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Chronique de : Demain même heure d’Emma Straub 

Résumé :

Au milieu de ses voisines manucurées de l’Upper West Side, Alice Stern détonne. Elle travaille dans l’école où elle a étudié, elle est en couple mais elle vit seule, dans le même studio qu’il y a quinze ans, et elle n’a pas prévu d’arrêter de fumer. Sa vie est passée en un clin d’œil, et la voilà à l’aube de ses quarante ans. Alice pensait qu’elle aurait eu plus de temps pour se prendre en main. Elle pensait aussi qu’elle aurait plus de temps auprès de Leonard, son père, malade. Le soir de son anniversaire, elle s’endort devant leur ancien appartement de Manhattan. Le lendemain matin, elle se réveille en 1996 …

L’auteure :

Emma Straub est l’autrice de plusieurs best-sellers du New York Times et ses romans sont publiés dans le monde entier. Elle est la propriétaire de la célèbre librairie Books are Magic de Brooklyn.

Ma chronique :

Une idée originale : une histoire de voyage dans le passé pour tenter de sauver son père malade. L’idée m’a attirée dans le choix de cette lecture.

Le rêve de chacun exploré ici : remonter le temps pour infléchir le destin. Alice est confrontée à ce dilemme, que peut-elle faire pour aider son père grâce à ces voyages dans le temps ?

Une lecture intéressante mais pas passionnante : les cent premières pages contiennent des longueurs, l’intrigue met du temps à s’installer. Ce que j’ai le plus aimé : la relation père/fille m’a touchée, Alice se démène pour améliorer la vie de son père avant la sienne. Les réflexions sur le sens que chacun donne à sa vie sont un peu trop « cliché », la conquête de la richesse et de l’amour de sa jeunesse.

Le père de l’héroïne écrit des romans de science-fiction et de voyages dans le temps, le croisement entre les propres expériences d’Alice sont intéressantes dans le récit quoiqu’un peu complexe par moment.

Une lecture mitigée au final pour moi, j’attendais davantage de fantastique et de magie que je n’ai pas retrouvés ici.

Paru aux éditions Les Escales 

Notation :

Chronique de : Mes sœurs, n’aimez pas les marins de Grégory Nicolas  

Résumé :
1942, sur les côtes de Bretagne. Quatre vies entre petits matins calmes et furie des tempêtes. Celles de Perrine et de son fils Jean, qui, en pleine Seconde Guerre mondiale, décide d’embarquer sur un bateau de pêche à seize ans, contre l’avis de sa mère. Puis c’est la rencontre entre Jean et Paulette, le coup de foudre, la naissance de Pierre.


L’auteur :
Grégory Nicolas est notamment l’auteur de Des histoires pour cent ans (Pocket – Les Révélations- 2020), des Fils du pêcheur (Les Escales 2021, Pocket – Grand prix des lecteurs – 2022) et de la série Papi est un super menteur (PKJ). Il a également écrit Équipiers (Hugo Sport 2019) qui a reçu le prix Antoine-Blondin.


Ma chronique :
D’une plume à la fois alerte et tendre, l’auteur porte un regard sans concession sur la vie des pêcheurs et leurs destins parfois tragiques.
Un livre réussi que j’ai lu avec un grand intérêt jusqu’à la fin. J’ai été touchée et envoûtée par ce récit choral, les femmes y sont les grandes héroïnes et souvent les oubliées dans les destins aventureux et tragiques des marins.
C’est tellement réaliste et dur lorsqu’il nous raconte le quotidien rude de ces pêcheurs et le calvaire de leurs épouses ou sœurs ou mères restées à terre. Des histoires  fortes remplies d’amour.
Les dernières pages sont particulièrement poignantes, ils s’en dégage tellement d’émotions. 
J’ai frissonné devant ses destins brisés en espérant toujours que la mer serait moins dure pour ses marins et leurs femmes.
Personne ne pourra rester insensible à ce texte tour à tour lumineux et sombre encore meilleur que son précédent roman « Les Fils du pêcheur ».


Paru aux éditions Les Escales

Notation :

Chronique de : Les tourments d’Hermine de Caroline Kant 

Résumé :

Hermine a toujours admiré sa collègue Yasmine, bénévole auprès des mineurs sans-papiers. Alors quand celle-ci lui demande d’accueillir un adolescent de seize ans, elle ne peut pas refuser. L’arrivée d’Ismaël bouleverse sa vie… et celle de ses voisins ! Mais quelle chance d’être si bien entourée : Margaux est toujours de bon conseil et Joshua, toujours là pour elle. Surtout qu’Hermine n’est pas au bout de ses peines…

L’auteure :

Caroline Kant est une autrice parisienne. Sa série s’inspire des années où elle a vécu rue Cavendish, dans l’appartement de Margaux.

Ma chronique :

Quel plaisir de retrouver l’immeuble Cavendish et ses locataires, encore une réussite.

