Des pages et des îles

Critique de : Les pierres de mémoire de Kate O’Riordan

Pierres de mémoire

Résumé :

Nell, une Irlandaise dans la quarantaine, vit à Paris depuis plus de vingt ans. C’est une œnologue reconnue, l’une des rares femmes dans le monde à avoir le statut de Master of Wine. Elle profite du calme de la vie parisienne comme d’un bon verre de rouge, en compagnie de Lulu, un caniche qu’elle méprise, et de son amant Henri, un homme marié propriétaire d’un vignoble. Mais un coup de téléphone nocturne va venir briser le monde clos qu’elle a construit. Un voisin de sa fille unique Ali, qui vit en Irlande, lui donne à son sujet d’inquiétantes nouvelles.

L’auteure :

Kate O’Riordan est une auteur irlandaise vivant actuellement à Londres. Romancière, elle a notamment publié Intimes convictions (2002), Une mystérieuse fiancée (2004), Le garçon dans la lune (2008), Pierres de mémoire (2009), Un autre amour (2010) et plus récemment La fin d’une imposture (2016), tous parus aux Éditions Joëlle Losfeld. Elle écrit également pour le théâtre et le cinéma.

Ma chronique :

Cette lecture me manque déjà… terminée depuis peu, j’y repense régulièrement : ce livre est particulièrement émouvant.

Kate O’Riordan est brillante, découverte avec la fin d’une imposture, j’ai retrouvé ici la finesse psychologique et l’émotion palpable tout au long du récit.

L’amour maternel et les relations entre mère et filles sont au cœur de ce roman, au travers de quatre générations de femmes avec Agnès, Nell, Ali et Grace la plus jeune.

Ali est née alors que sa mère, Nell, n’avait que seize ans, sa naissance a entraîné la fuite de sa mère de son pays d’origine. Agnès, a toujours attendu le retour de sa fille Nell. Bien plus tard, Nell reçoit un coup de fil l’informant que sa fille, retournée au pays de ses origines, a besoin d’elle. 

Adam, le trublion de cette histoire, est un personnage inquiétant et énigmatique qui bouleverse la vie d’Ali. Quelles sont ces intentions ?

Les pierres de mémoire, ces traces du passé, auront-elles le pouvoir d’aider Nell, de l’éclairer sur sa vie et de comprendre sa mère et ses choix ?

Un rythme prenant, une écriture magnifique au service d’une histoire poignante : tout est là pour passer ce que j’appelle un beau moment de lecture.

N’hésitez pas, lisez-le.

Paru aux éditions Joëlle Losfeld.

Notation :

Critique de : Le guide de la cohérence cardiaque de P. Drouot et M. Borrel

Le guide pratique de la cohérence cardiaque

Présentation :

Votre coeur, vous le sentez battre dans votre poitrine dès que vous y prêtez attention. Ce petit organe d’à peine 300 grammes est indispensable à la vie. Mais son rôle ne se limite pas à cette fonction de pompe. Notre coeur dispose de sa propre petite centrale électrique et de son propre réseau neuronal. Il possède ainsi sa propre intelligence. Mieux : dans la circulation permanente d’informations entre neurones du coeur et neurones du cerveau, c’est le coeur qui domine, pour peu que nous le fassions entrer en cohérence.

Les auteurs : 

Marie Borrel est journaliste et auteur. Elle a dirigé pendant une dizaine d’années la rubrique santé du magazine “Psychologies”, avant de devenir rédactrice en chef du magazine “Médecine Douce”. Patrick Drouot est physicien de formation, diplômé de l’université Columbia à New York. Il s’est spécialisé dans l’étude des états d’expansion de conscience, qu’il a explorés dans la pratique en accompagnant des milliers de personnes dans le déploiement de leur existence, notamment grâce à la cohérence cardiaque. 

Ma chronique :

Un ouvrage clair, complet et didactique à recommander pour découvrir les bienfaits de la cohérence cardiaque.

La promesse de cet ouvrage : « En pratiquant régulièrement les exercices, vous allez, au cours des jours, des semaines, des mois qui viennent, « réveiller » l’intelligence de votre cœur ».

Ce que j’ai appris : dans le cœur, il existe un réseau neuronal semblable à celui qui constitue notre cerveau, le cœur a sa propre intelligence et mémoire. Il peut influencer notre réflexion, notre intelligence et notre créativité.

Les auteurs parlent parle ici de « cardio‐méditation » qui va plus loin que la cohérence cardiaque et précisent : « le cœur ne répond pas toujours aux injonctions du cerveau, mais ce dernier se conforme toujours aux décisions du cœur ».

