Auteur/autrice : <span>des Pages et des îles</span>

Fioly Bocca : Une seconde d’éternité

Une seconde d’éternité
Une seconde d’éternité

Résumé :

Turin, de nos jours. Tous les soirs, dans son petit appartement, Anita s’installe devant son ordinateur pour envoyer un mail à sa mère restée dans sa région natale des Dolomites. Anita lui raconte son quotidien merveilleux, les préparatifs pour son futur mariage, lui parle de son travail dans lequel elle s’épanouit quotidiennement. Et pourtant… La réalité est tout autre, car Anita raconte mensonge sur mensonge pour épargner sa mère gravement malade : elle lui cache que son travail dans une agence littéraire ne lui plaît pas du tout, et que son fiancé Tancredi est peu attentif, absent et refuse de s’engager.

L’auteur :

Fioly Biocca vit dans les collines du Montferrat avec ses deux enfants. « Une seconde d’éternité » est son premier roman. Il est en cours de traduction dans une dizaine de pays.

Mon avis :

Merci aux Éditions Denoël pour la lecture de ce texte délicat et émouvant.

Croire en soi et à ses rêves : une belle devise pour vivre heureux, telle est la leçon de ce récit.

Une perle à ne pas manquer : j’ai été conquise par l’histoire d’Anita qui survit plutôt qu’elle ne vit, complètement déboussolée lors du décès de sa mère. Nous assistons à sa dégringolade, elle n’a plus goût à rien mais continue à communiquer avec sa mère en lui racontant sa vie par mails.

Sans dévoiler l’intrigue, sachez qu’Arun, ce jeune homme rencontré dans un train, sera le catalyseur de sa métamorphose.

Frais, pétillant, et d’une grande sensibilité, ce livre oscille entre histoire romantique et conte de fées, avec de beaux passages de description d’amour maternel et filial.

Ce premier roman est prometteur et réconfortant.

À ne pas rater.

Parution aux Éditions Denoël le 12/10/17

Traduction de l’italien par Anaïs Bouteille-Bokobza

 

Notation :

Karl Geary : Vera

Résumé : Vera a la trentaine passée, elle vit dans les quartiers chics de Dublin, à Montpelier Parade. Sonny a 16 ans, il travaille dans une boucherie. Bien sûr, il rêve d’ailleurs. Lorsqu’il croise le regard de Vera, sa beauté lui donne immédiatement le vertige. Vera parle peu. Mais elle sait écouter Sonny comme personne ne l’a fait jusqu’à présent.

L’auteur :

Auteur irlandais, il a quitté très jeune l’Irlande pour l’Amérique. Il devient acteur et joue dans de nombreux films et séries. Aujourd’hui scénariste, il vit entre Brooklyn et l’Ecosse. Vera est son premier roman.

Mon avis :

Fait rarissime : je suis passée à côté, je n’ai pas accroché du tout.

Est-ce une question de style : employer le « tu » pour raconter l’histoire ou bien le rythme lent ou tout simplement les personnages auxquels je n’ai pas crus ?

Je me suis ennuyée et je n’ai rien ressenti pour les personnages, pas d’émotion.

Pourtant, j’avais envie de découvrir ce roman qui nous raconte l’amour entre un adolescent et une femme plus âgée solitaire et mutique.

Le choc de cette rencontre que tout oppose : l’âge, le niveau social et l’éducation, n’a pas provoqué d’étincelles chez moi.

J’en suis désolée car j’étais impatiente de découvrir ce titre encensé par les critiques.

Lisez-le et donnez-moi votre avis.

Merci aux Match de la rentrée littéraire organisé par Price Minister et Rakuten.

 

Notation :

Maxence Fermine : Chaman

Résumé :

Charpentier sur les immenses tours d’acier de Duluth, dans le nord des États-Unis, Richard Adam n’a jamais oublié le sang indien qui coule dans ses veines. Mais le retour sur sa terre natale pour enterrer sa mère va le plonger dans un monde dont il n’aurait jamais soupçonné l’existence.

L’auteur :

Maxence Fermine, auteur du best-seller Neige, construit une œuvre singulière alliant poésie et fiction. Après une incursion dans la jeunesse avec la trilogie de La Petite Marchande de rêves, il revient à la littérature générale avec une fresque ambitieuse, portée par le vent de l’Histoire et la mélodie des mots.

Mon avis :

Puissant et beau, un texte poétique et enchanteur.

Après avoir lu Neige, il y a de nombreuses années, j’avais oublié cet auteur. Quel dommage !

Une voix, et plus encore une plume à part, avec une thématique ici sur la quête de ses origines et le sens de la vie.

Richard Adam, après le décès de sa mère, part sur la terre de ses ancêtres : les indiens de la tribu Lakota Oglala. Il a promis de répandre ses cendres sur cette terre indienne. Richard est charpentier du ciel : il travaille sur les chantiers de construction pour les très hauts buildings. Les indiens sont nombreux dans cette profession, plus courageux que la plupart des blancs, nous dit l’auteur.

Après avoir demandé quelques jours de congé à son patron, il part au volant de sa vieille Chevrolet.

Richard découvre un autre monde quand il arrive à destination. Puis sa vie bascule après la rencontre de plusieurs indiens dont un chaman. Je ne vous en dirai pas plus sur l’histoire car je vous incite fortement à le lire.

Ce roman court mais dense, est chargé de sens et propice à la réflexion.

Vous apprécierez, comme moi, les citations en exergue de chaque chapitre.

