Auteur/autrice : <span>des Pages et des îles</span>

Chronique de : Zen et zazen de Taikan JYOJI

Présentation :

Comment pratiquer zazen ? Comment s’asseoir ? Que faire une fois assis ? Comment approfondir sa pratique ? À quoi s’attendre lors d’une pratique intensive en groupe (sesshin) ? Dans l’école Rinzai du bouddhisme Zen, la pratique essentielle est zazen. Maître Taikan Jyoji en a rassemblé dans cet ouvrage concis les éléments fondamentaux …

L’auteur :

Taikan JYOJI part pour le Japon en 1964 pour y suivre des études d’architecture. Il découvre le zazen et décide d’entrer au monastère Zen de Shôfukuji, à Kôbe, où il reste sept ans, pratiquant et étudiant auprès de Maître Yamada Mumon.

Ma chronique :

Voici une réédition d’un texte publié il y a trente ans avec une mise en page revue et de belles illustrations.

J’ai aimé la première phrase du livre : « Les livres sur le Zen sont assommants ». Je confirme que celui-ci ne l’est pas. Certainement grâce à la nouvelle présentation avec des notes complémentaires et au ton résolument simple de l’auteur voire à des touches d’humour parsemées dans le texte.

Dès l’introduction, l’auteur précise : « la finalité du zazen, c’est d’arriver à la non-pensée ».

Plus concrètement, nous apprenons les postures à adopter et l’importance du souffle. L’auteur indique « la pratique de zazen n’est rien d’autre que la concentration de l’esprit sur ses respirations ». Le principe de la « non-pensée » est expliqué : observer où commence une pensée, son développement.

Les conseils de la pratique du zen dans son quotidien sont clairs et précieux et  textes anciens commentés dans la dernière partie du livre apportent un éclairage complémentaire.

Un ouvrage que je recommande à tous ceux qui s’intéressent au zazen.

Publié aux éditions Le Courrier du Livre chez Guy Trédaniel.

Notation :

Chronique de : Tuez l’empereur ! De Laurent Nagy

Tuez l’Empereur !

Résumé :

En cette fin de printemps 1815, alors que la France est encore stupéfaite de l’incroyable retour de Napoléon et de la fuite de Louis XVIII, une angoisse nouvelle jaillit à l’annonce d’une guerre prochaine avec presque toutes les armées de l’Europe. Cette perspective ravive les passions politiques. À Paris, royalistes et républicains comptent précipiter la chute de l’Empereur. Un mystérieux fanatique, le baron de La Sahla, envisage même de l’assassiner…

L’auteur :

Docteur en Histoire, Laurent Nagy est enseignant dans le secondaire. Laurent Nagy est l’auteur de nombreux articles et ouvrages de référence parmi lesquels Le Complot du Livret rouge (2020), La royauté à l’épreuve du passé de la Révolution, 1816-1820 (2014), D’une Terreur à l’autre. Théories du complot et nostalgie de l’Empire, 1815-1816 (2012).

Ma chronique :

Un polar historique très documenté qui nous entraîne dans la période des « cent jours ».

Après avoir lu « Le Complot du Livret rouge », j’étais curieuse de retrouver le commissaire Le Mullois. L’auteur fait référence parfois à son précédent roman mettant en scène des personnages déjà présents.

Après la période de la Restauration évoquée précédemment, l’Empereur revient pour cent jours. Une période très troublée avec le retour de la colère des faubourgs et des sans-culottes. Comment protéger l’Empereur alors qu’un complot le menace ?

Les personnages réels et la fiction sont entremêlés pour donner plus de véracité à cette histoire. Comme dans le livre précédent, on peut saluer la qualité de la reconstitution historique, l’immersion dans cette période troublée est complète.

Le rythme du roman est plus enlevé que le précédent, j’ai davantage accroché à l’intrigue.

À conseiller à tous les amateurs de polars historiques.

Paru aux éditions Lemme Edit.

Notation :

Chronique de : Flaubert et Louison Colet de Joseph Vebret

Présentation :

Le 28 juillet 1846, Gustave Flaubert, une force de la nature, rencontre Louise Colet dans l’atelier du sculpteur Pradier. De dix ans son aînée, elle est plus connue pour ses frasques et son caractère enflammé que pour ses vers et ses romans. Lui-même sacrifie au « fanatisme de l’art », unique consolation au « ridicule intrinsèque à la vie humaine ». Mais il n’a encore rien publié. Le coup de foudre est immédiat, violent, dévastateur. Louise va-t-elle s’offrir corps et âme à ce jeune homme de vingt-quatre ans ? Pourquoi Gustave s’enfuit-il au bout de trois jours en Normandie, la laissant à sa déconvenue ?

