Des pages et des îles

Critique de : Washington Black de Esi EDUGYAN

Washington Black

Résumé :

La Barbade, 1830. Washington Black, onze ans, est esclave dans une plantation détenue par un homme cruel. Très vite, sa vivacité et ses talents de dessinateur impressionnent le frère de son maître, l’excentrique Christopher Wild. Cet explorateur abolitionniste le prend sous son aile pour l’assister dans un projet fou : construire un ballon dirigeable. Quand un jour Wash est accusé à tort d’un crime, les deux hommes sont contraints de fuir. 

L’auteur :

Esi Edugyan est une romancière canadienne qui vit sur l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique. 3 minutes 33 secondes, son deuxième roman, a gagné le prestigieux prix Giller au Canada. Washington Black, son dernier roman, unanimement salué par la critique, a aussi remporté́ le prix Giller.

Ma chronique :

Un grand roman d’aventures qui m’a emballée.

Passionnant et émouvant sont les premiers qualificatifs qui me viennent après avoir tourné la dernière page. J’ai lu rapidement ce livre de près de 500 pages n’arrivant pas à quitter le jeune héros emporté dans de grandes aventures. Lui qui n’était qu’un petit esclave à la Barbade, va parcourir le monde. Ce sera périlleux aussi pour ce jeune noir, en ce début de dix-neuvième siècle, le lecteur frissonne parfois et reste accroché jusqu’à la dernière page.

Ce merveilleux récit initiatique rappelle les œuvres de Dickens mêlant dimension sociale et aventures incroyables. Dans le sillage des grands hommes et scientifiques rencontrés, Wash évolue et se construit.

À découvrir absolument.

Publié aux éditions Folio.

Notation :

Critique de : Les Hormones du bien-être Karim REGGAD

Les hormones du bien-être

Présentation :

Endorphine, dopamine, sérotonine, ocytocine… Ces « hormones du bonheur » sont produites par notre corps pour générer des états de bien-être lors d’évènements où se trouvent activées ces émotions dites positives. Ce livre pratique nous apprend à stimuler leur sécrétion grâce à des techniques psychocorporelles simples et efficaces : yoga du son, chi gong, Gestalt-thérapie, psychologie positive, créativité. 

L’auteur :

Avec plus de quarante ans d’expérience en psychothérapie corporelle, en hypnose et en méditation, Karim REGGAD nous ouvre une voie inédite de connaissance de soi, de pleine conscience du corps, d’enrichissement de notre manière d’être au monde. L’auteur applique régulièrement cette méthode dans le cadre de formations en groupe, ainsi que dans ses accompagnements individuels en thérapie et en coaching.

Ma chronique :

Un livre très didactique, à garder près de soi pour expérimenter fréquemment les précieux exercices qui ont tous pour but d’ancrer du positif. 

Ce qui appréciable également, ce sont les explications simples et exercices à la portée de tous, commentés sous l’angle de la neuroendocrinologie, nouvelle notion pour moi, une jeune discipline explique l’auteur.

Les propositions passent notamment par la voix et les sons, la respiration, la méditation, le rire et l’humour. Ce qui est enrichissant dans cet ouvrage, c’est le décryptage de ce qui se passe dans notre corps lors de ces pratiques et le rôle des hormones du bien-être.

Chacun y choisira ce qui lui convient après expérimentation.

Dans la partie sur les techniques du souffle, j’ai été plus attirée par « La marche afghane », un exercice de synchronisation entre la respiration et une marche assez rapide. 

Vous trouverez un inventaire des 7 manières de stimuler nos hormones du bonheur : une liste à afficher par exemple pour ne pas oublier et pratiquer chaque jour.

En conclusion, l’auteur rappelle que « notre santé et notre bien-être sont entre nos mains ».

Paru aux éditions Josette Lyon chez Guy Trédaniel. 

Notation :

Critique de : Les débutants de Raymond Carver

Débutants

Résumé :

« On avait le sentiment bizarre qu’il pouvait arriver n’importe quoi maintenant qu’on s’était rendu compte que tout était fichu. » Qu’ils soient abandonnés ou entourés de leur famille, les personnages des nouvelles de Carver sont irrémédiablement seuls. Ils trompent, boivent, perdent parfois les pédales. Loin de vivre la vie dont ils avaient rêvé, ils ne vont nulle part mais peu d’entre eux ont le courage de se l’avouer.

L’auteur :

Raymond Carver (1938-1988) a été veilleur de nuit, standardiste ou encore enseignant avant de se consacrer à l’écriture. Romancier et nouvelliste, il est considéré aujourd’hui comme le  » Tchekhov américain « . Couronnée de nombreux prix, son œuvre est traduite au Japon et en Europe.

Ma chronique :

Je découvre Raymond Carver avec ce recueil de nouvelles, une belle édition chez Points préfacée par Philippe Djian.

Ces tranches de vie illustrent une certaine « middle class » américaine. Ce sont des êtres paumés, seuls ou mal accompagnés, addicts à l’alcool et violents parfois, l’auteur livre des descriptions sans concession pour des parcours ordinaires et trop courants.

