Des pages et des îles

Chronique de : La tactique de l’ananas de Lili White

La tactique de l’ananas

Résumé :

À 34 ans, Adam pense être heureux. Il vit à San Francisco, déteste le gâteau à l’ananas de sa mère et mène une vie simple, sans prise de risque. Un jour, pourtant, sa rencontre avec Mary, une jeune femme mystérieuse, fait voler en éclats toutes ses croyances. Elle lui offre un calendrier magique qui lui donne une vision effrayante de son avenir, mais aussi la possibilité de remonter le temps pour changer la trajectoire de son destin. Il devra relever les douze défis imposés et faire des expériences pour le moins cocasses.

L’auteure :

« Je suis née dans le sud de la France où j’ai passé une grande partie de ma vie. À 20 ans, je pars m’installer à Paris où je reste 5 ans et me forme à différentes pratiques thérapeutiques, telles que la sophrologie, l’hypnose, la P.N.L ou encore le Chi Nei Tsang et en fais mon métier depuis lors. Tout en gardant dans un recoin de mon esprit mon rêve d’enfant d’être écrivain, j’évolue au gré de mes rencontres et de mes expériences, en apprenant toujours sur moi et sur le monde »

Ma chronique :

Joyeux et léger, un roman de type « feel good » avec des conseils en développement personnel.

Je suis rentrée facilement dans l’histoire d’Adam, un homme effacé, n’ayant pas trouvé l’âme sœur et subissant les critiques de ses parents.

Par le biais d’un cadeau magique, sa vie bascule, il est catapulté un an auparavant avec des défis à accomplir : douze défis, un par mois. La métamorphose opère au fur et à mesure de l’accomplissement des défis : ceux-ci relèvent notamment de la psychologie positive.

L’originalité ici est de placer le héros au cœur de sa quête : il ne s’agit pas d’un mentor ou coaching qui assène des conseils mais de mises en situation dans lesquelles Adam vit les propositions des défis en choisissant lui-même ses actions.

Il expérimente les pratiques issues des défis et évolue rapidement.

Il ose enfin vivre réellement et s’accomplir : on en rêve tous !

Je retiens l’optimisme comme philosophie, le lâcher prise, la gratitude et sortir de sa zone de confort. Bien d’autres propositions sont listées avec une pincée d’humour pour rendre la vie légère.

En synthèse, comme Adam, osons vivre notre vie, tout en dégustant le gâteau à l’ananas dont la recette est proposée en fin de livre.

Publié aux éditions Guy Trédaniel collection Le Courrier du Livre

Notation :

Chronique de : Je chemine avec Gilles Clément de Sophie Lhuillier

Présentation :

« Qui suis-je ? Si je le savais, cela réglerait un certain nombre de questions que je continue à me poser ! Mais heureusement, j’ai commencé par refuser d’être celui que l’on voulait que je sois. J’ai renoncé très jeune à rentrer dans une catégorie, case, obligation, ou bienséance. Finalement, j’ai exploré deux pistes : l’émerveillement, lorsqu’on observe les insectes on est dans l’étonnement, et le faire, parce que fabriquer de ses mains m’a toujours paru très important. »

Ma chronique :

Le parcours de Gilles Clément est très inspirant. Dans cette collection «Je chemine avec », voici un entretien qui m’a enthousiasmée.

J’ai aimé la passion de Gilles Clément pour la nature, son métier et son envie de transmettre. Ainsi, il est jardinier, entomologiste, enseignant et écrivain. La vie et ses expériences l’ont conduit à mener plusieurs vies professionnelles en parallèle.

Quand il nous dit « pour un enfant, rien n’est jamais fichu, car il n’y a pas de destin génétique pour toute la vie », c’est un message d’espoir qui dit que tout peut changer si on le décide. 

Le passage sur les enfants balinais a suscité mon intérêt aussi : la relation des balinais à leurs enfants les six premiers mois les sécurisent complètement.

Un entretien passionnant, qui éveillera la curiosité de chacun et pourra aider les jeunes notamment à se questionner.

Paru aux éditions du Seuil dans la collection « Je chemine avec … ».

Notation :

Chronique de : Un amour fou de Catherine Hermary-Vieille

Un amour fou

Résumé :

En 1509, à trente ans, Jeanne de Castille, fille d’Isabelle la Catholique et de Ferdinand d’Aragon, héritière du plus grand empire au monde, est enfermée dans la sombre citadelle de Tordesillas : elle y restera quarante-six ans au secret absolu. Veuve de Philippe le Beau, souverain des Flandres, elle l’a aimé d’un amour fou. Qu’a-t-elle fait pour mériter ce châtiment ? Pourquoi son fils Charles Quint la surveille-t-il si étroitement ? On la dit démente : un prétexte pour la tenir éloignée du pouvoir ?

