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Chronique de : Avant les diamants de Dominique Maisons

Avant les diamants

Résumé :

Hollywood, 1953. L’industrie cinématographique est un gâteau fourré à l’arsenic que se disputent la mafia, l’armée et les ligues de vertu catholiques. Dans ce marécage moral et politique, ne survivent que les âmes prêtes à tout. Le producteur raté Larkin Moffat est de ceux-là. Abonné aux tournages de séries B, il fait vivoter les crève-la-faim du cinéma et enrage contre ce système qui l’exclue. Jusqu’au jour où il se voit proposer la chance de sa vie.  Dans cette combine dangereuse vont graviter autour de lui le major Buckman, parieur et coureur invétéré, le très ambivalent père Santino Starace, l’impresario et proxénète Johnny Stompanato…

L’auteur :

Dominique Maisons est l’auteur de romans noirs et thrillers salués par plusieurs prix. Avec son “roman-vrai” Avant les diamants, il effectue un tournant littéraire majeur, qui le place dans les pas des plus grands – James Ellroy, Robert Littell ou Don Winslow.

Ma chronique :

Une vision anti glamour d’Hollywood, tout semble vrai même le plus innommable.

Cette plongée dans ce monde hollywoodien des années cinquante ressemble à une descente aux enfers. Pègre et cinéma réunis, il fallait oser.

Comment démêler le vrai du faux dans ce polar ? 

Si on aime les romans noirs de Jales Ellroy alors banco : ne pas hésiter, ce livre de cinq cent pages va vous ravir. Les intrigues s’enchaînent à un rythme qui nous laisse pantelant, c’est touffu et dense.

Le cinéma hollywoodien est décrit de manière très détaillée et tout est bien documenté. Cela frise parfois un trop plein de débordements mais c’est mené avec style et brio.

Impossible à raconter, à lire pour une plongée en eaux très troubles et on en redemande.

Paru aux éditions de la Martinière.

Notation :

Paula Mc Grath : La fuite en héritage

La fuite en héritage

Résumé

2012. Une gynécologue hésite à accepter un nouvel emploi à Londres qui lui permettrait d’échapper à l’atmosphère de plus en plus tendue qui règne dans l’hôpital dublinois où elle exerce. Mais qui s’occuperait alors de sa mère qu’elle a été obligée de placer dans une maison de retraite?

1982. Jasmine, seize ans, prend le bateau pour l’Angleterre et tente d’intégrer la troupe de danseuses d’une émission de

télévision. Contrainte de rentrer à Dublin quelques mois plus tard, elle commence à pratiquer la boxe, un sport interdit aux filles dans l’Irlande des années 1980.

2012. Dans le Maryland, Ali, dont la mère vient de mourir, fugue avec un gang de bikers pour sortir des griffes de grands-parents dont elle ignorait jusque-là l’existence.

L’auteur

Paula McGrath est née en Irlande en 1966. Ses écrits de fiction et de non-fiction ont paru notamment dans The Irish Times, Necessary Fiction, ROPES Galway et Surge, une anthologie des nouveaux écrivains irlandais. Elle est diplômée d’un Master of Fine Arts de l’université de Dublin et enseigne la creative writing à l’université de Dublin et à la Big Smoke Writing Factory.  

Mon avis

Un livre formidable : vous savez, cette catégorie de roman dont on ralentit la lecture pour en profiter le plus longtemps possible.

Cette lecture captivante m’a tenue en haleine jusqu’à la fin que je qualifierai d’apothéose, je ne l’ai pas vue venir. Un roman choral tout en finesse.

Décidément, Paula Mc Grath est très douée pour nous accrocher et nous émouvoir. Découverte avec son premier roman « Génération », j’ai retrouvé, avec ce deuxième titre, son talent de conteuse.

Elle nous dépeint l’Irlande rétrograde, le pays des interdictions qui punit essentiellement les femmes.

Les trois héroïnes se battent pour vivre la vie qu’elles ont choisie.

J’ai beaucoup aimé ce roman qui m’a émue et remuée.

À lire absolument !

Paru aux éditions de la Table Ronde.

Notation :

Lola Nicolle : Après la fête

Résumé :

Ils se sont connus à l’université et aiment se retrouver.

Le temps est aux discussions intenses et à la fête. Jusqu’au jour où, insidieusement, ils arrivent à ce moment de transition, de bascule entre les études et le monde du travail. De rupture aussi. Après la fête saisit cet instant, celui de la fin de l’insouciance, quand les amis s’éloignent et que les premières amours se tarissent. Même celles de Raphaëlle et Antoine. Tous deux habitent le quartier de Château-Rouge, à Paris. Elle est issue de la petite bourgeoisie, lui vient de la cité. Elle trouve rapidement du travail quand le chemin se fait pour lui plus épineux…

L’auteur :

Née en 1992, Lola Nicolle est éditrice. Elle est l’autrice d’un recueil de poésie Nous oiseaux de passage (Blancs Volants, 2017) et a participé à l’ouvrage collectif Les Passagers du RER (Les Arènes, 2019) ainsi qu’au projet de lectures musicales Les Liseuses. Elle vit à Paris et signe avec Après la fête son premier roman.

