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Chronique de : Super hôte de Kate Russo

 

Résumé :

Bennett Driscoll avait jadis un nom dans le monde de l’art londonien. Depuis que sa femme l’a quitté et que sa fille vole de ses propres ailes, il a décidé de mettre en location sur AirBed sa maison devenue trop grande pour lui. Pas loin de devenir accro aux commentaires laissés sur le site par ses hôtes, Bennett, à cinquante-cinq ans, est retranché dans l’atelier au fond du jardin avec la nette impression de faire du surplace.

L’auteure :

Artiste peintre diplômée de la Slade School of Fine Arts de Londres, Kate est née dans le Maine. Elle a collaboré durant son séjour en Angleterre, avec une troupe de théâtre qui a mis en scène deux de ses pièces. Elle partage son temps entre l’Amérique et le Royaume-Uni et ses œuvres sont régulièrement exposées des deux côtés de l’Atlantique. Super hôte est son premier roman

Ma chronique :

Oui, Bennett est un super hôte : j’ai passé un excellent moment en sa compagnie.

Distrayant et émouvant, ce voyage à Londres avec Bennett comme guide est une belle surprise. Ce livre est savoureux.

Revenons à notre héros : peintre et aux petits soins avec ses locataires, Alicia, Emma ou Kirstie, il est prévenant et gentil. Toujours à l’écoute, il en oublierait presque ses soucis, comme retrouver sa notoriété ou dormir dans la cabane de jardin pendant que ses dames se prélassent dans la grande maison.

Sa maison est réservée sur une plateforme internet par des locataires qui recherchent tranquillité et proximité avec le centre de Londres. Bennett, en « super hôte », a des retours très positifs et il en est fier.

Ce livre se déguste, nous fait passer du sourire aux larmes et nous touche énormément. C’est à la fois drôle, émouvant et plein d’humanité.

Une jolie découverte, un moment littéraire très agréable : surtout n’y résistez pas et succombez à votre tour.

Paru aux éditions de la Table Ronde.

Notation :

Chronique de : Silence radio de Thierry Dancourt

Silence radio

Résumé :

1960. Cécile vit à Paris, mais son amant vit en Suisse. C’est là-bas qu’elle l’a rencontré, quand tous deux travaillaient pour Radio Lausanne, et là-bas qu’elle continue de le retrouver. De chambres d’hôtel en gares de province, elle fume ses Du Maurier, avale de l’Alka-Seltzer comme de l’eau en écoutant les silences de Franck, qui se ferme comme une huître dès que l’on évoque le passé. Leur séjour dans une station thermale désaffectée avec Richard, un vieil ami, n’échappe pas à la règle : au bout de quelques jours, Franck s’absente…

L’auteur :

Thierry Dancourt vit et travaille à Paris. Il a notamment publié en 2008 à La Table Ronde Hôtel de Lausanne, couronné par le prix du Premier Roman et le prix Bertrand de Jouvenel de l’Académie française. 

Ma chronique :

Après avoir découvert Thierry Dancourt avec « Jeux de dame », j’ai été conquise par cette nouvelle lecture.

J’y ai retrouvé les éléments que j’avais aimé précédemment : une ambiance parfaitement restituée et une grande habileté pour la reconstitution d’une époque révolue. Les années soixante, avec cigarettes à toutes les lèvres dans les lieux publics, les feuilletons radiophoniques et les voitures de type « américaines ».

Beaucoup d’éléments troublants et de mystères happent le lecteur rapidement : 

qui est Franck l’amant de Cécile, secret, et se dérobant sous les questions ? 

Tout en nuances et en subtilités, le lecteur est entraîné sur les pas de Franck, le disparu. Nous remontons le temps en compagnie de Cécile et Richard pour comprendre qui est Franck, propulsés dans la sombre époque de la deuxième guerre mondiale.

Une écriture ciselée et la transcription de l’atmosphère des années soixante m’ont séduite.

À découvrir aux éditions de la Table Ronde

Notation :

Chronique de : Confusion d’Elizabeth Jane Howard

Confusion

Résumé :

Mars 1942. Polly et Clary, les deux cousines encore enfants dans Étés anglais et qui, adolescentes, avaient la part belle dans « À rude épreuve », ont aujourd’hui dix-sept ans et n’aspirent qu’à une chose: échapper à l’étau familial en quittant Home Place pour Londres.

L’auteure :

Née en 1923, Elizabeth Jane Howard est l’auteur de quinze romans. Les Cazalet Chronicles – The Light Years, Marking Time, Confusion et Casting Off – sont devenus des classiques modernes au Royaume-Uni et ont été adaptés en série pour la BBC et pour BBC Radio 4. 

Ma chronique :

Une saga époustouflante, chaque tome est encore meilleur que le précédent : oui, le troisième tome de la saga des Cazalet tient toutes ses promesses.

J’ai ressenti cette même addiction avec une envie fiévreuse de tourner les pages et un déchirement quand il faut quitter sa lecture.

