Des pages et des îles

Pietra Viva de Léonor de Récondo

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Quatrième de couverture
Michelangelo, en ce printemps 1505, quitte Rome bouleversé. Il vient de découvrir sans vie le corps d’Andrea, le jeune moine dont la beauté lumineuse le fascinait. Il part choisir à Carrare les marbres du tombeau que le pape Jules II lui a commandé. Pendant six mois, cet artiste de trente ans déjà, à qui sa pietà a valu gloire et renommée, va vivre au rythme de la carrière, sélectionnant les meilleurs blocs, les négociant, organisant leur transport. Sa capacité à discerner la moindre veine dans la montagne a tôt fait de lui gagner la confiance des tailleurs de pierre.
Lors de ses soirées solitaires à l’auberge, avec pour seule compagnie le petit livre de Pétrarque que lui a offert Lorenzo de Medici et la bible d’Andrea, il ne cesse d’interroger le mystère de la mort du moine, tout à son désir impétueux de capturer dans la pierre sa beauté terrestre.
Au fil des jours, le sculpteur arrogant et tourmenté, que rien ne doit détourner de son oeuvre, se laisse pourtant approcher : par ses compagnons les carriers, par la folie douce de Cavallino, mais aussi par Michele, un enfant de six ans dont la mère vient de mourir. La naïveté et l’affection du petit garçon feront resurgir les souvenirs les plus enfouis de Michelangelo.
Parce qu’enfin il s’abandonne à ses émotions, son séjour à Carrare, au coeur d’une nature exubérante, va marquer une transformation profonde dans son oeuvre. Il retrouvera désormais ceux qu’il a aimés dans la matière vive du marbre.

Biographie : Née en 1976, Léonor de Récondo vit à Paris. Violoniste baroque, elle se produit avec de nombreuses formations, et avec L’Yriade, ensemble de musique qu’elle a fondé en 2004. Elle a également enregistré des CD et des DVD. Rêves oubliés (Sabine Wespieser éditeur, janvier 2012), régulièrement réimprimé depuis sa parution, a révélé une romancière exigeante dont la phrase juste et précise conduit le lecteur au plus près de ses émotions.

Mon avis :

C’est l’histoire d’une quête, celle d’un grand artiste Michelangelo, plongé dans son passé malgré lui. Cette quête se nourrit des rencontres inattendues entre ce grand homme et des êtres différents : un moine d’une exceptionnelle beauté, un homme qui se prend pour un cheval et un petit garçon très intelligent.

Le grand homme Michelangelo se définit comme étant fait de pierre vive d’où le titre ‘pietra viva’. À trente ans, le passé le hante et l’obsède : comment était sa mère ? L’a-elle abandonné ? Il se remémore aussi son premier mécène Lorenzo De Medici et cherche à comprendre le cheminement de sa vie jusqu’à aujourd’hui . Grâce à ce séjour à Carrare et aux magnifiques rencontres qu’il y fera, sa vie reprendra un sens et la paix va revenir en lui. Les personnages sont beaux, vivants et émouvants : j’ai aimé Cavallino et sa folie, Guido et ses mystères et aussi le petit Michèle et sa naïveté d’enfant.

Une belle lecture : forte car riche en émotions et douce grâce à la tendresse qui émane de ses souvenirs. J’ai été conquise par l’écriture si fluide et si parfaite, une écriture en accord avec l’histoire.

La morale de cette histoire : un grand homme, aussi, a besoin des autres pour grandir.

Quel plaisir si ce beau roman était récompensé cet automne … À suivre …

La maison d’édition Sabine Wespeiser  publie peu et toujours des textes forts; plusieurs de mes auteurs préférés sont au catalogue : Michèle Lesbre, Claire Keegan et Duong Thu Huong. L’objet livre de cette collection est magnifique aussi avec sa qualité de papier et son format.

Merci Libfly avec La voix des Indés et l’éditeur Arlea pour cette découverte.

 

 

Notation :

Un jour par la forêt de Marie Sizun

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Quatrième de couverture
Avant de s’endormir, elle songe à ce qu’elle a découvert, aux poèmes, aux images. Et l’immense, l’étonnant bonheur d’exister envahit la petite.
Ce matin-là, Sabine, onze ans, fait l’école buissonnière. Que fuit-elle vraiment ? Est-ce la perspective d’un rendez-vous fixé entre sa mère, dont elle a honte, et son professeur de français, excédée par son attitude en classe, ou l’idée plus confuse qu’elle n’a pas sa place au lycée ?
Mais au cours de sa journée vagabonde, dans ce Paris qu’elle découvre, bien des choses vont changer.
Le hasard d’une rencontre lui révélera le trésor qu’elle porte en elle.
Avec Un jour par la forêt, son septième roman publié aux éditions Arléa, Marie Sizun nous offre le magnifique portrait d’une enfant solitaire, qui ne demande qu’à s’épanouir au monde.