Une série vraiment addictive avec tous les bons ingrédients qui nous accrochent : des personnages vrais, remplis d’humanité, un esprit d’entraide toujours présent et des thèmes ancrés dans notre monde actuel.

Hermine est institutrice, vit seule et secrètement amoureuse. L’arrivée d’Ismaël, jeune migrant sans foyer va bouleverser sa vie. Comment va-t-elle concilier une vie sentimentale inexistante avec un invité surprise ?

Une histoire touchante, un style fluide et sans niaiserie : tout en délicatesse l’auteure nous entraîne dans le sillage des habitants attachants de l’immeuble Cavendish. 

Ouvrir un livre de la série c’est l’assurance de passer un beau moment de lecture, des retrouvailles qui donnent le sourire au lecteur : c’est beaucoup déjà !

Chaque tome a pour héros l’un des habitants de l’immeuble Cavendish, un vrai puzzle littéraire qui fonctionne bien, j’ai déjà hâte de retrouver les personnages de l’immeuble Cavendish dans la prochaine aventure.

Publié aux éditions Les Escales Séries.

Notation :

Chronique de : La Breizh Brigade Bienvenue chez les Corrigan de Mo Malø 

Resumé :

Bienvenue au Manoir des Corrigan, maison d’hôte chaleureuse entretenue par trois générations de femmes hautes en couleur : Maggie Corrigan, facétieuse quasi-septuagénaire, Louise Corrigan, sa fille, institutrice de métier et mère de la jeune Énora Corrigan, aux allures d’ « elfe rebelle » à en croire sa grand-mère. C’est ensemble qu’elles vont ressusciter la Breizh Brigade, une équipe d’enquêtrices hors du commun, autrefois formée pour résoudre un mystère familial…

L’auteur :

Mo Malø a signé de nombreux best-sellers : ses romans policiers, parus aux éditions de La Martinière, ont déjà conquis plus de 300 000 lecteurs

Ma chronique :

J’ai aimé ce nouveau roman d’un auteur que je connaissais sous un autre style. Premier épisode d’une nouvelle série, une bonne nouvelle pour les lecteurs.

L’auteur se révèle très à l’aise dans cette comédie policière qui remplit toutes ses promesses : nous faire sourire, les personnages sont hauts en couleur, les dialogues truculents et il y a un crime à élucider.

L’ambiance malouine est parfaitement restituée, ce qui n’est pas étonnant quand on apprend en fin de livre que l’auteur a passé son enfance dans cette ville.

Les trois héroïnes, notre Breizh Brigade, sont futées et décidées à trouver le coupable. 

Les trois sont épatantes, ma préférence va à la doyenne, incapable de tenir sa langue, vive et pugnace. Son langage fleuri, mélange de français et anglais donne un ton décalé et humoristique. Par moment, on se croirait transporté dans un film classique aux dialogues de Michel Audiard.

Le suspense est là aussi, n’oublions pas que c’est un roman policier. Police et la brigade enquêtent et traquent la vérité qui n’est pas là où l’on pensait la trouver.

En synthèse : une comédie policière pétillante qui se dévore et dont on a déjà hâte de lire d’autres épisodes.

Paru aux éditions Les Escales.

Notation :

Chronique de : Sugar Street de Jonathan Dee 

Résumé :

Sans nom ni visage, un homme fuit son passé avec 168 548 dollars cachés dans sa voiture. Son but : une vie plus simple, loin de tous les privilèges qui ont construit son identité. Arrivé dans une ville inconnue, il loue un studio auprès d’Autumn, une femme étrange. Chacune de leurs rencontres est marquée par une méfiance mutuelle.

L’auteur :

Sugar Street est le huitième roman de Jonathan Dee après Ceux d’ici paru en France en 2018. Son roman Les Privilèges a été finaliste du Prix Pulitzer en 2011. Il enseigne aujourd’hui un programme d’écriture créative à l’université de Syracuse.

Ma chronique :

Je découvre cet auteur avec ce titre : je plebiscite ce roman atypique qui secoue par son ton et par les sujets traités.

Le héros est un fugitif dont on ne sait rien et qui se cache afin de ne laisser aucune trace de sa vie passée. Qui est-il ? Que fuit-il ? Je suis un fugitif pas un lâche dit-il.

C’est un long monologue à la première personne du singulier qui raconte son errance tout en s’insurgeant contre les dérives de notre société.

Quand je dis un long monologue, je précise que ce n’est pas une lecture ennuyeuse au contraire, un vrai suspense nous accroche à son histoire et jusqu’au bout le lecteur se demande ce qu’il fuit et s’il réussira à disparaître.

Qu’on adhère ou pas à sa vision sombre de nos conditions de vie, cette diatribe contre notre société, au ton incisif et désabusé, incite à réfléchir et m’a interpellée.

Impossible de rester insensible aux questionnements du héros et à sa fuite.

Une lecture qui m’a hantée après avoir refermé le livre.

Paru aux éditions Les Escales.

Notation :