Des pages et des îles

Alain Lancelot : Allégez votre mental

Allégez votre mental
Allégez votre mental

Présentation :

Constamment sollicité, jamais au repos, votre cerveau n’est plus en mesure de filtrer les informations qui lui parviennent, les problèmes professionnels se mêlant aux difficultés personnelles. Vous avez la possibilité de réagir dès à présent, en maîtrisant votre mental et le flux de vos pensées. C’est ce que vous proposent Dany Dan Debeix et Alain Lancelot à travers une méthode unique, ludique et très accessible, mêlant les bienfaits de la sophrologie et les bénéfices de l’auto-hypnose. Deux pratiques complémentaires dont l’efficacité n’est plus à prouver : l’auto-hypnose a sorti Dany Dan Debeix d’un lit d’hôpital suite à un grave accident, quand la sophrologie a permis à Alain Lancelot de se relever d’un burn-out.

Les auteurs :

Alain Lancelot est détenteur du certificat professionnel de sophrologue (titre RNCP, niveau de qualification reconnu par l’État), et s’est spécialisé dans la gestion du stress et du trac, auprès d’entrepreneurs, d’hommes politiques, d’artistes, et du grand public. Sophrologue accompagnant des émissions de télévision de divertissement à fortes audiences, il intervient également en tant que chroniqueur et conseiller « bien-être », à la radio, à la télévision, et sur le net (« La minute bien-être »).

Hypnothérapeute et docteur en psychologie clinique diplômé du London College, formateur, conférencier et homme de spectacle, DANY DAN DEBEIX est connu pour ses nombreuses interventions à la radio et à la télévision.

Mon avis :

Qui n’est pas pollué par des idées parasites et ruminations qui altèrent notre quotidien ? Alléger son mental, une belle promesse qui devient atteignable avec les propositions décrites ici.

Deux approches complémentaires sont proposées : la sophrologie et l’hypnose, associées pour prendre du recul et gérer ses idées parasites.

Les deux auteurs ont eu recours à ces pratiques pour aller mieux et dépasser les blocages. Pratiquons régulièrement pour mobiliser notre énergie et laisser émerger notre potentiel, c’est leur message.

Ce livre est un véritable allié et guide pour aller de l’avant. Les auteurs nous expliquent comment le cerveau génère ces idées parasites et les moyens à notre disposition pour les gérer et rester acteur de sa vie.

Plusieurs outils simples, je les ai testés, éliminent la négativité que le mental peut générer. Notre cerveau stockant plus facilement les idées négatives même si du positif arrive dans journée, le soir nous retenons le négatif. Pour contrer ce phénomène, suivez les conseils proposés par les auteurs.

Pratiquez la visualisation positive, technique issue de la sophrologie ou essayez l’auto-hypnose pour contrecarrer nos pensées parasites.

J’ai apprécié l’équilibre entre explications et exercices, qui sont présentés avec des schémas et toutes les consignes. Beaucoup de concret, une présentation claire et accessible à tous. J’ai aimé aussi le glossaire en fin d’ouvrage.

Pour lâcher prise et vivre mieux, pourquoi ne pas essayer les exercices et suivre les conseils de ces deux thérapeutes ?

Je vous y encourage.

Un livre publié aux éditions Tredaniel.

Notation :

Bernard Chenez : Les mains dans les poches

Résumé :

Pour percevoir à nouveau l’odeur de l’encre et du plomb, pour sentir frémir le crayon sur le papier de son premier dessin, pour entendre ces rifs de guitare protestataires qui ont rythmé ses combats, il fallait partir à l’autre bout du monde et embrasser sa mémoire…  Les mains dans les poches est une promenade nostalgique et poétique qui accepte et dépose enfin ses fantômes.

L’auteur :

Bernard Chenez a dessiné pour Le Monde et L’événement du jeudi avant de devenir éditorialiste à l’Equipe. Le Resquilleur du Louvre et Le Journal sans heure sont respectivement parus aux éditions Héloïse d’Ormesson en 2005 et 2012.

