Des pages et des îles

Paula McLain : L’aviatrice

Résumé :

L'aviatrice
L’aviatrice

Beryl Markham a deux ans lorsque sa famille s’installe au Kenya en 1904. Très vite abandonnée par sa mère, elle est élevée par son père – entraîneur de chevaux de course – et par les natifs de la tribu Kipsigi, qui vivent sur les terres paternelles. Cette éducation non-conventionnelle pour quelqu’un de son rang fait d’elle une jeune femme audacieuse et farouche, qui voue un amour sans bornes à la nature sauvage et se moque de la bienséance. De mariages ratés en liaisons contrariées – elle tombe éperdument amoureuse de Denys Finch Hatton, l’amant de l’auteure Karen Blixen –, Beryl va peu à peu s’imposer comme l’une des femmes les plus singulières de son temps. Elle sera la première aviatrice à accomplir un vol transatlantique en solitaire d’est en ouest…

L’auteur :

Diplômée en poésie de l’université du Michigan, boursière du prestigieux National Endowment for the Arts, Paula McLain est l’auteur de deux recueils de poèmes, d’un essai, d’un roman jamais traduit en français (A Ticket to Ride) et d’une biographie romancée, Madame Hemingway, qui lui a valu les honneurs. Elle vit avec ses enfants à Cleveland, dans l’Ohio.

Mon avis :

Coup de cœur pour cette belle histoire, biographie romancée d’une femme exceptionnelle.

Paula McLain a un grand talent de conteuse, son récit nous happe du début à la fin.

Voici le parcours hors du commun d’une femme libre au début du vingtième siècle : arrivée toute petite au Kenya, cette britannique est élevée très librement par son père, elle court dans la savane pieds nus, fraternise avec les tribus environnantes et se passionne pour les chevaux. Son père possède un grand domaine et devient éleveur de chevaux.

Beryl grandit toujours éprise de liberté, amoureuse des grands espaces et des chevaux. Elle devra faire des concessions : se marier toute jeune, supporter un mari alcoolique et vivre ses passions parfois contrariées par une société très conservatrice Elle va aussi croiser Karen Blixen et tomber amoureuse de son célèbre amant.

Une autre vision de « Out of africa », le personnage central ici étant Beryl, kényane au plus profond d’elle-même et relevant tous les défis.

Elle fut la première femme « entraîneur » de chevaux et la première à obtenir un brevet de pilote professionnel. Piloter des avions a été son deuxième grand défi après l’entraînement des chevaux.

L’auteure s’est inspiré des mémoires publiées en 1942 : « Vers l’ouest avec la nuit », lues par Hemingway et rééditées dans les années 80.

En résumé : un très beau portrait de femme magnifiquement bien raconté.

A découvrir absolument.


Merci Mathilde pour ce merveilleux conseil.

Je vous conseille vivement aussi son livre précédent « Madame Hemingway« .

 

Notation :

Rentrée littéraire janvier 2016 : ma sélection

476 romans français et étrangers sont programmés entre
le 30 décembre et le 29 février 2016.


bandeau2016

 

Dans ma pile, cinq livres à paraître en janvier 2016

La doublure de Meg Wolitzer Editions Rue Fromentin.

L’autre Joseph de Kéthévane Davrichewy. Editions Sabine Wespieser

La vie en Rosalie de Nicolas Barreau. Editions Heloïse d’Ormesson

Phalène fantôme de Michele Forbes. Editions Quai Voltaire

Le géant de Stefan aus dem Siepen. Editions Écriture

 

 

Mes repérages pour compléter ma pile :

La renverse d’Olivier Adam chez Flammarion

Envoyée spéciale de Jean Echenoz aux Editions de Minuit

L’arbre du pays Toraja de Philippe Claudel chez Stock

J’ai toujours ton cœur avec moi de Soffia Bjarnadottir chez Zulma

De beaux moments de lecture en perspective …

Valerie Geary : Celles de la rivière

Résumé :

Celles de la rivière
Celles de la rivière

La femme qu’emporte la rivière Crooked flotte entre deux eaux. Sur la rive, deux fillettes qui jouent dans l’après-midi ensoleillé. Elles sont les premières à découvrir le corps et, soudain, leurs jeux cessent. Leur enfance bascule dans la dureté du monde des adultes. La veille, leur père les a laissées seules suffisamment longtemps pour qu’elles puissent le croire coupable de meurtre. Pour ne pas le perdre, comme elles ont perdu leur mère quelques semaines auparavant, elles décident de mentir sur son emploi du temps… et resserrent bien malgré elles les mailles du soupçon autour de lui, le livrant en pâture à une petite ville dont les préjugés et les rancunes lui laissent peu de chances…

L’auteur :

Valerie Geary a grandi dans l’Oregon où elle vit toujours. Elle a gardé de son enfance le goût de l’écriture et un rapport très proche à la nature qui transparaît dans son livre. Celles de la rivière doit beaucoup à sa propre histoire.