Je vous en livre quelques-unes :

« La paix n’arrive jamais par surprise. Elle ne tombe pas du ciel comme la pluie. Elle vient à ceux qui la préparent. » citation de Tecumseh.

« Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors le visage pâle s’apercevra que l’argent ne se mange pas » citation de Sitting Bull.

Ne ratez pas ce beau texte, une prose rare et envoûtante.

Merci Babelio et les Éditions Michel Lafon.

 

Notation :

Marco Vichi : Mort à Florence

Mort à Florence
Mort à Florence

Résumé :

Novembre 1966. Giacomo, treize ans, disparaît à la sortie du collège. Faute d’indice, le commissaire Bordelli s’accroche à une mince piste qui le mènera parmi des nostalgiques du fascisme et de Mussolini. Plus que jamais

hanté par la guerre, il affiche une humeur aussi noire que le ciel qui surplombe alors Florence. Rien ne le soulage, ni ses amis, ni son jeune bras droit Piras, ni les plats succulents de Toto, ni même la jolie jeune femme brune dont il fait la connaissance. Quelques jours plus tard, sous l’effet des pluies torrentielles, l’Arno déborde et déverse dans les rues des flots de boue qui paralysent la ville. C’est l’occasion de découvrir un portrait sombre et inédit de la cité toscane où se démène un Bordelli désabusé, mais bien décidé à découvrir la vérité. Cet opus a remporté en 2009 le prix Scerbanenco, la plus haute récompense du polar italien.

L’auteur :

Né en 1957 à Florence, Marco Vichi vit en Toscane. Auteur d’une dizaine de romans, de deux recueils de nouvelles et de plusieurs scénarios, il est classé parmi les meilleurs romanciers italiens de la décennie par le Corriere della Sera.

Mon avis :

Un polar italien avec une bonne intrigue dans un décor et une ambiance parfaitement retranscrits.

Le commissaire Bordelli est un cinquantenaire marqué par la seconde guerre mondiale et le fascisme. Nous sommes dans les années soixante et le suivons dans une enquête compliquée pour retrouver l’assassin d’un enfant. Aidé par son bras droit Piras, il démêle les pistes, traque les rares indices. Il ne supporte pas qu’un crime aussi odieux reste impuni.

Bourru, tenace et tendre aussi quand il se confie à Rosa, une amie, ancienne prostituée. Un de ses proches est un voleur qui va l’épauler aussi.

J’ai aimé ce côté décalé : mélanger des personnages borderline et ce policier assez classique.

Un roman d’atmosphère, ancré dans la réalité des années soixante. L’auteur nous raconte l’inondation dévastatrice de la ville de Florence. Plus d’eau ni électricité, l’Arno qui envahit la ville, une situation dramatique pour les habitants qui ralentit aussi l’enquête déjà compliquée.

Plus âpre et sombre que le célèbre Commissaire Brunetti, avec un contexte politique omniprésent, je vous recommande les aventures de ce commissaire que j’ai suivies avec intérêt.

 

Notation :

Pramoedya Ananta Toer : La fille du rivage

La fille du rivage
La fille du rivage

Résumé :

La jeune fille d’un pêcheur de la côte nord-est de Java a été demandée en mariage par un aristocrate local, fasciné par sa grande beauté. Elle a quatorze ans, et dans cette Java féodale du début du vingtième siècle, elle n’a guère le choix. Ce mariage arrangé la fait passer sans transition d’une vie certes pauvre et rude, mais libre et naturelle, à une existence cloîtrée, dans la vaste demeure ceinte de murs de son époux, le Bendoro. La jeune fille est intimidée et malheureuse, mais doit très vite s’adapter au langage et aux usages de sa nouvelle vie.

L’auteur :

Considéré comme le plus grand écrivain indonésien, il est notamment connu pour son combat politique contre la puissance coloniale hollandaise puis contre le régime de Suharto, ce qui lui a valu d’être incarcéré pendant de longues années avant d’être assigné à résidence pendant encore près de vingt ans.

Mon avis :

Un roman touchant qui nous emporte dans une Indonésie du début du vingtième siècle aux côtés d’une toute jeune fille vendue à un homme riche.

L’auteur précise dans la préface qu’il s’est inspiré de la vie de sa grand-mère « une personnalité, un caractère ».

À quatorze ans, fille de pêcheurs, elle mène une vie simple et libre. Puis un messager vient la chercher un jour et l’emmener en ville : elle a été mariée à un noble qu’elle n’a jamais vu. Ses parents l’accompagnent et la rassurent : tu vas vivre dans une belle maison, tu ne seras plus obligée de travailler. La petite a peur et pleure. C’est un homme pieux et un chef puissant lui dit son père.

La jeune fille sera obligée de s’habituer à sa nouvelle vie et de tout faire pour que son époux soit satisfait de ce mariage. Sa servante va l’aider en lui donnant des indications sur le comportement qu’elle doit avoir. Se souvenir qu’elle n’est plus une fille pauvre mais la maîtresse de maison dorénavant.

Une nouvelle vie comme une prison dorée, avec ces peines et des joies aussi.

Un livre dépaysant, émouvant qui se lit avec plaisir.

Une écriture fluide, beaucoup de dialogues et une ambiance parfaitement restituée : je suis partie en Indonésie avec tous ces personnages. Un lexique à la fin de l’ouvrage complète le récit.

Une lecture que je vous recommande pour partir à la découverte de l’Indonésie.

 

Notation :