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Miguel Rocha : Le dernier pape

Le dernier pape
Le dernier pape

Résumé : 29 septembre 1978 : le pape Jean-Paul Ier est retrouvé mort dans son lit, trente-trois jours après son élection. Officiellement, il a succombé à un infarctus. Le secrétaire général du Vatican empêche toute autopsie et précipite l’embaumement du corps… Londres, 2006 : la jeune journaliste portugaise Sarah Monteiro trouve dans son courrier une étrange liste de noms. Quelques minutes plus tard, elle échappe de justesse à une tentative d’assassinat grâce à l’intervention d’un certain Rafael.

 

L’auteur :

Né à Porto en 1976, l’écrivain a vécu plusieurs années à Londres. Depuis son retour dans sa ville natale, il travaillait pour la télévision et écrivait des romans, dont une série consacrée aux “secrets” du Vatican.

 

Mon avis :

Un bon thriller qui se lit vite, je le trouve meilleur que le dernier Dan Brown !

Tous les ingrédients sont réunis pour passer un bon moment : des secrets dans un contexte historique, de l’action, des politiciens et agents secrets et beaucoup de suspense.

La construction littéraire, avec des aller-retours entre 1978 et notre époque, est bien rythmée et le récit défile vite malgré les 600 pages du roman.

Avec un souci du détail et de la précision historique, le lecteur est emporté dans une aventure trépidante qui m’a tenue en haleine tout du long.

On suit Sarah, journaliste portugaise, qui après avoir reçu par courrier une liste de noms et des messages codés se retrouve embarquée dans une aventure incroyable qui la fait voyager entre le Portugal, Londres et les États-Unis. Rafael, lié à la CIA et peut-être d’autres organisations sera son ange gardien. La jeune fille cherche aussi à se rapprocher de son père mêlé à cette affaire.

Ce livre mélange vérité historique, autour de la mort du pape Jean-Paul 1er, des personnages politiques italiens, des gens d’église, une loge maçonnique, des agents secrets et bien d’autres.

Très documenté tout en étant agréable à lire, on est capté par l’histoire bien construite.

 

En synthèse : un très bon roman pour les vacances, en attendant le tome 2 à paraître aussi chez Folio, que je lirai avec plaisir.

 

Merci aux éditions Folio.

 

Notation :

Jean-Paul Didierlaurent : Le reste de leur vie

Le reste de leur vie
Le reste de leur vie

Résumé : Comment, au fil de hasards qui n’en sont pas, Ambroise, le thanatopracteur amoureux des vivants et sa grand-mère Beth vont rencontrer la jolie Manelle et le vieux Samuel, et s’embarquer pour un joyeux road trip en corbillard, à la recherche d’un improbable dénouement…

 

L’auteur : Jean-Paul Didierlaurent vit dans les Vosges. Nouvelliste exceptionnel lauréat de nombreux concours, trois fois finaliste et deux fois lauréat du Prix Hemingway, Le Liseur du 6h27 était son premier roman. Il a publié en 2015 chez le même éditeur un premier recueil de ses nouvelles, Macadam.

 

Mon avis :

Une histoire terriblement humaine qui fait du bien, nous ragaillardit et donne le sourire. Une chouette lecture !

Le thème principal, la fin de vie, est traité ici avec délicatesse, pudeur et même avec once d’humour. Les personnages, attachants et plein de vie, donnent une grande force à ce récit.

J’ai aimé Ambroise qui s’occupe d’embellir les morts avant leur départ pour l’au-delà. Manelle, quant à elle, est une auxiliaire de vie qui s’occupe de personnes âgées dans leur quotidien. Elle s’est attachée à Samuel, un vieux monsieur charmant avec qui elle déjeune une fois par semaine pour leur plus grand plaisir.

Manelle vit seule, épuisée le soir par son travail. Ambroise fait peur aux filles lorsqu’il s’intéresse à elles et habite chez sa grand-mère Beth. Leurs routes se croiseront au fil de l’histoire.

J’ai aimé ces belles rencontres humaines entre des personnages atypiques toujours sincères et remplis d’humanité. Ce livre est plein de tendresse, doublé d’une belle dose d’humour tellement agréable.

