Catégorie : <span>CRITIQUES</span>

Chronique de : La forêt ivre de Gerald Durrell 

Résumé :

« On aurait dit que la nature avait organisé un gigantesque raout de bouteilles, auquel elle avait convié un étrange aréopage de plantes tempérées, tropicales et subtropicales. Les palmiers se penchaient paresseusement et les épineux s’enroulaient autour d’eux en une étreinte enivrée ; des fleurs élégantes voisinaient avec des cactées mal rasées et les palos borrachos pansus, tels des buveurs de bière, formaient avec le sol un angle inquiétant ».

L’auteur :

Gerald Durrell (1925-1995) est né en Inde. Frère cadet du romancier Lawrence Durrell, il a consacré sa vie à la défense des espèces animales en voie de disparition. La création du zoo de Jersey et du Durrell Wildlife Conservation Trust, ses livres truculents et ses séries d’émissions télévisées l’ont rendu mondialement célèbre. Le récit de son enfance en trois volumes, La Trilogie de Corfou, a paru aux éditions de la Table Ronde en 2014

Ma chronique :

Partager le quotidien d’un naturaliste passionné est un vrai bonheur.

J’avais dévoré « La trilogie de Corfou » du même auteur dans lequel il nous racontait son enfance déjà passionné par les les animaux.

L’écriture imagée et descriptive de Gérald Durrell nous embarque dans cette quête d’animaux rares en Argentine et au Paraguay. 

Nous sommes dans les années cinquante, le voyage pour atteindre ces contrées reculées est déjà une aventure que l’auteur traverse avec passion tant sa motivation pour sauver des espèces rares est grande.

Un livre attachant, dépaysant à lire et qui devrait intéresser aussi les enfants.

Mention spéciale pour la superbe couverture de Loustal.

Paru aux éditions de la Table Ronde.

Notation :

Chronique de : Les affinités sélectives de J. Courtney Sullivan  

Résumé :

Après avoir vécu vingt ans à New York, Elisabeth, brillante journaliste et autrice auréolée de succès, s’adapte difficilement à sa nouvelle vie de jeune mère dans une petite ville. Elle passe ses journées dans sa maison, seule avec son enfant, et commence à déprimer. Plutôt que de s’atteler à la rédaction de son nouveau livre, elle perd son temps entre un groupe Facebook de mères new-yorkaises et le compte Instagram de sa soeur influenceuse. Arrive Sam, l’étudiante qu’Elisabeth a engagée pour garder son bébé…

L’auteure :

J. Courtney Sullivan a écrit de nombreux best-sellers remarqués dans le monde entier et qui ont conquis plus d’un demi-million de lecteurs en France. Les Affinités sélectives est son premier roman publié aux Escales.

Ma chronique :

J. Courtney Sullivan a toujours publié des romans avec de beaux portraits de femmes, je la suis depuis ses débuts et j’ai retrouvé ici ses thèmes de prédilection, sa belle plume et son talent pour nous dépeindre l’amitié entre ces deux femmes.

L’une est très jeune et d’un milieu modeste tandis qu’Elisabeth est issue d’une famille aisée et a publié des livres à succès.

Elizabeth vient d’arriver dans cette petite ville après avoir vécu à New York. Elle a un bébé et cherche une nounou, Sam se présente.

Elles deviennent assez vite proches malgré leurs différences. Leur amitié se teinte de sentiments confus comme de la jalousie parfois. Chacune se débat avec ses soucis, cherchant une épaule consolatrice.

C’est une amitié plutôt exclusive, les éloignant de leurs proches.

L’auteure aborde les thèmes comme : le poids de la famille, la notion de famille parfaite ou idéale, le fossé entre les différentes classes sociales.

Tout en nuances, ce portrait de femmes et de leur amitié exclusive m’a happée et j’ai suivi leur quotidien avec grand intérêt.

L’écriture et le thème m’ont fait penser aux romans de Laura Kasischke.

À lire absolument.

Publié aux éditions Les Escales

Notation :

Chronique de : Route One de Michel Moutot 

Résumé :

À l’aube du XXe siècle, des hommes intrépides bâtissent la mythique route One, balcon sur l’océan Pacifique qui longe la côte ouest des États-Unis, de la Californie du Sud aux confins du Canada. Mais le destin du jeune ingénieur chargé de tracer la voie sur ces terres sauvages va croiser celui du dernier grand propriétaire terrien de Big Sur, mormon polygame à la fortune mystérieuse, prêt à empêcher toute intrusion dans son domaine et préserver ses secrets.

L’auteur :

Michel Moutot est reporter à l’Agence France-Presse, spécialiste des questions de terrorisme international. Lauréat du prix Albert-Londres en 1999, correspondant à New York en 2001, il a reçu le prix Louis-Hachette pour sa couverture des attentats du 11 Septembre. Son premier roman, Ciel d’acier, a reçu le prix du Meilleur Roman des lecteurs de Points en 2016.

