Auteur/autrice : <span>des Pages et des îles</span>

Chronique de : Cette nuit là de Victoria Hislop

Cette nuit-là

Résumé :

Le 25 août 1957, la colonie de lépreux de l’île de Spinalonga ferme ses portes. Maria retourne à Plaka, en Crète, avec son mari, le docteur Kyritsis. Mais alors que la soirée de célébration pour fêter leur retour bat son plein, sa sœur Anna est assassinée par Andreas, son mari, lorsqu’il découvre qu’elle a pour amant son cousin Manolis. Ce drame aura des effets dévastateurs pour toute la communauté de Plaka. 

L’auteure :

Diplômée de littérature anglaise de l’université d’Oxford, Victoria Hislop vit entre l’Angleterre et la Crète et parle couramment français. Vendu à plus de 2 millions d’exemplaires dans le monde, son premier roman, « L’Île des oubliés », a été couronné par le prix des Lecteurs du Livre de Poche. Tous ses romans ont été de grands succès de librairie.

Ma chronique :

Incroyable, des années après avoir lu la première partie de cette histoire, je retrouve instantanément le même plaisir de lecture et je renoue facilement avec les personnages, comme si je les avais quittés il y a peu.

La Crète brille de mille feux, toujours aussi bien restituée sous la plume de Victoria. Le contexte a changé depuis le premier roman : la lèpre se guérit maintenant et les lépreux soignés peuvent rentrer chez eux. Certains sont partis depuis longtemps, comment seront-ils accueillis à leur retour ? Qu’en pense le reste de la population , sont-ils vraiment favorables à leur retour ?

Maria l’héroïne et ses proches en feront l’amère expérience, il est difficile de reprendre une vie normale quand on a été lépreux.

Ce roman aborde aussi les thèmes de la vengeance et la redemption dans cette époque troublée par de nouveaux combats politiques.

Une belle reconstitution historique, une ambiance crétoise au détour de chaque page et beaucoup d’émotions avec des personnages vrais et attachants. On reconnaît ici la « patte » de Victoria : une intrigue passionnante ancrée dans ce pays crétois et une époque troublée politiquement.

À dévorer sans attendre.

Paru aux éditions Les Escales 

Notation :

Chronique de : Silence radio de Thierry Dancourt

Silence radio

Résumé :

1960. Cécile vit à Paris, mais son amant vit en Suisse. C’est là-bas qu’elle l’a rencontré, quand tous deux travaillaient pour Radio Lausanne, et là-bas qu’elle continue de le retrouver. De chambres d’hôtel en gares de province, elle fume ses Du Maurier, avale de l’Alka-Seltzer comme de l’eau en écoutant les silences de Franck, qui se ferme comme une huître dès que l’on évoque le passé. Leur séjour dans une station thermale désaffectée avec Richard, un vieil ami, n’échappe pas à la règle : au bout de quelques jours, Franck s’absente…

L’auteur :

Thierry Dancourt vit et travaille à Paris. Il a notamment publié en 2008 à La Table Ronde Hôtel de Lausanne, couronné par le prix du Premier Roman et le prix Bertrand de Jouvenel de l’Académie française. 

Ma chronique :

Après avoir découvert Thierry Dancourt avec « Jeux de dame », j’ai été conquise par cette nouvelle lecture.

J’y ai retrouvé les éléments que j’avais aimé précédemment : une ambiance parfaitement restituée et une grande habileté pour la reconstitution d’une époque révolue. Les années soixante, avec cigarettes à toutes les lèvres dans les lieux publics, les feuilletons radiophoniques et les voitures de type « américaines ».

Beaucoup d’éléments troublants et de mystères happent le lecteur rapidement : 

qui est Franck l’amant de Cécile, secret, et se dérobant sous les questions ? 

Tout en nuances et en subtilités, le lecteur est entraîné sur les pas de Franck, le disparu. Nous remontons le temps en compagnie de Cécile et Richard pour comprendre qui est Franck, propulsés dans la sombre époque de la deuxième guerre mondiale.

Une écriture ciselée et la transcription de l’atmosphère des années soixante m’ont séduite.

À découvrir aux éditions de la Table Ronde

Notation :

Chronique de : Un invincible été de Catherine Bardon

Un invincible été

Résumé :

Depuis son retour à Sosúa, en République dominicaine, Ruth se bat aux côtés d’Almah pour les siens et pour la mémoire de sa communauté, alors que les touristes commencent à déferler sur l’île. Gaya, sa fille, affirme son indépendance et part aux États-Unis, où Arturo et Nathan mènent leurs vies d’artistes. Comme sa mère, elle mène son propre combat à l’aune de ses passions.

L’auteure 

Amoureuse de la République dominicaine, Catherine Bardon a déjà emporté plus d’un demi-million de lecteurs avec sa saga Les Déracinés. En quelques livres, elle s’est imposée comme une voix majeure du paysage romanesque français.

Ma chronique :

J’ai adoré cette saga enchanteresse que j’ai savouré tout au long des quatre tomes.

