Auteur/autrice : <span>des Pages et des îles</span>

Le roman du mariage de Jeffrey Eugenides

Résumé et biographie de l’auteur :

A l’université de Brown, au début des années 1980, une fille et deux garçons découvrent avec exaltation la littérature, le sexe, Roland Barthes et les Talking Heads. Mitchell tombe sous le charme de Madeleine, qui lui préfère Leonard… Tel un personnage de Jane Austen, la jeune femme se retrouve au cœur d’un dilemme amoureux. Mais les temps ont bien changé depuis l’époque d’Orgueil et Préjugés…

Jeffrey Eugenides, né dans le Michigan en 1960, est l’auteur de Virgin Suicides, adapté au cinéma par Sofia Coppola, et de Middlesex, récompensé par le prix Pulitzer.

Mon avis :

Une femme et deux hommes au cœur du roman que la couverture illustre parfaitement.

Ce trio amoureux est dépeint avec beaucoup de réalisme et de subtilité.

Fresque sociale des années 80 débutant à l’université, là où nos trois héros se rencontrent et débutent leur vie amoureuse.

Madeleine jeune femme issue d’un milieu aisé, tombe sous le charme de Léonard. Mitchell lui tombe amoureux de Madeleine dès qu’il l’aperçoit. Et Léonard ? Pour lui, tout est compliqué : après une enfance malheureuse, il devient dépressif pendant ses études. Malgré son état, il remarque Madeleine et cherche à la conquérir. Tout est bien qui finit bien semble-t-il, mais non finalement, tout se complexifie avec la maladie de Léonard. La suite, je vous laisse la découvrir.

Ce texte est bien écrit et rempli de références littéraires, avec un bémol : l’ensemble du texte est déstructuré, les digressions nombreuses et retours dans le passé sont gênants dans la lecture.

Face à ce livre, je suis donc partagée : au départ, j’ai été emballée par l’histoire et le style de l’écriture puis je me suis ennuyée au cours de la deuxième partie et je me suis même forcée à le terminer.

Des personnages pas assez attachants, des longueurs et la construction du récit qui est déroutante. Un roman qui s’essouffle au bout de 200 pages.

Globalement une déception, surtout face aux critiques dithyrambiques de la presse, je m’attendais a découvrir un chef d’oeuvre.

Maintenant à vous de voir.

Merci aux éditions Points.

 

Notation :

Le murmure de l’ogre de Valentin Musso

Résumé :

Nice, 1922. Deux prostituées sont assassinées, le crâne rasé et le corps recouvert d’étranges symboles. Bientôt, ce sont des enfants qui disparaissent et qui sont retrouvés égorgés aux quatre coins de la ville dans une mise en scène macabre.

L’auteur :

Né en 1977, Valentin Musso est agrégé de lettres et enseigne la littérature dans les Alpes-Maritimes. Il est l’auteur de La Ronde des innocents (2010) et Les Cendres froides (2011). Le Murmure de l’Ogre est son troisième roman.

Le Murmure de l’Ogre a obtenu le Prix Sang d’encre des lycéens et Prix du polar historique.

Mon avis :

Thriller qui se déroule dans les années 20 à Nice.

L’histoire : la traque d’un meurtrier d’enfants que l’on suit au travers des personnages principaux : Louis Forestier et Frédéric Berthellon.

Louis Forestier est un “mobilard” de la première génération. Clemenceau a constitué dès 1907 un ensemble de Brigades Mobiles pour rechercher plus efficacement les criminels. Cette institution est l’ancêtre de la police judiciaire.

Frédéric Berthellon est médecin à l’hôpital Sainte-Anne, appelé à la rescousse par Louis son ami pour mettre au service de la brigade de Nice ses connaissances psychiatriques. Cajolé et Leroux deux autres mobilards, sont au cœur de l’action également. Raphaël, riche et aviateur à ses heures perdues participe aussi à cette fabuleuse enquête.

L’intrigue, je vous laisse la découvrir, mieux vaut ne pas trop en dire pour un polar.

L’ambiance et le contexte : la haute bourgeoisie sur la Riviera, les grandes fêtes mais aussi les immigrés italiens, la grande guerre et ses séquelles et les meetings aériens.

En parallèle de l’intrigue policière ce roman est une peinture sociale du début du vingtième siècle.

Très réussi, ce récit est une plongée dans l’histoire du début du siècle dernier et une formidable reconstitution historique.

Efficace et documenté, un bon moment de lecture alliant le plaisir de l’intrigue et l’intérêt historique.

Je vous le recommande chaudement.

Son nouveau roman vient de paraître “Sans faille” et sur les excellents conseils de mon libraire préféré il rejoindra prochainement ma pile de livres.

 

 

Notation :

La singulière tristesse du gâteau au citron d’Aimee Bender

L’auteur :

Née en 1969, Aimee Bender est une nouvelliste et romancière américaine. Elle vit à Los Angeles, où elle est professeur de « créative writing ». Elle est également l’auteur de L’Ombre de moi-même.

Résumé :

Le jour de ses 9 ans, Rose mord avec délice dans son gâteau d’anniversaire. S’ensuit une incroyable révélation : elle ressent précisément le mal-être éprouvé par sa mère en le préparant. Car, dans sa famille, chacun dispose d’un pouvoir unique, qu’il doit taire ; pour ces super-héros du quotidien, ce don est un fardeau. Comment supporter le monde quand la moindre bouchée provoque un séisme intérieur ?

Mon avis :

Un livre original sur la famille, l’enfance et plus particulièrement la relation mère fille.

Touchant, voici une fable originale qui enchante.

