Des pages et des îles

Chronique de : Victor Kessler n’a pas tout dit de Cathy Bonidan

Victor Kessler n’a pas tout dit

Résumé :

La brume des Vosges cache bien des secrets. Bertille le sait : elle les a fuis. Retranchée à Paris dans une vie solitaire, la jeune femme a enterré ses souvenirs. Jusqu’au jour où sa vie bascule. Quelques pages trouvées dans le cabas d’un vieil homme la réveillent d’un coup : il s’agit d’une confession, écrite par un certain Victor Kessler. Car le 17 novembre 1973, quarante-cinq ans plus tôt, le corps d’un enfant de dix ans a été repêché dans un lac près de Saintes-Fosses. L’instituteur du village est le coupable idéal : Victor Kessler, lui-même.

L’auteure :

Cathy Bonidan écrit depuis l’âge de quatorze ans. Elle est institutrice à Vannes. Son premier roman, Le Parfum de l’hellébore (2017), a reçu onze prix littéraires. Les droits de son second roman, Chambre 128 (2019), ont été vendus dans sept pays, dont les États-Unis.

Ma chronique :

J’ai découvert cette auteure avec son premier livre : « Le parfum de l’hellébore » et je n’ai pas été déçue par ce nouveau roman. 

Je suis rentrée très vite dans l’histoire que je n’ai pratiquement pas lâchée : l’intrigue est orchestrée de main de maître, le suspense intense et l’émotion est au rendez-vous.

Ce n’est pas un polar ni un thriller, Cathy Bonidan a écrit un « roman enquête » qui allie psychologie, recherche de la vérité, secrets de famille et un fait divers tragique.

Bertille, l’héroïne, veut comprendre les dessous de la tragédie après avoir rencontré Victor Kessler. Celui-ci a été arrêté, quarante quatre auparavant, pour le meurtre d’un enfant. Après avoir lu le début de son journal et échangé avec lui, elle se rend sur place et enquête. Ses découvertes déroutantes alternent avec la suite du journal que Victor a décidé de finaliser. Un rythme soutenu, des personnages cabossés « à fleur de peau » et la résurgence des fantômes du passé : tout concourt à nous accrocher à cette histoire.

J’ai frémi avec Bertille, femme fragile mais déterminée à tout comprendre. Je me suis attachée aussi à Victor, héros malgré lui, dont la confession nous arracherait presque des larmes surtout en fin de récit.

Un livre à ne pas manquer.

Publié aux éditions de la Martinière 

Notation :

Chronique de : La magie des synchronivités de Françoise Dorn

La magie des synchronicités

Présentation :

Des évènements qui surgissent au moment où nous en avons précisément besoin, en réponse à nos pensées les plus profondes, à nos interrogations existentielles, comme des signes pour nous indiquer la route à prendre… Des retrouvailles pleines de sens semblant orchestrées par l’Univers qui nous emplissent d’émerveillement, de gratitude… Ces phénomènes mystérieux, appelés « synchronicités », ont toujours captivé les Hommes, du chamanisme venu du fond des âges aux connaissances les plus pointues de la physique quantique, sans oublier le précieux fil rouge suivi par Carl Gustav Jung. 

L’auteure :

Françoise Dorn est formée à l’Analyse Transactionnelle, la PNL, l’hypnose ericksonienne et l’EFT. Elle a été psychothérapeute, formatrice et consultante, spécialiste du stress, des émotions et du développement personnel. Aujourd’hui, elle écrit et donne des conférences sur ses thématiques de prédilection : les émotions et la quête du bonheur.

Ma chronique :

J’ai apprécié cet ouvrage pour son décryptage autant théorique que pratique sur ces phénomènes appelés « synchronicités ».

L’auteure débute par l’histoire de ce concept mis en avant par le psychiatre Carl Gustav Jung. Avec une formulation claire, didactique et une mise en page claire et attractive, nous découvrons ce concept.

L’ouvrage est instructif, combinant théorie et explications qui reflètent l’envie de l’auteure de nous transmettre des clés pour reconnaître ses synchronicités, en lien avec l’intuition.

J’aurais aimé davantage encore de cas pratiques et précisions pour être à l’écoute de ces synchronicités.

Néanmoins, je conseille ce guide à garder près de soi pour mettre en pratique les conseils et exercices.

Le site de l’auteure : http://www.francoise-dorn.com/topic/index.html

Paru aux éditions Jouvence.

Notation :

Critique de : La brodeuse de Winchester de Tracy Chevalier

La brodeuse de Winchester

Résumé 

Winchester, 1932. Violet Speedwell, dactylo de trente-huit ans, fait partie de ces millions de femmes restées célibataires depuis que la guerre a décimé toute une génération de fiancés potentiels. «Femme excédentaire», voilà l’étiquette qu’elle ne se résigne pas à porter, à une époque où la vie des femmes est strictement régentée. 

L’auteure 

Née à Washington en 1962, Tracy Chevalier quitte en 1982 les États-Unis pour s’installer à Londres, où elle vit toujours, avec son mari et son fils. Elle connaît un immense succès dès son deuxième livre, La Jeune Fille à la perle, adapté au cinéma par Peter Webber en 2002.

Ma chronique :

Tracy Chevalier a de nouveau réussi un splendide roman : à chaque nouveau titre, son talent de conteuse se confirme.

Réussir à nous intéresser à la broderie est un véritable tour de force : je déteste la couture et pourtant à un moment de ma lecture, tellement immergée dans cette histoire, je me suis imaginée suivre les conseils de Louisa Pesel et broder à mon tour.

