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Un jour par la forêt de Marie Sizun

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Quatrième de couverture
Avant de s’endormir, elle songe à ce qu’elle a découvert, aux poèmes, aux images. Et l’immense, l’étonnant bonheur d’exister envahit la petite.
Ce matin-là, Sabine, onze ans, fait l’école buissonnière. Que fuit-elle vraiment ? Est-ce la perspective d’un rendez-vous fixé entre sa mère, dont elle a honte, et son professeur de français, excédée par son attitude en classe, ou l’idée plus confuse qu’elle n’a pas sa place au lycée ?
Mais au cours de sa journée vagabonde, dans ce Paris qu’elle découvre, bien des choses vont changer.
Le hasard d’une rencontre lui révélera le trésor qu’elle porte en elle.
Avec Un jour par la forêt, son septième roman publié aux éditions Arléa, Marie Sizun nous offre le magnifique portrait d’une enfant solitaire, qui ne demande qu’à s’épanouir au monde.

 

Biographie : Marie Sizun est née en 1940. Elle a été enseignante de lettres classiques à Paris, en Allemagne ainsi qu’en Belgique. Elle a trois enfants et vit à Paris depuis 2001.

Mon avis

Un roman qui se lit d’une traite ou presque, j’ai beaucoup apprécié.

Ce récit met en scène une fillette esseulée, sans ami, sans père, partageant le quotidien d’une mère peu loquace et dont la petite a honte. Un matin, elle décide de ne pas se rendre au collège et part à la découverte de Paris. Ce Paris si proche de chez elle, qu’elle connait très peu puisqu’elle ne quitte jamais son quartier de Montreuil. Ce jour là tout va basculer : une journée particulière l’attend qui va bousculer sa vie.

 

Les personnages m’ont émue : d’abord la petite fille au coeur du roman mais aussi la mère terne, effacée qui porte un amour énorme à sa fille et sacrifie tout pour elle.

Les thèmes abordės sont ceux de la famille déchirée, de la place de l’enfance ainsi que de l’éducation et l’importance de la culture. Une grande sensibilité émane de ce texte écrit dans une belle langue, et traversé de beaucoup d’émotions. Tellement d’émotions que par moment mon coeur s’est serré en accompagnant la petite fille. Les références littéraires nombreuses concourent à notre plaisir.

Quelle belle histoire aussi ! 

Ce roman m’a fait penser au livre “les demeurées” de Jeanne Benameur, très beau texte aussi.

Quel plaisir de lecture, bravo pour ce roman.

Je suis vraiment très emballée par ce texte et je vais suivre cet auteure dorénavant.

A noter : Marie Sizun a reçu Le grand prix littéraire des lectrices de Elle en 2008 pour son roman « La femme de l’allemand .

Merci Libfly avec La voix des Indés et l’éditeur Arlea pour cette découverte.

Notation :

La tourmente du serpent de Sebastien Cazaudehore

?????????Résumé : Quelque part dans les Highlands de Papouasie Nouvelle Guinée, un Secret s’est perdu… De nombreuses années plus tard, une étrange statuette sans visage est volée dans un grand musée parisien et l’inspecteur Ulysse Treilhard est appelé pour enquêter.
L’esprit accaparé par l’étrangeté croissante du crime et par les souvenirs qui ressurgissent d’un passé lointain, il se laisse peu à peu entraîner vers un monde de mystères qu’il ne croyait plus retrouver. Sans savoir s’il poursuit un criminel, une légende ou une force plus grande oeuvrant contre lui, Treilhard replonge alors dans les jungles millénaires de Papouasie.
C’est dans ces montagnes, au coeur du territoire Huli qu’il cherchera les réponses à cette énigme, intimement liée à son passé.

La tourmente du serpent est un roman atypique : c’est un mélange de roman policier, roman d’aventure et un ouvrage d’ethnologie. C’est aussi ce qui m’a attirée, découvrir une histoire prenante dans un pays peu connu La Papouasie et appréhender la culture Huli, ces peuplades méconnues vivant dans les montagnes de ce pays. La couverture du livre est attirante aussi et mystérieuse avec cette photographie – prise par un proche de l’auteur – qui intrigue et nous transporte immédiatement vers cet inconnu que sont les contrées reculées de Papouasie.