Ma chronique :

Un livre formidable qui m’a tenue en haleine tout du long. Ce grand roman d’aventures nous entraîne sur les traces des ouvriers de cette route mythique de Californie.

Que de prouesses techniques seront nécessaires pour finaliser cet ouvrage ! Les engins de chantier n’existaient pas encore, c’est à la pioche que s’effectuent l’essentiel des travaux.

Le roman se concentre sur la partie de Big Sur avec ses falaises abruptes encore peuplées de grizzlis et coyotes dans ces années trente.

Le récit alterne entre l’histoire d’un mormon dont la famille est arrivée au dix-neuvième siècle et l’histoire du jeune ingénieur chargé de coordonner la construction. Le descendant des mormons refuse l’arrivée de cette route et le passage sur ses terres.

Très documenté, jamais ennuyeux et même haletant, j’ai suivi avec grand plaisir cette histoire. Les difficiles travaux de construction de la route et le destin des mormons s’entrecroisent pour retranscrire cette prouesse.

Un grand souffle épique parcourt ce roman qui combine aventures, faits historique, suspense et romance.

Je vous le recommande.

Notation :

Chronique de : Comment je suis devenue Duchess Goldblatt D’Anonyme 

Résumé : 

Éditrice dans une maison d’édition sur le point d’être rachetée, la narratrice de ce livre était au fond du trou le jour où elle a inventé Duchess Goldblatt. Récemment divorcée, elle devait apprendre à ne plus voir son fils qu’une semaine sur deux ; trouver une maison où vivre ; se rendre régulièrement chez son avocate et chez sa psychologue ; devait, aussi, se rendre à l’évidence : elle était seule. Amis et connaissances l’avaient délaissée, préférant se ranger dans le camp de son ex-mari, ou simplement s’épargner le cynisme de cette grande gueule, aussi dévastateur pour les autres que pour elle.

Ma chronique :

Un ovni littéraire, ce récit anonyme raconte la vie d’une femme à la double vie, encensée sur les réseaux sociaux pour son pseudo et chahutée dans son triste quotidien.

J’ai aimé suivre l’évolution de la vie de la narratrice, la création de son double virtuel et l’impact sur sa vie réelle. Les événements s’enchaînent, la célébrité de son double dépasse toutes ses attentes. 

L’auteure, anonyme, dévoile-t-elle vraiment toute son histoire ? Le mystère subsiste donc même après lecture, sur l’identité et les réelles motivations de @duchessgoldblath, à suivre en réel sur Twitter.

Cela fait du bien de se dire que les réseaux sociaux peuvent influer positivement des vies. Cette « duchessgoldblath » est empathique, généreuse et pleine d’humour, ces haïkus sont un vrai régal.

À découvrir aux éditions de la Table Ronde.

Notation :

Chronique de : On n’empêche pas une étoile de briller de Tonie Behar 

Résumé :

Une femme mystérieuse et charismatique, coiffée d’un large chapeau, son regard clair caché par de grandes lunettes de soleil, sonne chez Max Dahan au 19 bis, boulevard Montmartre. Cette inconnue, c’est Sacha Volcan, que Max a passionnément aimée. Ils se sont connus dans les années 1960, au temps du Golf Drouot et du rock’n’roll. Elle était dactylo, lui garçon de courses, et tous deux rêvaient d’Amérique et de musique. Complices, amants ou ennemis, leur histoire a traversé le temps et les continents

L’auteure :

Tonie Behar est née à Istanbul, a un passeport italien, un diplôme américain, un mari breton et trois enfants du pays des merveilles… mais elle se sent surtout parisienne ! Ancienne journaliste, elle effectue des recherches minutieuses pour chacun de ses livres. On n’empêche pas une étoile de briller est son septième roman.

Ma chronique :

Une fresque romantique d’une grande force et sans aucune mièvrerie, à lire absolument pour tomber sous le charme de Sacha comme Max le héros.

Attention, ce n’est pas juste une romance ni un feel good book mais plutôt une magnifique histoire d’amour que l’on souhaite à chacun. 

J’ai aimé l’histoire, le style fluide, la description des années soixante et le tourbillon de la vie décrit avec une grande justesse.

Sacha n’est pas une héroïne classique, enfance esseulée avec seulement un père peu présent puis adolescente elle découvre la musique et des copains dont Max. Un garçon plein de charme, vivant seul avec sa mère et toujours avec ses meilleurs copains. La première rencontre de ces deux êtres fera déjà une étincelle.

Sacha et Max, entre les années soixante et aujourd’hui, vont traverser des époques troublées et riches. Comme le dira plus tard Sacha, ce qu’ils ont défendu est toujours d’actualité  : l’écologie, le féminisme, les droits LGBT, la non-violence.

Suivre sa vocation, tenter sa chance à l’autre bout du monde et vivre sa sa passion, comment tout cela est-il compatible ?

Je vous laisse le découvrir en vous plongeant dans ce pavé qui m’a enthousiasmée.

Un livre à offrir et à s’offrir pour le plaisir d’une lecture vivante et passionnante.

Paru aux éditions Charleston 

Notation :