Catégorie : <span>CRITIQUES</span>

Chronique de : Quand les hasards sont des rendez-vous de Magali Discours

Quand les hasards sont des rendez-vous

Résumé :

Dans le bar de Jocelyne, les habitués sont comme une famille. Il y a l’ancien : Papé, 85 ans, un sans-abri. Et les jeunes : Lisa, encore étudiante, et ses amis, avec lesquels elle a formé une troupe de théâtre amateur. Un soir d’été, Papé quitte ce monde. Ses petits-enfants de coeur deviennent les gardiens d’un étrange héritage …

L’auteure :

Née en 1971 sur l’île de Beauté, Magali Discours a grandi au bord de la Méditerranée. De son enfance provençale, elle a gardé un goût prononcé pour les accents chantants et un sens innée de la comédie. Professeur d’italien et responsable d’une troupe de théâtre, elle exerce dans un lycée de Beaune en Bourgogne. Magali Discours a remporté deux prix littéraires en 2020.

Ma chronique :

Une nouvelle collection chez l’Archipel : « Instants suspendus » : un joli nom qui illustre très bien l’ambiance du roman.

J’ai été happée par cette histoire : j’ai aimé remonter le temps pour découvrir la vie passionnante du héros et suivre le spectacle monté par quatre jeunes artistes. Le procédé est original, la mise en scène des jeunes comédiens sert de fil conducteur à l’intrigue.

Ces êtres cabossés m’ont émue, j’ai voyagé avec eux au cœur de Nice, en ce début du vingtième siècle. J’ai partagé la vie tourmentée de Papé et de ses proches. Le personnage de Jocelyne est particulièrement attachant, une patronne de bar pas comme les autres.

En résumé, une belle et douce lecture qui ne peut que nous toucher, à découvrir sans tarder aux éditions l’Archipel.

Notation :

Chronique de : Ni vu ni connu de Jeffrey Archer

Ni vu ni connu

Résumé :

William Warwick a été promu et intègre la brigade des stupéfiants. Ses membres ont pour objectif prioritaire d’appréhender Assem Rashidi, le fameux baron de la drogue du sud de Londres, connu sous le nom de La Vipère. Alors que l’enquête progresse, William va devoir faire face à des adversaires redoutables tout droit revenus de son passé.

L’auteur :

Né en Angleterre en 1940, Sir Jeffrey Archer fait ses études à l’université d’Oxford avant de se tourner vers la politique. Il démissionne de la Chambre des communes en 1974 pour se consacrer à l’écriture. Il est aujourd’hui traduit dans une trentaine de langues et ses livres se sont écoulés à plus de 270 millions d’exemplaires.

Ma chronique :

Je découvre Jeffrey Archer avec ce thriller qui m’a paru assez classique au départ mais dont le rythme démarre progressivement donc faites comme moi et persévérez dans la lecture.

Le héros, William, est un brigadier très futé et motivé : une vraie menace pour la pègre en face de lui. Son chef et ses collègues sont des flics déterminés à coincer le baron de la drogue et démanteler ainsi tout le réseau.

J’ai aimé aussi les personnages féminins comme Beth la fiancée de William passionnée d’art ou Grace sa sœur une avocate très douée : des seconds rôles qui ont une réelle influence sur le déroulé de l’intrigue. Une histoire qui serait parfaite en version cinématographique, l’écriture s’y prête très bien.

Un bon polar assez classique qui nous tient en haleine jusqu’au bout.

À découvrir aux éditions Les Escales.

Notation :

Chronique de : La belle-mère de Sally Hepworth

La belle-mère

Résumé :

Avocate appréciée pour son dévouement, Diana se bat pour améliorer le sort des réfugiés, mais elle se montre froide et distante, sinon blessante, envers les siens. Ce dont souffre Lucy, sa belle-fille, qui rêvait de trouver en elle une mère de substitution. Dix années ont passé, et Diana vient de mourir. Elle se serait suicidée. Mais, à l’autopsie, nulle trace d’un cancer… 

L’auteure :

Après avoir vécu au Canada, au Royaume-Uni et à Singapour, Sally Hepworth s’est installée avec son mari et leurs trois enfants à Melbourne, en Australie, pour se consacrer à l’écriture. Elle est l’auteure de trois suspenses psychologiques traduits dans huit pays.

Ma chronique :

Très bien ficelé ce thriller avec un suspense redoutable. Je suis restée scotchée au récit sans vraiment décrocher une fois le livre posé.

La construction du livre, façon puzzle, donne un souffle puissant et un rythme sans faille. Les aller-retours entre le passé et le présent ainsi que les chapitres courts racontés par les différents protagonistes cadencent l’histoire.