Mon avis:

Une balade tendre et joyeuse mais pas que … Ce court roman se déguste comme un long poème.

L’auteur plante le décor dès le premier chapitre en évoquant la lutte de la classe ouvrière avec un cortège qui revendique alors qu’une usine ferme. Puis nous voilà au Japon, à Tokyo, dans un train qui effectue le tour de Tokyo, une boucle d’une heure. Écrire comme on voyage, dans le sens de la marche ou à contresens, ne pas respecter de chronologie.

C’est ainsi que les époques défilent, avec l’attente du premier amour ou le professeur de dessin qui aide le petit garçon d’alors en lui disant : « c’est la main qui voit et l’œil qui dessine ». Le dessin prend une grande place dans sa vie, le vélo aussi pour s’échapper librement sur les routes de la Beauce.

Cette déambulation parfois nostalgique est le reflet d’une époque. Beaucoup d’émotions dans ce récit aux chapitres courts, avec des phrases qui chantent à nos oreilles et nous rappellent les haïkus.

Si les évocations sont souvent tendres, elles restent lucides et parfois tristes.

Lisez-le pour capter l’ambiance de ces années et vous régaler de la prose de Bernard Chenez. J’ai été touchée par ce livre.

Une belle découverte publiée aux Éditions Héloïse d’Ormesson.

 

 Vidéo : Héloïse d’Ormesson présente Bernard Chenez – Les mains dans les poches

 

 

 

Notation :

Elisa Shua Dusapin : Hiver à Sokcho

Hiver à Sokcho
Hiver à Sokcho

Résumé

À Sokcho, petite ville portuaire proche de la Corée du Nord, une jeune Franco-coréenne qui n’est jamais allée en Europe rencontre un auteur de bande dessinée venu chercher l’inspiration depuis sa Normandie natale. C’est l’hiver, le froid ralentit tout, les poissons peuvent être venimeux, les corps douloureux, les malentendus suspendus, et l’encre coule sur le papier, implacable : un lien fragile se noue entre ces deux êtres aux cultures si différentes.

L’auteur

Née en 1992 d’un père français et d’une mère sud-coréenne, Elisa Shua Dusapin grandit entre Paris, Séoul et Porrentruy. Diplômée en 2014 de l’Institut littéraire suisse de Bienne (Haute Ecole des Arts de Berne), elle se consacre à l’écriture et aux arts de la scène, entre deux voyages en Asie de l’Est.

Mon avis

Un texte délicat et subtil qui se lit doucement pour s’imprégner de l’ambiance.

On peut être décontenancé par la sobriété de l’écriture, cette impression ne dure pas et le lecteur est embarqué pour une lecture très dépaysante.

J’ai aimé suivre l’héroïne, qui travaille dans une pension au cœur d’une ville déserte en hiver. Un des hôtes, un dessinateur français, intrigue particulièrement la jeune fille. Petit à petit, une relation se tisse entre eux.

Pour elle, ce n’est pas simple car elle est fiancée. Ses relations avec sa mère ne sont pas fluides non plus. Plutôt solitaire finalement et ayant une envie d’autre chose et d’ailleurs, la jeune fille recherche la présence du dessinateur.

Un huis clos au cœur une Corée glacée en plein hiver qui nous émeut.

Forcément on pense au film « Lost in translation » en tournant la dernière page.

Une lecture atypique qui interpelle, à découvrir aux Éditions Folio.

Notation :

Rentrée littéraire automne 2018 : dans ma pile …

La Massaia de Paola Masino aux Éditions de la Martinière

La découverte d’un chef d’œuvre de la littérature italienne, jamais publié en France.

Une fable littéraire, féministe et anticonformiste écrite sous l’Italie fasciste de Mussolini.

L’écart d’Amy Liptrot aux Éditions Globe

L’écart raconte la vie d’une femme, son combat contre l’alcool et la joie que procure la communion avec la nature écossaise des îles des Orcades.

