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Hanne-Vibeke Holst : Le prétendant

Résumé :

Le prétendant
le prétendant

Suite à l’écrasante défaite du gouvernement aux élections, Gert Jacobsen, ex-ministre des Finances, brigue la tête du parti et se lance dans une ambitieuse course à la popularité pour s’attirer les suffrages. Toutefois, derrière l’excellence de son parcours, le leader social-libéral dissimule une part d’ombre. Sa femme, Linda, ne cesse d’en faire les frais. Quand les accès de violence du « prétendant » dépassent la sphère intime, sa campagne est mise en péril. Sait-on vraiment qui nous gouverne ? Jusqu’où la vie privée des politiques doit-elle être protégée ?

L’auteur :

Hanne-Vibeke Holst, née en 1959 à Hjørring, est un auteur danois. Avant de se consacrer à l’écriture, elle a longtemps été journaliste politique et s’est également illustrée par son engagement pour la cause des femmes. Elle siège aujourd’hui comme membre de la Commission danoise de l’Unesco. Véritables best-sellers au Danemark, ses romans ont été traduits en plusieurs langues, dont l’allemand, le néerlandais et le suédois. Elle a reçu plusieurs prix, notamment le Søren Gyldendal en 2003 et le Laurel d’Or, prix annuel des libraires danois, en 2008.

Mon avis :

Un livre qui nous scotche. Addiction assurée !

Les héros ne sont pas des gens comme les autres puisqu’ils sont à la tête d’un pays. Ils sont aussi terriblement humains : fragiles, sensibles et ambitieux.

Le prétendant est Gert, assoiffé de pouvoir; lorsque son parti bascule dans l’opposition, il se sent prêt à prendre la place du leader de son partir et briguer le poste de premier ministre. Oui mais il n’est pas le seul en lice. Des tractations démarrent entre lui et d’anciens ministres tandis que le précédent premier ministre débute aussi une campagne pour reconquérir les électeurs.

Chacun a ses faiblesses, Gert est le plus vil de tous : c’est un ultra violent dès qu’il se retrouve chez lui et, Linda, sa femme, en fait les frais. Un personnage qui s’humanise lorsqu’il rencontre Yasemin, une jeune femme intelligente d’origine turque qui devient son attachée parlementaire. Parmi les autres personnages, Charlotte, responsable sur les sujets environnementaux, croit dans sa mission et n’adhère pas aux manœuvres des autres comme Per et Meyer.

Une plongée dans les arcanes du pouvoir : des thèmes actuels, des guerres sans merci pour gouverner et des « authentiques » comme Charlotte ou Yasemin.

Le livre est découpé en chapitres qui alternent les points de vue, les passages où Linda se raconte sont poignants.

J’ai aimé les personnages, le sujet et le rythme.

Un pavé de 700 pages qui se lit vite, attention, le terminer devient une obsession, un véritable « page turner ». Je confirme la mention sur la couverture : « suspense politique ».

Un livre passionnant que je vous recommande.

Merci aux Editions Heloïse d’Ormesson.

 

Notation :

Toni Morrison : Délivrances

Résumé :

Délivrances
Délivrances

Au centre du récit, une jeune femme qui se fait appeler Bride. La noirceur de sa peau lui confère une beauté hors norme. Au fil des ans et des rencontres, elle connaît doutes, succès et atermoiements. Mais une fois délivrée du mensonge – à autrui ou à elle-même – et du fardeau de l’humiliation, elle saura, comme les autres, se reconstruire et envisager l’avenir avec sérénité.

L’auteur :

Toni Morrison est née en 1931 à Lorain (Ohio) dans une famille ouvrière de quatre enfants. Après des études de lettres et une thèse sur le thème du suicide dans l’œuvre de William Faulkner et de Virginia Woolf, elle fait une carrière de professeur aux universités de Texas Southern, Howard, Yale et Princeton. Après avoir travaillé comme éditrice chez Random House, elle obtient en 1988 le prix Pulitzer avec Beloved. Le prix Nobel de littérature lui est décerné en 1993.

Mon avis :

Merci « Les Matchs de la rentrée littéraire » édition 2015 pour cette lecture.

Un beau roman choral sur fond de racisme aux États-Unis.

Comment Bride, née noire, d’une mère et d’un père blanc, va-t-elle affronter le regard des autres ?

