Catégorie : <span>CRITIQUES</span>

Chronique de : Je chemine avec Gilles Clément de Sophie Lhuillier

Présentation :

« Qui suis-je ? Si je le savais, cela réglerait un certain nombre de questions que je continue à me poser ! Mais heureusement, j’ai commencé par refuser d’être celui que l’on voulait que je sois. J’ai renoncé très jeune à rentrer dans une catégorie, case, obligation, ou bienséance. Finalement, j’ai exploré deux pistes : l’émerveillement, lorsqu’on observe les insectes on est dans l’étonnement, et le faire, parce que fabriquer de ses mains m’a toujours paru très important. »

Ma chronique :

Le parcours de Gilles Clément est très inspirant. Dans cette collection «Je chemine avec », voici un entretien qui m’a enthousiasmée.

J’ai aimé la passion de Gilles Clément pour la nature, son métier et son envie de transmettre. Ainsi, il est jardinier, entomologiste, enseignant et écrivain. La vie et ses expériences l’ont conduit à mener plusieurs vies professionnelles en parallèle.

Quand il nous dit « pour un enfant, rien n’est jamais fichu, car il n’y a pas de destin génétique pour toute la vie », c’est un message d’espoir qui dit que tout peut changer si on le décide. 

Le passage sur les enfants balinais a suscité mon intérêt aussi : la relation des balinais à leurs enfants les six premiers mois les sécurisent complètement.

Un entretien passionnant, qui éveillera la curiosité de chacun et pourra aider les jeunes notamment à se questionner.

Paru aux éditions du Seuil dans la collection « Je chemine avec … ».

Notation :

Chronique de : Un amour fou de Catherine Hermary-Vieille

Un amour fou

Résumé :

En 1509, à trente ans, Jeanne de Castille, fille d’Isabelle la Catholique et de Ferdinand d’Aragon, héritière du plus grand empire au monde, est enfermée dans la sombre citadelle de Tordesillas : elle y restera quarante-six ans au secret absolu. Veuve de Philippe le Beau, souverain des Flandres, elle l’a aimé d’un amour fou. Qu’a-t-elle fait pour mériter ce châtiment ? Pourquoi son fils Charles Quint la surveille-t-il si étroitement ? On la dit démente : un prétexte pour la tenir éloignée du pouvoir ?

L’auteure :

Née à Paris en 1943, Catherine Hermary-Vieille a obtenu de nombreuses récompenses littéraires, dont le prix Femina 1981 pour Le Grand Vizir de la nuit (L’Archipel, rééd. 2018), le Grand Prix RTL pour L’Infidèle (Archipoche, 2019). On lui doit aussi La Marquise des ombres (Archipoche, 2021). Elle vit en Virginie, aux États-Unis.

Ma chronique :

Un beau portrait de femme et une magnifique évocation historique : j’ai plongé avec délice dans le seizième siècle aux côtés de Jeanne.

Cela se lit comme un roman d’aventures, la vie de cette princesse ressemble un peu à celle du masque de fer pour l’emprisonnement.

Les détails de la reconstitution historique et la liste de la bibliographie en annexe attestent du travail conséquent de l’auteure pour nous plonger dans ce terrible destin. Une jeune femme trahie par les hommes qui l’entourent.

Un grand souffle romanesque habite ce roman historique qui se lit vite en frissonnant par moment tant l’évocation de la vie de Jeanne semble réelle.

À conseiller aux amateurs de romans historiques.

Une réédition dans la collection Archipoche aux éditions L’Archipel.

Chronique de : Ombres portées d’Ariana Neumann

Ombres portées

Résumé :

À Caracas, dans le vaste domaine familial, Ariana Neumann, huit ans, joue à l’espionne. En fouillant dans les affaires de son père, Hans, elle trouve une pièce d’identité. Elle reconnaît son père jeune homme, mais il porte un autre nom. Effrayée, elle tait cette découverte et s’efforce de l’oublier. Des années plus tard, à la mort de son père, Ariana retrouve ce mystérieux document dans une boîte contenant des photos, des lettres et d’autres souvenirs de la jeunesse de celui-ci à Prague.

L’auteure :

Ariana Neumann est née et a grandi au Venezuela. Journaliste, elle vit aujourd’hui à Londres avec son mari et leurs trois enfants. Ombres portées est son premier livre.

Ma chronique : 

Un témoignage poignant, l’auteure reconstitue la vie de son père et grand-parents pendant la deuxième guerre mondiale.

Comme elle le précise dans la postface : c’est une « quête obsessionnelle » menée avec beaucoup de minutie pour reconstituer le parcours mouvementé de sa famille.

