Des pages et des îles

Helene Hanff: 84 Charing Cross Road

84 Charing Cross Road
84 Charing Cross Road

Résumé : 3 novembre 1949

Les livres me sont bien parvenus, le Stevenson est tellement beau qu’il fait honte à mes étagères bricolées avec des caisses à oranges. Moi qui ai toujours eu l’habitude du papier trop blanc et des couvertures raides et cartonnées des livres américains, je ne savais pas que toucher un livre pouvait donner autant de joie.

 

L’auteur :

Auteure de pièces de théâtre et de scénarios pour la télévision, 84 Charing Cross Road est son unique roman.

 

Mon avis :

Quel bonheur de retrouver Hélène et Franck les deux héros de ce livre épistolaire.

Rempli d’humanité et d’humour, les amoureux de livres ne peuvent qu’ adorer ce livre.

J’ai pris beaucoup de plaisir à le relire, partager la passion d’Hélène pour les vieux livres en édition originale

Franck le Iibraire anglais obséquieux se déride au contact d’Hélène : au fil des mois, l’humour et la gentillesse de l’américaine vont bousculer Franck et le faire sortir de sa réserve. Pour notre plus grand plaisir.

Chronique des années d’après guerre, l’Angleterre et ses restrictions s’opposent aux Etats-Unis qui ne subit aucune privation. Hélène pourra en faire profiter ses amis britanniques.

Je vous souhaite à tous de prendre autant de plaisir que moi à redécouvrir ce texte, cela fait du bien de lire et de de sourire en même temps.

Ce classique a été publié en 1970 et réédité aujourd’hui par les éditions Autrement avec une préface de Daniel Pennac.

 

Une belle idée pour les fêtes de Noël, le livre s’est paré d’une belle couverture.

 

Merci aux éditions Autrement pour cette lecture.

 

Notation :

Rebecca Mackenzie : La vie rêvée d’Henrietta

La vie rêvée d'Henrietta
La vie rêvée d’Henrietta

Résumé : Chine, province de Jiangxi, 1941. Au plus haut des légendaires montagnes de Lushan se dresse un internat réservé à des enfants de missionnaires anglais. Henrietta S. Robertson dite Etta, dix ans, est l’une de ces jeunes pensionnaires. Gamine malicieuse désespérément en quête d’attention, elle décrète un jour posséder un don divin, celui de pouvoir prédire la mort de ceux qui l’entourent. Elle a tôt fait de révéler ce pouvoir miraculeux à ses camarades, et se retrouve enrôlée dans le club très fermé des prophétesses. Lorsque la guerre arrive, détruisant tout sur son passage, la divine mission d’Henrietta et de ses amies va revêtir une toute nouvelle importance.

L’auteur :

Fille de missionnaires, Rebecca Mackenzie a passé sa jeunesse en Thaïlande, en Malaisie et en Inde. Elle vit désormais en Inde. La vie rêvée d’Henrietta est son premier roman.

 

Mon avis :

Fille de missionnaires : quel drôle de destin, telle est la vie d’Etta qui défile sous nos yeux.

Au cœur de la guerre sino-japonaise, Etta, une fillette d’une dizaine d’années est envoyée par ses parents missionnaires dans une pension. Au seuil de l’adolescence, toutes ces fillettes étudient sous la houlette d’un personnel anglais déraciné aussi. Tata Muriel est l’une d’elles : le livre alterne les chapitres décrivant la vie des pensionnaires avec d’autres donnant la parole à Muriel. Celle-ci les éduque de son mieux, face à une fillette comme Etta qui se démarque, fantasque et rebelle. Elle se découvre un don et entraîne ses camarades dans ses délires.

Après une centaine de pages, environ un quart du livre j’ai moins accroché à l’histoire et au fur et à mesure j’ai trouvé cela un peu long et redondant. Sans dévoiler l’intrigue, la guerre et ses conséquences apportent un deuxième souffle et le lecteur est de nouveau pris par l’histoire dans la deuxième partie du livre.

J’ai surtout apprécié la description du contexte historique qui nous plonge dans une époque troublée aux profonds retentissements pour toutes les petites pensionnaires.