Mon avis :

Une belle plume pour un roman qui nous parle d’amour et de la fin de l’enfance.

Devenir adulte, oublier l’insouciance de l’enfance, s’assumer, trouver un travail… tous ces thèmes sont présents dans ce court roman.

Raphaëlle et Antoine se voient, s’aiment et se quittent puis se retrouvent. Ils veulent vivre leurs rêves à fond, trouver un métier dans le monde des livres.

Deux personnages qui nous ressemblent.

Je me suis juste un peu perdue dans la chronologie des événements mais ce n’est pas bien grave.

Ce récit est un petit bijou pour son écriture poétique et son style lyrique.

Je le conseille aux amoureux des livres qui aiment les romans contemporains et sont sensibles à l’écriture d’un roman.

Un beau premier roman de cette rentrée littéraire.

Publié aux éditions Les Escales.

Notation :

Julia Phillips : Dégels

Dégels

Résumé :

Sur le rivage de la péninsule du Kamtchatka, aux confins de la Russie, deux petites filles disparaissent. L’enlèvement bouleverse les habitants : le coupable serait-il un étranger de passage ? Pire, l’un d’entre eux ? Comme une onde de choc, le trouble se propage et vient ébranler la vie de dix femmes dans leur quotidien, leurs amours et leurs rêves secrets, tandis que le puzzle de la disparition se reconstitue peu à peu…

L’auteur :

Julia Philips est née en 1989. Passionnée de Russie, elle a reçu la prestigieuse bourse d’écriture Fulbright pour vivre un an dans le Kamchatka. Ce premier roman Dégels, traduit dans une dizaine de langues, à été acclamé par la critique.

Mon avis :

Un livre envoûtant au suspense intense : j’ai été captivée.

L’écriture poétique, les décors impressionnants de cette péninsule de l’extrême-orient russe, le Kamchatka et l’histoire parfaitement menée en font une lecture inoubliable.

Les deux jeunes sœurs disparaissent dès le premier chapitre alors qu’elles se promènent le long de la plage proche du centre-ville où elles habitent. Nous sommes en août, elles passent leur été ici, leur mère travaille. Elles n’ont jamais quitté cette péninsule qui se trouve à neuf heures d’avion de Moscou.

Après leur disparition, les chapitres suivants alternent les personnages, en lien avec les petites filles. Douze chapitres ou un an d’enquête, chacun centré sur une personne en lien avec l’enquête. Parfois, leur vie a été bouleversée par la disparition.

Ce récit, à la limite du fantastique parfois, rappelle les romans de Laura Kasischke ou ceux de Joyce Carol Oates. Le ton poétique, l’atmosphère particulière et les paysages grandioses m’ont enthousiasmée.

Trois cents quatre vingt pages en apnée à dévorer ce roman bluffant.

A découvrir aux éditions Autrement.

Notation :

Laurence Teper : Un cadenas sur le cœur

Un cadenas sur le cœur
Un cadenas sur le cœur

Résumé :

Claire Meunier veut la vérité. Pour reconstituer le puzzle dépareillé et dispersé de sa vie, elle brave mensonges et interdits familiaux. Avec un formidable désir de vivre, elle part à la recherche de ses origines, toutes ses origines. C’est ce que raconte ce roman écrit dans un style naturel et fluide.

L’auteur :

Laurence Teper est née en 1963 à Paris. Un cadenas sur le cœur est son premier roman.

Mon avis :

Un premier roman réussi qui m’a happée dès les premières lignes, je l’ai lu vite peinant à me détacher de cette histoire.

La famille Meunier, une famille « classique » : classe moyenne, deux enfants, des vacances en bord de mer en août. Nous les découvrons, dans les années soixante, à la plage avec les Coquillaud, autre famille proche des Meunier.

Des rituels bien installés rythment leur journée : plage, baignade et promenades. Dans la famille Coquillaud, la mère, femme au foyer, ne va jamais à la plage et s’occupe de ses six enfants. Son mari l’accompagne pour les courses, seule sortie pour cette mère de famille.

Dans l’acte 1 de l’histoire, Claire, petite fille, traverse cette période relativement heureuse, en quête d’amitié et d’estime. Les enfants Coquillaud lui apportent la camaraderie et Monsieur Coquillaud ainsi que son père s’intéressent à son travail d’écolière.

Sa mère, elle, est absente : elle vit avec Claire, son père et son frère tout en s’isolant le week-end et ne s’intéresse pas à ses enfants.

Le temps défile, Claire grandit et s’interroge sur le comportement de sa mère. Elle pose des questions qui restent sans réponse : un «cadenas sur le cœur », comme elle le surnomme, la mine.

Ce livre nous offre une chronique familiale douce et amère qui analyse l’impact des mensonges sur notre vie.

L’écriture fluide et vivante incite le lecteur à tourner rapidement les pages pour suivre la quête de Claire.

Un beau premier roman à découvrir chez Quidam Éditions.

Notation :