Doux comme un gâteau au citron, une belle chronique sur le destin d’une fillette qui possède un don très particulier : ressentir les émotions des personnes au travers de la nourriture qu’ils ont élaboré. Une providence ou une malédiction ?

Un peu les deux finalement, la fillette est perturbée et l’empathie la gagne. Surtout vis à vis de sa mère, comment l’aider quand celle-ci est abattue ?

Dans cette famille, le frère vivant dans un monde intérieur lié à son intelligence hors norme, seul le père est normal. Mais attention, il faut se méfier de l’eau qui dort !

Après quelques longueurs au début du récit, j’ai été emballée par ce texte sensible, tendre et loufoque. Une écriture fluide concourt au plaisir global.

Lancez-vous aussi et découvrez ce beau roman.

Merci aux éditions Points

 

Notation :

Le grand Cœur de Jean-Christophe Ruffin

Résumé :

Dans la chaleur d’une île grecque, un homme se cache pour échapper à ses poursuivants. Il évoque sa vie hors du commun et tente de démêler l’écheveau de son destin. Fils d’un modeste pelletier, il est devenu l’homme le plus riche de France. Il a permis à Charles VII de terminer la guerre de Cent Ans. Il a changé le regard sur l’Orient. Avec lui, l’Europe est passée du temps des croisades à celui de l’échange. Comme son palais à Bourges, château médiéval d’un côté et palais Renaissance de l’autre, c’est un être à deux faces. Aussi familier des rois et du pape que des plus humbles maisons, il a voyagé à travers tout le monde connu. Au faîte de sa gloire, il a vécu la chute, le dénuement, la torture avant de retrouver la liberté et la fortune. Parmi tous les attachements de sa vie, le plus bouleversant fut celui qui le lia à Agnès Sorel, la Dame de Beauté, première favorite royale de l’Histoire de France, disparue à vingt-huit ans. Son nom est Jacques Cœur. Il faut tout oublier de ce que l’on sait sur le Moyen Âge et plonger dans la fraîcheur de ce livre.

Biographie de l’auteur

Jean-Christophe Rufin, médecin. voyageur, écrivain, est l’auteur de romans désormais classiques, tels que I’Abyssin, Globalia ou Rouge Brésil, prix Goncourt 2001. Il est membre de l’Académie française depuis 2008.

Mon avis

A mi-chemin entre biographie et roman, une histoire qui enchante et se lit très vite,

Jacques Cœur le héros, a eu une vie hors du commun qui relève d’un roman d’aventure. Issu d’une famille de bourgeois, Jacques rêve de l’Orient dés son enfance. Destiné à devenir pelletier comme son père, son mariage et plus exactement son beau-père, le pousseront vers un autre destin : celui d’argentier du roi.

Comment y arrive-t-il, alors qu’il n’est pas noble et vit loin de la capitale ?

Ce qui fascine dans ce roman, c’est l’ascension de cet homme, jeune et petit bourgeois, qui a l’envie d’entreprendre et de faire du commerce partout en France puis jusqu’en Orient. Son idée : développer l’échange et prêter de l’argent aux acquéreurs des biens. Après tant d’années de guerre, les finances de l’état sont presque vides, les échanges commerciaux apporteront progressivement des richesses et maintiendront la paix.

Un héros du quatorzième siècle très moderne.

L’auteur parvient à le rendre proche de nous, les autres personnages sont attachants aussi.

Au cœur du livre : la puissance monarchique face au pouvoir de l’argent; l’arbitraire d’un roi tout puissant l’emportera-t-il sur l’amitié entre deux hommes de condition différente ?

Je prends toujours beaucoup de plaisir à la lecture des romans de Jean-Christophe Ruffin grâce à sa plume magnifique. C’est un grand conteur, captivant, sachant mettre son érudition au service de ses textes.

Incontournable, je vous recommande chaudement ce magnifique roman historique.

Spéciale dédicace pour Sophie. Merci de me l’avoir offert.

 

Notation :

Quatre murs de Kéthévane Davrichewy

Résumé :

Deux ans après une réunion dans la maison familiale, quatre frères et sœurs, auparavant très proches, se sont éloignés. Ils acceptent pourtant de se rencontrer dans la maison que l’aîné vient d’acheter en Grèce, le berceau familial. Ce voyage sera pour beaucoup l’occasion de revenir sur la complexité et l’ambivalence de leurs relations.

L’auteur :

Kéthévane Davrichewy est née à Paris dans une famille d’origine géorgienne. Après La Mer Noire (2010), elle a publié, toujours chez Sabine Wespieser éditeur, Les Séparées (2012), qui lui a valu une belle reconnaissance critique et publique. Elle a également écrit de nombreux livres pour la jeunesse à L’École des loisirs.

 

Mon avis :

Quatre murs, un titre qui évoque l’histoire de quatre frères et sœurs bousculés par la vente de leur maison familiale qui les a vus grandir.

Saul, Hélène et les jumeaux : Réna et Elias, racontent chacun à leur tour, leur vie. Comment se positionner dans cette fratrie dont les rapports se sont distendus avec les années ? Arrivés à l’âge adulte et devenus parents à leur tour, les liens qui les unissent avec leur mère n’ont pas forcément changés. Face à cette constatation, une question : comment vivre et se positionner dans cette fratrie ? Quelle attitude adopter lorsqu’ils se retrouvent, adultes et en même temps les enfants face à leur mère ? Le passé remonte, les non-dits, les secrets et les liens qui unissent les jumeaux. La maison joue un rôle important, ciment de cette famille en partie désunie à présent.

Quel beau texte, qui se déguste, se savoure et fait écho en chacun de nous.

Mélancolique et sensible, une belle histoire à découvrir.

Je vous le recommande chaleureusement.

Merci pour le conseil Mariam !

 

Notation :