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Chronique de : Avant les diamants de Dominique Maisons

Avant les diamants

Résumé :

Hollywood, 1953. L’industrie cinématographique est un gâteau fourré à l’arsenic que se disputent la mafia, l’armée et les ligues de vertu catholiques. Dans ce marécage moral et politique, ne survivent que les âmes prêtes à tout. Le producteur raté Larkin Moffat est de ceux-là. Abonné aux tournages de séries B, il fait vivoter les crève-la-faim du cinéma et enrage contre ce système qui l’exclue. Jusqu’au jour où il se voit proposer la chance de sa vie.  Dans cette combine dangereuse vont graviter autour de lui le major Buckman, parieur et coureur invétéré, le très ambivalent père Santino Starace, l’impresario et proxénète Johnny Stompanato…

L’auteur :

Dominique Maisons est l’auteur de romans noirs et thrillers salués par plusieurs prix. Avec son “roman-vrai” Avant les diamants, il effectue un tournant littéraire majeur, qui le place dans les pas des plus grands – James Ellroy, Robert Littell ou Don Winslow.

Ma chronique :

Une vision anti glamour d’Hollywood, tout semble vrai même le plus innommable.

Cette plongée dans ce monde hollywoodien des années cinquante ressemble à une descente aux enfers. Pègre et cinéma réunis, il fallait oser.

Comment démêler le vrai du faux dans ce polar ? 

Si on aime les romans noirs de Jales Ellroy alors banco : ne pas hésiter, ce livre de cinq cent pages va vous ravir. Les intrigues s’enchaînent à un rythme qui nous laisse pantelant, c’est touffu et dense.

Le cinéma hollywoodien est décrit de manière très détaillée et tout est bien documenté. Cela frise parfois un trop plein de débordements mais c’est mené avec style et brio.

Impossible à raconter, à lire pour une plongée en eaux très troubles et on en redemande.

Paru aux éditions de la Martinière.

Notation :

Chronique de : Victor Kessler n’a pas tout dit de Cathy Bonidan

Victor Kessler n’a pas tout dit

Résumé :

La brume des Vosges cache bien des secrets. Bertille le sait : elle les a fuis. Retranchée à Paris dans une vie solitaire, la jeune femme a enterré ses souvenirs. Jusqu’au jour où sa vie bascule. Quelques pages trouvées dans le cabas d’un vieil homme la réveillent d’un coup : il s’agit d’une confession, écrite par un certain Victor Kessler. Car le 17 novembre 1973, quarante-cinq ans plus tôt, le corps d’un enfant de dix ans a été repêché dans un lac près de Saintes-Fosses. L’instituteur du village est le coupable idéal : Victor Kessler, lui-même.

L’auteure :

Cathy Bonidan écrit depuis l’âge de quatorze ans. Elle est institutrice à Vannes. Son premier roman, Le Parfum de l’hellébore (2017), a reçu onze prix littéraires. Les droits de son second roman, Chambre 128 (2019), ont été vendus dans sept pays, dont les États-Unis.

Ma chronique :

J’ai découvert cette auteure avec son premier livre : « Le parfum de l’hellébore » et je n’ai pas été déçue par ce nouveau roman. 

Je suis rentrée très vite dans l’histoire que je n’ai pratiquement pas lâchée : l’intrigue est orchestrée de main de maître, le suspense intense et l’émotion est au rendez-vous.

Ce n’est pas un polar ni un thriller, Cathy Bonidan a écrit un « roman enquête » qui allie psychologie, recherche de la vérité, secrets de famille et un fait divers tragique.

Bertille, l’héroïne, veut comprendre les dessous de la tragédie après avoir rencontré Victor Kessler. Celui-ci a été arrêté, quarante quatre auparavant, pour le meurtre d’un enfant. Après avoir lu le début de son journal et échangé avec lui, elle se rend sur place et enquête. Ses découvertes déroutantes alternent avec la suite du journal que Victor a décidé de finaliser. Un rythme soutenu, des personnages cabossés « à fleur de peau » et la résurgence des fantômes du passé : tout concourt à nous accrocher à cette histoire.

J’ai frémi avec Bertille, femme fragile mais déterminée à tout comprendre. Je me suis attachée aussi à Victor, héros malgré lui, dont la confession nous arracherait presque des larmes surtout en fin de récit.

Un livre à ne pas manquer.

Publié aux éditions de la Martinière 

Notation :

Vanessa Savage : La Maison

Résumé

La maison où Patrick a passé toute sa jeunesse n’est pas une demeure comme les autres. Quinze ans plus tôt, elle a été le théâtre d’un drame inconcevable : toute une famille y a été retrouvée massacrée. Patrick garde pourtant des souvenirs irremplaçables dans ces lieux, comme seule l’enfance sait en créer. Il décide de la racheter. Sa femme, Sarah, et leurs deux enfants s’y installent à contrecœur. Le délabrement , l’atmosphère sinistre qui colle à la maison oppressent Sarah. Ses psychoses reprennent, de plus en plus sombres. Des voisins épient chacun de ses mouvements. La tension monte.

L’auteur

Vanessa Savage, graphiste et illustratrice, vit dans le sud du Pays de Galles avec son mari et ses deux filles. La Maison est son premier roman.

Mon avis

Un bon thriller psychologique que je n’arrivais pas à lâcher.

Je l’ai dévoré : accrochée à cette histoire de maison cauchemardesque qui cache de sombres secrets.

La tension est forte, on frissonne tout en en redemandant.

La succession de chapitres entrecoupés d’une voix « off » qui épie Sarah et ses proches, donne un rythme rapide et oppressant.