Le contexte : Ulysse Treilhard est anthropologue de formation et travaille pour la police scientifique à Paris et se retrouve au cœur d’une histoire de vol de statuette dans un grand musée parisien. Cela se complique ensuite avec le meurtre d’un ambassadeur natif du pays de la statuette dérobée.

Tout ceci n’est que le début de l’histoire qui prend de l’ampleur au fur et à mesure de l’enquête qui démarre à Paris et se poursuit en Papouasie où se rendent Ulysse et sa coéquipière Claire.La situation se complique ensuite sur place et la statuette les met sur la piste d’un individu peu recommandable, le “méchant” de l’histoire, mais aussi au cœur de la tribu des Huli.Le personnage principal Ulysse est un enquêteur hors norme du fait de sa formation d’anthropologue et de ses années déjà passées dans cette contrée; quant à sa complice Claire, elle est assez insipide et m’a moins intéressée. Les héros de la tribu du territoire Huli sont si précisément décrits, à la fois dans leur nature que dans leurs habitudes, qu’on se sent proche d’eux. Cette histoire qui ressemble à un “Indiana Jones” a l’intérêt de nous plonger dans la culture de Nouvelle Guinée, les paysages sont aussi très bien décrits, on a l’impression d’y être.
C’est un plaidoyer pour cette nature intacte et mystérieuse qui renferme tant de secrets. Pour le lecteur, c’est aussi un roman d’apprentissage sur la Papouasie. L’intrigue, avec ses multiple rebondissements, nous tient en haleine, et l’histoire reste crédible grâce aux précisions de l’anthropologue et c’est intéressant de ce fait. La dernière partie du livre est la plus prenante grâce à la fois au rythme du livre qui s’emballe et aux explications qui arrivent petit à petit sur les raisons du vol de la statuette. Le style m’a aussi paru plus fluide dans ce dernier quart du livre.

Mon avis est néanmoins mitigé car j’ai été gênée par la présentation et la mise en forme du livre et surtout par les fautes d’orthographe et de syntaxe. Cela m’a perturbée et j’ai trouvé aussi quelques longueurs dans ce texte de 570 pages.

A mon sens, c’est un livre qui se lit mais ne se déguste pas littérairement parlant. Un avis en demi-teinte donc et je dirai que si on n’accorde pas trop d’importance au style et à la langue alors c’est un livre qu’on appréciera comme un bon livre policier et d’aventure. Pour les autres, je dirai que ce n’est pas une lecture obligatoire mais intéressante et riche d’enseignements sur ces mondes isolés des montagnes de Papouasie.

Si vous êtes amateurs d’aventures insolites et de mystères au milieu de jungles profondes sans être trop attaché aux qualités littéraires d’un ouvrage, ce livre est pour vous !

 

Merci à Chroniques de la Rentrée littéraire pour cette lecture …
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Notation :

Heather Mallender a disparu de Robert Goddard

Heather

Quatrième de couverture
Quinquagénaire alcoolique et désenchanté, Harry Barnett vit depuis de nombreuses années sur l’île de Rhodes, où il est le gardien de la propriété d’un de ses amis, un homme politique anglais. Quand Heather Mallender arrive à la villa pour se remettre d’un drame personnel, Harry est vite attiré par la jeune femme. Mais, lors d’une balade en montagne, tout bascule : elle disparaît sans laisser de traces et Harry est soupçonné par la police grecque de l’avoir assassinée. Devant l’absence de preuves, il est laissé en liberté. Avec une question qui ne cesse de l’obséder : qu’est-il arrivé à Heather ? Il décide alors de mener l’enquête à partir de sa seule piste : les vingt-quatre dernières photos prises par la jeune femme avant de disparaître. Cliché après cliché, il va ainsi tenter de reconstituer les dernières semaines de la vie de celle-ci, entre la Grèce et l’Angleterre. Mais plus il apprend de choses sur Heather, sur son passé et sur sa vie, et plus le mystère s’épaissit.
Dans une atmosphère mystérieuse et envoûtante, qui n’est pas sans évoquer l’univers de Douglas Kennedy ou celui d’Elizabeth George, Robert Goddard mène d’une main de maître une intrigue foisonnante et nous offre un nouveau chef-d’oeuvre à l’épaisseur romanesque exceptionnelle et au suspense omniprésent.

