythme du récit rapide : un roman qui se lit vite et se referme à regret.

Je vous recommande ce thriller pour le dépaysement total, le rythme et l’action.

Paru aux éditions Folio.

 

Notation :

Patrice Bouchardon : A l’écoute des arbres je me suis rencontrée

A l’écoute des arbres je me suis rencontrée
A l’écoute des arbres je me suis rencontrée

Présentation :

Juliette a tout pour être heureuse : des amis, un compagnon, un travail… Pourtant, elle ressent comme un vide intérieur et se sent triste, sans savoir pourquoi. Au cours d’une balade en forêt, entourée d’arbres majestueux, elle fait la connaissance du Génie, une voix mystérieuse qui s’adresse à elle et semble bien la connaître. Elle ne le sait pas encore, mais sa vie va en être bouleversée. Au contact de la forêt, aidée par le Génie, elle va se connecter peu à peu à sa force intérieure et emprunter un nouveau chemin, celui qui mène à la rencontre d’elle-même. Et si la découverte des arbres était un formidable voyage intérieur ?

L’auteur :

Patrice Bouchardon a commencé sa vie professionnelle comme spécialiste du calcul des structures parasismiques. Pour répondre à sa fascination pour les arbres, il part vivre en forêt et découvre que, dans chaque arbre, s’exprime une qualité.Depuis presque 30 ans, il anime des stages en forêt, prépare des huiles énergétiques, et enseigne comment les utiliser dans une perspective de développement personnel.

Mon avis :

Un roman pour appréhender la force de la nature, la puissance des arbres et tous les bénéfices que nous pouvons en retirer.

Comme l’auteur a choisi la forme romanesque, nous suivons le cheminement de Juliette dans sa quête vers un mieux-être. Petit à petit, la rencontre avec les arbres l’amène à modifier sa perception de la vie. Regarder et toucher les arbres avec une attention renforcée, de nouvelles expériences qui vont jouer un rôle de détonateur pour Juliette.

Différents messages sont insérés dans le roman : l’importance d’être présent et de savoir observer ce qui nous entoure, prendre conscience de sa respiration et l’observer.

Juliette apprend à mieux se connaître et à faire les meilleurs choix de vie.

En synthèse, ce livre est intéressant pour les messages délivrés, seul bémol : la forme de roman n’était peut-être pas le meilleur choix, la construction étant peu fluide, j’aurais préféré un ouvrage de type « essai » avec les témoignages de l’auteur.

À vous de voir maintenant.

Paru aux éditions Leduc.

Notation :

Maria Rosaria Valentini : Magnifica

Magnifica
Magnifica

Résumé :

Années 50. Dans un petit village des Abruzzes. La jeune Ada Maria est la fille d’un couple sans amour. Son père, Aniceto, passe le plus clair de son temps avec Teresina, sa maîtresse, ou enfermé dans son atelier de taxidermiste. Eufrasia se contente d’être mère et de noyer sa fragilité dans les soins qu’elle apporte à ses enfants. Lorsqu’elle meurt prématurément, Teresina prend peu à peu sa place dans la maison. La jeune Ada Maria s’occupe alors de son frère en s’efforçant d’ignorer Teresina. C’est pourtant dans ce quotidien en dehors du temps, rythmé par la couleur des frondaisons, la succession des naissances et des deuils, que l’Histoire fait un jour irruption.

L’auteur :

Maria Rosaria Valentini est écrivain et poète. Née en 1963, elle étudie à Rome la littérature et la civilisation allemandes puis s’installe en Suisse, où elle vit depuis plusieurs années. Magnifica est son premier roman traduit en français.

Mon avis :

Ce roman est un bijou, une petite merveille : un coup de cœur.

Les éditions Denoël dénichent souvent des pépites, en voici une à ne pas rater.

Dès les premières pages j’ai été sous le charme de l’écriture, qui dépeint par petites touches délicates, la vie de ces anti-héros. Les portraits de femmes sont particulièrement réussis. J’ai notamment aimé que l’auteure oppose le caractère frustre du père face à la délicatesse de sa fille.

L’histoire, que je vous laisse découvrir, est très émouvante et nous embarque dans un beau roman initiatique au travers de la vie de l’héroïne Ada Maria. Celle-ci grandit trop vite lorsque sa mère baisse les bras face à la méchanceté de son mari. C’est elle qui s’occupe de son petit frère et l’entoure d’une immense affection.

Le phrasé imagé sublime une histoire simple et terriblement émouvante.

Ce livre regorge de tendresse et d’amour, une belle ode à la nature remplie d’émotions et le tout raconté avec poésie.

Magnifique !

Traduction de l’italien par Lise Caillat.

Paru aux Éditions Denoël le 23/8/2018.

Notation :