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Paul-Jean Toulet : Mon amie Nane

Présentation : “Il n'y a pas de poète qui soit plus aimé que Toulet de ses lecteurs et de ses lectrices : le mystère et la jalousie ont leur part dans ce culte. Il y a ainsi en Grèce ou en Italie des villages reculés ou des plages de rêve dont on garde pour soi les noms confidentiels. Le petit livre dont j'hésite et aspire à parler s'appelle Mon amie Nane. “


L'auteur :

Né le 5 juin 1867 à Pau, Paul-Jean Toulet arrive à Paris en 1898. Il y rencontre Curnonsky, Léon Daudet et Debussy. Il fréquente le salon d’Anna de Noailles et fait de longs voyages, en particulier en Extrême-Orient. Chef de file des poètes fantaisistes, il meurt à Guéthary le 6 septembre 1920.


Mon avis :

Un livre délicieux, qui donne envie de plonger dans la littérature de cette fin du dix-neuvième siècle. Une écriture qui ne peut que nous toucher, délicate et poétique.

Pour l'histoire : sachez que vous allez découvrir la vie de Nane, jeune courtisane, qui partage son temps libre avec son bienfaiteur. Le reste du temps, elle se fait belle et rend visite à sa couturière pour décider de ses nouvelles tenues. Une vie bien remplie.

L'ambiance de ce début du vingtième siècle est parfaitement restituée. J'ai apprécié l'esprit “cabotin” de l'auteur lorsqu'il nous narre des situations cocasses : par exemple la rencontre entre la marquise et notre jeune courtisane qui se conclut par un apéritif. J'ai souri aussi lors de la visite au Louvre, Nane n'étant pas très intéressée par tous ces “bibelots” comme elle le raconte.

Sa mère est fière de sa fille et nous dit : Nane est une bonne chrétienne bien éduquée.

Que du bonheur de lecture : envie de légèreté ? Plongez-vous dans ce petit livre.


Un texte de 1905 qui vient d'être réédité aux Éditions de La Table Ronde collection La petite Vermillon.

 

E. O. Chirovici : Jeux de miroirs

Résumé : Un agent littéraire, Peter Katz, reçoit un manuscrit intitulé Jeux de miroirs qui l'intrigue immédiatement. En effet, l'un des personnages n'est autre que le professeur Wieder, ponte de la psychologie cognitive, brutalement assassiné à la fin des années quatre-vingt et dont le meurtre ne fut jamais élucidé. Se pourrait-il que ce roman contienne des révélations sur cette affaire qui avait tenu en haleine les États-Unis ?


L'auteur :

E.O. Chirovici est un écrivain roumain, auteur de nombreux best-sellers dans son pays. Jeux de miroirs est son premier roman traduit en français.


Mon avis :

Un rythme et une tension implacables donnent une lecture addictive. Une irrésistible envie de poursuivre la lecture s'empare de vous : attention prévoir un week-end calme pour en profiter. Je suis prête à parier que vous serez pris aussi par ce récit habilement construit.

Au départ de ce récit, le meurtre d'un grand professeur de psychologie, est un prétexte pour nous entraîner sur des réflexions liées à la mémoire et à l'interprétation des souvenirs. Découpé en trois parties correspondant à trois visions du drame, le lecteur est embarqué sur différents points de vue et pistes jusqu'au dénouement.

Pour les points forts du livre : le lecteur se sent immédiatement associé à l'histoire, le style et l'écriture sont tellement fluides. Les thématiques sur la falsification des souvenirs et la capacité du cerveau à réécrire un événement sont passionnantes.

Les points faibles : je n'en n'ai pas trouvé.


Cet habile récit n'est pas un roman policier même s'il est question d'un meurtre et rappelle les romans de Donna Tartt comme “Le maître des illusions”.


Premier roman de cet auteur, publié en France par les éditions Les Escales, je vous le recommande chaudement. N'hésitez pas et régalez-vous.


Merci à l'agence Anne et Arnaud.