Les deux personnages principaux sont Lucy, jeune femme, mère au foyer et sa belle-mère. Aux antipodes l’une de l’autre : différence de milieu, de modes de vie et de valeurs. Un drame vient tout bousculer et le lecteur s’interroge tout au long du livre jusqu’aux dernières pages.

Les personnages sont charismatiques et forts, j’ai eu de l’empathie pour chacun.

Un thriller psychologique qui bouscule, avec un suspense haletant jusqu’à la dernière page.

Je vous le recommande fortement.

Paru aux éditions L’Archipel collection Archipoche.

Notation :

Chronique de : Les fils du pêcheur de Grégory Nicolas

Les fils du pêcheur

Résumé :

Alors que le narrateur vient d’apprendre qu’il sera bientôt père d’une petite fille, le téléphone sonne. À l’autre bout du fil, sa mère. Le bateau de son père, Jean, vient de sombrer « corps et biens ». Jamais Jean ne saura que sa petite-fille s’appellera Louise. Peut-être pour lui rendre hommage, peut-être pour apaiser son chagrin, le narrateur se met alors à écrire le roman de ce coquillier blanc et bleu, Ar c’hwil, né presque en même temps que lui. Derrière l’histoire du bateau, c’est celle du père, de ses peines et de ses drames qui se profile.

L’auteur :

Grégory Nicolas est né en Bretagne en 1984. Après avoir travaillé en tant que caviste à Rennes et professeur des écoles à Paris, il se consacre désormais à l’écriture. Il est notamment l’auteur de Des histoires pour cent ans (Rue des Promenades, 2018 ; Pocket, 2020) et de Équipiers (Hugo Sport, 2019) qui a reçu le prix Antoine-Blondin.

Ma chronique :

Une chronique douce et amère, comme la vie, se dit-on une fois refermé. Des hauts et des bas racontés avec brio : je retiens l’extrême pudeur mélangée à une grande humanité. Un beau résultat : un texte poignant qui salue la mémoire d’un patron pêcheur parti trop tôt.

J’ai passé un beau moment en compagnie de cette famille de pêcheurs. Le père, un taiseux, a des difficultés à communiquer son amour à ses proches alors qu’il met tout en œuvre pour les rendre heureux. Seul son bateau semble trouver grâce à ses yeux.

Le narrateur, son fils, détricote sa vie, plus sombre qu’elle ne le paraissait.

Des secrets, levés tardivement, éclairent ses enfants sur l’attitude paternelle. Depuis les années soixante-dix à nos jours, l’histoire de la France est au cœur des événements qui vont marquer la famille.

Un style fluide, une émotion palpable à chaque instant : de la littérature comme je l’aime.

Je vous recommande ce livre paru aux éditions Les Escales.

Notation :

Chronique de : La geôle des innocents d’Ensaf Haida

La geôle des innocents

Résumé :

Rachwan et Râm, deux travailleurs étrangers, sont venus chercher fortune en Arabie saoudite. Ils apprennent vite, à leurs dépens, ce qu’il en coûte d’enfreindre les règles du Royaume. Dénoncé et jugé sans appel, Rachwan est incarcéré dans le terrible centre pénitentiaire de Briman, à Djeddah, pour liaison illégitime avec la belle Siham – détenue quant à elle dans la prison des femmes.

L’auteure :

Née à Jizan (Arabie saoudite) en 1979, Ensaf Haidar sillonne le globe depuis des années pour obtenir la libération de son mari, Raïf Badawi, condamné à dix ans de prison et mille coups de fouet en 2012, pour avoir prôné sur son blog la liberté d’opinion, de culte et d’expression. Elle a reçu le prix Sakharov des droits de l’homme décerné à son mari par le Parlement européen. Présidente et cofondatrice de la Fondation Raïf Badawi pour la liberté (FRBL), elle est l’auteure de Mon combat pour sauver Raïf Badawi (L’Archipel, 2016). La Geôle des innocents est son premier roman.

Ma chronique :

Glaçant, tellement de violence dans ces geôles, c’est à la limite du soutenable parfois.

Les situations sont si réalistes qu’on se demande s’il s’agit uniquement d’un roman tout en espérant que la réalité soit moins cruelle.

Le roman donne la parole successivement à Rachwan et Siham, tous deux se retrouvent en prison dénoncés pour s’être fréquentés hors mariage. Les femmes ne peuvent se trouver à l’extérieur avec un homme que s’il s’agit de leur mari ou de quelqu’un de leur famille. Les travailleurs étrangers sont également soumis aux règles du royaume, si on les enfreint c’est la prison.

Un roman qui dénonce toutes les contraintes imposées par le pays, difficile de ne pas avoir d’empathie pour les protagonistes. Un cri de désespoir lancé au travers de ce récit qui m’a bouleversée.

À retrouver aux éditions de l’Archipel.

Notation :