L’auteure :

Née à Paris en 1943, Catherine Hermary-Vieille a obtenu de nombreuses récompenses littéraires, dont le prix Femina 1981 pour Le Grand Vizir de la nuit (L’Archipel, rééd. 2018), le Grand Prix RTL pour L’Infidèle (Archipoche, 2019). On lui doit aussi La Marquise des ombres (Archipoche, 2021). Elle vit en Virginie, aux États-Unis.

Ma chronique :

Un beau portrait de femme et une magnifique évocation historique : j’ai plongé avec délice dans le seizième siècle aux côtés de Jeanne.

Cela se lit comme un roman d’aventures, la vie de cette princesse ressemble un peu à celle du masque de fer pour l’emprisonnement.

Les détails de la reconstitution historique et la liste de la bibliographie en annexe attestent du travail conséquent de l’auteure pour nous plonger dans ce terrible destin. Une jeune femme trahie par les hommes qui l’entourent.

Un grand souffle romanesque habite ce roman historique qui se lit vite en frissonnant par moment tant l’évocation de la vie de Jeanne semble réelle.

À conseiller aux amateurs de romans historiques.

Une réédition dans la collection Archipoche aux éditions L’Archipel.

Chronique de : Je chemine avec Nancy Huston de Sophie Lhuillier

Je chemine avec Nancy Huston

Présentation :

« Je pourrais naturellement dire “je suis écrivaine”, ou “canadienne”, ou “française” ou “femme”, ou “vieille femme”, “du xxe siècle”, “athée”, je peux dégoter plein d’adjectifs ou de substantifs qui correspondent à ce que les gens considèrent comme une “identité”, mais je suis quelqu’un de très circonspect à l’égard de l’Identité. Alors j’aime répondre : “je suis mon chemin”, à la fois suivre et être, bien sûr. En fait nous sommes tous notre chemin, bien plus que nous ne le croyons ! Il se trouve que le mien a été multiple, avec des bifurcations, des tournants, des zigzags et des imprévus ; il m’a menée dans des endroits très différents. Par conséquent je suis plusieurs, et quand on est plusieurs ça ajoute un “mais” à toutes les identités. »

Ma chronique :

Une collection pour se questionner, réfléchir à sa voie en lisant ces parcours inspirants.

J’ai aimé cheminé avec Nancy Huston qui se raconte sans ambage et nous dit tout de ses choix de vie. Le proverbe « à quelque chose malheur est bon » lui colle à la peau. Le départ de sa mère alors qu’elle avait 6 ans a été un cadeau finalement. Elle s’est réfugiée dans la lecture. Les livres sont ses amis et « salvateurs ».

Plus tard, un autre événement stoppe sa vie et lui permet de réfléchir et de se remettre en question.

La partie sur ses choix d’écrivaine et ses goûts littéraires sont passionnants quand on aime la littérature.

À méditer (issu de l’introduction) « il n’est jamais trop tard pour (re)penser et construire son avenir ».

Un essai qui pose beaucoup de questions à l’invité, autant de sujets qui peuvent nous toucher également. 

Paru aux éditions du Seuil.

Notation :

Chronique de : Ombres portées d’Ariana Neumann

Ombres portées

Résumé :

À Caracas, dans le vaste domaine familial, Ariana Neumann, huit ans, joue à l’espionne. En fouillant dans les affaires de son père, Hans, elle trouve une pièce d’identité. Elle reconnaît son père jeune homme, mais il porte un autre nom. Effrayée, elle tait cette découverte et s’efforce de l’oublier. Des années plus tard, à la mort de son père, Ariana retrouve ce mystérieux document dans une boîte contenant des photos, des lettres et d’autres souvenirs de la jeunesse de celui-ci à Prague.

L’auteure :

Ariana Neumann est née et a grandi au Venezuela. Journaliste, elle vit aujourd’hui à Londres avec son mari et leurs trois enfants. Ombres portées est son premier livre.

Ma chronique : 

Un témoignage poignant, l’auteure reconstitue la vie de son père et grand-parents pendant la deuxième guerre mondiale.

Comme elle le précise dans la postface : c’est une « quête obsessionnelle » menée avec beaucoup de minutie pour reconstituer le parcours mouvementé de sa famille.

Enfant, elle rêvait d’être détective, ce récit est le fruit de son enquête. Aussi douée en enquête qu’en retranscription de ses recherches : ce texte est passionnant et pourrait s’assimiler à un roman si on oublie qu’il s’agit de la vie des aïeux de l’auteure.

Son père expatrié au Venezuela a eu une jeunesse traversée par les conséquences de la guerre. Né dans une famille juive à Prague, il a dû faire preuve d’une grande ingéniosité pour survivre. Beaucoup d’émotions dans ce récit très touchant.

Les thèmes de la solidarité et de l’amitié sont très présents.

Parsemé de photos et de lettres de ses aïeuls qui nous rappellent que cette histoire est entièrement vraie. On ne peut que saluer le courage de son père et le talent de l’auteure pour nous partager ces aventures.

Paru aux éditions Les Escales.

Notation :