 

L’auteur est elle-même fille de missionnaires, pour mieux la comprendre et découvrir son univers, voici le lien vers le site de l’auteur : http://www.rebeccamackenzie.com/about-1/#ialopg

 

Merci aux éditions Denoel pour cette découverte.

 

Editions Denoël

Traduction de l’anglais par Elsa Maggion

Collection Denoël & d’ailleurs

Parution : 04-11-2016

 

Notation :

Kate Moses : Froidure

Froidure
Froidure

Résumé : L’hiver en cette année 1962 à Londres est terriblement froid. Le déménagement est inachevé, l’appartement inconfortable. Aucun ami, pas de téléphone, tout juste de jeunes enfants malades. Sylvia est seule. Ted, son mari, est si loin. Ted l’infidèle, qui n’est plus là pour la secourir. Elle peuple de poèmes ses longues nuits sans sommeil. Chante l’heureux temps de leur mariage, le vieux manoir de Court Green, niché dans la campagne anglaise, en célèbre les fleurs du jardin, les fruits du verger, la douceur des jours … Et pleure son amour perdu. Sylvia est submergée par la tristesse et le désespoir. Elle se sent happée par les démons de la dépression qui la poursuivent depuis si longtemps. Pour Frieda et Nicholas, ses enfants, elle se doit de résister. Elle veut croire en une vie nouvelle, au retour de l’été, des abeilles, du soleil.

L’auteur :

Née en 1962 à San Francisco où elle vit aujourd’hui avec son mari et ses deux enfants, Kate Moses a été éditeur et a collaboré à plusieurs revues littéraires. Elle se consacre désormais à l’écriture. Froidure est son premier roman, inspiré par la vie et l’œuvre poétique de Sylvia Plath.

 

Mon avis :

Une lecture très émouvante qui prend aux tripes. On ne sort pas indemne de ce texte.

L’ombre de Sylvia Plath plane tout du long, la poétesse est là entre ses lignes, fragile et écorchée.

Kate Moses nous raconte la vie de Sylvia dans son quotidien. Lorsque débute l’histoire, elle emménage avec ses deux jeunes enfants alors que Ted, son mari, l’a trahie avec sa meilleure amie. Seule, elle s’occupe tant bien que mal avec des tâches domestiques, du jardinage, des promenades avec ses enfants. Elle se souvient des années heureuses avec Ted, leur rencontre, le voyage de noces.

Les chapitres se succèdent alternant les époques et les états d’âme de Sylvia, entre bonheur et tristesse.

Froidure débute le 12 décembre 1962, deux jours après son départ du Devonshire et se termine le 29 décembre 1962 à Londres. Dès le 31 décembre, Sylvia reprend l’écriture de ses poèmes, ils seront publiés après sa mort par Ted son mari.

Ce beau livre est un superbe hommage à la grande poétesse, le tragique et le merveilleux se côtoient.

Je l’ai lu doucement pour profiter pleinement de l’écriture d’une délicatesse inouïe. Un récit inoubliable et touchant à découvrir absolument.

 

Quelle bonne idée cette réédition chez Petit Quai Voltaire de ce roman publié en 2004.

Merci aux éditions de la Table Ronde pour cette découverte.

 

Notation :

J.J. Murphy : L’affaire de la belle évaporée

L'affaire de la belle évaporée
L’affaire de la belle évaporée

Résumé : En compagnie de ses fidèles amis, Woollcott et Benchley, Dorothy Parker fête le nouvel an à l’hôtel Algonquin. La grande star de théâtre et de cinéma, Douglas Fairbanks, y organise une réception dans sa luxueuse suite. Alors que la soirée bat son plein, l’un des invités, le Docteur Hurst, annonce qu’un cas de variole vient d’être détecté, et l’hôtel est mis en quarantaine. Le cauchemar ne s’arrête pas là : quelques heures après le début des festivités, Bibi Bibelot, l’extravagante vedette de Broadway, est retrouvée sans vie dans un bain de champagne.