Je vous recommande ce roman profond et délicieux qui réjouit son lecteur et offre une belle réflexion sur notre vie.

 

Merci à l’Agence Anne et Arnaud et aux éditions Au diable Vauvert

Notation :

Julie Ewa : Les petites filles

Les petites filles
Les petites filles

 

Résumé : Bénévole dans une association qui s’occupe d’enfants, Lina est partie poursuivre ses études à Mou di en Chine. Thomas, lui, enquête pour une ONG sur les disparitions d’enfants (principalement des petites filles) qui sévissent depuis des décennies dans cette région reculée. La jeune femme accepte de lui servir d’espionne sur place où elle découvre vite les ravages de la politique de l’enfant unique. Mais ses questions vont semer le trouble dans le village.

L’auteur : Jeune auteure alsacienne de 24 ans, Julie Ewa est diplômée en philosophie.

 

Mon avis :

Glaçant tout en étant passionnant : une lecture qui marque.
Au travers de ce texte, on découvre les conséquences de la politique de l’enfant unique en Chine et cela fait froid dans le dos !

Nous suivons l’histoire de Sun, jeune mère enceinte d’un deuxième bébé, le premier étant une fille, elle ne l’a pas déclaré pour ne pas être punie à l’arrivée du second. En parallèle, Lina, jeune française, enquête sur des disparitions d’enfants en lien avec Sun.

Lorsque le premier bébé est une fille, les familles implorent le ciel de leur envoyer un garçon, qui est le seul à garantir leur avenir. C’est ce qu’on enseigne aux Chinois depuis Confucius. Une fille part dans sa belle-famille lors du mariage alors que le garçon reste près des siens. La politique de l’enfant unique a accentué la dévalorisation des bébés filles.

L’auteure en a tiré une histoire haletante, avec une tension sans relâche pour le lecteur, particulièrement efficace. Des chapitres courts, une écriture fluide renforcent une lecture addictive.

J’ai tremblé pour Sun, désespérée par la disparition de sa fille et prête à tout pour la retrouver : jusqu’où une mère ira-t-elle pour sauver son en enfant ?

Lina, l’autre héroïne, contemporaine mène une enquête pour tenter de percer le mystère de la disparition de Sun et des petites filles. Les personnages d’hier et d’aujourd’hui se croisent grâce à une intrigue habilement construite.
J’ai apprécié la description du contexte et de la vie en Chine, analyse des conséquences de l’obligation pour les familles chinoises d’élever un seul enfant.
Bien construit et documenté, un thriller aux multiples qualités.

Bravo à cette jeune auteure.

Sélectionné par le Grand Prix des lectrices ELLE 2017
Notation :

Pascale Robert-Diard : La déposition

La déposition
La déposition

Résumé : « Quand Guillaume Agnelet a quitté la barre, j’ai baissé la tête, je tremblais. Sur mon carnet j’ai griffonné mise à mort d’un homme. Deux jours après la déposition du fils, la cour d’assises a déclaré son père, Maurice Agnelet, 76 ans, coupable de l’assassinat de sa maîtresse et l’a condamné à vingt ans de réclusion criminelle. L’affaire avait trouvé son épilogue judiciaire. Mais une autre histoire était venue la culbuter, tout aussi dense et douloureuse. Elle se passait juste à côté, elle avait duré presque aussi longtemps et on n’en avait rien su, rien deviné. J’avais la scène sans les coulisses. La lumière, sans les ombres. J’ai voulu comprendre. »

 

L’auteur : Entrée au Monde en 1986, Pascale Robert-Diard a longtemps été journaliste politique. Depuis 2002, elle est chargée de la chronique judiciaire. Elle a obtenu en 2004 le prix Louis-Hachette pour ses compte-rendus du procès Elf. Elle a publié Dans le ventre de la justice, en septembre 2006 (Editions Perrin)

 

Mon avis :

Un document passionnant qui se lit comme un roman.

Je me suis glissée rapidement dans l’histoire en écoutant la vision de Guillaume, comme le proposait l’auteure, qui est chroniqueuse judiciaire.

