Des pages et des îles

Chronique de : Se libérer du stress par la pleine conscience de P. Meibert et L. Lehrhaupt

Se libérer du stress par la pleine conscience

Présentation :

Cet ouvrage est le compagnon idéal pour découvrir le programme de réduction du stress par la pleine conscience (Mindfulness-Based Stress Reduction, MBSR) mis au point par le Dr Jon Kabat-Zinn, professeur de médecine et enseignant internationalement reconnu en méditation de pleine conscience. Il contient des informations précises sur les principaux exercices du MBSR : méditations assise et marchée, alimentation consciente, yoga, scan corporel et pratiques quotidiennes informelles.

Les auteures:

Petra Meibert, psychologue diplômée, est l’une des principales expertes allemandes en matière de MBSR, de MBCT (Mindfulness-Based Cognitive Therapy) et d’applications de la pleine conscience en médecine et en psychothérapie.

Linda Lehrhaupt est la fondatrice et directrice exécutive de l’Institut des approches basées sur la pleine conscience – IMA et l’une des plus éminentes enseignantes de MBSR en Europe.

Ma chronique :

Un livre précieux pour comprendre les enjeux et la portée d’un programme de réduction du stress par la pleine conscience.

J’ai suivi ce type de programme il y a quelques mois, ce livre a complété les informations reçues lors de l’apprentissage et renforcé ma motivation à pratiquer.

Le titre « Se libérer du stress par la pleine conscience» est parfaitement adapté aux effets ressentis lorsqu’on intègre le MBSR dans sa vie. Qu’est-ce que le stress ? Comment est-il déclenché et quels sont ses effets sur la qualité de vie ? Toutes ces questions sont abordées avec des explications, des exercices et conseils. Le programme MBSR de huit semaines est ensuite présenté avec ses contenus et objectifs. Le programme de la semaine cinq a particulièrement résonné en moi : pratiquer la « conscience sans choix » ou « regarder les pensées d’une nouvelle façon » en se souvenant que nous ne sommes pas nos pensées et qu’il est possible de faire une pause et d’examiner les pensées difficiles pour s’en libérer.

Comme indiqué dans la préface, il ne s’agit pas d’apprendre la MBSR uniquement avec un livre qui ne remplace pas le suivi d’un programme mais cet ouvrage est un complément à un programme, en introduction ou en support. C’est à ce titre que je vous le recommande chaudement car il décrit le contenu du programme, ses bénéfices, liste des exercices avec des instructions pour les suivre.

J’ai aimé l’image des graines dans cette phrase en fin de livre « Le cœur, la bienveillance et l’acceptation de la vie sont des graines qui ont été plantées et arrosées et qui peuvent être récoltées, moment après moment, encore et encore ».

Prendre soin de soi, devenir son meilleur ami et ne pas oublier que le seul moment c’est maintenant.

Un guide indispensable pour découvrir et compléter ses connaissances de la pleine conscience. Un ouvrage que j’aurais aimé lire avant le programme MBSR bien qu’il reste utile aussi après le programme pour renforcer l’apprentissage.

Paru aux éditions Le Courrier du livre chez Guy Trédaniel.

Notation :

Chronique de : Une femme remarquable de Sophie Avon

Une femme remarquable

Résumé :

1925. Dans l’écho joyeux des Années folles, Mime et Marius sont jeunes et amoureux. Ils ont tout pour être heureux. Très vite, Henri vient au monde, puis Simone. Lorsque la petite fille meurt brutalement, le couple est terrassé. La douleur hantera Mime toute son existence…

L’auteure :

Sophie Avon est critique de cinéma au journal Sud-Ouest ainsi qu’à l’émission « Le Masque et la plume ».

Ma chronique :

Je me suis attachée à cette famille oranaise que nous suivons des années 1920 aux années cinquante. Un récit familial prenant avec l’Algérie pour décor.

Ce livre aurait pu s’appeler « La gloire de ma mère » : comme dans le livre de Pagnol, Mime fait chaque semaine des kilomètres en carriole pour rejoindre l’école où elle enseigne. Passionnée par son envie de transmettre son savoir, elle est une femme remarquable qui aime s’occuper des enfants : les siens et ceux des autres. 

Une louve pour ses enfants, comme elle le dit elle-même.

La grand-mère de l’auteure force le respect et nous émeut par son opiniâtreté.

J’ai aimé la description du contexte de l’Algérie dans ces années qui précèdent l’indépendance. L’ambiance tranquille et sereine des années vingt et trente va laisser la place à une autre période : la fracture entre « pieds noirs » et le peuple algérien. Les émeutes éclatent dès 1945 juste après la guerre. La fraternité est fissurée et ne s’en remettra pas.

L’évocation de cette famille est à la fois émouvante et instructive dans ce contexte algérien.

Un beau roman à la plume fluide avec un brin de nostalgie et beaucoup d’amour pour Mime et Henri, le fils aîné et père de l’auteure.

Publié aux éditions Mercure de France.

Notation :

Chronique de : Les aquatiques d’Osvalde Lewat

Les aquatiques

Résumé :

Vingt ans après la mort de sa mère, Katmé Abbia, enseignante, apprend que la tombe doit être déplacée. Son mari, Tashun, préfet de la capitale, voit dans ce nouvel enterrement l’occasion providentielle de réparer les erreurs du passé et surtout de donner un coup d’accélérateur à sa carrière politique. Quand Samy, artiste tourmenté, ami et frère de toujours de Katmé, est arrêté et jeté en prison, les ambitions politiques de son mari entrent en collision avec sa vie et la placent devant un choix terrible.