Très douée pour maintenir une pression et nous angoisser, l’auteure nous emporte dans une histoire complexe addictive.

Comment Sarah et ses proches pourront-ils échapper aux multiples dangers liés à cette maudite maison ?

Découvrez ce nouveau titre aux Éditions de la Martinière.

Notation :

Ragnar Jónasson : Sótt

Sótt
Sótt

Résumé :

Mais que se passe-t-il encore à Siglufjördur ? L’inspecteur Ari Thor n’est pas venu à bout des secrets de ce village en apparence si tranquille.
Lui qui avait fini par se faire à la rudesse du climat et aux hivers trop longs se sent de nouveau pris à la gorge par un terrible sentiment de claustrophobie.
La ville est mise sous quarantaine car on suspecte une épidémie de fièvre hémorragique ( sótt, en islandais).  Les premières victimes succombent tandis qu’un crime vieux de cinquante ans remonte à la surface… 

L’auteur :

Ragnar Jónasson est né à Reykjavik en 1976. Ses grands-parents sont originaires de Siglufjördur. Grand lecteur d’Agatha Christie dès son plus jeune âge, il entreprend la traduction, à 17 ans, de quatorze de ses romans en islandais. Avocat fiscaliste, il est aussi le cofondateur du Festival international de romans policiers Iceland Noir. C’est l’agent d’Henning Mankell qui a découvert Jónasson et vendu les droits de la série des enquêtes d’Ari Thór dans vingt-et-un pays dont les États-Unis, la Suède ou l’Angleterre, où elle rencontre partout un immense succès.

Mon avis :

Ce quatrième opus m’a autant accrochée que les précédents.

J’ai retrouvé avec grand plaisir Ari Thór, le jeune inspecteur, et l’ambiance islandaise.

Le jeune policier est attachant, l’auteur mélange vie privée des policiers et l’enquête pour une immersion complète. Retrouver des personnages comme sa compagne Kristín, la journaliste Isrún et le policier Tómas renforce l’intérêt du lecteur.

Nous sommes face à plusieurs intrigues contemporaines et une histoire du passé alors qu’une épidémie enferme les habitants de Siglufjördur. L’isolement dû à cet épisode de menace de contagion rend le climat d’autant plus pesant.

Lorsqu’un homme demande à l’inspecteur de se pencher sur une énigme vieille de cinquante ans, Ari n’hésite pas et se lance dans cette aventure. Comment expliquer la mort de cette jeune femme à Hédinsfjördur ? Comme le précise l’auteur dans le prologue, ce magnifique fiord est inhabité depuis les années cinquante et accessible en voiture seulement depuis quelques années. Le froid et l’isolement sont-ils les seuls facteurs de la mort de la jeune femme ? Retrouver des traces du passé et démêler une histoire complexe, telle est la nouvelle mission d’Ari.

Lors de chaque enquête, je me téléporte en Islande, je regarde sur Internet où se situent les lieux décrits et je me régale.

Des chapitres courts et une écriture très fluide dynamisent la lecture qui devient addictive.

Fan de la première heure, je reste attachée à cet auteur qui m’apporte dépaysement et plaisir de lecture. Pourquoi s’en priver ?

À retrouver aux éditions La Martinière.

Notation :

Paola Masino : La Massaia

La Massaia
La Massaia

Résumé :

Voici une petite fille qui a décidé de ne rien faire comme tout le monde. Elle a choisi de vivre… dans une malle. Oubliée de sa famille et de la société, entièrement absorbée par ses questionnements sur le sens de l’existence, elle ignore les devoirs qui incombent à toute femme. Car, sous l’Italie fasciste – où l’on devine que se situe le roman –, les femmes sont assignées au mariage et à leur foyer : «Des enfants, des enfants ! » assénait Mussolini. Sale, repoussante, cette étrange créature fait le désespoir de sa mère. Jusqu’au jour où elle cède à ses suppliques : adolescente, elle sort de la malle.

L’auteur :

À l’instar de son héroïne, Paola Masino (1908-1989) fut une femme moderne et émancipée, très critique à l’égard des valeurs réactionnaires du fascisme. Intellectuelle d’avant-garde, figure des cercles artistiques et littéraires du XXe siècle, elle fit scandale dans son pays par sa liaison avec l’écrivain Massimo Bontempelli, séparé de son épouse et de trente ans son aîné. Francophile, elle fut aussi la traductrice en Italie de Barbey d’Aurevilly, Balzac ou Stendhal.

Mon avis :

Avant même d’entamer la lecture, l’histoire du livre est déjà extraordinaire et m’a interpellée : le livre a été censuré par les fascistes puis l’imprimerie produisant le livre a brûlé et l’auteur a dû reconstituer son roman. C’est aussi une première traduction française soixante-quinze ans après sa publication en Italie.

La « Massaia » est une ménagère ou femme au foyer, un synonyme de la femme dans ces années quarante. Bien qu’issue d’un milieu aisé, notre héroïne n’échappe pas à la condition subalterne de la femme.

Oui c’est un roman féministe mais pas uniquement car cette fable atypique est également le reflet d’une époque.

Après une enfance différente, cachée dans une malle, à peine sortie de sa chrysalide, elle devient une Massaia, une épouse modèle qui doit répondre tous les besoins de son mari quitte à se renier.

Le style parfois grandiloquent et théâtral peut étonner le lecteur sans nuire au plaisir de lecture.

Si on aime les livres qui surprennent avec du fonds, je vous le conseille car vous serez comblés.

Paru aux éditions de la Martinière le 29 août 2018.

Notation :