Des pages et des îles

Paula Rizzo : La magie des listes

Présentation :

Vous avez l’impression de n’accomplir que le quart de vos tâches ? Vous craignez constamment d’oublier quelque chose ? Vous courez après le temps ? Vous vous sentez souvent débordé et stressé ? Choses à faire, endroits à visiter, restaurants préférés, livres à lire… Dresser des listes, c’est le moyen le plus efficace pour vous déstresser et mieux vous organiser chaque jour. Mais encore faut-il savoir comment les optimiser !

L’auteur :

Productrice de programmes pour la télévision, Paula Rizzo attribue son Emmy Award et son succès en général à son addiction aux listes. Elle est la fondatrice de ListProducer.com, dont le but est d’aider chacun à s’organiser et accomplir plus de tâches tout en étant moins stressé.

Mon avis :

J’ai toujours aimé faire des listes dans ma vie personnelle et professionnelle, je me suis donc précipitée sur ce titre. Pas déçue, au contraire car j’ai appris beaucoup. Maintenant je sais aussi que je ne suis pas seule à pratiquer cette activité, qualifiée d’addictive par l’auteur de la préface.

La promesse : s’organiser de manière plus efficace, gagner du temps et accroître sa productivité avec des listes organisées par thème et en suivant les conseils proposés.

Dans ces conseils, sont proposés des types de listes et des modèles. J’ai aimé « la liste de gratitude » : écrire tout ce qui nous rend heureux, les psychologues estiment que cette liste augmente notre aptitude au bonheur.

Faire des listes permet d’être moins stressé, on l’a tous expérimenté.

J’ai aussi appris que les listes optimisent les facultés du cerveau, améliorent nos capacités de concentration et renforcent l’estime de soi. Effectivement, barrer une tâche effectuée apporte une grande satisfaction : un sentiment de devoir accompli.

Le livre aborde les listes dans l’univers de la famille et du travail et indique pour chaque thème des noms d’applications et de sites internet. Mention spéciale pour le chapitre « modèles de listes et plus particulièrement « partir en voyage ».

La préface est d’Isabelle Pailleau et donne envie d’aller consulter son site “La fabrique à Bonheurs“.

Pourquoi ne pas aller voir le site de l’auteure pour en apprendre encore plus : ListProducer

Merci aux Éditions Leduc pour cette découverte que je vous recommande.

Notation :

Virginie Caillé-Bastide : Le Sans-Dieu

Le Sans-Dieu
Le Sans-Dieu

Résumé :

Bretagne, 1709. Une vague de froid sans précédent s’abat sur le royaume de France, déclenchant une famine effroyable. Arzhur de Kerloguen assiste impuissant à la mort du dernier de ses sept enfants. Sa femme ayant perdu la raison, il abandonne sa terre natale et les derniers fragments de sa foi.

Au large des Caraïbes, 1715. L’Ombre, farouche capitaine, fait régner la terreur sur ces mers du bout du monde qu’il écume sans relâche. Lors de l’attaque d’un galion espagnol, il épargne un prêtre jésuite et le retient prisonnier. Un affrontement s’engage alors entre les deux hommes sur l’épineuse question de l’existence de Dieu.

L’auteur :

Virginie Caillé-Bastide est née en 1962 à Lorient. Le Sans Dieu, son premier roman, puise dans ses origines bretonnes et sa passion pour l’histoire.

Mon avis :

Ce formidable roman de pirates est à mettre dans toutes les mains sans hésitation.

Comme moi, vous allez aimer ce titre et vibrer lors des combats sans merci entre les pirates et la flotte royale. Je prédis aussi que vous aurez peur de certaines figures sombres et âmes damnées qu’on nomme pirates.

Le capitaine du bateau « Sans Dieu » baptisé l’Ombre est implacable et n’épargne que ceux qui lui sont utiles comme les charpentiers quand son navire a des avaries. Cet homme fort rencontre une autre figure imposante : un jésuite espagnol surnommé « padre ». Le capitaine breton et le prêtre s’affrontent autour des questions d’humanité et de tolérance. Lequel va plier et baisser la garde ?

J’ai aimé aussi les personnages secondaires : les mousses, les pirates aux gueules cassées, les rares femmes du récit comme Barbe qui a servi le capitaine. L’écriture très fluide et la langue classique nous plongent dans ce dix-huitième siècle impitoyable. On en redemande.

Un très bon livre d’aventures, un genre trop rare que j’ai dévoré avec grand plaisir.

Maintenant je le conseille à tous : ne passez pas à côté.

À découvrir aux Éditions Héloïse d’Ormesson.

Notation :

Monica Kristensen : L’expédition

L’expédition
L’expédition

Résumé :

Archipel du Svalbard. Un appel au secours en provenance du 87e parallèle nord parvient à Knut Fjeld. Une expédition norvégienne est en difficulté, alors qu’elle cherche, sur les traces des grands explorateurs, à rejoindre le pôle Nord. Un projet mal ficelé, que les spécialistes critiquent pour l’itinéraire retenu, et pour le choix du mois de  février, trop tôt en saison. Mais le challenge est là, précisément : réussir ce qui ne s’est jamais fait. Lorsque courage et ambition riment avec folie. L’expédition est partie, mal préparée, mal financée. Deux attelages, huit chiens et quatre hommes. Ce sont les chiens qui tombent en premier.

