Catégorie : <span>LITTERATURE FRANCAISE</span>

Chronique de : Le crépuscule des abeilles de Célestin Robaglia

Résumé :

Jeune avocate aussi brillante que déterminée, Elsa est engagée dans un procès sans merci contre un fabricant de pesticides. Dix ans plus tôt, Alice a quitté la capitale pour s’installer à la campagne et devenir apicultrice, avec la conviction qu’elle pouvait changer le monde à son échelle. Elsa et Alice, la militante et le colibri, sont sœurs jumelles. Malgré leurs différences, elles sont intimement liées par leur amour du vivant et par un rêve commun : créer une société plus respectueuse de la vie et de l’humain.

L’auteur :

À la fin de ses études, Célestin Robaglia quitte Paris pour la Bretagne, où il fonde un écolieu avec un groupe d’amis afin de vivre en accord avec ses aspirations profondes : la quête d’un mode de vie en harmonie avec la nature. Le crépuscule des abeilles, son troisième roman, est un texte engagé, issu de sa conviction que l’enjeu majeur de notre époque est la sauvegarde de la biodiversité et des équilibres naturels fragilisés, dans l’espoir d’offrir un avenir viable à l’humanité et à l’ensemble du vivant.

Ma chronique :

Un véritable pamphlet à l’encontre des grandes entreprises fabriquant des pesticides, on ne peut rester insensible face aux combats menés par les héroïnes.

Utiliser la forme du roman pour lancer ce cri d’alarme et ainsi alerter chacun contre les tactiques des multinationales qui minimisent les impacts de leurs produits est un pari réussi ici. Bravo Célestin.

L’auteur souligne en fin de livre que malheureusement les données sur la dangerosité des pesticides sont véridiques, notamment les impacts des néonicotinoïdes qui sont constatés chaque année par les apiculteurs.

J’ai découvert une pratique appelée « agnotologie » décrite comme « une discipline scientifique … créée pour mettre en lumière les manipulations… », qui lutte contre la désinformation scientifique.

Un livre fort et engagé qui remue et souligne l’importance du combat des deux jeunes héroïnes qui ne veulent pas fléchir devant les géants.

Partager le combat de ces jeunes femmes, face à ces géants, ne peut que renforcer l’envie de chacun de lutter également pour une vie plus en harmonie avec la nature.

Un livre nécessaire.

Paru aux éditions Tana.

Notation :

Chronique de : Les pantoufles de Luc-Michel Fouassier

Résumé :

Un homme sort de chez lui en pantoufles en oubliant les clés à l’intérieur de son appartement. Contraint d’affronter une journée sans chaussures, il s’engage dans cette aventure à pas feutrés. Mais face à ses collègues de travail, à sa famille et même aux forces de l’ordre, chaussé de ses confortables charentaises, il provoque de surprenantes réactions d’hostilité ou d’engouement…

L’auteur :

Luc-Michel Fouassier est né en mai 68, non loin des pavés, en région parisienne. Ses premiers livres ont paru en Belgique. Au contact de nos amis wallons, il a acquis la conviction que l’humour bien troussé et bien chaussé reste le moyen de lutter le plus efficace contre les fâcheux de tous poils. 

Ma chronique :

Sortez en chaussons et changez de point de vue, une situation que notre héros va tester.

Cela marche plutôt bien : dans son boulot, il ose s’exprimer davantage et paraît plus convainquant. Dans sa vie personnelle, il est plus sûr de lui et porte un regard neuf sur ses proches et son destin.

Ce livre m’a amusée, fait sourire et réfléchir aux choix qui peuvent s’offrir à nous si on est prêt à les accueillir. Faire un pas de côté et goûter la fantaisie de la vie comme notre héros, c’est bien tentant. Cette fable fantaisiste est un véritable pied de nez au conformisme ambiant.

Le héros nous confie « devenir lent au milieu de la frénésie convulsive des autres, ne plus jamais lacer de chaussures ».

À mettre dans toutes les mains.

Paru aux éditions Folio 

Notation :

Chronique de : À l’adresse du bonheur de Lorraine Fouchet

Résumé :

En lisant les petites annonces, Pierre Saint-Jarme découvre que Ker Joie, la maison de famille vendue dix ans plus tôt, est de nouveau sur le marché. Il se précipite pour la racheter. Trop tard. Alors il la loue, le temps d’un week-end, pour réunir la tribu sur l’île de Groix et organiser l’anniversaire d’Adeline, sa mère. Mais Pierre n’est pas le seul à lire les journaux… Un accident survenu il y a trente-sept ans s’invite à la fête…

L’auteure :

Avant de se consacrer à l’écriture, Lorraine Fouchet a été urgentiste. Elle est l’auteur de vingt-deux romans et d’une lettre ouverte à son père, J’ai rendez-vous avec toi. Ses derniers succès, Entre ciel et Lou, J’ai failli te manquer et Face à la mer immense ont paru chez EHO. Elle vit entre les Yvelines et l’île de Groix.