Dernier opus ici, je ne me suis pas essoufflée et j’ai ressenti le même intérêt pour les personnages et le décor de cette île dominicaine. Je suis retombée sous le charme de l’histoire et des lieux très bien décrits.

C’est ce qui m’a le plus enthousiasmée dans cette épopée : la sensation de faire corps avec les héros, d’être complètement immergée, j’ai l’odeur des fruits et le parfum des fleurs dans les narines. La mer n’est jamais très loin non plus et on s’y promène avec délice en accompagnant nos héros. C’est autant un voyage dans les Caraïbes qu’un voyage dans le temps.

L’autre talent de cette auteure réside dans son art d’entrelacer les événements historiques et la vie de cette famille pas comme les autres. C’est réussi une fois de plus. Ruth et ses enfants seront au cœur des grands événements de ces années 2000. En clôturant cette épopée, l’auteure nous ramène aussi dans le passé, dans la ville de Vienne des années trente, en évoquant la jeunesse d’Almah et cela fait du bien au lecteur de se replonger dans l’époque du premier épisode des « Déracinés », avant même l’arrivée de ces pionniers sur ce bout d’île. La boucle est bouclée, on peut ainsi refermer le livre sans tristesse.

Une des plus belles épopées historiques à mon sens : j’ai frémi et vécu intensément avec Almah et les siens tout au long de cette histoire. 

Je vous recommande chaudement cette formidable aventure en quatre tomes parus aux éditions Les Escales.

Notation :

Chronique de : Aventurières de l’esprit de Nathalie Calmé

Aventurières de l’esprit

Présentation :

Courageuses et rayonnantes, dix femmes nous conduisent dans une exploration sensible et exigeante des multiples facettes de l’existence. Elles nous invitent, à travers leur pensée et leurs actions, à faire de la vie un chef-d’œuvre.

L’auteure :

Nathalie Calmé, journaliste et écrivaine, collabore régulièrement au Monde des Religions. 

Ma chronique : 

Ces conversations entre l’auteure et ces dix femmes sont très inspirantes.

Toutes différentes, elles portent un regard profond, d’une grande acuité sur notre monde et cela fait du bien.

Nous découvrons la vie intime et l’histoire de ces femmes aux métiers et passions diverses comme une navigatrice, une enseignante, une cheffe d’orchestre, une auteure, une nonne, une humanitaire, une ermite et des théologiennes.

Chacune se raconte simplement, avec une authenticité qui transparaît dans chaque phrase. Il est question ici de sagesse, de simplicité, de philosophie et de spiritualité.

Les parcours si dissemblables de chacune sont autant de pistes de réflexion pour nous lecteurs. Ces témoignages vivants et sensibles éclaireront chacun et donneront matière à méditer notamment suite aux questions de l’auteure sur les conséquences de la crise actuelle. Une saine lecture.

Paru aux éditions Le Relié chez Guy Trédaniel.

Notation :

Chronique de : Les Échos du souvenir de Tamara Mc Kinley

Les échos du souvenir

Résumé :

1936. À peine arrivée à Paris, la Ville Lumière apparaît à Annabelle Blake, jeune infirmière contrainte de fuir Londres, comme la cité de tous les possibles. Elle y fait la connaissance d’Étienne, poète en devenir, et de Henri, peintre en quête de reconnaissance. Ensemble, ils passent leurs journées à flirter et à prendre du bon temps. Mais ce Paris bohème n’est pas qu’une fête, d’autant que la guerre civile menace en Espagne…

L’auteure :

Née à Launceston (Tasmanie) en 1948, Tamara McKinley quitte l’Australie pour la Grande-Bretagne, où elle intègre un pensionnat de jeunes filles du Sussex. Elle est l’auteure de sagas australiennes – de La Dernière Valse de Mathilda (2005), traduit dans 20 pays

Ma chronique : 

Je suis toujours conquise par les romans de Tamara, j’aime l’ambiance de ses livres et ses intrigues.

Pour une fois, pas de destination lointaine, l’histoire se déroule principalement à Paris avec des incursions en Espagne et à Londres. En fin d’ouvrage, Tamara explique être venue à Paris, invitée par l’éditeur français (L’Archipel) et avoir succombé aussi aux charmes de Paris qui lui ont donnés envie d’écrire cette belle aventure.

Nous allons croiser des peintres dans les années trente, des combattants anti franquistes, des infirmières courageuses puis des résistants.

Français, espagnols ou anglais, tous vont se retrouver au cœur de combats sans merci. Le peintre basque Henri et Annabelle l’infirmière anglaise tissent une idylle dans un monde en guerre.

Tamara met en scène avec talent la guerre d’Espagne, le monde de l’art ou le Paris bohème avec un grand sens du romanesque.

Cette lecture reste dépaysante et délassante, beaucoup d’humanité se dégage de ce récit comme pour les autres publications de cette auteure. C’est aussi pour cette raison que je vous recommande cette lecture.

Paru aux éditions de l’Archipel.

Notation :