Des pages et des îles

Chronique de : L’île des femmes de la mer de Lisa See

L’île des femmes de la mer

Résumé :

Corée du Sud, années 1930. Sur l’île de Jeju, la plongée et la pêche sous-marine rythment le quotidien des femmes. Dans cette société matrifocale, les haenyeo travaillent pour subvenir aux besoins de leur famille pendant que les hommes s’occupent des enfants. Unies par leur amour de la mer, Mi-Ja et Young-sook, deux filles aux caractères opposés, aspirent à prendre la relève de leurs aînées.

L’auteure :

Américaine d’origine chinoise, Lisa See est l’auteur des best-sellers Fleur de Neige (prix Relay 2006), Le pavillon des pivoines, Filles de Shanghai et Ombres chinoises, tous parus aux Éditions J’ai lu.

Ma chronique :

Une histoire passionnante et très émouvante, un beau moment de lecture.

J’ai été captivée par les aventures de ces plongeuses, ces femmes si courageuses qui dès leur enfance s’enfoncent dans les eaux pour remonter de quoi nourrir leur famille. On découvre un mode de vie bien diffèrent de notre monde occidental.

Nous sommes sur l’île de Jeju, nous suivons les haenyeo, ces femmes de la mer dont le savoir se transmet de mère en fille. Seules les filles vont dans l’eau pendant que leurs frères sont envoyés à l’école avec l’argent des récoltes de leurs mères et sœurs. Le roman débute à la fin des années trente avec les prémices de la seconde guerre mondiale et se déroule jusqu’à 2008, soixante-dix années où l’histoire de la Corée et celle de nos héroïnes sont étroitement mêlées. Je découvre les périodes sombres de l’histoire de la Corée et l’on ne peut que saluer le courage de ses habitants.

J’ai suivi les aventures de Mi-Ja et Young-sook avec passion, un livre difficile à poser, beaucoup de tensions liées au climat très compliqué des années quarante aux années quatre-vingt en Corée. L’auteure réussit à nous toucher et nous émouvoir tout en nous instruisant avec cette histoire aux multiples facettes.

Bravo pour cette réussite.

Un roman à mettre dans toutes les mains.

Paru aux éditions Pygmalion.

Notation :

Chronique de : Le complot du Livret Rouge de Laurent Nagy

Résumé :

En 1814, alors que la Restauration de Louis XVIII mécontente de plus en plus le peuple, Joseph Chunotte, un ancien révolutionnaire, est retrouvé mort, défenestré. Cet homme puissant qui régnait sur la pègre parisienne avait bâti sa fortune grâce au vol des joyaux de Marie-Antoinette. Le commissaire Samuel Le Mullois est mandaté par la police secrète du roi pour enquêter sur cette mort mystérieuse.

L’auteur :

Laurent Nagy, titulaire d’un doctorat en Histoire, est chercheur. Passionné par la période post-révolutionnaire, il a créé un univers et des personnages qui font revivre les intrigues du Paris de cette époque. 

Ma chronique :

Un roman historique qui entremêle vérité et fiction, l’auteur précise en introduction ce qui relève de la réalité et du romanesque.

Il ne s’agit pas ici d’un roman d’aventures historiques mais plutôt d’une enquête policière au cœur du Paris de 1814.

Le commissaire, notre héros, n’est pas un personnage charismatique bien au contraire : strict, sévère et luthérien, il œuvre, avec ténacité, à dénouer une affaire criminelle. L’inspecteur qui lui est rattaché pour cette mission est déçu lorsqu’il le rencontre, ne comprenant pas sa froideur. Samuel est presque muet et aime travailler seul.

Je retiendrai de ce roman son côté très docte et sa grande érudition, par exemple les descriptions tres précises du Paris de l’époque post-révolutionnaire. Mais j’avoue avoir été un peu déçue par le manque de rythme de l’intrigue. Il y a peu de rebondissements, c’est assez plat. Ce n’est pas du tout un roman d’aventures mais peut-être que je m’attendais à davantage de péripéties et cette attente n’a pas été comblée.

À conseiller aux amateurs de romans historiques passionnés par cette période post-révolutionnaire.

Publié aux éditions City Éditions.

Critique de : Lady Astronaute de Mary ROBINETTE KOWAL

Lady Astronaute

Résumé

Elma York est une célébrité sur la planète rouge, suite au rôle déterminant qu’elle a joué lors des colonisations lunaires et martiennes. D’après les médecins, son mari, Nathaniel, n’a plus que six mois à vivre. Officiellement toujours astronaute, Elma est toutefois clouée au sol à cause de son âge. Elle brûle de repartir dans l’espace, mais peut-elle abandonner Nathaniel? Les cinq textes qui composent ce recueil appartiennent tous, comme le roman Vers les étoiles, à la série de la Lady Astronaute. 

L’auteure :

Mary est marionnettiste, romancière de science-fiction et fantasy. Elle a reçu plusieurs prix pour ces romans et nouvelles.

Ma chronique :

Peu habituée à la SF, j’étais un peu dubitative et surtout curieuse avant cette lecture. Après avoir refermé ce court ouvrage, j’avais envie d’en lire plus, conquise par cette découverte.

