Des pages et des îles

Rentrée d’hiver 2017 : ma sélection

 

J’ai déjà lu les trois premiers, les deux autres viennent de rejoindre ma pile.

 

« Génération » de Paula McGrath à paraître le 12/1/2017 aux éditions de la Table Ronde

Un coup de cœur ❤️ : un formidable premier roman d’une auteure irlandaise qui se lit d’une traite.

 

« La mélodie familière de la boutique de Sung » de Karin Kalisa aux éditions Héloïse d’Ormesson (26/1/17) : un beau premier roman optimiste qui nous parle d’entraide entre les peuples. Une belle découverte.

 

« Chaleur » de Joseph Incardona aux éditions Finitude, parution le 5 janvier 2017. Le deuxième roman d’un écrivain suisse, un récit librement adapté d’un fait divers pendant les championnats du monde de sauna en Finlande. Décalé et décapant !

 

« L’inconnue du désir » de Chantal Chawaf aux éditions de la Grande Ourse (11/1/2017)

 

Et le dernier arrivé dans ma pile : « Le parfum de l’héllébore » de Cathy Bonidan, à paraître aux éditions de la Martinière le 12/1/17.

 

Sylvia Plath : Dessins

Dessins
Dessins

Présentation :

En 1956, Sylvia Plath écrivait à sa mère Aurelia : «J’ai le sentiment d’être en train de développer une sorte de style primitif bien à moi, et que j’aime beaucoup. Attends de voir…» Tout au long de sa vie, Sylvia Plath a parlé de l’art comme de sa source d’inspiration la plus profonde ; et pourtant, tandis que ses écrits connaissent un succès mondial, ses dessins restent méconnus. Cette édition rassemble des dessins datés de 1955 à 1957, période durant laquelle elle étudiait à l’Université de Newnham, à Cambridge, boursière du prestigieux programme Fulbright. C’est à cette époque qu’elle rencontre, et épouse en secret, le poète Ted Hughes ; ils partiront en lune de miel à Paris et en Espagne avant de retourner aux États-Unis en juin 1957.

 

L’auteur :

Poétesse américaine née en 1932 et décédée en 1963, son roman le plus connu, La cloche de détresse est un roman autobiographique publié en 1963.

 

Mon avis :

J’ai beaucoup aimé ce livre tant pour l’objet, superbe, que pour son contenu qui m’a touchée.

Après avoir partagé la vie de Sylvia Plath dans « Froidure« , j’ai retrouvé dans ce livre son esprit : délicatesse et beauté dans les dessins à la plume reproduits ici.

Dans la préface, Frieda sa fille, retrace la vie de sa mère : son mariage, sa lune de miel et l’intérêt qu’elle portait aux arts plastiques. Dessiner l’apaise et elle décide de pendre des cours. On apprend aussi que les dessins d’autrui l’inspirent, comme ceux de Rousseau ou Klee.

Sont aussi présentées des lettres de Sylvia, un extrait de son journal et les dessins représentant des scènes et objets vus en Angleterre et lors de ses déplacements en Espagne et à Paris.

Un beau livre toilé qui reproduit ses dessins à l’encre témoins de moments du quotidien ou de ses voyages. Mention spéciale pour les dessins sur Paris : j’ai beaucoup aimé le « curious French cat ».

Touchant et emprunt de sensibilité, un beau recueil à offrir pour les fêtes.

Je conseille de lire Froidure en parallèle pour comprendre la poétesse auteure de ces dessins.

 

Merci aux éditions de la Table Ronde

 

Notation :

Emily St.John Mandel : Station Eleven

Station Eleven
Station Eleven

Résumé :

Dans un monde où la civilisation s’est effondrée suite à une pandémie foudroyante, une troupe d’acteurs et de musiciens nomadise entre de petites communautés de survivants pour leur jouer du Shakespeare. Un répertoire qui en est venu à représenter l’espoir et l’humanité au milieu de la désolation.

 

L’auteur :

Emily St. John Mandel est née au Canada et vit à New York.

 

 

Mon avis :

Un roman d’anticipation qui ne peut laisser indifférent.

Moi j’ai été déstabilisée par cette lecture.

C’est un roman d’aventures à l’ambiance froide et sombre, qui distille peu d’espoir globalement. L’avant catastrophe et l’après tragédie s’entrechoquent.

Malgré les conditions extrêmes suite à la pandémie, la culture reste la préoccupation de cette troupe qui continue de jouer Shakespeare. La nature a repris ses droits, plus d’électricité et de confort mais une envie plus forte de subsister au service de la culture.

Au final, avec un peu de recul, je suis plutôt déçue par un texte pourtant bien ficelé, qui nous présente une époque post-apocalyptique. Des aller-retours sur l’époque où tout a basculé et l’an 20 de cette nouvelle ère, complètent petit à petit le tableau et le puzzle se découvre.

Ce qui m’a gênée : je n’ai pas ressenti d’empathie pur les personnages trop superficiels, pas cru à certaines rencontres. Bref, je ne suis pas rentrée dans l’histoire.

