Auteur/autrice : <span>des Pages et des îles</span>

Ragnar Jónasson : Snjor

Snjor
Snjor

Résumé : Quand la mort vient frapper aux portes des honnêtes gens. Un village sans histoire, vraiment ? Un huis-clos à l’anglaise dans le plus grandiose des décors scandinaves. Jonasson, la nouvelle révélation du polar islandais.

 

L’auteur : Ragnar Jónasson est né à Reykjavik en 1976. Ses grands-parents sont originaires de Siglufjördur, la ville où se déroule Snjór, et où a grandi son père. Grand lecteur d’Agatha Christie dès son plus jeune âge – et plus tard de P.D. James ou Peter May –, il entreprend la traduction, à 17 ans, de quatorze de ses romans en islandais. Avocat et professeur de droit à l’Université de Reykjavik, il est aussi écrivain et le cofondateur du Festival international de romans policiers «Iceland Noir ».

 

Mon avis :

Pour se rafraîchir les idées lors d’un été chaud : suivez mon conseil, ouvrez ce polar islandais très réussi. Snjor, le titre, signifie “neige” en islandais, un élément important dans ce roman.

Les ingrédients : ambiance tendue, un lieu confiné et désolé, des flics efficaces et une bonne intrigue.

Si comme moi, vous n’aimez pas le “gore”, ce polar est pour vous. Pas de descriptions glauques, plutôt un suspense psychologique avec de multiples personnages aux personnalités complexes. Bien sûr, petit à petit, les masques tombent et la surprise est entière.

Pour l’histoire, sachez qu’un jeune policier arrive dans une petite ville isolée d’Islande, dans le Nord : un endroit dans lequel il ne se passe jamais rien. Après quelques jours très calmes, Ari Thor, notre jeune flic doit enquêter suite au décès d’un vieil écrivain. Accident ou meurtre ?

D’autres événements dramatiques vont se produire, sont-ils en lien avec le premier décès ?
Finalement, cette ville n’est pas si calme et les habitants bien mystérieux.
Ce jeune flic est sympathique, nous suivons ses débuts avec intérêt. L’ambiance est bien restituée et le suspense constant tout du long.

Une lecture qui tient ses promesses, je vous recommande ce roman.

Mercis à l’agence Anne et Arnaud et aux éditions de la Martinière.

Notation :

Katherine Mosby : Sanctuaires ardents

Sanctuaires ardents
Sanctuaires ardents


Résumé : Depuis l’arrivée du couple Daniels, la petite bourgade de Winsville, en Virginie, est en émoi. L’intense beauté de Vienna, sa déroutante culture, sa passion immodérée pour les arbres suscitent l’admiration des uns, l’effroi des autres, les commérages de tous. Un jour, Willard s’en va, laissant Vienna élever seule leurs enfants, Willa et Elliott, deux sauvageons pétris de curiosité et de connaissances. Dès lors, les rumeurs enflent. Jalousies et désirs se multiplient, se cristallisent…

 

L’auteur : Professeur à l’université de New-York, Katherine Mosby collabore au New Yorker et à Vogue. Poète et romancière, elle est l’auteur de trois romans. Sous le charme de Lillian Dawes est le deuxième. Il a fait partie de la sélection 2002 du New-York Times. Née à Cuba en 1957, elle vit aujourd’hui à New-York.

 

Mon avis :

A découvrir absolument, une perle.

Un récit rempli d’émotions, on ne peut y rester indifférent, j’ai été bouleversée.
Difficile de résumer une lecture de ce type : sachez que tout est délicat, fin et subtil.

L’histoire plutôt simple nous plonge dans le quotidien d’une jeune femme dans les années 20 aux États-Unis. Intellectuelle, passionnée de littérature et poésie, Vienna quitte New-York pour vivre en Virginie avec son mari. Sa liberté de pensée et sa grande érudition déroutent les habitants de cette petite ville, non habitués à voir des femmes intelligentes et libres. Même son mari se lasse rapidement de son “extravagance” et déserte le foyer conjugal : il ne supporte plus une femme qui refuse de se plier aux convenances.