 

Arthur Conan Doyle : Le détective détraqué ou les mésaventures de Sherlock Holmes

Le détective détraqué
Le détective détraqué

Présentation : Sherlock Holmes lui-même victime de vol… Remplacé par sa propre fille dans une enquête… Floué par Scotland Yard et par l’intrépide Frenchie Arsène Lupin… et même envoyé en prison ! De Londres à New York, en passant par Prague ou la campagne française, voilà bien des situations insolites dans lesquelles va se retrouver le célèbre détective, sous la plume de quelques élégants farceurs.

Les auteurs :

Alceste • Peter Ashman • Robert Barr • J. M. Barrie

Bibliothécaires du Royal Borough of Kensington & Chelsea

Arthur Conan Doyle • Frederic Dorr Steele • Jacques Fortier

Jean Giraudoux • Bret Harte • O. Henry William B. Kahn

Frederic A. Kummer • Maurice Leblanc • R. C. Lehmann

Ely M. Liebow • Jack London • Bernard Oudin • René Reouven

 

Mon avis :

Voici une lecture bien réjouissante : vingt nouvelles qui mettent en scène le grand Holmes.

L’originalité de cet ouvrage : réunir des récits écrits par des écrivains anglo-saxons et français entre le début du vingtième siècle et aujourd’hui. Au début de chaque nouvelle, de belles illustrations complètent le plaisir de la lecture.

Côté français, quelle bonne idée de proposer un récit de Maurice Leblanc : Arsène Lupin face à Sherlock. À vous de le lire pour savoir qui l’emporte…

D’autres grands noms dans les auteurs comme Jean Giraudoux et Jack London.

De l’humour souvent, des pastiches et de l’action : on passe un bon moment avec ce recueil que je vous recommande.

J’ai aussi appris que Sherlock Holmes, toujours populaire continue de recevoir du courrier du monde entier.

 

Une belle idée des Éditions Baker Street. Le livre est paru le 20 janvier.

Merci Clarisse pour cette lecture.

 

Notation :

Anne Akrich : Il faut se méfier des hommes nus

Il faut se méfier des hommes nus
Il faut se méfier des hommes nus

Résumé : Qui ne rêverait pas de partir pour Tahiti sur les traces de Marlon Brando ?Mêlant habilement les formes du biopic et du thriller, Anne Akrich déconstruit avec délectation le mythe du jardin d’Éden. “Si Dieu ne s’était pas mis en tête de planter ce foutu jardin en Éden, on n’en serait pas là. Si, au milieu de ce jardin, Il n’avait pas fait pousser l’arbre de la connaissance, la femme n’aurait pas croqué dans le fruit et ne l’aurait pas tendu à l’homme. Tout le monde serait resté nu. On aurait continué à cultiver sagement la terre et à dompter les fleuves. Si l’homme-poussière et la femme-côtelette n’avaient pas entrepris de se venger en lançant la rumeur de l’Éden, leurs descendants n’auraient pas eu cette idée fixe : retrouver le jardin ! Ils n’auraient pas construit de beaux bateaux pour partir à sa recherche. Ils n’auraient donc jamais trouvé Tahiti, ni ne l’auraient baptisée ainsi : Paradis perdu. S’il n’avait pas été perdu, personne n’aurait songé à le retrouver.

Pas même Marlon Brando.”


L’auteur :

Née à Paris en 1986, Anne Akrich est d’origine polynésienne et tunisienne. À l’âge de douze ans, elle part pour Tahiti ou elle passera toute son adolescence avant de retrouver la capitale et de poursuivre des études de littérature à la Sorbonne. Elle a commencé un doctorat sur les adaptations cinématographiques d’À la recherche du temps perdu, l’a interrompu pour aller à New York écrire le scénario d’un long métrage de fiction avec Jerry Schatzberg, et de retour à Paris, s’est lancée dans l’écriture de son premier roman, Un mot sur Irène.


Mon avis :

Dans sa biographie, Brando nous dit qu’il a toujours été attiré par Tahiti, à l’âge de 5 ans il découvre ces îles dans un magazine. Dès lors il fera tout pour s’y rendre.