C’est aussi un livre porteur de valeurs et de réflexions autour de la vie que l’on peut mener après une catastrophe. L’entraide, la fraternité et la culture sont au cœur de cette histoire.

Malgré un avis mitigé, voici une lecture que je recommande à tous ceux qui ont envie de porter un autre regard sur notre civilisation si chahutée.

 

 

Notation :

Helene Hanff: 84 Charing Cross Road

84 Charing Cross Road
84 Charing Cross Road

Résumé : 3 novembre 1949

Les livres me sont bien parvenus, le Stevenson est tellement beau qu’il fait honte à mes étagères bricolées avec des caisses à oranges. Moi qui ai toujours eu l’habitude du papier trop blanc et des couvertures raides et cartonnées des livres américains, je ne savais pas que toucher un livre pouvait donner autant de joie.

 

L’auteur :

Auteure de pièces de théâtre et de scénarios pour la télévision, 84 Charing Cross Road est son unique roman.

 

Mon avis :

Quel bonheur de retrouver Hélène et Franck les deux héros de ce livre épistolaire.

Rempli d’humanité et d’humour, les amoureux de livres ne peuvent qu’ adorer ce livre.

J’ai pris beaucoup de plaisir à le relire, partager la passion d’Hélène pour les vieux livres en édition originale

Franck le Iibraire anglais obséquieux se déride au contact d’Hélène : au fil des mois, l’humour et la gentillesse de l’américaine vont bousculer Franck et le faire sortir de sa réserve. Pour notre plus grand plaisir.

Chronique des années d’après guerre, l’Angleterre et ses restrictions s’opposent aux Etats-Unis qui ne subit aucune privation. Hélène pourra en faire profiter ses amis britanniques.

Je vous souhaite à tous de prendre autant de plaisir que moi à redécouvrir ce texte, cela fait du bien de lire et de de sourire en même temps.

Ce classique a été publié en 1970 et réédité aujourd’hui par les éditions Autrement avec une préface de Daniel Pennac.

 

Une belle idée pour les fêtes de Noël, le livre s’est paré d’une belle couverture.

 

Merci aux éditions Autrement pour cette lecture.

 

Notation :

Rebecca Mackenzie : La vie rêvée d’Henrietta

La vie rêvée d'Henrietta
La vie rêvée d’Henrietta

Résumé : Chine, province de Jiangxi, 1941. Au plus haut des légendaires montagnes de Lushan se dresse un internat réservé à des enfants de missionnaires anglais. Henrietta S. Robertson dite Etta, dix ans, est l’une de ces jeunes pensionnaires. Gamine malicieuse désespérément en quête d’attention, elle décrète un jour posséder un don divin, celui de pouvoir prédire la mort de ceux qui l’entourent. Elle a tôt fait de révéler ce pouvoir miraculeux à ses camarades, et se retrouve enrôlée dans le club très fermé des prophétesses. Lorsque la guerre arrive, détruisant tout sur son passage, la divine mission d’Henrietta et de ses amies va revêtir une toute nouvelle importance.

L’auteur :

Fille de missionnaires, Rebecca Mackenzie a passé sa jeunesse en Thaïlande, en Malaisie et en Inde. Elle vit désormais en Inde. La vie rêvée d’Henrietta est son premier roman.

 

Mon avis :

Fille de missionnaires : quel drôle de destin, telle est la vie d’Etta qui défile sous nos yeux.

Au cœur de la guerre sino-japonaise, Etta, une fillette d’une dizaine d’années est envoyée par ses parents missionnaires dans une pension. Au seuil de l’adolescence, toutes ces fillettes étudient sous la houlette d’un personnel anglais déraciné aussi. Tata Muriel est l’une d’elles : le livre alterne les chapitres décrivant la vie des pensionnaires avec d’autres donnant la parole à Muriel. Celle-ci les éduque de son mieux, face à une fillette comme Etta qui se démarque, fantasque et rebelle. Elle se découvre un don et entraîne ses camarades dans ses délires.

Après une centaine de pages, environ un quart du livre j’ai moins accroché à l’histoire et au fur et à mesure j’ai trouvé cela un peu long et redondant. Sans dévoiler l’intrigue, la guerre et ses conséquences apportent un deuxième souffle et le lecteur est de nouveau pris par l’histoire dans la deuxième partie du livre.

J’ai surtout apprécié la description du contexte historique qui nous plonge dans une époque troublée aux profonds retentissements pour toutes les petites pensionnaires.

 

L’auteur est elle-même fille de missionnaires, pour mieux la comprendre et découvrir son univers, voici le lien vers le site de l’auteur : http://www.rebeccamackenzie.com/about-1/#ialopg

 

Merci aux éditions Denoel pour cette découverte.

 

Editions Denoël

Traduction de l’anglais par Elsa Maggion

Collection Denoël & d’ailleurs

Parution : 04-11-2016

 

Notation :