 

Biographie : Marie Sizun est née en 1940. Elle a été enseignante de lettres classiques à Paris, en Allemagne ainsi qu’en Belgique. Elle a trois enfants et vit à Paris depuis 2001.

Mon avis

Un roman qui se lit d’une traite ou presque, j’ai beaucoup apprécié.

Ce récit met en scène une fillette esseulée, sans ami, sans père, partageant le quotidien d’une mère peu loquace et dont la petite a honte. Un matin, elle décide de ne pas se rendre au collège et part à la découverte de Paris. Ce Paris si proche de chez elle, qu’elle connait très peu puisqu’elle ne quitte jamais son quartier de Montreuil. Ce jour là tout va basculer : une journée particulière l’attend qui va bousculer sa vie.

 

Les personnages m’ont émue : d’abord la petite fille au coeur du roman mais aussi la mère terne, effacée qui porte un amour énorme à sa fille et sacrifie tout pour elle.

Les thèmes abordės sont ceux de la famille déchirée, de la place de l’enfance ainsi que de l’éducation et l’importance de la culture. Une grande sensibilité émane de ce texte écrit dans une belle langue, et traversé de beaucoup d’émotions. Tellement d’émotions que par moment mon coeur s’est serré en accompagnant la petite fille. Les références littéraires nombreuses concourent à notre plaisir.

Quelle belle histoire aussi ! 

Ce roman m’a fait penser au livre “les demeurées” de Jeanne Benameur, très beau texte aussi.

Quel plaisir de lecture, bravo pour ce roman.

Je suis vraiment très emballée par ce texte et je vais suivre cet auteure dorénavant.

A noter : Marie Sizun a reçu Le grand prix littéraire des lectrices de Elle en 2008 pour son roman « La femme de l’allemand .

Merci Libfly avec La voix des Indés et l’éditeur Arlea pour cette découverte.

Notation :

La tourmente du serpent de Sebastien Cazaudehore

?????????Résumé : Quelque part dans les Highlands de Papouasie Nouvelle Guinée, un Secret s’est perdu… De nombreuses années plus tard, une étrange statuette sans visage est volée dans un grand musée parisien et l’inspecteur Ulysse Treilhard est appelé pour enquêter.
L’esprit accaparé par l’étrangeté croissante du crime et par les souvenirs qui ressurgissent d’un passé lointain, il se laisse peu à peu entraîner vers un monde de mystères qu’il ne croyait plus retrouver. Sans savoir s’il poursuit un criminel, une légende ou une force plus grande oeuvrant contre lui, Treilhard replonge alors dans les jungles millénaires de Papouasie.
C’est dans ces montagnes, au coeur du territoire Huli qu’il cherchera les réponses à cette énigme, intimement liée à son passé.

La tourmente du serpent est un roman atypique : c’est un mélange de roman policier, roman d’aventure et un ouvrage d’ethnologie. C’est aussi ce qui m’a attirée, découvrir une histoire prenante dans un pays peu connu La Papouasie et appréhender la culture Huli, ces peuplades méconnues vivant dans les montagnes de ce pays. La couverture du livre est attirante aussi et mystérieuse avec cette photographie – prise par un proche de l’auteur – qui intrigue et nous transporte immédiatement vers cet inconnu que sont les contrées reculées de Papouasie.

Le contexte : Ulysse Treilhard est anthropologue de formation et travaille pour la police scientifique à Paris et se retrouve au cœur d’une histoire de vol de statuette dans un grand musée parisien. Cela se complique ensuite avec le meurtre d’un ambassadeur natif du pays de la statuette dérobée.