Un peu plus loin, on trouve beaucoup d’explications et de références aux neurosciences en lien avec la médecine intégrative ou « notion d’homme global ».

Cette présentation, pour nous expliquer que la cohérence neuro‐ cardio-vasculaire est un outil de transformation intérieure qui réveille l’intelligence de notre cœur, masquée le plus souvent par notre activité cérébrale, qui prend le contrôle sur notre perception de notre perception de notre monde intérieur et extérieur.

Après un premier tiers du livre consacré à la théorie, la pratique est déclinée avec la posture de base (simplissime) à mettre en place avant de se lancer dans les 25 pratiques en lien avec des situations du quotidien.

La théorie, nourrie des dernières découvertes en neurosciences, est particulièrement enrichissante et milite pour se lancer dans cette pratique.

Les exercices de cardio-meditation ont pour thème : « mieux vivre avec son corps », « mieux vivre avec soi-même », «mieux vivre avec les autres », «améliorer son futur ».

J’ai aimé plus particulièrement les séances avec pour sujet : « cultiver son intuition », « développer sa créativité », « se caler sur un futur positif ». Vingt-trois autres séances sont à retrouver dans cet ouvrage.

Voici le site de l’auteur pour aller plus loin.

Paru aux éditions Guy Trédaniel.

Notation :

Critique de : L’invitation à la vie conjugale d’Angela Huth

L’invitation à la vie conjugale

Résumé :

Rachel Arkwright ne pense qu’à une chose, une fois son mari Thomas parti travailler et le petit déjeuner débarrassé : dormir. Se lover sous la couverture et sombrer, oublier la froideur de Thomas et l’absence de son fils devenu étudiant, l’ennui profond, le dîner à préparer. Le sexe à peine existant avec un homme bedonnant, et dans le noir. Mais ce matin-là Rachel découvre dans la pile du courrier l’invitation des Farthingoe à un bal dans leur manoir d’Oxford, perspective qui ravive une excitation depuis longtemps éteinte. Frances Farthingoe, elle, trouve son réconfort dans l’organisation de fêtes somptueuses tandis que son époux passe ses journées enfermé dans son bureau ou à observer les animaux au fond des bois.

L’auteure :

Angela Huth est née à Londres en 1938 et vit aujourd’hui dans le Warwickshire. Journaliste de renom, elle a publié de nombreux romans à succès, deux recueils de nouvelles, plusieurs livres pour la jeunesse et deux anthologies de poésie. Elle a également écrit des pièces pour la radio et la télévision et réalisé des documentaires.

Ma chronique :

Pourquoi j’ai choisi ce livre ?  Pour l’auteure et l’objet livre : Angela Huth est une auteure anglaise que j’affectionne et je n’ai pas pu résister à cette nouvelle édition dans la collection Petit Quai Voltaire qui vient d’adopter un nouveau look très réussi.

J’ai donc partagé le quotidien de ces couples dont les femmes comblent le vide de leur existence comme elles peuvent. Se cacher sous la couette pour dormir ou organiser une grande fête pour s’occuper.

Les hommes n’ont pas toujours plus d’activités et certains vont observer les blaireaux la nuit où traînent dans les galeries d’art.

Tout cela cache un mal de vivre très bien retranscrit ici. Le délitement de l’attachement conjugal est finement analysé sans ennuyer le lecteur.

La petite touche d’optimisme est là avec ce couple soudé et amoureux comme au premier jour, Mary et Bill sont émouvants.

Un beau texte sur la vie et les sentiments amoureux.

À retrouver aux éditions de la Table Ronde Petit Quai Voltaire.

Notation :

Critique de : Les antisèches du bonheur de Jonathan Lehman



Présentation :

Un jour de 2009, Jonathan Lehmann, déprimé par sa vie d’avocat d’affaires à Wall Street, décide de tout quitter pour s’installer en Californie et partir en quête de son bonheur. Là-bas, il découvre la « science du bonheur », point d’intersection entre les sagesses ancestrales et les sciences contemporaines, qui va changer sa vie. Quatre ans plus tard, il revient en France avec une méthode originale, fruit de ses recherches et expériences : Les Antisèches du Bonheur.

L’auteur :

Jonathan Lehmann est né d’un père américain et d’une mère française. Etudiant brillant, il entre en 2003 dans un grand cabinet d’avocats new-yorkais, dont il démissionne sept ans plus tard. En 2015, il crée la page “Les Antisèches du Bonheur”, sur Facebook, où il partage ses découvertes sur le bonheur.

