Des pages et des îles

Chronique de : Constellations de Sinéad Gleeson

Résumé :

Comment raconter l’histoire d’une vie à travers un corps, qui passe par divers stades, la maladie, la force, la maternité ? Comment raconter cette histoire quand on est non seulement une femme, mais une femme en Irlande ? C’est précisément ce que fait Sinéad Gleeson dans Constellations. Toute la vie se trouve dans ces pages, de la naissance au premier amour, de la gestation à la maternité, en passant par la maladie terrifiante, la vieillesse et la mort elle-même.

L’auteure :

Sinéad Gleeson est l’auteure d’essais, critique d’art et de littérature. Sinéad Gleeson vit à Dublin. « Constellations » est son premier livre. En 2019, il a été élu Livre de l’année aux Irish Book Awards et par The Big Issue.

Ma chronique :

Un livre incroyablement beau et puissant.

Les constellations, représentent le métal inscrit dans le corps de l’auteure suite à ses différentes opérations. Chaque chapitre débute par l’illustration d’une de ces constellations et toutes sont représentées sur la magnifique couverture.

Essai ou roman, il ne rentre dans aucune catégorie autant pour la forme que le fond.

Au cœur de cette histoire, on retrouve un pays l’Irlande, la place des femmes et notre héroïne. Meurtrie dans sa chair, sa vie de fillette puis de femme se poursuit malgré tout. Quelle force de caractère !

Un récit à la fois terrible et lumineux, notre cœur balance tout au long de la lecture entre l’empathie pour les souffrances endurées par l’auteure et le respect voire l’admiration pour ses combats et son amour pour ses enfants et la vie.

Ce livre, inclassable, est énergisant et réconfortant, une véritable ode à la vie.

J’ai été très touchée par la « non lettre » de l’auteure à sa fille, une magnifique déclaration d’amour.

Une pépite à découvrir aux éditions de la Table Ronde.

Notation :

Chronique de : Au tournant de la nuit de Vincent Raynaud

Au tournant de la nuit

Résumé :

Tristan a treize ans lorsqu’il assiste à son premier concert de rock, à Paris dans les années 1970. Une révélation. Plus tard, il fonde son propre groupe, La Monstrueuse Parade. Surdoué et magnétique, le chanteur connaît avec ses musiciens une ascension fulgurante. Mais les tournées usent, la drogue est partout, les dérapages se multiplient. 

L’auteur :

Vincent Raynaud dirige le domaine italien aux Éditions Gallimard. Il est par ailleurs traducteur littéraire, de l’anglais, de l’espagnol et de l’italien.

Ma chronique :

Une prose qui claque comme un morceau de batterie, un premier roman atypique, qui résonne comme un cri.

Chaque chapitre comporte une phrase et une seule, cela donne un rythme trépidant sans pause. Parfois, on a envie de reprendre son souffle mais comme le héros on continue la lecture, traversé son l’énergie.

Déjà petit, il tentait de canaliser son trop plein d’envie de bouger en multipliant les activités physiques comme l’escrime. C’est le rock qui finira par le séduire et donnera un sens à sa vie.

J’ai apprécié la transcription fidèle de l’atmosphère des années quatre-vingt et des ambiances de concert de rock mais je mettrai un bémol sur la reconstitution de la vie des personnages. Tristan et les autres traversent cette épopée sans que nous puissions vraiment nous y attacher : un peu trop de descriptif, pas d’analyse des ressentis de Tristan, cela m’a manqué.

Peut-être à cause du rythme trop rapide ? Comme la musique de Tristan ?

À découvrir aux éditions Folio.

Notation :

Chronique de : Pratiques de guérison énergétiques et spirituelles de Loan Miege

Pratiques de guérison

Présentation :

Dans cet ouvrage pratique, magnifié par les peintures de Loan Miège, vous découvrirez des outils concrets, des pistes de réflexion et de nombreux exercices pour accéder à de nouvelles voies d’épanouissement, personnel et spirituel.

L’auteure :

De formation scientifique en biologie animale, Loan Miège mena une carrière artistique dans le milieu de la mode et de la publicité, avant de s’engager sur une voie de médium-guérisseuse, suite à une expérience de mort imminente. Riche de ses nombreux voyages autour du globe, notamment en Asie, elle partage ses expériences dans l’objectif d’aider autrui et d’apporter sa participation au changement de paradigme actuel.

