Des pages et des îles

Ragnar Jonasson : Mork

Mork
Mork

Résumé : À Siglufjördur, à l’approche de l’hiver, le soleil disparaît derrière les montagnes pour ne réapparaître que deux mois plus tard. Ce village perdu du nord de l’Islande plonge alors dans une obscurité totale… Le jeune policier Ari Thór veille sur la petite communauté sans histoires. Mais son collègue, l’inspecteur Herjólfur, est assassiné alors qu’il enquêtait aux abords d’une vieille maison abandonnée. L’illusion d’innocence tombe. Tous les habitants n’avaient-ils pas, au fond, une bonne raison de semer le chaos ? Elín, qui fuit un passé violent. Gunnar, maire du village, qui cache d’étranges secrets.

 

L’auteur

Né à Reykjavik, Jónasson a traduit plusieurs des romans d’Agatha Christie en islandais, avant d’écrire ses propres enquêtes. Sa famille est originaire de Siglufjördur. Mörk a été élu « Meilleur polar de l’année 2016 » selon le SundayExpress et le Daily Express, et a reçu le Dead Good Reader Award en Angleterre.

 

Mon avis

Scotchée par ce polar : impossible à poser. À lire sans respirer.

Les amateurs du genre vont adorer, décidément cet islandais a du talent.

À l’instar de son premier livre “Snjor” j’ai été piégée. Encore plus réussi que le premier.

Nous retrouvons le policier Ari, jeune homme, installé dans cette ville du grand Nord : Siglufjördur qui était le premier port du pays à l’âge d’or du hareng. Puis à la fin des années soixante, la ressource s’épuise et cela devient une petite ville tranquille où il ne se passe jamais rien ou presque…

Au début du livre l’inspecteur de police, responsable d’Ari, est attaqué. Fini l’impression de sérénité, plusieurs habitants dont le maire sont suspectés, leurs comportements étant louches.

Ce que je peux vous dire c’est que l’intrigue se tient jusqu’au bout, suspense garanti avec un dénouement non prévisible. Très fort !

En parallèle de l’enquête sur l’agression du flic, s’intercale le récit d’un homme mis à l’isolement en hôpital psychiatrique. Qui est-il ? Quel lien avec notre histoire ?

Un roman policier qui nous offre des moments poétiques avec une Islande magnifiée qu’on aura envie de découvrir après avoir fermé ce livre.

L’auteur rend hommage à son grand-père en fin de livre en nous livrant un extrait de ses écrits datant de 1980 et relatant le solstice d’hiver (période de mi-novembre à fin janvier durant laquelle le soleil disparaît derrière les montagnes de cette petite ville).

 

Si vous n’avez pas lu “Snjor”, son premier livre, je vous le conseille. Les Éditions Points viennent de le publier en format poche. Il est aussi préférable de démarrer par Snjor qui nous présente les débuts d’Ari en tant que policier.

 

Foncez et découvrez l’Islande en compagnie d’Ari.

Merci à l’agence Anne et Arnaud et aux Éditions de La Martinière.

 

Notation :

Jan Khaerstad : Le séducteur

Présentation :

Qui est Jonas Wergeland ? Une star du petit écran à la destinée sans pareille ? Un prodige à la sensibilité à fleur de peau ? Un aventurier au charisme fascinant ? Un athlète, un conquérant, un nomade du Zambèze et des pôles qui flirte sans cesse avec le danger et les femmes ? Seulement un homme dévasté par le meurtre de son épouse ? Ou tout à la fois ? Et si, en fin de compte, nous n’étions pas définis par notre ADN, mais par les histoires qu’on nous raconte et que nous racontons, peut-être suffirait-il de les agencer différemment pour être quelqu’un d’autre…

 

L’auteur :

Depuis ses débuts littéraires en 1980, Jan Kjærstad s’est distingué comme étant l’un des auteurs norvégiens les plus populaires, cosmopolites et innovants, mais aussi en tant que théoricien littéraire respecté et membre actif des débats culturels sur ce que signifie être Norvégien. Titulaire de l’équivalent d’un master en Théologie de l’Université d’Oslo, Kjærstad est parfois qualifié d’« œcuméniste littéraire », en raison de sa prédilection pour la juxtaposition de points de vue multiples, qui mettent le lecteur au défi de trancher.

 

Mon avis :

Les Éditions Monsieur Toussaint Louverture ont l’habitude de nous étonner, voici donc un roman incroyablement riche, un ovni littéraire qui va séduire les amateurs d’épopées grandioses.

Autant vous le dire immédiatement : la vie de Jonas est trépidante, nous le suivons sur six cent pages dans une succession de plusieurs histoires aux multiples facettes. Un regard original sur l’Amour, La mort, tout cela avec une grande dose d’imaginaire, voici le programme.