Ma chronique :

Un franc-parler pour des conseils clairs avec beaucoup de concret : bref, ça donne envie de se lancer et cela nous sera forcément bénéfique, preuves à l’appui.

Bien que certaines pistes explorées par ces antisèches du bonheur ne soient pas nouvelles et souvent citées (méditation, gratitude, la compassion…), j’ai surtout apprécié les précisions sur le pourquoi de ces différentes méthodes et l’explication des bienfaits.

Le discours de l’auteur est complètement ancré dans son expérience et ses exemples très concrets. L’ouvrage donne vraiment envie d’utiliser les antisèches proposées, sa métamorphose appuie aussi la portée des propositions.

Conquise par la sincérité des propos et la sensibilité de l’auteur que l’on perçoit tout au long du texte, qui renforcent la portée de ses propos et donnent envie au lecteur d’expérimenter ces antisèches.

J’ai pris beaucoup de notes au fur et à mesure de ma lecture, je vous livre ce que j’ai préféré :

  • La pratique de la méditation : il nous propose une définition simple précisant qu’il faut porter son attention sur l’instant présent, de ne pas arrêter de penser, ne pas suivre nos pensées et ramener notre attention à l’instant présent. Suivent des propositions pour se lancer doucement puis ancrer cette habitude avec des techniques simples et des mini-méditation. Là aussi, c’est le concret qui prime.
  • Répondre à la négativité par la compassion : en lien avec le deuxième accord toltèque de Miguel Ruiz « ne rien prendre personnellement », la compassion est un simple changement de perspective
  • Chercher le juste équilibre entre l’être et le devenir et entre le chemin et la destination, « quand on aime pleinement le chemin, on atteint les plus hauts sommets ».

Quinze autres antisèches à découvrir dans cet ouvrage pour se sentir mieux au quotidien.

Le site internet de l’auteur 

Paru aux éditions Harper Collins.

Notation :

Critique de : Étés anglais d’Elizabeth Jane Howard

Étés anglais

Résumé :

Juillet 1937. À Home Place, au cœur du Sussex, jardiniers, femmes de chambre et cuisinière sont sur le pont. La Duche orchestre le ballet des domestiques avant l’arrivée de ses trois fils, Hugh, Edward et Rupert Cazalet, en chemin depuis Londres avec épouses, enfants et gouvernantes. Où dormira Clary, adolescente mal dans sa peau en plein conflit avec sa belle-mère? Quelle robe portera Villy, ancienne ballerine désormais mère au foyer? Polly, terrorisée à l’idée qu’une guerre éclate, s’entendra-t-elle avec sa cousine Louise qui rêve de devenir actrice? Rachel, la seule fille de la Duche, trouvera-t-elle un moment pour ouvrir la précieuse lettre de son amie Sid? 

L’auteure :

Née en 1923, Elizabeth Jane Howard est l’auteur de quinze romans. Les Cazalet Chronicles – The Light Years, Marking Time, Confusion et Casting Off – sont devenus des classiques modernes au Royaume-Uni et ont été adaptés en série pour la BBC et pour BBC Radio 4. Elle a également écrit son autobiographie, Slipstream. Elle est morte en janvier 2014, après la parution du 5e volume des Cazalet Chronicles, All Change.

Ma chronique :

Un régal ce livre. Je me suis immédiatement immergée dans la vie de cette famille « Les Cazalet » et j’ai pris un grand plaisir à partager leur quotidien dans cette période si particulière de l’avant-guerre.

Les personnages sont tellement vrais et attachants tant par leurs travers que pour leurs qualités. J’ai eu un faible pour le doyen surnommé « Brig » doté d’un grand cœur. Sa fille, Rachel, fait aussi partie de mes héros préférés, tournée vers les autres, elle prête main forte à son père et n’hésite pas à aider aussi les domestiques.

Toutes les classes sociales sont dépeintes ici, depuis la haute bourgeoisie jusqu’aux petites gens, domestiques ou paysans. 

C’est toute une époque révolue qui est dépeinte avec maestria : par exemple, les femmes, ces grandes bourgeoises, ne font pas d’études universitaires, contrairement aux garçons envoyés en pension dès le collège et poussés à étudier. 

Le style impeccable et fluide, servi par une belle traduction, d’Anouk Neuhoff, contribue au plaisir de la lecture.

En conclusion : précipitez-vous sur ce premier tome de la saga des Cazalet en attendant le tome 2 prévu pour l’automne prochain. Trois autres tomes nous attendent ensuite. 

Merci aux éditions de la Table Ronde pour cette traduction inédite en France.

Notation :