Des pages et des îles

Mes livres de la rentrée littéraire

Grâce à la FNAC et en tant que jurée, j’ai lu les livres suivants :

  • Moment d’un couple  de Nelly Alard
  • En mer  de Toine Heijmans
  • Le divan de Staline  de Jean-Daniel Baltassat
  • Le crépuscule d’un monde de Yves Turbergue
  • Les disparus de Mapleton    de Tom Perrota

Seuls les trois premiers livres ont retenu mon attention;

Voici un commentaire de « Moment d’un couple » (Gallimard) :

Un roman étonnant : par moment prenant et même haletant et à d’autres moments ennuyeux. J’ai été décontenancée par ce livre : j’ai alterné tout au long de la lecture par des sentiments opposés : un certain plaisir de lecture surtout la première moitié du livre mais en même temps j’ai eu du mal à accrocher à l’histoire et aux personnages.

L’histoire est celle d’un jeune couple confronté à l’adultère. Olivier rencontre une autre femme et entame une relation mais au bout de quelques semaines, il préfère avouer à Juliette son aventure. Celle-ci, après avoir réfléchi à la situation décide de se battre pour sauver son couple.
La maîtresse se bat aussi pour garder son amant.
Les trois personnages vont s’engluer dans une relation où femme, mari et maîtresse cherchent leur place. Seule Juliette est crédible et nous émeut.

Mon avis : le mari est pathétique, la maîtresse caricaturale et le roman trop long. Je me suis ennuyée le derniers tiers du livre
Et que dire de la fin : bâclée et à la limite du grotesque.
Dans cette rentrée littéraire, un roman à oublier.

En mer  de Toine Heijmans (Christian Bourgeois)

C’est un huis-clos oppressant entre un père et sa petite fille seuls sur un bateau.

Ce livre est étonnant, déroutant et déroule un suspense implacable.

Le récit est court et prenant, les personnages forts; la mer est aussi un personnage.

La fin est étonnante et inattendue.

Je vous le conseille.

Le divan de Staline  de Jean-Daniel Baltassat (Seuil)

Un roman intéressant et documenté.
Le personnage de Staline a un côté très humain dans ce livre auquel on ne s’attend pas.

C’est une biographie romancée qui retrace quelques jours, dans les derniers mois de Staline, entre lui, sa maitresse et un jeune artiste.

Staline se raconte sur un divan, à la manière de Freud sous l’œil bienveillant de sa maitresse; le jeune artiste prépare une oeuvre à la gloire du grand homme.

A la fois récit historique et description subtile de l’entourage de Staline, ce roman nous plonge dans cette époque et donne un éclairage sur l’homme Staline hors du contexte politique.

A découvrir.

Grâce à « Chroniques de la rentrée littéraire », j’ai lu « La tourmente du serpent » de Sébastien Cazaudehore

Ma chronique sera publiée dans quelques jours sur ce blog.

Grâce à LIBFLY  » opération « la voie des Indes », je vais lire :

– Une femme dangereuse de Jérôme Prieur  Le Passage

– Un jour dans la forêt de Marie Sizun  Arlea

– Pietra Viva de Léonor de Récondo   Sabine Wespieser

Chroniques sur Libfly avant le 15/10

Heather Mallender a disparu de Robert Goddard

Heather

Quatrième de couverture
Quinquagénaire alcoolique et désenchanté, Harry Barnett vit depuis de nombreuses années sur l’île de Rhodes, où il est le gardien de la propriété d’un de ses amis, un homme politique anglais. Quand Heather Mallender arrive à la villa pour se remettre d’un drame personnel, Harry est vite attiré par la jeune femme. Mais, lors d’une balade en montagne, tout bascule : elle disparaît sans laisser de traces et Harry est soupçonné par la police grecque de l’avoir assassinée. Devant l’absence de preuves, il est laissé en liberté. Avec une question qui ne cesse de l’obséder : qu’est-il arrivé à Heather ? Il décide alors de mener l’enquête à partir de sa seule piste : les vingt-quatre dernières photos prises par la jeune femme avant de disparaître. Cliché après cliché, il va ainsi tenter de reconstituer les dernières semaines de la vie de celle-ci, entre la Grèce et l’Angleterre. Mais plus il apprend de choses sur Heather, sur son passé et sur sa vie, et plus le mystère s’épaissit.
Dans une atmosphère mystérieuse et envoûtante, qui n’est pas sans évoquer l’univers de Douglas Kennedy ou celui d’Elizabeth George, Robert Goddard mène d’une main de maître une intrigue foisonnante et nous offre un nouveau chef-d’oeuvre à l’épaisseur romanesque exceptionnelle et au suspense omniprésent.