Tout ceci n’est que le début de l’histoire qui prend de l’ampleur au fur et à mesure de l’enquête qui démarre à Paris et se poursuit en Papouasie où se rendent Ulysse et sa coéquipière Claire.La situation se complique ensuite sur place et la statuette les met sur la piste d’un individu peu recommandable, le “méchant” de l’histoire, mais aussi au cœur de la tribu des Huli.Le personnage principal Ulysse est un enquêteur hors norme du fait de sa formation d’anthropologue et de ses années déjà passées dans cette contrée; quant à sa complice Claire, elle est assez insipide et m’a moins intéressée. Les héros de la tribu du territoire Huli sont si précisément décrits, à la fois dans leur nature que dans leurs habitudes, qu’on se sent proche d’eux. Cette histoire qui ressemble à un “Indiana Jones” a l’intérêt de nous plonger dans la culture de Nouvelle Guinée, les paysages sont aussi très bien décrits, on a l’impression d’y être.
C’est un plaidoyer pour cette nature intacte et mystérieuse qui renferme tant de secrets. Pour le lecteur, c’est aussi un roman d’apprentissage sur la Papouasie. L’intrigue, avec ses multiple rebondissements, nous tient en haleine, et l’histoire reste crédible grâce aux précisions de l’anthropologue et c’est intéressant de ce fait. La dernière partie du livre est la plus prenante grâce à la fois au rythme du livre qui s’emballe et aux explications qui arrivent petit à petit sur les raisons du vol de la statuette. Le style m’a aussi paru plus fluide dans ce dernier quart du livre.

Mon avis est néanmoins mitigé car j’ai été gênée par la présentation et la mise en forme du livre et surtout par les fautes d’orthographe et de syntaxe. Cela m’a perturbée et j’ai trouvé aussi quelques longueurs dans ce texte de 570 pages.

A mon sens, c’est un livre qui se lit mais ne se déguste pas littérairement parlant. Un avis en demi-teinte donc et je dirai que si on n’accorde pas trop d’importance au style et à la langue alors c’est un livre qu’on appréciera comme un bon livre policier et d’aventure. Pour les autres, je dirai que ce n’est pas une lecture obligatoire mais intéressante et riche d’enseignements sur ces mondes isolés des montagnes de Papouasie.

Si vous êtes amateurs d’aventures insolites et de mystères au milieu de jungles profondes sans être trop attaché aux qualités littéraires d’un ouvrage, ce livre est pour vous !

 

Merci à Chroniques de la Rentrée littéraire pour cette lecture …
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Notation :

Mes livres de la rentrée littéraire

Grâce à la FNAC et en tant que jurée, j’ai lu les livres suivants :

  • Moment d’un couple  de Nelly Alard
  • En mer  de Toine Heijmans
  • Le divan de Staline  de Jean-Daniel Baltassat
  • Le crépuscule d’un monde de Yves Turbergue
  • Les disparus de Mapleton    de Tom Perrota

Seuls les trois premiers livres ont retenu mon attention;

Voici un commentaire de “Moment d’un couple” (Gallimard) :

Un roman étonnant : par moment prenant et même haletant et à d’autres moments ennuyeux. J’ai été décontenancée par ce livre : j’ai alterné tout au long de la lecture par des sentiments opposés : un certain plaisir de lecture surtout la première moitié du livre mais en même temps j’ai eu du mal à accrocher à l’histoire et aux personnages.

L’histoire est celle d’un jeune couple confronté à l’adultère. Olivier rencontre une autre femme et entame une relation mais au bout de quelques semaines, il préfère avouer à Juliette son aventure. Celle-ci, après avoir réfléchi à la situation décide de se battre pour sauver son couple.
La maîtresse se bat aussi pour garder son amant.
Les trois personnages vont s’engluer dans une relation où femme, mari et maîtresse cherchent leur place. Seule Juliette est crédible et nous émeut.

Mon avis : le mari est pathétique, la maîtresse caricaturale et le roman trop long. Je me suis ennuyée le derniers tiers du livre
Et que dire de la fin : bâclée et à la limite du grotesque.
Dans cette rentrée littéraire, un roman à oublier.

En mer  de Toine Heijmans (Christian Bourgeois)

C’est un huis-clos oppressant entre un père et sa petite fille seuls sur un bateau.

Ce livre est étonnant, déroutant et déroule un suspense implacable.

Le récit est court et prenant, les personnages forts; la mer est aussi un personnage.

La fin est étonnante et inattendue.

Je vous le conseille.

Le divan de Staline  de Jean-Daniel Baltassat (Seuil)

Un roman intéressant et documenté.
Le personnage de Staline a un côté très humain dans ce livre auquel on ne s’attend pas.

C’est une biographie romancée qui retrace quelques jours, dans les derniers mois de Staline, entre lui, sa maitresse et un jeune artiste.

Staline se raconte sur un divan, à la manière de Freud sous l’œil bienveillant de sa maitresse; le jeune artiste prépare une oeuvre à la gloire du grand homme.