Ma chronique :

Un panorama très complet de pratiques énergisantes et apaisantes pour parvenir à atteindre la paix en soi.

C’est avec une grande sincérité et authenticité que l’auteur partage ses pratiques.

Ce guide est rempli d’expériences et de pratiques issues de la vie de l’auteur et de ses rencontres. Il est découpé en plusieurs parties : le mental, l’âme, le corps, la maison ou encore la conscience d’être, sur chacune, Loan livre ses conseils et des outils, comme elle les nomme, pour être en accord avec soi-même.

Il est question de décodage biologique, méditation de pleine conscience, visualisation, brain gym, vibrations, respirations et bien d’autres pratiques.

Dans les outils, j’ai aimé le « journal créatif » image de notre jardin intérieur , description de notre vie actuelle et vie rêvée et dépositaire de tous nos projets.

Cet outil est inclus dans la partie « S’aimer à l’infini », un chapitre particulièrement inspirant, positionné en fin de livre, qui donne envie de prendre soin de soi.

Le livre est beau avec de superbes illustrations et une belle mise en page.

Un ouvrage que je vous recommande.

Paru aux éditions Exergue chez Guy Trédaniel.

Chronique de : Le courage d’une sœur de Kitty Neale

Le courage d’une sœur

Résumé :

1948. Sarah vit avec sa mère alcoolique qui se prostitue dans un quartier pauvre de Londres. Quand celle-ci accouche d’un petit garçon, elle demande à sa fille de 13 ans de se débarrasser du nourrisson. Mais Sarah ne peut s’y résoudre et décide d’élever son petit frère, qu’elle a elle-même prénommé Tommy.

L’auteure :

Kitty Neale a grandi dans le quartier populaire de Battersea, au sud de Londres, cadre de ses romans. En 1998, son fils meurt à l’âge de 27 ans. Après avoir rejoint un groupe de soutien, Kitty décide de se lancer dans l’écriture de romans, qui vont rapidement devenir des best-sellers. Aujourd’hui, elle vit en Espagne avec son mari.

Ma chronique :

L’histoire est poignante et attachante, comment ne pas succomber au charme de ce livre ?

Une histoire qui se lit le cœur serré et déclenche une forte empathie pour Sarah qui se débat pour sauver son petit frère et faire face à sa mère tombée dans la déchéance sous l’emprise de l’alcool.

Une ambiance à la Dickens, même si l’intrigue est positionnée au vingtième siècle : des pauvres misérables, des conditions de vie extrêmes et des personnages courageux.

Oui, le trait de caractère principal de Sarah est le courage et la force de caractère. Son amour quasi maternel pour son petit frère lui donne l’énergie pour tourner le dos à sa condition misérable.

J’ai passé un bon moment avec cette histoire et je vous recommande ce titre.

Paru aux éditions de L’Archipel.

Notation :

Chronique de : Florida d’Olivier Bourdeaut

Florida

Résumé :

« Ma mère s’emmerdait, elle m’a transformée en poupée. Elle a joué avec sa poupée pendant quelques années et la poupée en a eu assez. Elle s’est vengée. »

L’auteur :

Olivier Bourdeaut est né au bord de l’Océan Atlantique en 1980. Il a toujours voulu écrire, En attendant Bojangles en est la première preuve disponible.

Ma chronique :

Un livre coup de poing, une claque : voici un portrait saisissant d’une enfant maltraitée qui se rebelle.

Nous découvrons l’envers du décor des mini miss avec Elizabeth, une enfant dont l’univers a basculé lors de son septième anniversaire. Fini les week-ends tranquilles et bonjour les déplacements longs en voiture pour rejoindre le lieu du concours. Pas moyen d’y échapper, sa mère a décidé pour elle.

On se met à détester sa mère et la lâcheté du père, des parents peu recommandables. Elizabeth se met a haïr les week-ends, lassée de se déguiser pour courir les concours. 

C’est un appel à l’aide, quelle tristesse cette jeunesse et adolescence volées.

Avec une écriture âpre, au scalpel, nous assistons, impuissants, à la descente aux enfers de la mini miss qui ne supporte plus sa vie et son corps.

C’est très tendu et au travers du phrasé lapidaire, on ressent toute la haine de cette enfant face à ce système déshumanisant des mini miss.

Un roman fort, prenant et difficile à poser : je l’ai lu presque d’une traite.

Bravo M. Bourdeaut pour ce tour de force.

Publié aux éditions Finitude.

Notation :