 

Biographie : Journaliste puis enseignant, Robert Goddard a dirigé un établissement scolaire dans le Devon pendant plusieurs années avant de se consacrer entièrement à l’écriture. Il vit aujourd’hui à Truro, dans les Cornouailles.Robert Goddard a publié vingt et un romans depuis 1986. Longtemps souterraine, son œuvre vient d’être redécouverte en Angleterre et aux États-Unis, où elle connaît un succès sans précédent. Après « Par un matin d’automne » (2010), Heather Mallender a disparu, publié une première fois par Belfond en 1993 sous le titre Les Ombres du passé, est le deuxième ouvrage de Robert Goddard à paraître chez Sonatine Éditions.

 

 

Mon avis

Un roman addictif avec une intrigue complexe très difficile à lâcher. Les ingrédients de ce roman : suspense , psychologie, secrets, ambiance  et un soupçon de mystère. L’histoire débute avec une disparition et se poursuit avec une enquête dans l’île grecque ou Heather a disparu. Ensuite, les événements s’enchaînent et se compliquent au fur et a mesure de la lecture. La construction est originale, la disparue a laissé des photographies qui sont utilisées par l’enquêteur pour remonter le temps. Chaque photo le conduit sur un nouveau lieu et à la rencontre de personnages proches de la disparue.  Harry, l’enquêteur est atypique et n a pas le profil habituel mais il est attachant et très efficace dans son enquête, quel plaisir de le suivre ! L’enquête nous emmène sur de nombreuses pistes dont les fils se dénouent petit à petit, le lecteur est tenu en haleine tout au long de ce pavé de 650 pages. Les rebondissements sont nombreux surtout dans le dernier quart du livre. Ce que j’ai préféré : la mise en scène de l’intrigue qui se corse au fil des pages, la fluidité de l’écriture et la description de la campagne anglaise.

Cet auteur est une belle découverte et je vais lire ses autres romans. Merci Mathilde (ma bibliothécaire préférée !) et mon club littéraire pour la recommandation de ce livre.


L’avis de la presse :
Robert Goddard signe avec Heather Mallender a disparu un pavé à suspense à devenir asocial et insomniaque. Olivia de Lamberterie, Elle

Notation :

Maine de J. Courtney Sullivan

Présentation de l’éditeur
Alice, 80 ans, s’apprête à vivre un dernier été dans le Maine, avant de céder la maison familiale. Cette demeure est chargée d’histoire : depuis plus de trente ans, chaque année, Alice y a passé ses vacances avec ses filles et l’ensemble de sa famille. Toute son existence de jeune immigrée irlandaise peut se lire sur ces murs, à l’exception de ce secret douloureux qui la ronge depuis de nombreuses années. Maine est un roman fort sur la famille, la transmission et la place de la femme dans la société depuis trois générations.

le-roman-de-l-ete-maine-de-j-courtney-sullivan_LBiographie :
J . Courtney Sullivan a publié deux romans aux États-Unis. Ancienne diplômée de Smith, elle est actuellement journaliste au New York Times.

Mon avis :
Un chassé croisé d’histoires de femmes avec le récit de la grand-mère Alice, sa fille, sa belle-fille et sa petite-fille.Subtil, tendre et intime ce roman à quatre voix alterne entre ces quatre héroïnes.
Leur histoire est touchante et émouvante, des secrets de famille enfouis et dévoilés progressivement expliquent la complexité des différents personnages. Alice la grand-mère est dure et cassante, surtout avec sa fille, et rejette sur son entourage une culpabilité qui la ronge depuis la mort de sa sœur. Kathleen, la fille, se reconstruit après avoir fréquenté les alcooliques anonymes et entretient des rapports conflictuels avec sa mère Maggie la petite fille, trentenaire, cherche sa place dans sa famille avec une mère omniprésente et dans son couple, un conjoint défaillant
Ann-Marie est, a priori, la femme parfaite ; la belle-fille d’Alice s’occupe de tout : son mari, ses enfants, la maison mais elle s’ennuie et commence à s’intéresser un peu trop à d’autres mais j’arrête là …
Un roman qui interpelle chacun de nous au travers de son analyse sur les relations familiales et la maternité  C’est aussi un livre difficile à poser, l’histoire de ces quatre femmes nous happe dès le départ et ne nous lâche plus.
Comment ne pas se sentir proche de chacune de ses femmes qui trouve forcément  un écho dans nos vies ?

Ce pavé de 450 pages se dévore avec plaisir tant pour la finesse des descriptions des personnages mais aussi pour l’évocation de la région du Maine qu’on a envie de découvrir après cette lecture. Cet état du Maine est d’ailleurs un personnage incontournable au coeur de cette belle histoire.

Merci Sophie pour cette découverte et un grand merci aussi à Mathilde qui m’a conseillée le premier roman de cet auteure « les débutantes ».