Enfant, elle rêvait d’être détective, ce récit est le fruit de son enquête. Aussi douée en enquête qu’en retranscription de ses recherches : ce texte est passionnant et pourrait s’assimiler à un roman si on oublie qu’il s’agit de la vie des aïeux de l’auteure.

Son père expatrié au Venezuela a eu une jeunesse traversée par les conséquences de la guerre. Né dans une famille juive à Prague, il a dû faire preuve d’une grande ingéniosité pour survivre. Beaucoup d’émotions dans ce récit très touchant.

Les thèmes de la solidarité et de l’amitié sont très présents.

Parsemé de photos et de lettres de ses aïeuls qui nous rappellent que cette histoire est entièrement vraie. On ne peut que saluer le courage de son père et le talent de l’auteure pour nous partager ces aventures.

Paru aux éditions Les Escales.

Notation :

Chronique de : Les indécis d’Alex Daunel

Les indécis

Résumé :

« Je ne vous ai pas demandé qui vous étiez. Mais quoi. Quel genre littéraire ? ».  Voilà comment Max, 33 ans, est accueilli dans un bâtiment froid et austère avant de comprendre qu’il vient de mourir dans un accident de voiture. Il n’est ni au Paradis, ni au Purgatoire, mais à l’Inspiratoire où les morts doivent choisir un genre littéraire afin d’inspirer un auteur sur terre. Ils sont ainsi réincarnés en personnages de roman.

L’auteure :

Née à la fin des années 1970 dans la Vienne, Alex Daunel grandit avec les romans de la bibliothèque de sa tante où elle passe ses vacances. En terminale, sa professeure de lettres l’initie tant au roman courtois qu’à l’art moderne, et l’encourage à écrire. Après avoir séjourné en Australie, aux États-Unis et au Japon, elle s’installe à Paris. Son goût des rencontres et de la lecture se retrouve dans son premier roman, « Les Indécis ».

Ma chronique :

Un roman très original et marquant, tout public, sur le sens de la vie et les choix que l’on fait.

J’ai beaucoup aimé cette déclaration d’amour à la littérature qui met les livres à l’honneur dans l’au-delà. Chacun, en arrivant « de l’autre côté », doit choisir le genre littéraire dans lequel il sera réincarné.

Max, notre héros, laisse défiler sa vie devant ses yeux et prend conscience progressivement de ses erreurs et trop nombreux compromis. Il fait partie de la catégorie des « indécis » dans l’au-delà, n’était-ce pas déjà le cas toute sa vie ?

Pour réfléchir, s’émerveiller, sourire et applaudir l’imagination de l’auteure : oui pour toutes ces bonnes raisons, précipitez-vous chez votre libraire.

Paru aux éditions l’Archipel collection « Instants suspendus ».

Notation :

Chronique de : Sialimar d’Emad Jarar

Sialimar

Résumé

Quelque part dans la partie occidentale de la mer Méditerranée en 2032, la ville de Sialimar est une cité portuaire d’un État imaginaire, la Romagnie, riche de sa tradition chrétienne et fille d’une histoire deux fois millénaire. Le récit retrace le destin d’une jeune femme, et à travers lui, celui d’un homme à qui tout réussit, jusqu’au jour où le legs de son enfance musulmane le rattrape. Ce beau-parleur, parfaitement assimilé dans la société moderne qui avait accueilli ses parents immigrés, sûr de lui et l’esprit bercé de sa passion pour les mots et la supériorité de ses idées, ressent néanmoins le besoin de renouer avec ses racines musulmanes?; et pour improbable que ce soit, de poursuivre l’éternel combat de ses ancêtres…

L’auteur :

Diplômé de l’université de Columbia, homme d’affaires, financier et ancien gérant de Hedge fund, Emad Jarar a longtemps travaillé ou vécu aux Etats-Unis. Il parle ou écrit plus ou moins couramment cinq langues, mais le français, parfois l’anglais, est sa langue d’écriture. Arabisant, bon connaisseur du monde arabe de par ses origines, il entend jeter un regard différent sur la société moderne et ses rapports à l’Islam.

Ma chronique :

J’ai été déstabilisée par cette lecture et je n’ai pas apprécié ce texte.

Je me suis demandée s’il s’agissait d’un essai ou d’un roman, l’auteur adopte un ton professoral dès l’introduction. Je n’ai pas trouvé ma place de lecteur dans la construction de ce livre.

Trop dense et confus, je n’ai pas réussi à m’attacher à l’histoire et aux personnages noyés sous un discours docte et complexe.

Le sujet est intéressant : les religions et leur place dans notre société, la laïcité, la tolérance…

Peut-être qu’un essai plus court et ramassé sur ces thèmes aurait été plus agréable à lire ? Ce n’est que mon humble avis.

Je remercie Babelio pour cette lecture et suis curieuse de découvrir l’avis des autres lecteurs.

Notation :