Un ton et un contenu qui m’ont fait penser à Jules Verne ou à Jean-Marie Blas de Robles, le lecteur est entraîné dans des aventures à rebondissements avec des situations incroyables. Humour, suspense sont présents aussi.

Ce livre est le premier tome d’une trilogie, d’autres aventures attendent notre héros.

En synthèse :

Inclassable et déroutant, je conseille cette lecture aux amateurs de découverte en littérature. Se laisser surprendre et déguster, voici ce qui vous attend.

Tenez-vous prêt à une expérience littéraire hors du commun.

 

Traduit du norvégien par Loup-Maëlle Besançon.

Merci Anaïs.

 

Notation :

Joyce Carol Oates : Valet de pique

Valet de pique
Valet de pique

Résumé : Quel auteur n’envierait le sort d’Andrew J. Rush ? Écrivain à succès de romans policiers vendus à plusieurs millions d’exemplaires dans le monde, père de famille heureux, Andrew vit dans une petite ville du New Jersey où il trouve le calme nécessaire pour édifier son œuvre. Mais Andrew a un secret que même ses plus proches ignorent : sous le pseudonyme de Valet de pique, il écrit des romans noirs, violents, pervers, romans qui scandalisent autant qu’ils intriguent le monde littéraire.

L’auteur :

Joyce Carol Oates est née en 1938 à l’ouest du lac Erié. Son père travaillait pour la General Motors. Elle passe une enfance solitaire face à sa soeur autiste et découvre, lorsqu’elle s’installe à Detroit au début des années 60, la violence des conflits sociaux et raciaux. Elle est l’auteure de recueils de nouvelles et de nombreux romans dont Les Chutes (prix Femina étranger en 2005), Mudwoman (meilleur livre étranger en 2013 pour le magazine Lire) et Carthage.

 

Mon avis :

Une grande dame de la littérature américaine que je suis depuis “Les Chutes”, et que je retrouve toujours avec le même plaisir.

Dévoré en deux jours, un livre haletant à lire de toute urgence.

Immédiatement happé, le lecteur est chahuté par une histoire diabolique qui monte crescendo.

Nous suivons d’abord Andrew, un auteur à succès, qui mène une vie confortable dans une belle maison, possède une voiture de luxe et publie des best-sellers. Oui mais tiraillé, il s’encanaille parfois, sur papier uniquement en inventant d’autres personnages méchants et sadiques. Il publie sous pseudonyme, appelé “Valet de pique” des romans noirs glauques. Lorsque sa fille découvre ces romans et s’aperçoit de coïncidences troublantes, cela commence à déraper.

Je ne vous en dirai pas beaucoup plus pour garder intacte l’intrigue.

L’univers de l’écrivain est au cœur du récit et les références littéraires nombreuses :

on flirte du côté de Stephen King et d’Edgar Poe. Cela renforce l’ambiance de tension et de fantastique. Parle-t-on uniquement de folie ordinaire ?

Un écrivain et son double sur papier, l’ombre du docteur Jekyll et Mr Hyde plane.

Un récit démoniaque à découvrir sans tarder. Du grand Joyce Carol Oates.

 

Merci Anaïs et Les Éditions Philippe Rey.

 

Notation :

Lilou Mace et Arnaud Riou : Le défi des cent jours pour vivre la magie au quotidien

Le défi des cent jours
Le défi des cent jours

Présentation : Lilou Macé et Arnaud Riou vous accompagnent pas à pas, de manière ludique, sur 100 jours pour comprendre et communiquer avec le monde de l’invisible, développer vos dons, découvrir votre animal totem, être à l’écoute des signes, appliquer la loi de l’attraction, découvrir la puissance des rituels, communiquer avec votre âme, vous ouvrir à la magie de la vie.

 

Les auteurs :

Lilou Macé est journaliste et écrivain. Pendant les 8 années qu’elle a passées aux États-Unis, elle a créé une communauté autour du concept de la Loi de l’Attraction et filmé plus de 1200 témoignages, disponibles sur son site.

Arnaud Riou est une figure de proue du développement personnel. Il anime des groupes depuis 20 ans et a écrit 8 livres, dont Réveillez le chaman qui est en vous. Il transmet la sagesse des peuples premiers dans notre monde moderne.

 

Ce que j’en ai pensé :

Troisième cahier du Défi des 100 jours, Lilou s’est associée à Arnaud Riou expert en sagesses ancestrales que j’avais découvert avec Calme mon carnet de méditation.

J’avais apprécié le précédent Défi de Lilou (pour développer son intuition) et j’étais curieuse de découvrir les pistes pour vivre la magie qui est en nous.

