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Jean-Paul Delfino : Assassins !

Assassins !

Résumé

En 1898, la publication de J’accuse… ! plonge la France dans un climat délétère où l’antisémitisme s’affiche fièrement. Au cœur de l’affaire, Émile Zola, conspué par les ligues d’extrême droite, est identifié comme l’homme à abattre. Aussi, lorsqu’en 1902 l’auteur des Rougon-Macquart succombe à une intoxication au gaz méphitique, la piste du meurtre ne peut être écartée. Reste à savoir qui, parmi ses proches ou ses détracteurs, avait tout intérêt à le faire taire.

Assassins ! retrace la vie passionnante du gamin d’Aix-en-Provence devenu un mythe littéraire. Car, à l’heure de mourir, que valent les honneurs face au poème dédié à un premier amour ?

L’auteur

Scénariste et auteur d’une vingtaine de romans, Jean-Paul Delfino a récemment publié aux Éditions Le Passage Les Pêcheurs d’étoiles (autour de Cendrars et Satie) et Les Voyages de sable (prix des Romancières 2019, Saint-Louis), plébiscités par la critique.

Mon avis

Un livre passionnant et bien documenté que j’ai dévoré.

On embarque pour le meilleur et pour le pire dans le monde de Zola au cœur de l’affaire Dreyfus et des derniers jours de l’écrivain.

C’est malheureusement souvent le pire qui nous est conté : le racisme anti-juif, anti-franc-maçon, anti… La haine contre les étrangers est terrible, Zola dont le père est italien en sera la cible fréquemment.

Le grand écrivain se raconte ici et revient sur son enfance : tout se passe plutôt bien tant que son père est en vie, Aix-en-Provence, le soleil et la douceur de vivre sont au rendez-vous. La suite, avec la dégringolade financière de la famille, rappelle les romans de l’écrivain comme « Germinal » ou « L’assommoir » : pauvreté extrême, maladie et déchéance. Sauvé par l’amitié et la littérature, Émile aura une vie adulte plus heureuse.

La mort de Zola reste une énigme de l’histoire comme le relate Jean-Christian Petit-fils dans son ouvrage «Les énigmes de l’histoire de France »  : l’hypothèse racontée ici est fort probable mais pas de certitude.

Une belle réussite ce roman qui redonne vie au grand écrivain et nous éclaire sur les derniers jours de Zola.

Ce roman me donne aussi envie de relire tous les Rougon-Macquart.

Merci M. Delfino pour ce bel hommage à un grand écrivain.

À noter : la parution de « J’accuse » un film de Polanski, sortie le 13 novembre, raconte l’affaire Dreyfus du point de vue du colonel qui aidera à la réhabilitation de Dreyfus.

Paru aux éditions Héloïse d’Ormesson.

Notation :

Colin Thibert : Torrentius

Torrentius

Résumé :

Dans l’austère Haarlem du XVIIe siècle, Johannes van der Beeck peint, sous le nom de Torrentius, les plus extraordinaires natures mortes de son temps et grave sous le manteau des scènes pornographiques qui se monnayent à prix d’or…

L’auteur :

Né en 1951 à Neuchâtel, Colin Thibert est écrivain et scénariste pour la télévision. Il a longtemps pratiqué le dessin et la gravure. En 2002, il a reçu le prix SNCF du Polar pour Royal Cambouis (Série Noire, Gallimard). Son dernier roman, Un caillou sur le toit, a paru en 2015 chez Thierry Magnier.

Mon avis :

Emballée par cette lecture : la rentrée littéraire démarre bien !

Ce roman pourrait aussi s’intituler « Grandeur et décadence d’un peintre oublié ».  Le peintre a existé, il est né en 1589 à Amsterdam. Un de ses tableaux, une nature morte, est conservé au Rijksmuseum à Amsterdam.

L’auteur en fin de livre indique qu’il a découvert ce peintre avec le livre de Simon Leys « Les naufragés du Batavia ».

Ce récit est prenant, la belle plume de l’auteur y contribue grandement. L’immersion est totale dans ce seizième siècle puritain qui ne supporte pas qu’un artiste provoque les honnêtes gens. 

Torrentius a du talent, pas uniquement en peinture, c’est un grand orateur qui sait capter son public. Ses discours fâchent le bailli qui décide de le poursuivre en justice.

L’acharnement du bailli est implacable, cet homme est l’opposé du peintre : l’un est extraverti et sanguin tandis que l’autre est maladif et bilieux. Seule la haine leur sera commune. Ils vont se détester immédiatement.

Leur combat est passionnant : la morale contre l’artiste.

J’ai suivi avec grand intérêt ce destin hors norme raconté avec brio.

Ce roman est très réussi : bravo.

Paru aux éditions Héloïse d’Ormesson.