Sa mère est la plus inquiète. Bien sûr, parmi leurs ancêtres, certains étaient noirs mais les parents de Bride de peau claire tous les deux, ne s’attendaient pas à avoir un bébé de couleur. La mère a du mal à aimer son enfant, ne la touche pas. Bride se sent écartée et à honte de sa couleur. Une fois adulte, elle prend sa revanche en devenant très belle et lance une marque de beauté qui la rend riche et célèbre.

Sera-t-elle heureuse ? Son passé sera-t-il gommé ? Les protagonistes s’expriment chacun leur tour pour nous dépeindre le destin hors du commun de cette femme de couleur, poursuivie par les démons du passé.

Un livre sombre comme la peau de Bride. Un roman lumineux grâce à la superbe écriture de Toni Morrison.

Enfin, un texte ciselé comme un diamant, sublime parure de notre héroïne qui ne porte que du blanc ou argent toutes ses couleurs qui vont si bien avec sa peau foncée.

Une belle lecture, comme tous les romans de Toni Morrison, incontournable.

Précipitez-vous sur ce roman.

 

 

Notation :

Sarah Lark : Le cri de la terre

Résumé :

Le cri de la terre
Le cri de la terre

Gloria, l’arrière-petite-fille de Gwyneira McKenzie (la jeune Anglaise qui débarquait sur les côtes de la Nouvelle-Zélande dans Le Pays du Nuage blanc), a joui d’une enfance et d’une adolescence idylliques à Kiward Station, la ferme familiale. Mais tout s’effondre quand ses parents – pourtant absents car pris par la carrière de cantatrice de sa mère – lui font savoir qu’il est temps pour elle de devenir une véritable lady. Gloria doit alors tout quitter et faire ses adieux à ceux qui l’entourent, en particulier son cousin Jack, dont elle est très proche. Destination l’Angleterre et un austère pensionnat !

L’auteur :

Née en 1958 dans la Ruhr, Sarah Lark est tour à tour guide touristique, et journaliste avant de se tourner vers l’écriture de romans. Elle vit près d’Alméria, en Andalousie, où elle a créé un refuge pour chevaux. Sa trilogie néozélandaise, traduite dans 22 pays, a séduit plus de 3 millions de lecteurs dans le monde, et a été, notamment en Allemagne et en Espagne, un immense succès de libraire.

Mon avis :

Une grande aventure qui nous emmène sur plusieurs continents en compagnie de Gloria, Jack, Lilian et beaucoup d’autres personnages, une belle saga qui dépayse et nous accroche.

Nous suivons plus particulièrement Gloria, jeune fille amoureuse des chevaux qui est envoyée dans un pensionnat en Angleterre. Ces parents, peu présents, ont décidé que la jeune fille y aurait une meilleure éducation qu’en Nouvelle Zélande. Seule consolation, elle part avec Lilian dont elle très proche.

Nous sommes à la veille de la première guerre mondiale, le voyage pour atteindre l’Angleterre est déjà une aventure.

Mais nous n’en sommes qu’au début … de leurs aventures !

Des histoires qui se croisent avec pour décor différents continents, l’Europe et l’Australie notamment, et finalement peu de moments en Nouvelle Zélande.

Ce n’est surtout pas mièvre, je dirai même plutôt réaliste, Gloria n’a pas une vie facile : sa liberté, elle va la payer chère. Nous la suivons dans ses aventures où elle doit survivre dans des conditions très difficiles.

La première guerre mondiale, avec la bataille des Dardanelles, est très présente : les jeunes hommes, dont nos héros, vont aussi vivre des heures sombres.

En résumé : des heures de lecture intéressantes et passionnantes.

Une saga qui rappelle les grands romans de Tamara Mc Kinley que je vous recommande aussi comme « l’île aux mille couleurs« .

Merci à LP Conseils et aux Editions l’Archipel.

Notation :

Jean-Louis Fournier : Ma mère du Nord

Ma mère du Nord
Ma mère du Nord

Résumé :

Petit, chaque fois que j’écrivais quelque chose ou faisais un dessin, j’avais besoin de le montrer à ma mère pour savoir si c’était bien. Qu’est-ce qu’elle penserait aujourd’hui de ce que je suis en train d’écrire sur elle ? Je suis inquiet. Elle doit en avoir assez qu’on parle de son mari alcoolique. Ne pas avoir envie qu’on parle d’elle, la discrète, la réservée, de ses maladies imaginaires, de sa tristesse. Va-t-elle savoir lire entre les lignes, comprendre que ce livre est une déclaration d’amour ? Que j’essaie de me rattraper, moi qui ne lui ai jamais dit que je l’aimais, sauf dans les compliments de la fête des Mères dictés par la maîtresse.