Mon avis :

Une belle découverte grâce aux éditions Mosaïc.

Voici un roman surprenant, mélangeant enquête, récit initiatique et décor sauvage.

L’histoire est racontée alternativement par Sam puis Ollie, deux sœurs empêtrées dans une histoire de meurtre à laquelle leur père est mêlé.

Celui-ci, prénommé Ours, est un homme solitaire qui vit en pleine nature dans un tipi. Ces filles semblent heureuses avec lui bien que la cadette soit perturbée depuis la mort de sa mère : elle ne parle plus et vit avec des fantômes qui la suivent au quotidien et lui parlent. Le début du roman est très noir, les deux fillettes découvrent un cadavre dans la rivière alors qu’elles sont seules et qu’elles ont perdu récemment leur mère. Leur réaction face à cette morte est étrange aussi. Le ton est froid, les fillettes semblent détachées et ces premières pages m’ont laissée perplexe.

Nous voici donc plongés dans une ambiance très particulière renforcée par les visions d’Ollie et le caractère imprévisible du père. Justement, face à ce père non conformiste, les habitants décident que c’est lui l’assassin de la noyée de la rivière. Sam, l’aînée des fillettes mène l’enquête.

Voici une histoire qui vaut le détour davantage pour son ambiance quasi surnaturelle et ses descriptions de la nature que pour l’intrigue policière.

D’ailleurs est-ce un polar ?

Oui et non je dirais, ce n’est pas le plus important.

Beaucoup d’émotion, du fantastique et un amour touchant qui unit ces deux sœurs : une belle histoire.

Je vous le conseille.

Merci à LP Conseils et aux Editions Mosaïc.

 

Notation :

Tamara McKinley : Et le ciel sera bleu

Et le ciel sera bleu
Et le ciel sera bleu

Résumé :

Angleterre, 1939. La vie n’a pas été tendre pour la jeune Sally Turner, 16 ans, qui élève seule son frère de six ans, Ernie, atteint de polio. Leur mère, Florrie, les a abandonnés dès que la guerre a éclaté, et leur père a été appelé sous les drapeaux. Tous deux trouvent alors refuge à Cliffehaven, une bourgade située sur la côte sud de l’Angleterre. Ils y sont accueillis par Peggy Reilly, la propriétaire de la Pension du Bord de Mer et Jim, son mari quelque peu bourru. Sally trouve, auprès de la famille Reilly, un foyer d’adoption qui lui permettra de s’épanouir. Elle obtient un emploi dans une usine de confection d’uniformes, où ses talents de couturière se révèlent. Sally fait de plus la rencontre de John Hicks, un mystérieux pêcheur…

L’auteur :

Née à Launceston (Tasmanie) en 1948, Tamara McKinley émigre en Grande-Bretagne, où elle intègre un pensionnat de jeunes filles du Sussex. Dans la lignée de La Dernière Valse de Mathilda (2005), traduit dans plus de 20 pays, jusqu’à L’Île aux mille couleurs (2015), ses sept romans ont tous paru aux éditions de l’Archipel. Mère de trois enfants, Tamara McKinley vit sur la côte Sud de l’Angleterre, où se déroule l’action de sa nouvelle saga.

Mon avis :

Une belle histoire à dévorer et lorsque c’est terminé, on se dit : vivement la suite !

Une auteure que je suis depuis La dernière valse jusqu’à L’île aux mille couleurs.

Cette fois-ci, nous sommes en Angleterre au début de la seconde guerre mondiale en compagnie de Sally, notre héroïne, une adolescente courageuse qui travaille pour élever son petit frère frappé par la polio.

Les enfants étant éloignés de Londres pour éviter les bombardements, ils se retrouvent hébergés dans une pension en bord de mer. Peggy la propriétaire les adopte en leur offrant un vrai foyer. Le père de Sally n’est pas présent et sa mère préfère s’amuser plutôt que de s’occuper de ses enfants.