L’auteure

Osvalde Lewat est née à Garoua au Cameroun. Photographe d’art et réalisatrice de films documentaires plusieurs fois primés, elle vit à Paris. Les Aquatiques est son premier roman.

Mon avis :

Un livre fort, portrait sans concession d’une Afrique contemporaine.

L’histoire de cette jeune femme dans un pays imaginaire africain est à la fois flamboyante et glaçante.

On se dit : «toute ressemblance avec des faits réels.. », ce qui est décrit ici peut-il exister aujourd’hui ?

Des thèmes forts comme l’homosexualité non dépénalisée et la place des femmes sont évoqués dans cette histoire africaine.

Avec une écriture crue et âpre, l’auteure nous emporte dans un récit puissant dont j’ai aussi aimé l’ambiance africaine avec les évocations des plantes, des animaux : l’immersion est totale.

C’est un récit qui évoque notamment le thème de la liberté des femmes : quelle est la vraie place de Katmé ? Est-elle libre de choisir sa vie ?

Dans ce pays africain, la vie des femmes est soumise à leurs maris et au poids des traditions. Les artistes comme Samy ont une vie compliquée aussi, pourchassé par certains. La violence et la brutalité sont très présentes. Une évocation poignante.

Je vous recommande ce beau premier roman lumineux et fort.

À découvrir aux éditions Les Escales.

Notation :

Chronique de : La huitième vie de Nino HARATISCHWILI

La huitième vie

Résumé :

Géorgie, 1917. Fille d’un chocolatier de génie, Stasia rêve de devenir danseuse étoile à Paris. Son père aurait voulu qu’elle épouse un brillant officier, Simon Iachi. Alors que Stasia est sur le point de renoncer à ses aspirations, la révolution bolchevique se propage… Allemagne, 2006. Brilka, l’arrière-petite-fille de Stasia, a fugué. Partant à sa recherche, sa tante entreprend d’écrire l’incroyable histoire de leur famille. 

L’auteure :

L’auteure est née à Tbilissi en Georgie et s’est installée en Allemagne en 2003. Son troisième roman « la huitième vie » a été unanimement salué par la critique et récompensé de plusieurs prix littéraires. Elle vit actuellement à Hambourg.

Ma chronique 

Un pavé de mille pages qui se lit vite, une histoire intergenerationnelle passionnante.

Ce livre est un gros coup de cœur, je l’avais raté lors de sa parution en grand format, merci à Folio, dénicheur de pépites pour cette nouvelle édition.

Cette fresque nous entraîne en Géorgie pour une grande histoire familiale qui s’étend sur un siècle.

La huitième vie pour les huit femmes qui ont marqué cette famille : depuis le début du vingtième siècle jusqu’à aujourd’hui, ce sont toutes des personnalités fortes, d’un grand charisme.

Découpé en huit parties, dédié à chacune de ses femmes, nous parcourons les années au rythme des épisodes politiques nombreux. On y découvre la Géorgie et la Russie dont les destins seront liés. 

Sur le thème des mémoires enfouies et transgenerationnelles, ce roman épique m’a captivée. Comment guérir des mémoires familiales et s’accomplir ? 

L’histoire de ces femmes intimement lié aux bouleversements du vingtième siècle est passionnante. Ce livre est un véritable page turner, j’ai dévoré les mille deux cents pages en une semaine.

Si la Géorgie est au cœur de cette histoire, nous voyageons aussi en Russie, en Allemagne et en Angleterre.

Je vous invite à découvrir vous aussi les destins de ces huit femmes et de vibrer avec elles. De la littérature comme on aimerait en lire chaque jour.

Paru aux éditions Folio.

Notation :

Chronique de : L’arbre à pain de Célestine HITIURA VAITE

L’arbre à pain

Résumé :

Chronique d’une famille polynésienne des quartiers populaires de Tahiti, L’Arbre à pain nous plonge dans le quotidien de Materena, mère de trois enfants et femme de ménage professionnelle, au franc-parler « local » et aux rêves simples. Dans ce premier volet de la trilogie, la succession des récits, authentiques et tendrement drôles, est cousue de fil blanc… celui de la robe de mariée de Materena qui rêve d’une bague au doigt et d’un certificat de mariage encadré au mur …

L’auteure :

Originaire de Tahiti, Célestine HITIURA VAITE vit actuellement en Australie. Depuis le succès international de sa trilogie « L’arbre à pain », « Frangipanier » et « Tiare », l’auteure continue d’œuvrer dans le domaine de l’écriture.

Mon avis :

Un vrai bonheur de partager le quotidien de cette famille polynésienne.

L’immersion est complète grâce aux mots tahitiens incorporés au récit, pour les non initiés le glossaire est inséré en fin de livre.

Femme de ménage, Matarena, est en couple avec Pito qui passe ses soirées au bar avec ses copains à boire des « Hinano », la bière locale. Elle s’occupe des enfants, papote avec ses cousines et rêve de mariage.

Une vie simple à la polynésienne, l’accent est mis sur ce qui est le plus important : la famille, les proches et la culture polynésienne avec ses légendes et croyances.

Tout est authentique et nous émeut. Les personnages principaux, ces femmes polynésiennes sont fortes et tenaces.

J’ai retrouvé l’ambiance tahitienne qui me manque tant depuis ces quelques années loin des îles.

À lire pour découvrir ce pays et ses habitants si chaleureux.

Paru aux éditions 1018 et aux éditions Au Vent des îles 

Notation :