A la fois récit historique et description subtile de l’entourage de Staline, ce roman nous plonge dans cette époque et donne un éclairage sur l’homme Staline hors du contexte politique.

A découvrir.

Grâce à “Chroniques de la rentrée littéraire”, j’ai lu “La tourmente du serpent” de Sébastien Cazaudehore

Ma chronique sera publiée dans quelques jours sur ce blog.

Grâce à LIBFLY ” opération “la voie des Indes”, je vais lire :

– Une femme dangereuse de Jérôme Prieur  Le Passage

– Un jour dans la forêt de Marie Sizun  Arlea

– Pietra Viva de Léonor de Récondo   Sabine Wespieser

Chroniques sur Libfly avant le 15/10

Heather Mallender a disparu de Robert Goddard

Heather

Quatrième de couverture
Quinquagénaire alcoolique et désenchanté, Harry Barnett vit depuis de nombreuses années sur l’île de Rhodes, où il est le gardien de la propriété d’un de ses amis, un homme politique anglais. Quand Heather Mallender arrive à la villa pour se remettre d’un drame personnel, Harry est vite attiré par la jeune femme. Mais, lors d’une balade en montagne, tout bascule : elle disparaît sans laisser de traces et Harry est soupçonné par la police grecque de l’avoir assassinée. Devant l’absence de preuves, il est laissé en liberté. Avec une question qui ne cesse de l’obséder : qu’est-il arrivé à Heather ? Il décide alors de mener l’enquête à partir de sa seule piste : les vingt-quatre dernières photos prises par la jeune femme avant de disparaître. Cliché après cliché, il va ainsi tenter de reconstituer les dernières semaines de la vie de celle-ci, entre la Grèce et l’Angleterre. Mais plus il apprend de choses sur Heather, sur son passé et sur sa vie, et plus le mystère s’épaissit.
Dans une atmosphère mystérieuse et envoûtante, qui n’est pas sans évoquer l’univers de Douglas Kennedy ou celui d’Elizabeth George, Robert Goddard mène d’une main de maître une intrigue foisonnante et nous offre un nouveau chef-d’oeuvre à l’épaisseur romanesque exceptionnelle et au suspense omniprésent.

 

Biographie : Journaliste puis enseignant, Robert Goddard a dirigé un établissement scolaire dans le Devon pendant plusieurs années avant de se consacrer entièrement à l’écriture. Il vit aujourd’hui à Truro, dans les Cornouailles.Robert Goddard a publié vingt et un romans depuis 1986. Longtemps souterraine, son œuvre vient d’être redécouverte en Angleterre et aux États-Unis, où elle connaît un succès sans précédent. Après « Par un matin d’automne » (2010), Heather Mallender a disparu, publié une première fois par Belfond en 1993 sous le titre Les Ombres du passé, est le deuxième ouvrage de Robert Goddard à paraître chez Sonatine Éditions.

 

 

Mon avis

Un roman addictif avec une intrigue complexe très difficile à lâcher. Les ingrédients de ce roman : suspense , psychologie, secrets, ambiance  et un soupçon de mystère. L’histoire débute avec une disparition et se poursuit avec une enquête dans l’île grecque ou Heather a disparu. Ensuite, les événements s’enchaînent et se compliquent au fur et a mesure de la lecture. La construction est originale, la disparue a laissé des photographies qui sont utilisées par l’enquêteur pour remonter le temps. Chaque photo le conduit sur un nouveau lieu et à la rencontre de personnages proches de la disparue.  Harry, l’enquêteur est atypique et n a pas le profil habituel mais il est attachant et très efficace dans son enquête, quel plaisir de le suivre ! L’enquête nous emmène sur de nombreuses pistes dont les fils se dénouent petit à petit, le lecteur est tenu en haleine tout au long de ce pavé de 650 pages. Les rebondissements sont nombreux surtout dans le dernier quart du livre. Ce que j’ai préféré : la mise en scène de l’intrigue qui se corse au fil des pages, la fluidité de l’écriture et la description de la campagne anglaise.

Cet auteur est une belle découverte et je vais lire ses autres romans. Merci Mathilde (ma bibliothécaire préférée !) et mon club littéraire pour la recommandation de ce livre.


L’avis de la presse :
Robert Goddard signe avec Heather Mallender a disparu un pavé à suspense à devenir asocial et insomniaque. Olivia de Lamberterie, Elle

Notation :