Vienna, seule ensuite avec deux jeunes enfants, survit au milieu des quolibets et de la jalousie de ses voisins. Une femme étrange qui élève seule ses enfants, les éduque elle-même et qui entretient des relations cordiales avec des “gens de couleur” comme on dit dans le sud. La petite ville désapprouve et le climat devient pesant.

J’ai apprécié ce beau portrait de femme, témoignage d’une époque et un bel hommage aux femmes qui se battaient pour être libres. Une ambiance à la “Pat Conroy” avec en prime une langue riche et savante mais jamais empesée.

L’histoire et la plume m’ont accrochée au récit que je posais à regret.
Grâce à cette belle réédition chez “Petit Quai Voltaire”, j’ai pu découvrir ce texte paru en 2010 en France.
Faites comme moi, précipitez-vous sur ce beau roman, vous ne le regretterez pas.

Merci aux éditions de la Table Ronde.

Notation :

Martial Maury : Les amants maudits de Dorliac

Les amants maudits de Dorliac
Les amants maudits de Dorliac

Résumé : Le village de Dorliac, dans le Périgord, est en émoi. Un mystérieux corbeau sème la discorde parmi les habitants en accusant le maire de corruption et en évoquant le meurtre du propriétaire du cinéma local, des décennies plus tôt. Le journaliste Antonin Berson se doit de faire la lumière sur cette affaire, il en va de son honneur, de son amour et de son avenir professionnel. En recueillant les confidences des anciens du village, il découvre que le corbeau fait allusion au drame qui s’est joué après la guerre entre Scipion, un paysan prospère et Horace, le notaire. Tous deux étaient tombés amoureux de la belle Violette… le début d’une terrible tragédie romanesque.

 

L’auteur :

Correspondant de presse, essayiste, romancier, Martial Maury est l’auteur de plusieurs romans, notamment Le Secret des Restiac et L’héritage des Restiac. Périgourdin de naissance et de cœur, c’est dans cette région qu’il situe ses romans dans lesquels le présent et le passé s’entremêlent.

Mon avis :

Une belle fresque romanesque que j’ai pris plaisir à découvrir.

Au cœur du Périgord, un jeune journaliste de Dorliac, tente de découvrir qui se cache derrière le “corbeau” qui dénonce le maire au sujet d’une vieille affaire. En fouillant le passé , certains se dérobent comme ses grand-parents. Quels secrets sont enfouis dans ce village paisible ?

L’auteur nous fait voyager dans le temps en alternant les chapitres consacrés à la période contemporaine et ceux relatant l’histoire des amants dont le titre est issu. Nous partageons ainsi le quotidien de Scipion et Horace, deux jeunes hommes revenus de la première guerre mondiale, amoureux de la même femme qui choisira l’un d’eux. Ensuite, la vie continue, Scipion ne veut pas rester paysan et décide de monter un cinéma, une entreprise révolutionnaire en cette époque. Le “Populaire” sera une salle qui va projeter notamment les films de Pagnol pour le plus grand plaisir de tous. Plutôt, presque tous, certains étant choqués par ce cinéma dont les images peuvent être contraires à la morale.

Ce qui est réussi dans ce livre c’est la représentation de la vie villageoise au début du vingtième siècle avec ses mensonges, jalousies et mesquineries. L’époque est bien reconstituée, nous y sommes et c’est plaisant.

Une écriture fluide et des personnages vrais complètent ce tableau.
J’ai passé un bon moment avec ces villageois et je vous conseille ce livre pour l’ambiance et le contexte historique.

Merci aux éditions City Éditions et à LP Conseils.

Notation :

Didier Pourquery : L’été d’Agathe

L'été d'Agathe
L’été d’Agathe

Résumé : « Vendredi 10 août 2007. Agathe s’est arrêtée de respirer. Après six mois de lutte depuis sa deuxième greffe et toute une vie de combat. Sa lumière, son rire, son esprit, son courage vont tellement nous manquer. Sept ans plus tard, moi, son père, j’ai décidé de raconter qui était cette jeune femme vivante, joyeuse et directe. Comment elle a avancé, aimé, partagé. Comment elle a vécu, jusqu’au bout, son dernier été. Je voulais parler de sa vie, de la vie. Je me suis replongé dans mes notes, j’ai repris les photos, les courriers de ses vingt-trois étés. Puis j’ai commencé à écrire. Jour après jour. Ce fut difficile et doux. Tu m’accompagnais, Agathe, avec ton regard sur le monde, sur la maladie, sur la famille, sur moi. Nous échangions. A la fin, tu étais en vie. »

 

L’auteur :

Directeur de la rédaction du site The Conversation France, Didier Pourquery a été rédacteur en chef dans plusieurs titres de presse, dont Libération et Le Monde.

