Des pages et des îles

Chronique de : La forêt ivre de Gerald Durrell 

Résumé :

« On aurait dit que la nature avait organisé un gigantesque raout de bouteilles, auquel elle avait convié un étrange aréopage de plantes tempérées, tropicales et subtropicales. Les palmiers se penchaient paresseusement et les épineux s’enroulaient autour d’eux en une étreinte enivrée ; des fleurs élégantes voisinaient avec des cactées mal rasées et les palos borrachos pansus, tels des buveurs de bière, formaient avec le sol un angle inquiétant ».

L’auteur :

Gerald Durrell (1925-1995) est né en Inde. Frère cadet du romancier Lawrence Durrell, il a consacré sa vie à la défense des espèces animales en voie de disparition. La création du zoo de Jersey et du Durrell Wildlife Conservation Trust, ses livres truculents et ses séries d’émissions télévisées l’ont rendu mondialement célèbre. Le récit de son enfance en trois volumes, La Trilogie de Corfou, a paru aux éditions de la Table Ronde en 2014

Ma chronique :

Partager le quotidien d’un naturaliste passionné est un vrai bonheur.

J’avais dévoré « La trilogie de Corfou » du même auteur dans lequel il nous racontait son enfance déjà passionné par les les animaux.

L’écriture imagée et descriptive de Gérald Durrell nous embarque dans cette quête d’animaux rares en Argentine et au Paraguay. 

Nous sommes dans les années cinquante, le voyage pour atteindre ces contrées reculées est déjà une aventure que l’auteur traverse avec passion tant sa motivation pour sauver des espèces rares est grande.

Un livre attachant, dépaysant à lire et qui devrait intéresser aussi les enfants.

Mention spéciale pour la superbe couverture de Loustal.

Paru aux éditions de la Table Ronde.

Notation :

Chronique de : Le dernier vol de John Mork Saunders 

 

Résumé :

Dans les années 1920, cinq jeunes vétérans de l’armée de l’air – Shepard Lambert, Bill Talbot, Johnny Swann, Cary Lockwood et Francis, dit le Washout – se retrouvent à Paris après l’Armistice, livrés à eux-mêmes. Incapables de reprendre leur souffle, ils semblent n’avoir qu’un but, celui de se noyer dans l’alcool. Ils rencontrent Nikki, jeune Américaine esseulée à Paris …

L’auteur :

Scénariste et écrivain américain, John Monk Saunders (1897-1940) est l’auteur de nombreux romans et nouvelles ayant été adaptés au cinéma. On lui doit le scénario du plus grand succès de la Paramount en 1927, Les Ailes (William A. Wellman), mais aussi celui des Damnés de l’océan, dernier film muet de Josef von Sternberg (1928.

Ma chronique :

Le portrait de cette jeunesse dorée qui se cherche est poignante.

Juste après la première guerre mondiale de jeunes pilotes américains sont à Paris pour faire la fête. Ils arpentent les bars des grands hôtels comme le Charlton, Claridge ou le Ritz. Ils brûlent leurs vies en se noyant dans l’alcool. L’un d’eux se dit incapable de dormir, l’alcool l’aide à oublier et à tenir jusqu’au petit matin.

L’amitié et l’amour sont au rendez-vous, ces jeunes sont soudés et incapables de vivre les uns sans les autres.

Un vent de mélancolie et de désenchantement planent sur ce récit, loin d’être léger avec un parfum de tragique par moment.

Les références à Hemingway sont nombreuses, on apprend dans la préface que le grand écrivain a songé à accuser l’auteur de plagiat.

John Monk Saunders s’est inspiré de sa vie et en lisant ce roman, sa fin tragique peut s’expliquer.

Pour se plonger dans ces années d’après guerre et s’émouvoir du destin de ces jeunes, une lecture que je vous recommande.

Paru aux éditions de la Table Ronde

Notation :

Chronique de : Saint Jacques de Bénédicte Belpois

Résumé :

À la mort de sa mère, Paloma hérite d’une maison abandonnée et chargée de secrets, au pied des Cévennes. D’abord décidée à s’en débarrasser, elle choisit sur un coup de tête de s’y installer et de la restaurer.

L’auteure :

Bénédicte Belpois vit à Besançon où elle exerce la profession de sage-femme. Elle a passé son enfance en Algérie. C’est lors d’un long séjour en Espagne qu’elle a commencé à écrire « Suiza » (2019), son premier roman. Il a été récompensé par le prix Marcel Aymé et le prix des lecteurs de la Ville de Brive.

Ma chronique :

Un livre aussi beau qu’un film de Jean Becker « La tête en friche » ou «  Dialogue avec mon jardinier ».