Knut Fjeld, le flic norvégien du Svalbard, se rend sur place. En plein désert arctique, sur la banquise qui dérive.

 

Mon avis :

Un très bon thriller, angoissant et glacial qui a le double mérite de proposer une bonne intrigue et un décor grandiose.

Même quand on n’aime pas le froid comme moi, on se laisse prendre par la magie des lieux.

Les descriptions et situations sont parfaitement racontées : on y est et on partage la peur et la tension de toute l’équipe.

Ce n’est pas seulement un thriller, c’est également un livre d’aventure au cœur d’une nature exceptionnelle. La description de la préparation de l’expédition est fort intéressante, l’auteure nous la détaillant tout en alternant avec le récit de la vie sur la banquise.

Le rythme est soutenu et les émotions intenses : on tremble avec les quatre pauvres individus perdus au Pôle Nord. L’écriture fluide renforce le plaisir de la lecture.

Une auteure qui est aussi glaciologue cela donne un résultat détonant : une grande aventure sous tension qui nous prend aux tripes et nous laisse peu de répit.

On en redemande !

Notation :

Stéphane Jougla : Gabrielle ou le jardin retrouvé

Gabrielle ou le jardin retrouvé
Gabrielle ou le jardin retrouvé

Résumé :

Gabrielle a deux passions : la lecture et son jardin. Lorsqu’elle meurt accidentellement, le monde de Martin, son compagnon, s’effondre. Inconsolable, il s’efforce de maintenir vivant le souvenir de la femme qu’il aimait. Lui qui n’ouvrait jamais un livre et pour qui le jardin était le domaine réservé de Gabrielle, se met à lire ses romans et à entretenir ses fleurs.

Mon avis :

Merci aux éditions Denoël pour ce récit poétique et émouvant que j’ai dévoré en quelques heures.

Martin est complètement déboussolé lorsque Gabrielle, sa compagne, disparaît. Il refuse de croire à sa perte et s’enferme dans leur appartement. Petit à petit, il décide de vivre comme Gabrielle : en lisant ces livres, lui qui ne lisait pas, et en s’occupant de son beau jardin.

Martin est transformé.

Gabrielle est sa muse, même disparue, elle est toujours là.

Elle avait un secret, Martin le découvre et sa vie est bouleversée. Il va se construire une nouvelle vie bien différente tout en pensant à Gabrielle.

J’ai aimé la manière dont l’auteur dépeint ce deuil, la plume est aussi belle que ce magnifique jardin. Une passion dévorante unit ses deux êtres et nous émeut, nous le lecteur.

Un vrai plaisir de lecture très fluide avec ces chapitres courts remplis de poésie et de tendresse, une belle lecture que je recommande à tous.

Parution aux Éditions Denoël le 24/8/17

Notation :

Richard Russo : A malin, malin et demi

Résumé : Quand Douglas Raymer était collégien, son professeur d’anglais écrivait en marge de ses rédactions : «Qui es-tu, Douglas?» Trente ans plus tard, Raymer n’a pas bougé de North Bath, et ne sait toujours pas répondre à la question. Dégarni, enclin à l’embonpoint, il est veuf d'une femme qui s’apprêtait à le quitter. Pour qui? Voilà une autre question qui torture ce policier à l’uniforme mal taillé. De l’autre côté de la ville, Sully, vieux loup de mer septuagénaire, passe sa retraite sur un tabouret de bar, à boire, fumer et tenter d’encaisser le diagnostic des cardiologues : «Deux années, grand maximum.» Raymer et Sully sont les deux piliers branlants d’une ville bâtie de travers. Quand un mur de l’usine s’écroule, tous ses habitants – du fossoyeur bègue au promoteur immobilier véreux, en passant par la femme du maire et sa case en moins – sont pris dans la tempête.

 

L'auteur :

Richard Russo est né en 1949 aux États-Unis. Après avoir longtemps enseigné la littérature à l’université, il se consacre désormais à l’écriture de scénarios et de romans dans sa maison du Maine.


Mon avis :

Un grand cru ce Richard Russo ! Si vous avez envie de passer un bon moment de lecture au cœur d'une petite ville américaine paumée, ce pavé de six cent pages est pour vous.

Richard Russo adopte un ton humoristique pour accrocher le lecteur : oui, ces personnages sont déjantés, faibles et pourtant si attachants.

On compatit aux malheurs et regrets du chef de la police qui ne parvient pas à oublier sa femme décédée, même si elle avait décidé de le quitter. Quant à Sully, son médecin l'informe qu'il ne vivra plus très longtemps sauf s'il se fait opérer bientôt. En a-t-il seulement envie ?

On croise beaucoup d'autres personnages, j'ai été sensible aux rôles féminins comme Alice, la femme du maire ou Charice dont la logique désarçonne Raymer même s'il sait qu'elle lui est dévouée.

Autant les hommes sont bourrus et même limités, quant aux femmes, elles leur sauvent la mise régulièrement. Ils en bien besoin, surtout notre chef de la police qui doit faire face à des situations plutôt catastrophiques. Oui, il s'en passe des choses dans cette histoire. Pour le plus grand plaisir du lecteur bien sûr.

On peut dire que l'auteur est sans pitié pour ses personnages, ce qui donne un portrait criant de vérité : une satire sociale terriblement vivante et réaliste.

À quand un film tiré de ce roman ?

En attendant, profitez du roman.


Parution aux Éditions de la Table Ronde collection Quai Voltaire le 24/8/17.