L’auteur :

Auteur de quelque quarante ouvrages (romans, récits historiques, théâtre, anthologies), éditeur, chroniqueur, Joseph Vebret se passionne pour le xixe siècle littéraire.

Ma chronique :

Cet essai combine des extraits de la correspondance entre Louise Colet, Flaubert et le récit de leurs vies.

J’ai aimé cette parfaite alchimie entre ces deux formats qui éclairent les jeunes années du grand écrivain : ses relations avec sa mère omniprésente, ses maladies, ses premiers écrits et la vie parisienne entouré d’autres artistes.

À la fois témoignage d’une époque et portraits de deux artistes, un écrivain en devenir et une poétesse, cet ouvrage m’a beaucoup intéressée.

Leurs relations sont chaotiques : parfois amoureuses et d’autres fois ils se déchirent. Louise n’accepte pas l’éloignement de Gustave qu’elle ne comprend pas. Comment expliquer le refus de Flaubert de la présenter à sa famille ?

L’écriture fluide et le rythme enlevé contribuent à rendre ce texte accessible à tous et captivant.

Je recommande à tous les passionnés de Flaubert cet ouvrage paru aux éditions L’Archipel.

Notation :

Chronique de : Angélique Marquise des anges d’Anne Golon

Résumé :

À peine sortie du couvent, Angélique apprend que le baron de Sancé, son père, l’a promise au riche et inquiétant Joffrey de Peyrac, comte de Toulouse, un homme boiteux et balafré à la réputation sulfureuse. Pour sauver sa famille de la misère, la jeune fille n’a guère le choix. Mais comment vivre avec ce mari qui l’effraie ? Un palais somptueux, le caractère original de Joffrey, son goût pour les sciences et les arts suffiront-ils à la séduire ? L’indépendance du comte de Peyrac provoque le ressentiment de l’Église et du roi lui-même, vainqueur de la Fronde qui vient de ravager la France…

L’auteure :

Voici la version d’origine du roman qu’Anne Golon (Toulon, 1921-Versailles, 2017) fit paraître en 1957, premier tome d’une série qui en compte treize. Il rassemble tous les thèmes qui feront d’Angélique la plus grande fresque historique jamais écrite sur le Grand Siècle, plébiscitée par quelque 150 millions de lecteurs dans le monde.

Ma chronique :

J’ai pris du plaisir à relire ce roman dans cette édition d’origine, une édition augmentée, avec un hommage de sa fille qui éclaire le contexte de sa parution.

Cette édition du centenaire de la naissance d’Anne Golon est un beau livre avec un encart contenant des photos de l’auteure, sa famille et les couvertures des premières parutions de ses romans.

Le roman est d’abord paru en Allemagne puis seulement après en France, avec l’obligation de noter le prénom de son mari dans les auteurs. En ce début des années soixante, les écrivaines sont peu nombreuses et feraient moins vendre pensent certains.

L’histoire romancée raconte l’obscurantisme de l’époque, la toute puissance du roi et de l’église. Comment résister aux désirs du roi ?

Angélique n’est pas l’écervelée qu’on pourrait imaginer : éduquée et intelligente elle découvre l’alchimie et converse mathématiques avec son mari.

Les péripéties sont nombreuses, la petite et la grande histoire se côtoient au fil des pages. On ne s’ennuie pas avec Angélique et les pages se tournent rapidement.

Une belle histoire qui n’a pris une ride.

À découvrir aux éditions l’Archipel.

Notation :

Chronique de : Pour une nuit d’amour d’Emile Zola

Résumé :

Chaque jour, Julien joue de la flûte pour la belle Thérèse de Marsanne qu’il aperçoit de sa fenêtre. Or la jeune fille ne le regarde pas et l’ignore malgré ses sérénades quotidiennes… jusqu’au soir où elle l’invite à la rejoindre dans sa chambre. Julien se précipite, mais est-il vraiment prêt à tout pour une nuit d’amour? 

Ma chronique :

Deux nouvelles glaçantes, d’un réalisme et d’une cruauté sans égale.

Dans la première nouvelle, Julien, ce garçon différent se fait piéger par Thérèse sa jeune voisine. La cruauté vient de celle-ci qui fait souffrir atrocement ses soupirants. Une version de « La belle et la bête » avec une « belle » très méchante.

La deuxième nouvelle « L’inondation » met en scène une nature déchaînée et cruelle. Les scènes des rivières qui grondent avec l’eau qui montent sont d’un réalisme effrayant. 

Dans ces deux nouvelles, les héros sont particulièrement émouvants. Attention une petite larme pourrait couler en fin de lecture.

Du grand Zola, percutant sur ces quelques pages composant ces deux nouvelles.

Paru chez Folio