L’auteur :

Jean-Louis Fournier est l’auteur chez Stock d’une série de récits personnels dont la plupart ont connu un grand succès critique et public : Il a jamais tué personne, mon papa, Où on va papa ? (prix Femina 2008),Poète et paysan, Veuf, La Servante du Seigneur (2013)

Mon avis :

Bouleversant, l’auteur livre un magnifique hommage à sa mère.

Sensible et émouvant avec une pointe d’humour et beaucoup de tendresse tels sont les ingrédients du dernier roman de Jean-Louis Fournier. Après son père, ses garçons, sa femme et sa fille, voici le portrait de sa mère.

Mariée à vingt ans à un médecin charmeur, elle attend tout de la vie. Cultivée, belle femme et toujours gaie, le mariage va la transformer radicalement. Son mari n’est pas l’homme joyeux et tendre auquel elle avait dit oui. Il est alcoolique, chaque soir il rentre tard de ses consultations et parfois tellement soûl qu’il dort dans sa voiture devant la maison. Il préfère rester dans les bars avec ses copains, dépenser le peu qu’il gagne plutôt que de retrouver sa famille. Quelle amertume et déception pour Marie-Thérèse qui a renoncé au piano et lit peu car il faut trouver un travail pour nourrir toute la famille.

Jean-Louis Fournier nous brosse le portrait d’une femme courageuse qui lutte pour ses enfants et tente de sauver son mari.

Un livre court, découpé en petits chapitres et parsemé de témoignages des petits enfants. On retrouve aussi son phrasé savoureux et son humour.

Un témoignage touchant.

Je vous le conseille.

Merci aux Editions Stock et à NetGalley.
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Notation :

Étienne Guéreau : La sonate de l’anarchiste

La sonate de l'anarchiste
La sonate de l’anarchiste

Résumé :

Avril 1894. Tandis que les bombes des anarchistes ensanglantent Paris, la réputation d’un jeune pianiste ne cesse de grandir. Fédor, virtuose tourmenté, compose une musique aux pouvoirs extraordinaires. Joie, tristesse, colère : les émotions générées par son instrument se répercutent sur son public et le plongent dans un dangereux état de dépendance. Lorsque Fédor est accusé de préparer un attentat, il est contraint d’accepter le marché que lui soumet le commissaire Chavreuil. Qui lui a tendu ce piège? Qu’attend-on de lui ?

L’auteur :

Etienne Guéreau a étudié le piano au conservatoire d’Issy-­les-­Moulineaux. À partir de la fin des années 90, il publie des recueils et des ouvrages pédagogiques. En 2009, il sort son deuxième disque À l’Orient de Rio. Le clan suspendu, son premier roman, est paru en 2014.

Mon avis :

Un roman historique et musical sur fond de révolte anarchiste à la fin du dix-neuvième siècle. Très bien documenté, c’est aussi un portrait réussi des années 1890 lorsque Paris est ensanglanté par des attentats fomentés par les anarchistes.

Quel rapport entre les attentats et un jeune pianiste Fédor ? C’est tout l’enjeu du livre.

Notre héros n’est pas un musicien comme les autres : son art transforme son auditoire qui est captivé par ses concerts. Impossible de lui résister. Ce don peut servir aux intérêts de certains et lorsque le commissaire entre en scène, on découvre progressivement le rôle que Fédor est obligé d’endosser.

J’ai beaucoup aimé le personnage de Solange, jeune femme fraîche, moderne et terriblement déterminée. Son intervention auprès de Fédor va bouleverser sa vision de son époque.

Parmi les autres personnages, Constance, la première muse de Fédor le soutient tandis que le méchant Bakdeck cherche à nuire au musicien. Léon, son impresario, épaule aussi notre héros. Tous ces personnages sont attachants.

L’originalité du roman tient surtout à la belle plume de l’auteur, toute en nuance et en résonance avec l’art musical du pianiste. Chaque chapitre porte un nom musical et tout le roman est parsemé de termes appartenant au monde de la musique.

Tout cela est agréable, distrayant et tient le lecteur en haleine.

Une belle découverte.

Merci aux éditions Denoël.

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Collection Romans français

Parution : 01-10-2015

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Notation :