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Critique de : Le hameau des purs de Sonja Delzongle

Le hameau des purs

Résumé :

Audrey Grimaud, journaliste, est envoyée sur les lieux d’un incendie criminel ayant fait sept victimes. Dans ce hameau ravagé par les flammes réside une communauté de Purs qui a choisi de vivre à l’écart du monde moderne. Audrey connaît bien l’endroit : ses grands-parents faisaient partie de cette congrégation mystérieuse. Peu à peu, des épisodes troubles de son enfance remontent à la surface. Des disparitions suspectes, d’étranges accidents qui ont émaillé ses séjours là-bas. 

L’auteure :

Née en 1967 d’un père français et d’une mère serbe, Sonja Delzongle a grandi entre Dijon et la Serbie. Après un DEUG en Langues et Lettres Modernes, elle s’attaque au concours de l’École des Beaux-Arts de Dijon et obtient un diplôme au bout de six ans. Elle peint et expose durant une quinzaine d’années, puis devient journaliste en presse écrite à Lyon…  Après l’écriture d’une nouvelle devenue depuis un roman court, La Journée d’un Sniper, elle publie un premier thriller À titre posthume, puis Le Hameau des Purs, en 2011. 

Ma chronique :

Je suis cette auteure depuis Dust, son premier succès, toujours avec un intérêt croissant. 

Ce roman paru en 2011 est une nouvelle édition revue par l’auteure.

Je salue de nouveau sa force narrative, un thriller très efficace qu’on a du mal à lâcher. Quand on ouvre un livre de Sonja Delzongle, mieux vaut prévoir des plages libres dans son calendrier pour avancer dans sa lecture au plus vite.

J’aime ses intrigues toujours ancrées dans un contexte historique ou social qui renforce l’intérêt de l’histoire. Contrairement à beaucoup d’auteurs de thrillers qui écrivent des histoires citadines, Sonja nous emmène à la campagne dans un village.

Au cœur d’une secte, Audrey, journaliste, enquête après un incendie. Frappée de flashes médiumniques qui la ramène vers son passé, le voile se lèvera progressivement sur cette affaire.

L’intrigue est très bien ficelée, la plume est fluide : le lecteur est captivé jusqu’aux dernières lignes.

Bravo pour ce livre réussi.

Paru aux éditions Folio.

Notation :

Critique de : Écrire, c’est résister d’Alfred et Lucie Dreyfus

Écrire, c’est résister
Écrire, c’est résister

Présentation :

Innocent du crime de haute trahison dont on l’accuse et condamné à l’issue d’un procès inique, dégradé devant vingt mille Parisiens, déporté en Guyane sur l’île du Diable, le capitaine Dreyfus s’est battu pour la justice et la vérité dès le premier jour de sa mise au secret, le 15 octobre 1894. 

Son courage face à l’effondrement de son existence et à l’enfermement s’exprime tout entier dans les lettres qu’il adresse à sa famille depuis la prison et le bagne. Avec Lucie, sa jeune épouse, il noue une correspondance exceptionnelle qui défie le temps, l’éloignement et l’épreuve inhumaine de la détention. L’écriture épistolaire, malgré la censure, devient pour Alfred et Lucie le monde de leur résistance et de leur amour. 

Ma chronique :

Dans la préface de la comédienne Francoise Gillard, qui avait lu à haute voix cette correspondance en 2006, elle écrit « cette correspondance, c’est le combat d’un couple, …, le témoignage que l’union de deux êtres peut changer le cours de l’histoire ». Cela résume parfaitement mon ressenti après avoir parcouru cette correspondance : Lucie protègera et assistera son mari avec un grand courage et redonne espoir à son mari grâce à l’amour qui les unit.

Un témoignage saisissant qui illustre le climat politique et social de cette fin de dix-neuvième siècle. Dans le premier chapitre, l’historien spécialiste de l’affaire Dreyfus, Vincent Duclert, raconte la résistance opposée par Alfred Dreyfus et le soutien de son épouse, de Zola et des milieux intellectuels. La justice peut triompher conclut l’historien. 

Une nouvelle édition dans laquelle on retrouve des lettres inédites et des fac-similés de ces courriers.

Pour mieux comprendre cette affaire, plongez-vous dans cette correspondance, aux qualités littéraires et qui unit entre deux êtres d’exception.

Paru aux éditions Folio.

Notation :

Jean-Christophe Rufin : Le suspendu de Conakry

Le suspendu de Conakry

Résumé :

Comment Aurel Timescu peut-il être Consul de France ? Avec sa dégaine des années trente et son accent roumain, il n’a pourtant rien à faire au Quai d’Orsay. D’ailleurs, lui qui déteste la chaleur, on l’a envoyé végéter en Guinée où il prend son mal en patience.  Tout à coup survient la seule chose qui puisse encore le passionner : un crime inexpliqué. Un plaisancier est retrouvé mort, suspendu au mât de son voilier.

L’auteur :

Médecin, engagé dans l’action humanitaire, Jean-Christophe Rufin a occupé plusieurs postes de responsabilité à l’étranger. Il a été ambassadeur de France au Sénégal. Il a d’abord publié des essais consacrés aux questions internationales. Son premier roman, L’Abyssin, paraît en 1997. Son œuvre romanesque, avec Asmara et les causes perdues, Globalia, La salamandre entre autres, ne cesse d’explorer la question de la rencontre des civilisations et du rapport entre monde développés et pays du Sud. Ses romans, traduits dans le monde entier, ont reçu de nombreux prix, dont le prix Goncourt 2001 pour Rouge Brésil. Il a été élu à l’Académie française en juin 2008.