Ce recueil de nouvelles est court, moins de deux cents pages, cinq textes avec des personnages différents, tous évoquent la conquête spatiale.

Ces nouvelles sont davantage axées sur la vie et la psychologie des personnages que sur l’aventure spatiale : c’est ce qui m’a intéressée. L’analyse de ce monde futuriste est passionnante. Une grande sensibilité se dégage de ces textes, bravo à cette auteure.

Merci aux éditions Folio pour cette lecture.

À lire de toute urgence.

Notation :

Critique de : La consolation des inconnus d’Alice Nelson

La consolation des inconnus

Résumé :

Marina, écrivaine et universitaire, habite à Harlem avec son mari Jacob et le fils de ce dernier, Ben, issu d’un premier mariage. Dans la rue, elle fait par hasard la connaissance de Constance, une jeune réfugiée rwandaise, et de son enfant, Gabriel. Marina ressent rapidement l’urgence et la nécessité d’aider ces deux êtres dévastés et à la dérive. Tandis que Constance reste distante et quasiment muette, un lien particulier se noue entre Marina et Gabriel.

L’auteure :

Australienne, Alice Nelson s’est installée à Harlem où elle a trouvé le décor de son premier roman La Consolation des inconnus. Elle est reconnue comme l’une des nouvelles voix de la littérature australienne.

Ma chronique :

Un premier roman très attachant, d’une grande sensibilité, qui raconte les destins croisés de femmes en souffrance.

L’une, réfugiée du Rwanda, ne montre aucune tendresse envers son jeune enfant tandis que Marina s’accroche à ses souvenirs pour tenter de se rappeler une manifestation d’amour de sa mère. 

Marina ne se souvient d’aucune intimité entre Gizela et ses enfants, elle vivait à côté d’eux sans les voir. Quelle tristesse quand Marina avoue être dans l’incapacité à croire au bonheur même lorsqu’il est présent.

Constance, elle, semble insensible à son enfant et incapable de l’aimer : qu’elles horreurs a-t-elle pu traverser se demande Marina ?

Ce récit à la fois triste et lumineux est à lire absolument pour l’écriture poétique et envoûtante. J’ai été conquise aussi par l’émotion et la tendresse qui se dégagent des rapports entre Marina et Jacob, Marina et Ben et l’attachement sans faille de Marina pour Gabriel, ce petit ange.

Un très beau premier roman paru aux éditions Les Escales.

Une auteure que je vais suivre dorénavant.

Notation :

Critique de : La sophrologie, ma solution mieux-être de Philipp Carr-Gom

La sophrologie m’a solution mieux-être

Présentation :

La sophrologie est une approche psychocorporelle extraordinaire, qui vous donne du pouvoir sur votre vie, sur votre bonheur et sur votre santé ! Grâce à des exercices tout simples qui vous recentrent, elle apaise profondément le corps et l’esprit et vous procure de nombreux bienfaits. Un peu comme le yoga ou la méditation… avec un aspect thérapeutique en prime.

L’auteur :

Auteur anglais, Philipp Carr-Gomm est psychologue, psychothérapeute, sophrologue et a écrit douze ouvrages. 

Ma chronique :

Un auteur anglais conquis par la sophrologie, cette pratique dépasse le cadre de l’Europe confie-t-il, en nous expliquant qu’il a été formé à Genève. 

Le sous-titre de cet ouvrage « contre le stress, la douleur, l’anxiété, les peurs, les acouphènes, la fibromyalgia et l’épuisement » reflète bien l’étendue du champ d’action de la sophrologie.

Oui, l’auteur nous le démontre, la sophrologie est une méthode simple, qui ne prend que quelques minutes chaque jour et peut transformer complètement notre vie, à condition de pratiquer régulièrement.

Après avoir posé les bases, le premier chapitre évoque la neuroplasticité, le cerveau évolue au fil du temps et est doté d’une importante plasticité, la sophrologie en créant de nouvelles habitudes bénéfiques pour notre corps concourt à améliorer notre qualité de vie.

Tel un enseignant, très didactique , l’auteur livre des explications claires. La belle mise en page avec des dessins pour les postures et des encarts pour les points d’attention renforcent l’intérêt du lecteur. Il est facile de se repérer et de progresser pas à pas pour tester les pratiques proposées.

Les exercices variés sont expliqués avec le « comment » ou comment le pratiquer mais également avec le « pourquoi », ses effets. L’auteur présente à la fois les techniques de base, explique comment les combiner puis liste les techniques de futurisation ou de preterisation (évoquer ses souvenirs heureux) . Chaque technique est illustrée par des exercices simples à appliquer.

La sophrologie aide notamment à mieux dormir et à chasser l’anxiété : des conseils et exercices spécifiques sont présentés.

J’ai beaucoup apprécié, à la fin du livre, la page intitulée « Vive la différence » qui montre que le monde de la sophrologie est varié (nombreuses écoles de formation) et florissant, ce qui est une bonne chose pour tous.

En synthèse, un livre qui convient à la fois aux débutants pour comprendre la sophrologie et ses effets ainsi qu’aux personnes ayant déjà des connaissances pour les compléter et les approfondir.

Paru aux éditions Médicis chez Guy Trédaniel.

Notation :