 

L’auteur :

Depuis longtemps fan de Dorothy Parker, J.J. Murphy a publié trois romans dans une série sur le « cercle vicieux » de l’hôtel Algonquin, dont le premier (Le cercle des plumes assassines) et le troisième ont été nominés pour le prestigieux prix Agatha (de littérature policière). Sa devise, en citant les membres du groupe, est : « Ne jamais permettre à la Vérité de vous empêcher de raconter une bonne histoire »

 

Mon avis :

Un polar au rythme trépidant qui nous entraîne dans les années 20 au temps de la prohibition.

Nous retrouvons Dorothy Parker, membre de la Table Ronde de l’Algonquin, cercle littéraire renommé. Comme dans “Le cercle des plumes assassines”, le lecteur découvre une ambiance survoltée, une histoire riche en rebondissements avec une intrigue bien ficelée.

La pétillante Dorothy associée à Conan Doyle (oui le grand détective) prend la main et c’est parti pour un formidable voyage dans le temps.

L’intrigue : New York le 31 décembre sous la neige, le réveillon est festif jusqu’au moment où l’on retrouve une starlette morte. Ajoutez à cela une quarantaine qui transforme une enquête classique en huis clos chargé de mystère.

Pour nous lecteurs, l’immersion dans cet hôtel mythique est totale : nous partageons les recherches et indices nombreux avec les détectives en ayant l’impression d’être sur place. Nous sourions des bons mots de Dorothy tout en cherchant à démêler l’enquête.

J’ai apprécié l’ambiance parfaitement rendue, la plume et la transcription de l’époque dans un roman qui mélange personnages réels et fictifs.

En fin de livre, l’auteur nous livre des notes historiques qui nous éclairent sur la réalité : la vie de Dorothy Parker, le cercle de la Table Ronde de l’Algonquin. Dans les remerciements, est mentionné l’hôtel Algonquin qui est toujours là à Manhattan.

À déguster sans hésiter.

 

Merci LP Conseils pour cette lecture.

 

 

Notation :

Dominique Maisons : On se souvient du nom des assassins

On se souvient du nom des assassins
On se souvient du nom des assassins

Résumé : Max Rochefort, dandy parisien et feuilletoniste à succès, croise le chemin de Giovanni Riva, jeune employé du journal Le Matin. L’excentrique Rochefort prend le jeune homme à son service dans son atelier d’écriture. Mais la réalité rattrape les meilleurs scénarios issus de l’imagination de Max: lors d’une soirée mondaine, un cardinal est retrouvé mort, atrocement mutilé dans sa chambre d’hôtel. Sous pression politique, la Sûreté doit désigner un coupable rapidement. Pour sauver une jeune innocente accusée du crime, Max et Giovanni se lancent dans l’enquête…

 

L’auteur :

Dominique Maisons a reçu le Grand Prix VSD du Polar 2011 pour son thriller, Le Psychopompe (réédité par Pocket sous le titre Les Violeurs d’âme). Son précédent roman, Le Festin des fauves, a été sélectionné pour le Prix Polar 2016 de Cognac.

 

Mon avis :

Un thriller historique qui nous balade dans le Paris du début du vingtième siècle.

On s’y croirait ! Parfaite reconstitution et ambiance garantie.

Roman d’aventures regorgeant de situations rocambolesques qui s’enchaînent et laissent peu de répit au lecteur.

Ce qui est plaisant aussi c’est de croiser des célébrités de l’époque comme Gaston Leroux et dès la première scène de crime, le personnage de Rouletabille dans le Mystère de la chambre jaune est évoqué. Un joli clin d’œil.

Les deux héros, Max l’écrivain célèbre qui écrit des feuilletons pour les journaux et Giovanni, un jeune italien qui rêve de devenir journaliste, forment une belle équipe.

Dans leurs péripéties pour percer le mystère de la mort du cardinal, ils croiseront des personnages réels comme un pionnier de l’aviation, un grand psychologue ou un grand éditeur mais aussi des bandits de quartiers populaires ou des prostituées appelées pierreuses car elles exercent dans les bas quartiers.

L’auteur utilise des expressions de l’époque pour nous immerger complètement : pari réussi.

Un roman qui reste un livre policier avec des scènes parfois violentes.

Si vous aimez les romans policiers avec un solide fond historique, n’hésitez pas, ce livre est pour vous.

 

Merci à l’agence Anne et Arnaud pour cette lecture.

 

Notation :