 

Biographie : Journaliste puis enseignant, Robert Goddard a dirigé un établissement scolaire dans le Devon pendant plusieurs années avant de se consacrer entièrement à l’écriture. Il vit aujourd’hui à Truro, dans les Cornouailles.Robert Goddard a publié vingt et un romans depuis 1986. Longtemps souterraine, son œuvre vient d’être redécouverte en Angleterre et aux États-Unis, où elle connaît un succès sans précédent. Après « Par un matin d’automne » (2010), Heather Mallender a disparu, publié une première fois par Belfond en 1993 sous le titre Les Ombres du passé, est le deuxième ouvrage de Robert Goddard à paraître chez Sonatine Éditions.

 

 

Mon avis

Un roman addictif avec une intrigue complexe très difficile à lâcher. Les ingrédients de ce roman : suspense , psychologie, secrets, ambiance  et un soupçon de mystère. L’histoire débute avec une disparition et se poursuit avec une enquête dans l’île grecque ou Heather a disparu. Ensuite, les événements s’enchaînent et se compliquent au fur et a mesure de la lecture. La construction est originale, la disparue a laissé des photographies qui sont utilisées par l’enquêteur pour remonter le temps. Chaque photo le conduit sur un nouveau lieu et à la rencontre de personnages proches de la disparue.  Harry, l’enquêteur est atypique et n a pas le profil habituel mais il est attachant et très efficace dans son enquête, quel plaisir de le suivre ! L’enquête nous emmène sur de nombreuses pistes dont les fils se dénouent petit à petit, le lecteur est tenu en haleine tout au long de ce pavé de 650 pages. Les rebondissements sont nombreux surtout dans le dernier quart du livre. Ce que j’ai préféré : la mise en scène de l’intrigue qui se corse au fil des pages, la fluidité de l’écriture et la description de la campagne anglaise.

Cet auteur est une belle découverte et je vais lire ses autres romans. Merci Mathilde (ma bibliothécaire préférée !) et mon club littéraire pour la recommandation de ce livre.


L’avis de la presse :
Robert Goddard signe avec Heather Mallender a disparu un pavé à suspense à devenir asocial et insomniaque. Olivia de Lamberterie, Elle

Notation :

Maine de J. Courtney Sullivan

Présentation de l’éditeur
Alice, 80 ans, s’apprête à vivre un dernier été dans le Maine, avant de céder la maison familiale. Cette demeure est chargée d’histoire : depuis plus de trente ans, chaque année, Alice y a passé ses vacances avec ses filles et l’ensemble de sa famille. Toute son existence de jeune immigrée irlandaise peut se lire sur ces murs, à l’exception de ce secret douloureux qui la ronge depuis de nombreuses années. Maine est un roman fort sur la famille, la transmission et la place de la femme dans la société depuis trois générations.

le-roman-de-l-ete-maine-de-j-courtney-sullivan_LBiographie :
J . Courtney Sullivan a publié deux romans aux États-Unis. Ancienne diplômée de Smith, elle est actuellement journaliste au New York Times.