La vie sourit enfin à cette fratrie : au milieu de la guerre, ils découvrent des êtres exceptionnels. Une famille composée de la mère,Peggy, quatre enfants et le père Jim, sans oublier le grand-père son chien et ses deux furets, une très grande famille. Beaucoup de bonté et de bienveillance, Peggy veille sur tout ce petit monde avec beaucoup d’amour. Sally peut profiter un peu de la vie, son petit frère s’adapte aussi très bien à sa nouvelle vie.

Mais bien sûr, la vie n’est pas un long fleuve tranquille et de nouvelles épreuves les attendent. Nous sommes aussi en période de guerre.

Pour la suite, je vous conseille de le lire.

Un chouette livre qui démontre que l’entraide, la solidarité et l’amour qui unit ces êtres face à l’adversité peut produire de grandes choses. Un roman qui fait du bien et dont j’attends la suite puisque ce n’est que le premier opus.

N’hésitez pas et foncez.

Merci à LP Conseils et aux Editions l’Archipel.

 

Notation :

Joël Dicker : Le livre des Baltimore

Le livre des Baltimore
Le livre des Baltimore

Résumé :

Jusqu’au jour du Drame, il y avait deux familles Goldman. Les Goldman-de-Baltimore et les Goldman-de-Montclair. Les Goldman-de-Montclair, dont est issu Marcus Goldman, l’auteur de La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert, sont une famille de la classe moyenne, habitant une petite maison à Montclair, dans le New Jersey. Les Goldman-de-Baltimore sont une famille prospère à qui tout sourit, vivant dans une luxueuse maison d’une banlieue riche de Baltimore, à qui Marcus vouait une admiration sans borne. Huit ans après le Drame, c’est l’histoire de sa famille que Marcus Goldman décide cette fois de raconter, lorsqu’en février 2012, il quitte l’hiver new-yorkais pour la chaleur tropicale de Boca Raton, en Floride, où il vient s’atteler à son prochain roman. Au gré des souvenirs de sa jeunesse, Marcus revient sur la vie et le destin des Goldman-de-Baltimore et la fascination qu’il éprouva jadis pour cette famille de l’Amérique huppée, entre les vacances à Miami, la maison de vacances dans les Hamptons et les frasques dans les écoles privées. Mais les années passent et le vernis des Baltimore s’effrite à mesure que le Drame se profile. Jusqu’au jour où tout bascule.

L’auteur :

Passé par le cours Florent à Paris, Joël Dicker étudie le droit à Genève. Passionné d’écriture dès son plus jeune âge (il fonde la « Gazette des animaux » à 10 ans), il publie sa première nouvelle à 25 ans. Il reçoit le Prix des écrivains genevois en 2010 pour son premier roman, « Les Derniers jours de nos pères », qui relate l’histoire vraie d’une branche des services secrets britanniques pendant la Seconde Guerre mondiale. En 2012, il est récompensé par le Grand Prix de l’Académie française pour son deuxième roman, « La Vérité sur l’affaire Harry Québert ».

Mon avis :

Une grande saga dont les principaux ingrédients sont l’amitié et le pouvoir. Le suspense est présent de bout en bout. On peut qualifier ce livre de « page turner ».

La construction du roman est habile : des aller-retours entre plusieurs époques, depuis les jeunes années des héros, à aujourd’hui en passant par la période précédant ce que l’auteur appelle « le Drame ». Ces enchaînements aiguisent notre curiosité : quel drame et pourquoi ?

Les héros sont touchants : Hillel l’enfant surdoué, Woody son copain, le costaud, qui va le défendre et lui rendre son humanité et Marcus le cousin.

Marcus nous raconte comment Woody, enfant dans un foyer, sera adopté par la famille de Hillel. Une grande amitié va naître entre Woody et Hillel. Marcus qui les rejoint pour les vacances devient le troisième larron du trio des Goldman. Un quatrième jeune, Scott, diminué par une maladie va les rejoindre. Le tournant dans cette histoire, c’est le moment où Alexandra va rejoindre le quatuor et semer la pagaille.

L’amour va bouleverser l’amitié qui liait les garçons.
Difficile d’en raconter davantage sans déflorer l’intrigue.
Sachez que ceux qui sont riches et heureux au départ ne le seront pas forcement à la fin et que Marcus n’a pas le plus mauvais rôle.
L’histoire n’est pas très originale mais bien construite et nous donne envie d’aller vite au bout.

Un bon livre mais pas un livre exceptionnel.

A vous de tester.

 

Notation :