 

Mon avis :

Un témoignage terriblement émouvant, un cri d’amour d’un père à sa fille.

Ce livre triste et nostalgique raconte la vie d’Agathe partie à vingt-trois ans suite à une mucoviscidose.

Tellement poignant, penser à son mouchoir. Parfois difficile, une lecture globalement empreinte du souvenir d’Agathe qui a insufflé à ses proches sa volonté de se battre.

Ce que nous raconte son père, ce n’est pas seulement ses derniers jours, il témoigne de son combat contre une maladie détectée dans son enfance. Agathe nous donne des leçons de courage déclare son père.

Pour survivre et surtout pour protéger et préserver les siens, elle va se battre et décider de poursuivre ses études et devenir psychiatre.

Des souvenirs joyeux alternent avec des périodes où la maladie vient ronger Agathe et lui enlève toutes ses forces. Comment sa famille parvient-elle à supporter tous ces moments ? C’est elle, Agathe, la plus forte : elle regarde la série “Urgence”, partage des histoires drôles avec son père, aide et soutient les autres enfants hospitalisés. Une belle personne, pleine de vie jusqu’à ce jour d’août 2007.

Bouleversant.

Sélectionné par le Grand Prix des lectrices ELLE 2017

 

Notation :

Martin Winckler : Abraham et fils

Abraham et fils
Abraham et fils

Résumé : Un jour du printemps 1963, une Dauphine jaune se gare devant le monument aux morts, sur la grand-place de Tilliers, petite ville de la Beauce. Elle transporte Abraham Farkas, médecin rapatrié d’Algérie, proche de la cinquantaine et son fils Franz, âgé de neuf ans et demi. Abraham n’a qu’une seule préoccupation : son fils. Franz, lui, en a deux : son père et les livres. Leur vie a été brisée un an plus tôt par un « accident » qui a laissé Franz amnésique et dont Abraham ne lui parle jamais.

 

L’auteur :

Marc ZAFFRAN, connu sous le pseudonyme de Martin WINCKLER, est né en 1955 à Alger. Médecin, romancier et essayiste, il a écrit de nombreux ouvrages dont “La Maladie de Sachs”, prix du Livre Inter en 1998, et “Le Choeur des Femmes”, en 2009. Il évoque particulièrement bien la condition de médecin.

 

Mon avis :

Un père et un fils affrontent ensemble les conséquences d’un dramatique accident qui leur a enlevé un être proche.

Abraham arrive dans une petite ville de Beauce avec son fils de 9 ans. Nous passons dix-huit mois avec eux en ces années 60 au cœur d’une ville et plus précisément d’une grande maison qui recèle bien des secrets. Il faut dire que beaucoup de mystère entoure le jeune Franz, parti d’Algérie après l’accident, atteint d’amnésie, le passé a disparu pour lui. Son père ne lui parle pas de ce passé. Le petit découvre la lecture et le cinéma, explore la grande maison à la recherche de secrets enfouis et s’éveille à la vie progressivement. Une plongée dans les années soixante empreinte de nostalgie et de douceur.

J’ai moins aimé l’écriture, simpliste et trop proche du “parler”, pas assez littéraire à mon goût.

De même, le déroulé du récit s’apparente plutôt à une compilation de moments, pas vraiment de rythme. L’ensemble n’est pas très fluide.

 

Une lecture qui ne restera pas gravée dans ma mémoire, l’histoire étant intéressante mais les personnages manquent de consistance et l’écriture m’a déçue.

 

Sélectionné par le Grand prix des lectrices ELLE 2017

 

Notation :