Plus sombre que les tomes précédents, Confusion, titre de cet épisode, se concentre essentiellement sur les changements de vie des cousines Louise, Polly et Clary. L’adolescence laisse la place à l’âge adulte avec ces tourments et les émois amoureux. La guerre complique et obscurcit leur vie.

Les adultes qui les entourent se débattent aussi avec leurs vies sentimentales complexes dans une période si dramatique. L’auteure nous rend leurs faiblesses si attachantes. 

Plus tourmenté que les deux premiers tomes, ce roman à la prose ensorcelante m’a séduite tout autant que les précédents voire plus. J’ai aimé les portraits fouillés des jeunes femmes et de leur entourage avec l’ombre de la guerre. Conteuse hors pair, Elisabeth nous enchaîne à son récit et on se laisse piéger avec délice.

Une lecture indispensable, parue aux éditions de la Table Ronde.

Notation :

Chronique de : Le sixième ciel de L. P. Hartley

Le sixième ciel

Résumé :

Étudiant boursier à Oxford, Eustache Sherrington doit apprendre à concilier ses études et les joyeuses soirées entre amis. Sa sœur Hilda est devenue directrice d’une clinique. Sa réussite, sa beauté et jusqu’à son étrangeté fascinent les camarades d’Eustache. Quand Dick Staveley, qu’ils n’ont pas revu depuis l’enfance, les invite à passer le week-end chez ses parents à Anchorstone, Eustache s’inquiète de l’image qu’ils renverront aux autres invités …

L’auteur :

Leslie Poles Hartley est né le 30 décembre 1895. Diplômé de l’université d’Oxford en 1922, il écrit des critiques pour des revues littéraires et publie des nouvelles à la fois fantastiques et macabres. Après plusieurs recueils de nouvelles, Hartley publie son premier roman en 1944, La Crevette et l’Anémone.

Ma chronique :

Quel bonheur de retrouver Eustache et sa sœur, quinze ans après le premier tome « La Crevette et l’Anémone ». Ces héros sont toujours aussi attachants, peut-être encore plus en grandissant.

L’ambiance « très British » nous immerge complètement dans cette époque de l’après première guerre mondiale.

Celle-ci a modifié leurs destins surtout pour Hilda devenue responsable d’une clinique. Eustache étudie à l’université, à vingt-quatre ans, il continue de vivre en ayant toujours à l’esprit la force de caractère de sa sœur. Hilda reste un modèle pour lui, il la vénère.

Cette fratrie soudée et solidaire vit les étapes de l’entrée dans l’âge adulte avec mariage et rencontres au programme.

Impossible de rester insensible à la fragilité et au doux tempérament d’Eustache qu’on a envie de protéger, comme Hilda peut le faire.

Tout au long de ce deuxième tome, je me suis beaucoup attachée à cet anti héros et j’ai pris un très grand plaisir à cette lecture. 

Un bel objet littéraire qui comble nos attentes de lecteurs, une lecture toute en délicatesse, un pur délice.

Je suis déjà impatiente de lire le troisième tome.

À découvrir absolument aux éditions de la Table Ronde dans la superbe collection « Petit Quai Voltaire ».

Notation :

Chronique de : Constellations de Sinéad Gleeson

Résumé :

Comment raconter l’histoire d’une vie à travers un corps, qui passe par divers stades, la maladie, la force, la maternité ? Comment raconter cette histoire quand on est non seulement une femme, mais une femme en Irlande ? C’est précisément ce que fait Sinéad Gleeson dans Constellations. Toute la vie se trouve dans ces pages, de la naissance au premier amour, de la gestation à la maternité, en passant par la maladie terrifiante, la vieillesse et la mort elle-même.

L’auteure :

Sinéad Gleeson est l’auteure d’essais, critique d’art et de littérature. Sinéad Gleeson vit à Dublin. “Constellations” est son premier livre. En 2019, il a été élu Livre de l’année aux Irish Book Awards et par The Big Issue.

Ma chronique :

Un livre incroyablement beau et puissant.

Les constellations, représentent le métal inscrit dans le corps de l’auteure suite à ses différentes opérations. Chaque chapitre débute par l’illustration d’une de ces constellations et toutes sont représentées sur la magnifique couverture.

Essai ou roman, il ne rentre dans aucune catégorie autant pour la forme que le fond.

Au cœur de cette histoire, on retrouve un pays l’Irlande, la place des femmes et notre héroïne. Meurtrie dans sa chair, sa vie de fillette puis de femme se poursuit malgré tout. Quelle force de caractère !

Un récit à la fois terrible et lumineux, notre cœur balance tout au long de la lecture entre l’empathie pour les souffrances endurées par l’auteure et le respect voire l’admiration pour ses combats et son amour pour ses enfants et la vie.

Ce livre, inclassable, est énergisant et réconfortant, une véritable ode à la vie.

J’ai été très touchée par la « non lettre » de l’auteure à sa fille, une magnifique déclaration d’amour.

Une pépite à découvrir aux éditions de la Table Ronde.

Notation :