La neuvième heure d’Alice McDermott aux Éditions de la Table Ronde, collection Quai Voltaire

La lauréate du National Book Award nous livre un autre roman délicieux, dans lequel celles qui apparaissent d’abord comme insignifiantes se révèlent être des héroïnes, inflexibles dans leur dévotion aux humains faillibles qui les entourent.» O, The Oprah Magazine.

Et j’abattrai l’arrogance des tyrans de Marie-Fleur Albecker aux Éditions Aux forges de Vulcain

Dans ce premier roman de feu, Marie-Fleur Albecker invente une langue neuve pour une révolte ancienne, celle de la guerre sociale, du faible contre le fort, de la justice contre l’inique. Une langue qui mêle le sublime et le grotesque, le lyrique et le comique, une langue instruite de ce fait : il faut tenter de changer le monde – ce monde qui jamais ne change.

Pleurer des rivières d’Alain Jaspard aux Éditions Héloïse d’Ormesson

Enfreindre la loi peut se révéler fatal. Julien, brillant avocat, le sait mieux que personne. Pourtant, lorsqu’il parvient à obtenir la relaxe de son client, Franck, un Gitan d’Argenteuil, il n’imagine pas que leurs épouses respectives vont les entraîner dans une folle aventure.

Les mains dans les poches de Bernard Chenez aux Éditions Héloïse d’Ormesson

Les mains dans les poches est une promenade nostalgique et poétique qui accepte et dépose enfin ses fantômes.

Jessie Burton : Les filles au lion

Les filles au lion
Les filles au lion

Résumé :

Londres, 1967. Arrivée des Caraïbes cinq ans plus tôt, Odelle Bastien se rêve écrivain mais peine à trouver ses marques. Sa vie bascule quand elle décroche un poste de dactylo dans une galerie d’art et rencontre la charismatique Marjorie Quick, qui lui redonne confiance. Puis arrive un jour un tableau représentant deux femmes et un lion, qui semble profondément troubler Marjorie. Intriguée, Odelle décide de percer l’énigme de cette toile.

Andalousie, 1936. La jeune Olive Schloss, fille d’un marchand d’art en exil, aspire à devenir peintre mais sa famille s’y oppose. Un artiste révolutionnaire, Isaac Robles, se présente un jour avec sa sœur dans leur propriété.

L’auteur :

Née en 1982, auteure et actrice anglaise, ce roman est son deuxième titre après « Miniaturiste » son premier roman.

Mon avis :

Subtil et brillant, ce deuxième roman de Jessie Burton est à dévorer cet été.

Si l’époque et l’ambiance diffèrent dans ce second titre, le lecteur est autant captivé par ce récit qu’il l’était par« Miniaturiste ».

J’ai particulièrement apprécié les portraits de femmes, les deux artistes : un peintre en 1936 et un écrivain en 1967. Des destins forts pour des personnages passionnés : un beau programme pour nous les lecteurs.

L’histoire, habilement tissée, nous entraîne successivement à Malaga en Espagne au moment de la guerre civile puis en 1967 à Londres. Odelle, la jeune caribéenne, horrifiée par la tristesse et la saleté de Londres, découvre le monde de l’art après son embauche dans une galerie d’art. Sa passion, l’écriture, est encouragée par Marjorie, un des piliers de la galerie. L’arrivée d’un tableau insolite et fascinant va bousculer leur vie et entraîner Odelle dans une quête pour comprendre ses origines.

En parallèle, nous partons en Espagne, aux côtés d’une jeune peintre Olive. Dans les années trente, difficile de percer pour une femme. Amoureuse d’un peintre, leurs deux destins vont se croiser.

Dans ce roman, il est question de la place de la femme dans le monde des lettres et de la peinture, de la mixité raciale et de politique avec l’évocation de la guerre d’Espagne.

Une histoire humaine passionnante qui nous tient en haleine tout du long avec ces multiples rebondissements.

Une excellente lecture d’été, à déguster sans modération.

Notation :