Notation :

Lorraine Fouchet : J’ai rendez-vous avec toi

J’ai rendez-vous avec toi

Résumé :

« J’ai feuilleté tes agendas de 1944 à 1974. J’ai lu la page de ma naissance. Celle de ta mort. Et la suivante. Tu avais prévu de me téléphoner. »

Lorraine Fouchet a dix-sept ans quand son père meurt d’un infarctus. Ils avaient trouvé le temps de s’aimer, mais pas celui de se parler. Aujourd’hui, Lorraine renoue avec le passé et perce ce trop long silence. En puisant dans les souvenirs personnels et les archives publiques, elle offre le portrait intime et original d’un héros, Christian Fouchet.

Mon avis : 

Tout juste sorti du salon du livre de Vannes, je croise le président du salon, Jean Teulé sous une pluie battante, « Bienvenue en Bretagne » lui criais-je … c’est vrai qu’on s’y croirait me lance t’il … Sous le bras,le livre de Lorraine fouchet « j’ai rendez vous avec toi ».

Dédicacė comme il se doit avec un joli dessin : Un avion qui tombe ! Ha bon ?!! 

Et un:  « je suis contente que vous le lisiez ! »

Retour trempé à notre chambre d’hôtes, juste le temps d’enlever mes habits mouillés , j’ouvre ce récit d’un dialogue avec un père disparu l’année de ses 17 ans . Une heure a passé et en une heure j’ai rencontré Christian et Lorraine. 

Christian, je le connaissais un peu, avec De Gaulle à Londres mais qu’il a devancé de 24h , Lorraine pas du tout même si « des pages et des îles » m’en parle à tout bout de champs, ou plutôt à tout bout de Groix , ce bout d’île bretonne où elle écrit, mais je n’ai jamais lu aucun de ses romans. J’ai enfin rencontré Loraine des années plus tard qui raconte son père.

Ce personnage politique, historique, ce papa, ce héros, tous les papas sont des héros pour leurs enfants, mais celui là, l’a vraiment été,  pour de vrai.

Tout ça à cause d’une brocante, d’un livre bleu retrouvé . Et on croise Colette V., Saint Exupery , Malraux, Alexandra David Neil, De Gaulle, Leclerc, et cette ML qui essaie de comprendre qui elle est là-dedans.

Tous les regrets qui ressortent, les moments, les oublis. C’est tendre et intime comme peuvent l’être les journaux qu’on lit en cachette.

Hé dit Lorraine! j’ai adoré le lire ton livre .

J’écoute :

Porcupine Tree : heartattack in a layby album in absentia
Too late by Fink album hard believer 
Venez danser Stephan Eicher Album Louanges 
Kite by U2 album live go home live

Le Croisic 22 juin 2019

Notation :

Sélection de livres pour l’été

Voici mes coups de cœur de ces derniers mois à emporter dans sa valise pour de belles lectures d’été :

  • Tout ce que tu vas vivre de Lorraine Fouchet
  • Le bruissement des feuilles de Karen Viggers
  • Une saison à Hydra d’Elizabeth Jane Howard
  • Les déracinés de Catherine Bardon 
  • L’étoffe du destin de Sébastien Palle
  • Belle Amie de Harold Cobert
  • La salle de bal d’Anna Hope
  • Même si le soleil se cache d’Anne de Bourbon Siciles

Éric Genetet : Un bonheur sans pitié

Un bonheur sans pitié

Résumé 

« Je n’aurais jamais imaginé devenir cette fille-là. Personne ne peut comprendre pourquoi je ne le quitte pas, je l’ignore moi-même. »

Après quelques mois d’une passion enivrante et sans nuage, Marina sait qu’elle a enfin trouvé le bonheur avec Torsten. Mais un jour, le masque se fissure et il révèle son vrai visage. Emportée par ses sentiments, Marina pardonne inlassablement et s’habitue à l’inacceptable, jusqu’à se perdre et sombrer.

L’auteur 

Né en 1967, Éric Genetet vit entre Strasbourg et Paris. Il est l’auteur de Solo, Le Fiancé de la lune, Et n’attendre personne et Tomber (prix Folire et prix de la Ville de Belfort 2016).

Mon avis 

Une descente aux enfers inexorable : nos nerfs sont mis à rude épreuve !

Court et dense, une lecture qui ne peut vous laisser indifférent. 

J’ai vécu le calvaire de Marina en  restant accrochée à la lecture : en apnée jusqu’à la fin. J’ai lu vite ne pouvant me détacher de ce couple infernal.

Après la conquête de Marina,  Torsten fait tomber son masque de « gentil » et se révèle sous sa vraie personnalité de dominateur. Marina devient sa chose. Celle-ci, toujours amoureuse, tente de résister et s’accroche aux quelques moments de répit. Elle ne comprend pas son attitude et lui trouve des excuses.

L’auteur alterne les points de vue de Marina et de Torsten, elle désespérée et lui estimant qu’il l’aide beaucoup.

Un récit haletant qui dénonce l’emprise, la domination d’un homme et l’acceptation de la femme. 

Après lecture, j’ai pris un temps pour souffler et réfléchir à cette lecture.

Je vous recommande chaudement ce texte.

Paru aux Éditions Héloïse d’Ormesson.

Notation :