Du réalisme sans catastrophisme et des personnages vrais qu’il sait nous rendre proches : on les plaint tout en s’attachant à ces héros ordinaires qui luttent pour une vie meilleure. 

Une écriture fluide, un style sobre et une émotion toujours palpable pour une peinture d’une Amérique au bord de la rupture.

Ma nouvelle préférée est la dernière qui parle d’amour et du temps qui passe.

À découvrir aux éditions Points.

Critique de : Pleinement vivant de Joëlle Maurel

Pleinement vivant

Présentation :

Qu’est-ce qui pousse un individu à changer, de façon positive et radicale, pour s’éveiller à une conscience plus élevée ? À quel moment survient ce besoin de changement, d’évolution ? Quelles sont les conséquences sur la vie quotidienne ?

Dans cet ouvrage, l’auteure mène une enquête sur ce qui conduit l’être humain à s’engager dans un processus de transformation intérieure lui permettant de renouer avec qui il est véritablement et de vivre pleinement sa vie.

L’auteure :

Joëlle Maurel est docteur en Sciences de l’Éducation, psychothérapeute-analyste jungienne, spécialiste des états modifiés de la conscience, diplômée de l’Institut de psychologie transpersonnelle à Paris et formée aux approches psychocorporelles et psycho-spirituelles. Ses recherches sur l’exploration de la conscience humaine, à partir de l’observation clinique, de son expérience intérieure et de l’étude théorique, tentent d’articuler les différents champs des sciences humaines occidentales avec l’expérience spirituelle et les enseignements traditionnels orientaux. Elle écrit des articles sur la psychologie spirituelle et anime des stages sur ce thème.

Ma chronique :

En refermant ce livre, on se dit : oui c’est possible d’être « pleinement vivant ». 

Cet ouvrage, dense, est riche par ses explications et analyses d’entretiens menés avec les dix-neuf personnes ayant parcouru le début de ce cheminement pour se transformer.

La démarche de l’auteure : après l’étude du travail des « grands sages » comme Socrate, Krishnamurti ou Jung, elle choisit de confronter la théorie à du réel en interviewant dix-neuf personnes. Les quatre étapes du cheminement sont décortiquées en s’appuyant sur les expériences des interviewés : c’est ce qui renforce la compréhension de chaque étape.

Ces propositions s’adressent à tous, nous n’avons pas forcément lu et étudié les textes de ces sages.

Ce qui est préconisé pour parvenir à réussir ce travail sur soi : choisir une pratique spirituelle qui allie le corps, l’âme et l’esprit comme le yoga ou Qi Gong, qui amène à des états de méditation profonde et de pleine conscience.

Nous comprenons, au travers du résultat des entretiens de ces personnes qui ont fait ce chemin, que la réalisation de soi, ou « accéder à l’essence de notre être », c’est avoir un niveau de conscience plus élevée pour se sentir « pleinement vivant ».

Ce livre nous ouvre de nouvelles portes pour aller vers une meilleure connaissance de soi, un ouvrage qui interpelle, questionne beaucoup et nourrit.

À lire, poser puis à reprendre pour s’éveiller à une transformation intérieure.

L’auteure termine en prônant une éducation ontologique, « un enseignement plus ouvert prenant en compte la totalité de l’être humain ».

Je vous le recommande vivement.

Paru aux éditions Guy Trédaniel.

Notation :

Critique de : Le Sans Maître de Virginie Caillé-Bastide

Le Sans Maître

Résumé 

En 1720, au nord de la Bretagne, Côme de Plancoët mène une vie paisible dans sa seigneurie. Célibataire et sans héritier, il partage son temps entre l’équitation et l’érudition. Si sa personnalité intrigue, sa bienveillance a tôt fait de réduire au silence toutes les mauvaises langues. Ou presque… Car, dans l’ombre, un ennemi puissant lui voue une haine tenace et resserre autour de lui un étau redoutable. L’existence de Côme va voler en éclats et le conduire sur la route d’un druide sans âge aux pouvoirs étonnants et d’une cavalière au caractère bien trempé.

L’auteure 

Virginie Caillé-Bastide est née en 1962 à Lorient. Le Sans Dieu, son premier roman, puise dans ses origines bretonnes et sa passion pour l’histoire.

Ma chronique 

Un très bon roman historique et un grand récit d’aventures : coup double pour cette histoire et coup de cœur.

J’ai beaucoup aimé ce deuxième roman de Virginie pour sa verve, l’écriture en résonance avec ce dix-huitième siècle et la Bretagne haute en couleurs. Je rends hommage au talent de conteuse de l’auteure, découverte avec son premier roman Le Sans Dieu. Quand on aime l’histoire et les récits d’aventures, on est gâté avec celui-ci avec des personnages charismatiques comme le seigneur Côme ou le druide ange gardien de nos deux tourtereaux.

Cette histoire trépidante m’a fait penser aux grands romans d’Alexandre Dumas : on suit avec fièvre les aventures de nos héros en étant complètement immergé dans ce dix-huitième siècle. 

Ce type de romans alliant histoire et aventures sont trop rares, ne vous en privez surtout pas. 

Paru aux éditions Héloïse d’Ormesson.

Notation :