Mon avis :

J’ai beaucoup aimé découvrir Jean-Christophe Rufin dans un nouveau registre : le polar déjanté.

L’enquête autour de la mort de ce français retrouvé pendu sur son voilier est menée par la police locale et le consul. Celui-ci, a les mains libres car le consul général est en déplacement. Il peut enfin sortir de son placard et jouer un rôle d’enquêteur. Aurel a toujours rêvé d’être policier. C’est un phénomène ce franco-roumain : il porte encore les vêtements qu’il avait en Europe de l’Est dans ce climat africain, il compose de la musique et n’a pas d’amis parmi les expatriés.

Cet anti héros, l’improbable Aurel, m’a tout de suite accrochée : loin de ses bévues ordinaires, il observe, analyse et progresse dans une enquête dont l’issue ne se dévoile pas facilement.

J’ai aimé ce héros attachant et anti conformiste et j’ai passé un bon moment de lecture. C’est drôle et touchant parfois, le suspense est au rendez-vous et le dépaysement garanti. Les dessous d’un consulat raconté par un ancien ambassadeur : on se régale !

Je vous invite à découvrir ce polar dont le héros n’est pas s’en rappeler Jacques Clouseau, l’inspecteur de la Panthère rose. Que du bonheur.

Sebastian Barry : Des jours sans fin

Des jours sans fin

Résumé 

Dans les années 1850, chassé d’Irlande par la Grande Famine, le jeune Thomas McNulty vient tenter sa chance en Amérique. Il rencontre John Cole, qui devient l’ami et l’amour de sa vie. Tour à tour, Thomas et John vont combattre les Indiens des grandes plaines de l’Ouest, se travestir en femmes pour monter des spectacles, et s’engager du côté de l’Union dans la guerre de Sécession. Jusqu’à ce que la violence de la guerre les rattrape… 

L’auteur 

Sebastian Barry est né à Dublin en 1955. À la fois romancier, poète et dramaturge, il est reconnu comme l’une des voix les plus importantes de la littérature irlandaise d’aujourd’hui. Ses romans Annie Dunne (2005), Un long, long chemin (2006), Le testament caché (2008) finaliste de la shortlist du Man Booker Prize 2008, prix Costa Book of the Year cette même année, et Prix Hughes and Hughes Irish Novel of the Year en 2009, ainsi que Du côté de Canaan (2012), ont paru aux Éditions Joëlle Losfeld.

Mon avis

Je découvre seulement cet auteur grâce aux Éditions Folio. J’ai été bluffée par ce roman, une histoire hors norme, une écriture qui colle aux personnages et un format très condensé. Très fort cet auteur !

Voici un roman vraiment atypique : réussir à écrire une grande épopée sur moins de trois cent pages tout en maintenant un rythme effréné sur toute la longueur.

On s’attache immédiatement à ces deux jeunes qui luttent pour survivre en participant à des spectacles déguisés en femmes ou en étant militaires.

Ils endossent chaque rôle en se félicitant de pouvoir manger et dormir dignement.

Cette deuxième partie du dix-neuvième siècle est particulièrement difficile dans ces états du Missouri ou du Tennessee. Peu de choses leur seront épargnées : ils combattront les indiens ou d’autres soldats pendant la guerre de Sécession mais ils restent soudés et continuent de croire en la vie et à l’amour.

Malgré les atrocités, les violences, l’amitié et l’amour sont là et tout aussi bien décrits. Les deux jeunes gens et la fillette adoptée formeront une famille.

Assurément un livre à découvrir pour s’immerger dans une autre époque difficile au cœur d’une nature grandiose.

Publié aux éditions Folio.

Notation :

Caryl Férey : Plus jamais seul

Plus jamais seul

Résumé :

Premières vacances pour Mc Cash et sa fille, Alice. L’ex-flic borgne à l’humour grinçant – désenchanté, désinvolte mais consciencieusement autodestructeur – en profite pour faire l’apprentissage tardif, et pour le moins délicat, de la paternité. Pour ne rien arranger, l’ancien limier apprend la mort de son pote Marco, avocat déglingué et navigateur émérite, qui a pourtant disparu en pleine mer. Inconcevable. 

L’auteur :

Caryl Férey, né en 1967, écrivain, voyageur et scénariste, s’est imposé comme l’un des meilleurs auteurs du thriller français en 2008 avec Zulu, Grand Prix de littérature policière 2008 et Grand Prix des lectrices de Elle Policier 2009, et Mapuche prix Landerneau polar 2012 et Meilleur Polar français 2012 du magazine Lire.

Mon avis :

J’ai découvert cet auteur avec « Condor » que j’avais beaucoup apprécié.

Encore une réussite ce livre : des personnages cabossés, physiquement et moralement, des méchants très méchants et un regard d’une grande acuité sur notre époque. Un cocktail détonnant : j’ai été ferrée dès les premières pages.

McCash, l’ex flic franco irlandais borgne, est un « dur à cuire ». Lorsqu’il apprend que son meilleur ami a disparu en mer, il décide de mener l’enquête.

Marco, le disparu, était un excellent navigateur, sa disparition est inexplicable pour McCash. En partant à la recherche d’indices, il retrouve d’anciennes connaissances et tombe sur une affaire complexe à retombées internationales.

McCash doit aussi s’occuper de sa fille, pré adolescente : une double vie à gérer, l’enquête et les vacances.

Le rythme est tendu tout du long, l’enquête complexe et passionnante, et les personnages attachants.

Je ne vous dévoilerai pas le cœur de son enquête, sujet au cœur de notre actualité : lisez-le. Un excellent polar à découvrir cet été.

Paru aux éditions Folio.

Notation :