L’objet : comme le précédent, un gros cahier à spirale de 400 pages, avec une introduction sur l’utilisation du cahier puis découpé en journée sur six parties avant le bilan.

Démarré il y a 2 mois, je suis arrivée au début de la troisième partie intitulée “comprendre les lois de l’univers” et j’ai réalisé les deux premières parties “premières prises de conscience” et “transformer”.

Comme le précise les auteurs, si certains jours, on ne s’y penche pas, il est important d’être régulier pour avancer. Cela passe aussi par des rituels mis en place en parallèle comme instaurer un moment de la journée dédié à cette activité.

Dans les conseils pour parvenir à réaliser ces défis, trois pratiques sont à réaliser chaque jour. Pour ma part, ce qui marche le mieux c’est : lire (facile pour moi puisque c’est une passion), méditer et remplir un tableau de vision.

Ce tableau, déjà proposé dans le Défi sur l’intuition, est un bon outil pour décrire une vie rêvée et ce dont on a envie.

Les thèmes qui m’ont le plus inspirée : “Transformez la routine” (jour 8), “Pratiquer l’auto louange” (jour 16), “La loi du miroir” (jour 30); des notions assez simples mais non évidentes et qui transforment. La loi d’inter-dependance, décrite en jour 27 , en résonance avec cette citation de Gandhi “Sois le changement que tu veux voir en ce monde”, m’a interpellée également.

Ce Défi permet notamment de se questionner et de se demander si les principaux freins ne sont pas plutôt en nous qu’ailleurs.

 

J’ai envie de vous confier les ressentis des “Carnets de lectures de Sophie” qui a débuté il y a quelques jours ce Défi : “cela me permet de penser à moi, à la vie, à réfléchir sur des relations avec les autres, à se rapprocher de la nature, à s’ouvrir sur le monde”, merci Sophie pour ce témoignage.

 

À vous de tester maintenant, je vous le recommande.

 

liens : La télé de Lilou.

Le site d’Arnaud Riou

 

Éditions Tredaniel.

Merci Karine pour cette expérience.

 

Notation :

Shilpi Somaya Gowda : Un fils en or

Un fils en or
Un fils en or

Résumé : Anil est un jeune Indien qui commence des études de médecine dans le Gujarat puis part faire son internat aux États-Unis. Sa redoutable mère rêve pour lui d’une union prestigieuse. Or, depuis qu’il est petit, elle le sait très proche de Leena, la fille d’un métayer pauvre. Quand celle-ci devient une très belle jeune fille, il faut l’éloigner, en la mariant au plus vite. Les destins croisés d’Anil et de Leena forment la trame de ce roman – lui en Amérique, qui est loin d’être le paradis dont il rêvait ; et elle en Inde, où sa vie sera celle de millions de femmes victimes de mariages arrangés. Ils se reverront un jour, chacun prêt à prendre sa vie en main. Mais auront-ils droit au bonheur?

 

L’auteur :

Née à Toronto au sein d’une famille originaire de Mumbai, Shilpi Somaya Gowda est diplômée des universités de Stanford et de Caroline du Nord. Elle vit aujourd’hui en Californie.

 

Mon avis :

La rencontre de la culture indienne et américaine à travers le destin de deux jeunes : une belle évocation de la société indienne. D’un côté, Anil, un jeune homme qui part au Texas faire un stage pour devenir médecin et de l’autre, Leena jeune fille qui doit se plier aux traditions. En Inde, pour aider leurs parents, les filles subissent des mariages arrangés dans lesquels les familles parlent davantage d’argent que du bonheur de leurs enfants.

Pour le garçon, il subit d’autres types de pression : seconder sa mère et remplacer son père lorsqu’il disparaît alors qu’il est aux États-Unis pour étudier.

Chacun se bat à sa manière pour combattre les préjugés et vivre sa vie librement. Bien difficile, lorsque pour une jeune fille se marier avec un inconnu, semble normal puisque ses parents l’ont approuvé. La dictature des traditions entrave le libre arbitre de ces jeunes indiennes comme Leena. Elle se demande uniquement à quel moment son mari sera satisfait d’elle : le riz sera-t-il bien cuit ? Son linge bien repassé ? Sa belle-mère sera-t-elle contente ?

Pour Anil, la vie en tant qu’émigré est bien difficile aussi au Texas. Il doit travailler encore plus dur que les autres étudiants pour y arriver.

Ses deux destins illustrent à la fois les difficultés de la condition des femmes dans les campagnes indiennes et la difficile intégration des indiens aux Etats-Unis.

Prenant et bouleversant, une grande histoire d’amour contrariée par le poids des traditions. Le lecteur est emporté par cette fresque colorée et vibrante.

Je vous recommande cette lecture.

 

Merci aux éditions Folio.

 

Notation :