L’histoire, ou plutôt l’affaire, nous la connaissons tous car elle a été très médiatisée : Agnès Le Roux disparaît en 1977 et on soupçonne Maurice Agnelet son amant. Dans cette affaire, il est question d’argent aussi puisque la famille d’Agnès possède un casino. On n’a pas retrouvé le corps d’Agnès et Maurice a toujours été relaxé jusqu’en 2014. Son fils cadet a ensuite fait basculer le destin de son père.

La journaliste et auteure ayant assisté à ce bouleversement de leurs destins, a voulu rencontrer Guillaume pour comprendre le cheminement de son revirement.

Le fils cadet, en se confiant, nous raconte sa vie d’enfant d’accusé. La médiatisation de l’affaire a rendu la vie compliquée pour toute la famille. Ses parents ont divorcé, son grand frère a été très malade et sa mère tente de le protéger vis à vis de son père.

Guillaume est au cœur de la tourmente, son père l’utilise pour se justifier devant la justice et l’on découvre un homme dominateur et fourbe. Ses proches sont sous son emprise.

Une histoire familiale compliquée, pleine de non-dits qui a bouleversé la vie de ses deux familles.

C’est à la fois touchant et glaçant, un portrait saisissant d’un coupable qui utilise sa famille pour parvenir à ses fins.

Une lecture à recommander à tous.

 

Sélectionné par le Grand Prix des lectrices ELLE 2017
Notation :

Marie Laberge : Ceux qui restent

Ceux qui restent
Ceux qui restent

 

Résumé : En avril 2000, Sylvain Côté s’enlève la vie, sans donner d’explications. Ce garçon disparaît et nul ne comprend. Sa femme Mélanie s’accroche férocement à leur fils Stéphane ; son père Vincent est parti se reconstruire près des arbres muets ; sa mère Muguette a laissé échapper le peu de vie qui lui restait. Seule la si remuante et désirable barmaid Charlène, sa maîtresse, continue de lui parler de sexe et d’amour depuis son comptoir.

L’auteur :
L’écrivaine, auteure dramatique, comédienne et metteure en scène Marie Laberge est une grande dame des lettres québécoises et l’un des noms de la scène littéraire francophone. Son œuvre connaît un succès public constant à l’image de sa trilogie “Le Goût du bonheur”. Ceux qui restent est son douzième roman.

 

Mon avis :

Quel régal ! Ce texte est à la fois un chant d’amour magnifique et un concentré d’émotion.

J’ai été très touchée par ce livre qui aborde le thème de la reconstruction après le suicide d’un homme. Roman choral qui donne la parole à ses proches, ceux qui restent, sa femme, son père, sa mère et la barmaid avec qui il sortait. Nous découvrons des êtres anéantis par le choc qui trimballent tous des failles accentuées par la disparition de Sylvain. Chacun cherchant à comprendre et se reprochant de ne pas avoir deviné son mal-être.

Comment survivre après le suicide d’un proche ?

Quel avenir pour chacun ? Le parcours de rédemption est souvent long et difficile et nous ne sommes pas égaux devant une telle épreuve.

Qu’est-ce qui peut les sauver ? L’amour, l’entraide et du coup l’envie de vivre revient.

Pour les parents, parvenir à se pardonner est le plus difficile.
Charlène, la barmaid, bien que bouleversée aussi, est la plus lucide et la plus forte.

J’ai beaucoup aimé la leçon de vie que l’auteure nous propose : penser aux bons moments de vie, soutenir ceux qui sont encore plus malheureux et avancer toujours.

Un gros livre qui se lit vite avec des chapitres courts, alternant les positions de chacun. Lorsque Charlène prend la parole, au début on se dit : je ne parle pas le québécois, puis on s’adapte et sa voix nous enchante. Une force de caractère incroyable et un amour de la vie salvateur, ce personnage allège le texte et lui donne toute sa saveur. Une belle philosophie de la vie, réconfortante, émerge rapidement entraînant le lecteur dans son sillage.

Beaucoup de bienveillance et d’amour du prochain : ces sentiments ont fait écho en moi, une très belle lecture qui, au final, donne envie de sourire.

Merci Marie pour ce texte remarquable qui émeut et redonne confiance en notre monde.

 

Notation :