Violet, l’héroïne, est à l’écoute de Louisa dont la bienveillance et la douce autorité vont faire des merveilles. Toutes ces femmes, dont certaines vieilles filles ou «excédentaires» comme on les appelait après la guerre (car plus assez d’hommes en âge de se marier), cherchent à s’émanciper et aspirent à davantage de reconnaissance. Violet a quitté sa mère, à trente-huit ans, pour devenir dactylo et être autonome, il est difficile en 1932 de trouver sa place dans la société anglaise pour une femme seule. La liberté se paye cher à cette époque.

Lorsqu’elle décide d’apprendre la broderie, elle ne peut savoir que cela bouleversera sa vie.

La reconstitution impeccable de ces années d’avant-guerre et la description détaillée et minutieuse, pas du tout ennuyeuse, des activités des brodeuses sont les grandes forces de ce livre. L’émotion est aussi au rendez-vous, Violet est une femme pleine de ressources qui se transforme et nous l’accompagnons dans cette renaissance.

Je voudrai signaler aussi que les sonneurs de cloches ont un rôle important dans ce livre, j’ai ainsi découvert l’art campanaire et toutes ses subtilités.

Tracy indique en fin de livre ses sources bibliographiques et donne des informations sur Louisa Pesel personnage historique, qui a si facilement trouvé sa place dans ce roman, et cela grâce à son talent de conteuse.

Bravo pour ce roman, un coup de cœur.

À découvrir absolument aux éditions de la Table Ronde collection Quai Voltaire.

Notation :

Critique de : Cataractes de Sonja Delzongle

Cataractes

Résumé :

Il y a quarante ans, le petit Jan Kosta, trois ans, a été l’un des rares survivants de la terrible catastrophe de Zavoï. Lors d’un gigantesque glissement de terrain, ce village des Balkans a été englouti sous des torrents de boue. Devenu hydrogéologue, Jan a refait sa vie à Dubaï. Il reçoit un jour un appel au secours d’un ami ingénieur resté au pays. Il se passe des choses étranges autour d’une centrale construite sur les flancs de la région de son enfance …

L’auteure 

Née en 1967 d’un père français et d’une mère serbe, Sonja Delzongle a grandi, riche de deux cultures. Diplômée de l’école des Beaux-Arts de Dijon, elle expose pendant une quinzaine d’années puis devient journaliste en presse écrite à Lyon, où elle vit toujours. Elle se consacre aujourd’hui exclusivement à l’écriture.

Ma chronique 

Je suis cette auteure depuis ses premiers livres et je me lasse pas au contraire. Elle a un vrai talent pour vous ferrer dès le début du livre et captiver le lecteur jusqu’au bout.

Côté ambiance, nous partons au cœur des Balkans, dans une usine hydroélectrique qui se fissure et menace les villages des alentours. 

Kosta, l’enfant du pays appelé en renfort pour analyser les risques de la situation, ira de surprise en surprise. 

Sonja Delzongle manie parfaitement l’art du thriller : la tension est extrême et va crescendo et l’action est là toujours présente. Ajoutez à tout cela un côté très cinématographique, bref un roman impossible à lâcher.

Des sujets importants et d’actualité sont traités comme l’importance de protéger la nature et « l’écoterrorisme ». Dans toute cette histoire, plane aussi l’ombre de la lutte entre serbes et croates.

Un thriller démoniaque et efficace : à lire cet été.

Paru aux éditions Folio.

Notation :

Critique de : Le climat change, et nous ? De Louise Browaeys et Alexandre Florentin

Le climat change, et nous ?

Présentation :

Si c’est pas moi, c’est qui ? Si c’est pas maintenant, c’est quand ? Nous avons écrit ce manifeste sur l’écologie et les transitions qui nous attendent pour répondre aux nombreuses questions que tout le monde se pose : Par quoi commencer ? Comment concilier joie et écologie ? Comment agir ? À quelles échelles ? Comment transformer en douceur notre lien à la nature, aux autres, à nous-mêmes ? Comment réinventer et réinvestir la démocratie ? Quelles pédagogies pour les enfants d’aujourd’hui et de demain ?…

Les auteurs :

Ingénieure agronome, Louise Browaeys travaille depuis dix ans dans les domaines de l’agriculture biologique, l’alimentation, la responsabilité d’entreprise et la permaculture. Consultante et formatrice, elle intervient régulièrement dans des séminaires en lien avec l’écologie.

Alexandre Florentin est consultant en stratégie climat chez Carbone 4 et expert en éco-psychologie.

Ma chronique :

Une vision non catastrophique et déculpabilisante de notre monde d’aujourd’hui : il n’est pas trop tard pour agir. 

J’ai aimé cette vision qui prône l’alliance entre les humains, tous interconnectés, pour avancer et inverser les dérèglements climatiques. Tous ensemble et en impliquant nos enfants les acteurs de demain, nous devons avancer, sans tomber dans la crainte de la collapsologie, l’effondrement de la civilisation humaine.

Cultivons l’optimisme, la gratitude et la joie en pratiquant la communication non violente sans être passif. Les auteurs insistent aussi sur les cinq types d’écologies : intérieure, sociale, environnementale, politique et du langage pour mettre en place une « dynamique exponentielle », depuis l’individu jusqu’au collectif.

Dans les recommandations générales, j’ai aimé ces principes mis en avant : « gager sur la joie et les réussites plutôt que la peur et la culpabilité comme mise en mouvement », « transformer les contraintes en opportunités » et « formuler ce que l’on souhaite advenir plus que ce que l’on souhaite arrêter ».

Des pistes plus concrètes sont listées également sur les thèmes de l’éducation, la ville où l’entreprise.

Un manifeste à mettre en toutes les mains pour agir et rester confiant en l’avenir.

Publié aux éditions Guy Trédaniel collection Le Courrier du livre.

Notation :