Ma chronique :

Chaque livre de Lorraine est un petit bijou empreint d’une grande humanité, je me régale à chacune de ses lectures.

Une fois encore, j’ai succombé au charme de ce livre, et à la belle plume de Lorraine qui nous entraîne dans une histoire émouvante et remplie d’amour.

Cela fait du bien de passer quelques heures avec ces personnages attachants sur l’île de Groix : on passe du rire aux larmes et le positif l’emporte toujours.

Trois générations se réunissent : Adeline l’aïeule, ses enfants et petits-enfants. Le passé et ses secrets, profondément enfouis, ressurgissent dans l’ancienne grande maison familiale qui pourrait redevenir l’adresse du bonheur.

Je retiens surtout la recette du bonheur : se parler au sein des fratries, se serrer les coudes, se souvenir de tous les bons moments et prendre conscience que la vie peut être belle.

Cette recette est à appliquer sans modération, merci Lorraine de nous le rappeler et de nous faire passer de si doux moments de lecture.

À lire absolument.

Paru aux éditions Héloïse d’Ormesson.

Chronique de : Quand je me deux de Valérie Rouzeau

Résumé :

« Combien de fois ne m’a-t-on pas demandé d’éclairer le sens de ce “deux” ! du verbe “se douloir”, fréquemment usité au Moyen-Âge et signifiant souffrir, plus au plan moral que physique. Apollinaire l’a fait revivre dans son Guetteur mélancolique, en optant pour cette belle graphie qui donne 2 aussi ».

L’auteure :

Née le 22 août 1967 à Cosne-Sur-Loire, Valérie Rouzeau s’est fait connaître avec Pas Revoir (Le Dé Bleu, 1999, réédité en Petite Vermillon en 2010 suivi de Neige Rien). Auteur de quelque vingt-cinq recueils de poésie et de plusieurs chansons pour le groupe Indochine, elle a aussi traduit Sylvia Plath et William Carlos Williams.

Ma chronique :

De la poésie mordante, décalée qui croque notre vie de tous les jours et c’est un vrai bonheur.

Je l’ai découverte avec « Éphéméride » et de nouveau je suis tombée sous le charme de ces vers.

Vif et coloré, ce recueil de poèmes est une illustration de nos souffrances morales et physiques avec une pointe d’optimisme et d’humour.

Un extrait du poème « Trente-six chandelles » ‘

« De quoi donc les rêves sont-ils faits

    Quelqu’un m’a-t-il toujours aimée

    Ai-je aimé bien quelqu’un 

    Une fois deux fois trois fois moins quatre rien. »

À lire et relire.

Publié aux éditions de la Table Ronde collection La petite Vermillon 

Notation :

Chronique de : Délivre-nous du mal de Chrystel Duchamp

Résumé :

Février 2018. Anaïs sollicite l’aide de son ami Thomas Missot, commandant à la PJ de Lyon. Pour elle, pas de doute, sa soeur Esther a été enlevée. Pourquoi aurait-elle, sinon, laissé derrière elle ses clés de voiture, ses papiers et son téléphone portable ? Les mois passent et, tandis que l’enquête s’enlise, d’autres jeunes femmes se volatilisent…

L’auteure :

Chrystel Duchamp est l’autrice, aux éditions de l’Archipel, de L’Art du meurtre et Le Sang des Belasko, deux suspenses salués par la critique.

Ma chronique :

Troisième roman et troisième réussite : bravo Chrystel, le polar français est bien représenté ici.

J’ai eu du mal à le poser : tension et rythme infernal m’ont scotchée au roman.

L’écriture est cinglante et incisive, ce qui donne du peps et fait monter l’adrénaline. Chrystel aborde ici des sujets graves d’aujourd’hui : inceste, abus sexuels, féminicides ou anorexie. Toutes les malheureuses héroïnes de ce polar ont eu à subir l’un de ces traumatismes, impossible d’en sortir indemne.

Ces maux et d’autres encore se superposent dans une intrigue complexe qui s’obscurcit au fil des pages. Des cadavres pendus, toujours des jeunes femmes, avec la même mise en scène macabre. On frémit, suspendu au récit, en retenant sa respiration.

L’histoire est éprouvante et émouvante, les pages se tournent vite jusqu’au dénouement inattendu : un très bon thriller.

Paru aux éditions l’Archipel.