Un lien vers le site de l’auteure

L’avis de la presse :
Un roman tendre et impitoyable sur une famille dont les membres se déchirent, mais que l’amour peut toujours racheter. — The Washington Post

Notation :

Madame Hemingway de Paula McLain

 

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Présentation de l’éditeur

Madame Hemingway est la reconstitution imaginée des amours et du mariage de Ernest Hemingway avec sa première épouse (il en aura quatre), Hadley Richardson. Mariés en un éclair, follement amoureux, les Hemingway embarquent le 8 décembre 1921 à bord du Leopoldina pour Paris la trépidante où ils se retrouvent vite au cœur d’une « génération perdue » d’écrivains expatriés qui compte déjà Gertrude Stein, Ezra Pound, James Joyce, F. Scott et Zelda Fitzgerald.

 

Biographie : 

Diplômée en poésie de l’université du Michigan, boursière du prestigieux national Endowment for the Arts, Paula McLain est l’auteur de deux recueils de poèmes, d’un essai et d’un premier roman, A Ticket to Ride, jamais traduit en français. Elle vit avec ses enfants à Cleveland, dans l’Ohio. 

Mon avis  : Plongée dans le milieu artistique des années 20 à Paris, ce livre est un beau portait de la femme d’un grand écrivain.

Madame Hemingway, qui est le narrateur de l’histoire, soutient son mari dans ses débuts difficiles. Ernest est torturé, extraverti mais surtout possède une très grande confiance dans son potentiel d’écrivain et veut percer à tout prix. Sa femme va tout faire pour l’aider, en dépensant ses économies pour faire vivre le ménage et en l’encourageant à chaque instant.

Leur vie est une fête incessante avec soirées alcoolisées et débridées. Tous leurs amis vivent sur ce rythme endiablé et la plupart sont riches contrairement au couple Hemingway . Hadley, notre héroïne est touchante, sensible et une muse parfaite pour son mari écrivain mais son couple va basculer et la troisième partie du livre nous présente une autre facette de leur vie; mais je n’en dirai pas plus …

Agréable à lire, ce livre m’a charmée et j’ai vécu dans les années 20 au cours de ces pages; j’avais du mal à abandonner les personnages quand je devais le poser.

Une belle lecture et un grand plaisir : je conseille.

Merci Mathilde (ma bibliothécaire préférée !) et mon club littéraire pour la recommandation de ce livre.

 

Pour prolonger l’immersion dans cette époque : «Paris est une fête » d’E. Hemingway qui retrace cette période de sa vie avec Hadley au début des années 20; il a été réédité en juin 2011.

Notation :

Boire les nuages dans une tasse de porcelaine de M.H Ferrari

Ce roman est une belle histoire d’amour mais pas seulement, c’est aussi un belle histoire corse sur fonds de paysages montagneux et ensoleillés.

L’écriture est lyrique, poétique et savante : j’ai pris du plaisir à la lecture de ce livre.

L’intrigue qui peut paraître simple au début, met en scène une femme âgée qui revient sur son passé et réfléchit à l’enchaînement des événements. Pourquoi a-elle épousé Antoine ? Qu’est devenu Adriano ?

Au moment de faire le bilan de sa vie, notre héroïne pense à ses erreurs et surtout aux concessions qu’elle a fait pour éviter de déplaire à sa famille notamment.

Ce n’est donc pas juste une histoire d’amour, c’est également une leçon de vie.

Un plaisir de lecture grâce à la belle écriture et aux citations littéraires.

Grâce à ce livre acheté dans un petit magasin de Porto Pollo (Corse du sud) et paru aux éditions Clémentine, j’ai découvert une auteure sensible et érudite.

Je recommande !

Biographie

Marie-Hélène Ferrari est née en Lorraine le 14 mars 1960. Professeur de français, elle enseigne actuellement au lycée de Porto-Vecchio. Elle vit en Corse du sud, à quelques kilomètres de Bonifacio.

Après un master de droit, diplômée en comptabilité, diplômée des Beaux-Arts, conseil juridique, elle est certifiée en lettres modernes, car sa curiosité ne se lasse pas. En quelques années, cet auteur a installé dans le paysage insulaire une présence atypique car autant aimée de son lectorat dans le registre intime, que dans la série des policiers qui sont toujours en tête des ventes de la littérature insulaire.

Une écriture que l’on ressent comme une nécessité et qui parle à chacun de nous au plus profond du coeur. Elle écrit des oeuvres variées, avec le drame néoromantique Mélusine, les nouvelles centrées sur la vie contemporaine Corse avec Cruauté Ordinaire, ou bien dans des pièces telles que Pandora !.

Interview sur Journal De Corse : http://www.jdcorse.fr/JDC2/Rencontre-avec-Marie-Helene

 

Notation :