On est accroché dès les premières lignes, embarqués dans une belle histoire humaine pleine d’émotions, décrite avec une grande sensibilité.

Si Paloma est au centre du récit, j’ai aimé le caractère de Pinpom, sa fille et Rose la voisine : deux figures vraies et très attachantes. Côté masculin, Jacques et Jo sont de belles personnes aussi avec un grand cœur.

Une histoire de transmission, de la difficulté d’être mère sans père et délaissée par sa mère. Comment se construire et vivre sereinement dans un tel contexte ?

La vie peut être pleine de belles surprises et nous apporter du baume au cœur par des biais inattendus.

J’ai lu ce livre presque d’une traite et je l’ai déjà conseillé autour de moi. J’ai aussi acheté son premier roman

« Suiza ».

Une belle découverte que je conseille vivement.

Paru aux éditions Folio.

Notation :

Une insolente curiosité de Lynn Messina

Résumé :

Rien ne gâche mieux une fête qu’un meurtre sanglant dans la bibliothèque… Beatrice Hyde-Clare détonne au sein de la noblesse anglaise : orpheline sans mari, elle dépend de la générosité de son oncle et de sa tante. Elle s’efforce donc de rester docile, respectueuse et à sa place. Mais quand Bea trébuche sur le corps sans vie du pauvre monsieur Otley dans la bibliothèque de la demeure des Skeffington …

L’auteure :

Lynn Messina est l’autrice de plus d’une douzaine de romans, dont le best-seller Fashionistas qui a été traduit en seize langues. Elle a régulièrement écrit pour la presse, notamment pour la chronique « Modern Love » du New York Times. Lynn vit à New York avec ses fils.

Ma chronique :

Une lecture agréable, légère et parfaite pour l’été.

Bien que la mise en place des personnages et du lieu m’aient parues un peu longues dans les premières pages, la suite du roman m’a intéressée.

L’ambiance est très « Bridgerton » avec une héroïne effacée et ne correspondant pas aux canons de la mode anglaise. D’autres similitudes comme cette insistance des mères prêtes à tout pour marier leurs filles aux meilleurs partis.

Dès que le meurtre est commis, le rythme s’intensifie et l’intrigue devient intéressante. La complicité inattendue entre cette jeune fille et un personnage d’un rang très élevé m’a accrochée. Un peu comme « La chronique des Bridgerton », l’inattendu et la fantaisie font de cette lecture un moment de plaisir plaisir à ne pas bouder.

Paru aux éditions Les Escales collection Kes Escales Séries

Notation :

Chronique de : Les affinités sélectives de J. Courtney Sullivan  

Résumé :

Après avoir vécu vingt ans à New York, Elisabeth, brillante journaliste et autrice auréolée de succès, s’adapte difficilement à sa nouvelle vie de jeune mère dans une petite ville. Elle passe ses journées dans sa maison, seule avec son enfant, et commence à déprimer. Plutôt que de s’atteler à la rédaction de son nouveau livre, elle perd son temps entre un groupe Facebook de mères new-yorkaises et le compte Instagram de sa soeur influenceuse. Arrive Sam, l’étudiante qu’Elisabeth a engagée pour garder son bébé…

L’auteure :

J. Courtney Sullivan a écrit de nombreux best-sellers remarqués dans le monde entier et qui ont conquis plus d’un demi-million de lecteurs en France. Les Affinités sélectives est son premier roman publié aux Escales.

Ma chronique :

J. Courtney Sullivan a toujours publié des romans avec de beaux portraits de femmes, je la suis depuis ses débuts et j’ai retrouvé ici ses thèmes de prédilection, sa belle plume et son talent pour nous dépeindre l’amitié entre ces deux femmes.

L’une est très jeune et d’un milieu modeste tandis qu’Elisabeth est issue d’une famille aisée et a publié des livres à succès.

Elizabeth vient d’arriver dans cette petite ville après avoir vécu à New York. Elle a un bébé et cherche une nounou, Sam se présente.

Elles deviennent assez vite proches malgré leurs différences. Leur amitié se teinte de sentiments confus comme de la jalousie parfois. Chacune se débat avec ses soucis, cherchant une épaule consolatrice.

C’est une amitié plutôt exclusive, les éloignant de leurs proches.

L’auteure aborde les thèmes comme : le poids de la famille, la notion de famille parfaite ou idéale, le fossé entre les différentes classes sociales.

Tout en nuances, ce portrait de femmes et de leur amitié exclusive m’a happée et j’ai suivi leur quotidien avec grand intérêt.

L’écriture et le thème m’ont fait penser aux romans de Laura Kasischke.

À lire absolument.

Publié aux éditions Les Escales

Notation :