Mon avis :
Un chassé croisé d’histoires de femmes avec le récit de la grand-mère Alice, sa fille, sa belle-fille et sa petite-fille.Subtil, tendre et intime ce roman à quatre voix alterne entre ces quatre héroïnes.
Leur histoire est touchante et émouvante, des secrets de famille enfouis et dévoilés progressivement expliquent la complexité des différents personnages. Alice la grand-mère est dure et cassante, surtout avec sa fille, et rejette sur son entourage une culpabilité qui la ronge depuis la mort de sa sœur. Kathleen, la fille, se reconstruit après avoir fréquenté les alcooliques anonymes et entretient des rapports conflictuels avec sa mère Maggie la petite fille, trentenaire, cherche sa place dans sa famille avec une mère omniprésente et dans son couple, un conjoint défaillant
Ann-Marie est, a priori, la femme parfaite ; la belle-fille d’Alice s’occupe de tout : son mari, ses enfants, la maison mais elle s’ennuie et commence à s’intéresser un peu trop à d’autres mais j’arrête là …
Un roman qui interpelle chacun de nous au travers de son analyse sur les relations familiales et la maternité  C’est aussi un livre difficile à poser, l’histoire de ces quatre femmes nous happe dès le départ et ne nous lâche plus.
Comment ne pas se sentir proche de chacune de ses femmes qui trouve forcément  un écho dans nos vies ?

Ce pavé de 450 pages se dévore avec plaisir tant pour la finesse des descriptions des personnages mais aussi pour l’évocation de la région du Maine qu’on a envie de découvrir après cette lecture. Cet état du Maine est d’ailleurs un personnage incontournable au coeur de cette belle histoire.

Merci Sophie pour cette découverte et un grand merci aussi à Mathilde qui m’a conseillée le premier roman de cet auteure « les débutantes ».

Un lien vers le site de l’auteure

L’avis de la presse :
Un roman tendre et impitoyable sur une famille dont les membres se déchirent, mais que l’amour peut toujours racheter. — The Washington Post

Notation :

Madame Hemingway de Paula McLain

 

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Présentation de l’éditeur

Madame Hemingway est la reconstitution imaginée des amours et du mariage de Ernest Hemingway avec sa première épouse (il en aura quatre), Hadley Richardson. Mariés en un éclair, follement amoureux, les Hemingway embarquent le 8 décembre 1921 à bord du Leopoldina pour Paris la trépidante où ils se retrouvent vite au cœur d’une « génération perdue » d’écrivains expatriés qui compte déjà Gertrude Stein, Ezra Pound, James Joyce, F. Scott et Zelda Fitzgerald.

 

Biographie : 

Diplômée en poésie de l’université du Michigan, boursière du prestigieux national Endowment for the Arts, Paula McLain est l’auteur de deux recueils de poèmes, d’un essai et d’un premier roman, A Ticket to Ride, jamais traduit en français. Elle vit avec ses enfants à Cleveland, dans l’Ohio. 

Mon avis  : Plongée dans le milieu artistique des années 20 à Paris, ce livre est un beau portait de la femme d’un grand écrivain.

Madame Hemingway, qui est le narrateur de l’histoire, soutient son mari dans ses débuts difficiles. Ernest est torturé, extraverti mais surtout possède une très grande confiance dans son potentiel d’écrivain et veut percer à tout prix. Sa femme va tout faire pour l’aider, en dépensant ses économies pour faire vivre le ménage et en l’encourageant à chaque instant.

Leur vie est une fête incessante avec soirées alcoolisées et débridées. Tous leurs amis vivent sur ce rythme endiablé et la plupart sont riches contrairement au couple Hemingway . Hadley, notre héroïne est touchante, sensible et une muse parfaite pour son mari écrivain mais son couple va basculer et la troisième partie du livre nous présente une autre facette de leur vie; mais je n’en dirai pas plus …

Agréable à lire, ce livre m’a charmée et j’ai vécu dans les années 20 au cours de ces pages; j’avais du mal à abandonner les personnages quand je devais le poser.

Une belle lecture et un grand plaisir : je conseille.

Merci Mathilde (ma bibliothécaire préférée !) et mon club littéraire pour la recommandation de ce livre.

 

Pour prolonger l’immersion dans cette époque : «Paris est une fête » d’E. Hemingway qui retrace cette période de sa vie avec Hadley au début des années 20; il a été réédité en juin 2011.

Notation :