Ce livre donne une vision différente de l’image classique du paradis : l’envers du décor. Vous n’aurez pas envie de mettre les pieds à Tahiti après cette lecture : débordements liés à la drogue et à l’alcool, nonchalance des polynésiens, chaleur insupportable. Un peu caricatural à mon sens.

Une jeune femme, prénommée Cheyenne, est embauchée pour écrire un scénario sur Brando. Le projet s’appelle “Brando au paradis”. Raconter comment la star est tombée sous le charme de Tahiti et de Tarita, l’héroïne des Révoltés du Bounty.

Cheyenne retrouve son île natale, Tahiti, pour écrire ce scénario.

L’auteur entremêle l’histoire de Cheyenne la scénariste avec la vie de Brando et notamment la rencontre avec la polynésienne Tarita.

Une langue qui claque, sèche avec des phrases courtes parfois agrémentées de mots familiers, j’ai moins aimé. Pas de la grande littérature.

Par contre les mots tahitiens les plus courants y sont comme “fiu”, les polynésiens aiment dire “je suis fiu” ce qui veut dire je suis las, envie de rien.

Un livre intéressant, j’ai apprécié la restitution de la vie de la star au travers de son aventure avec Tarita mais j’ai moins aimé l’écriture et pas ressenti d’empathie pour les protagonistes. Une lecture qui ne m’a pas complètement emballée.

 

Merci à Babelio et aux Éditions Juilliard.

Notation :

Peter Behrens : Les insouciants

Les insouciants
Les insouciants

Résumé : Billy Lange naît en 1909 sur l’île de Wight, où son père est skipper pour le compte d’un riche baron juif allemand. Enfant, il est fasciné par la fille du baron, l’insaisissable et volontaire Karin von Weinbrenner. Après la Première Guerre mondiale qui contraint la famille Lange à émigrer, le hasard réunit de nouveau Billy et Karin sur la propriété du baron, près de Francfort. Dès lors, au fil des ans, tandis que la société perd ses repères moraux et que l’Allemagne marche vers le second conflit mondial, ils se découvrent des points communs : le jazz, la vitesse, un tenace rêve d’évasion… Et, face à la montée du nazisme, aux traitements infligés au baron et à son entourage, les deux jeunes gens restent taraudés par une même question : faut-il rester ou se résoudre à fuir ?

L’auteur :

Peter Behrens est né en 1954 à Montréal, où il a grandi. Son premier recueil de nouvelles, Night Driving, a paru en 1987. Il a ensuite publié dans diverses revues et anthologies. Un temps professeur de creative writing à l’université de Stanford, il a également travaillé comme scénariste.

 

Mon avis :

Un grand souffle épique traverse cette épopée, j’ai beaucoup aimé.

Une belle histoire d’amour dans un contexte historique trouble : voilà tous les ingrédients réunis pour accrocher le lecteur et c’est réussi.

J’ai tout de suite été happée par ce récit intelligemment construit qui nous entraîne entre l’Irlande, l’Angleterre et l’Allemagne. Lorsque le roman démarre, nous sommes en 1909, l’année de naissance du héros, Billy, puis au chapitre suivant les années ont défilé pour nous positionner en 1938.

Tout au long du récit, l’auteur continue d’alterner les époques, ce qui contribue au rythme du livre. On est “pendus” à l’histoire, difficile de décrocher : je vous aurais prévenu, une fois entamé on devient addict.

Les insouciants, un titre en écho avec la résistance du père de Billy ou bien reflétant les tentatives de rester libre de nos deux héros Billy et Karin. Dans cette période d’avant-guerre, avec la montée du nazisme, la vie devient de plus en plus dure pour les deux jeunes gens. Comment survivre dans cet environnement qui se dégrade ?

La jeunesse et la fougue de Karin entraînent Billy qui fera tout pour celle dont il est amoureux.

Des personnages attachants, une belle histoire, un récit captivant : n’hésitez pas.

 

Merci Anaïs pour cette découverte.

 

Notation :